Archives de catégorie : Histoire

« L’AFFAIRE Michel del Castillo », UNE CAMPAGNE DE PROTESTATION CONTRE LES MAISONS DE REDRESSEMENT ESPAGNOLES (1957-1959)

 

 

En 1957, Michel del Castillo publie son premier roman, Tanguy, dans lequel il raconte les trois années d’horreur qu’il a passées dans la principale maison de redressement barcelonaise, l’Asilo Durán. La parution de l’ouvrage en France entraîne la naissance, en Espagne, d’une campagne de presse aigüe et circonscrite dans le temps (hiver 1958-1959). Ce mouvement de protestation est impulsé par une avocate féministe et pourtant proche du régime franquiste,  Mercedes Fórmica ; cette dernière donne la parole à del Castillo ainsi qu’à des spécialistes réformistes de l’enfance irrégulière, qui critiquent vigoureusement des méthodes et des établissements qu’ils jugent archaïques. Unique dans l’histoire de la prise en charge de l’enfance irrégulière en Espagne de 1939 à 1975, cette « affaire del Castillo » fait grand bruit mais n’a qu’une postérité limitée. Elle contribue cependant, à plus long terme, à noircir l’image déjà sombre des maisons de redressement espagnoles et de la plus sinistre d’entre elles, l’Asilo Durán.

Source :

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01213457/document

 

La critique que dresse Michel del Castillo de l’Asilo Durán s’articule, autour de quatre points : la faim, le travail, la violence et la sexualité.

 

Tanguy 

 

 

Courant 1955, un jeune homme ténébreux et timide de vingt-deux ans apporte son manuscrit aux éditions Julliard. Il n’est en France que depuis peu. Le texte qu’il a écrit, Tanguy, du nom de son personnage central, est à la fois terrible et bouleversant. Terrible par ce qu’il raconte : l’histoire d’un enfant perdu dans les guerres, interné dans des camps, abandonné par sa mère et repoussé par son père ; bouleversant par la simplicité de la forme narrative, par l’absence de haine, par la tristesse désespérée du ton. A l’état civil, l’auteur s’appelle Michel Janicot, né de père français et de mère espagnole. Il a vu le jour à Madrid, où il est resté jusqu’à l’âge de cinq ans. Ensuite, il a vécu en France, puis, après le départ de sa mère — il avait alors neuf ans —, il a été emmené en Allemagne, où il a été détenu dans divers camps de concentration. Il a été renvoyé en Espagne après la seconde guerre mondiale et il y a séjourné, d’abord à Barcelone, dans une maison de redressement pour fils de républicains et jeunes condamnés de droit commun, dont il s’est évadé ; ensuite à Ubeda, dans un orphelinat tenu par des jésuites ; puis à nouveau en Catalogne et en Aragon. Sa langue quotidienne, celle de ses lectures, de ses études, de sa vie ordinaire, est l’espagnol. Pourtant, lorsqu’il se met à écrire, il le fait en français. En revanche, il abandonne son patronyme français pour signer du nom espagnol de sa mère : del Castillo. Lorsque Tanguy paraît, deux ans plus tard (1957), l’accueil est unanime. Un écrivain est né.

Tanguy est bien plus qu’un premier roman réussi, traduit dans le monde entier et désormais prescrit dans les écoles, c’est un livre fondateur, la pierre sur laquelle Castillo va bâtir son œuvre. Tout l’univers de l’écrivain y est inscrit plus ou moins explicitement. Tous les thèmes qu’il développera de livre en livre, jusqu’à aujourd’hui, y sont abordés. Lors de la réédition de Tanguy aux éditions Gallimard, Castillo commente ainsi son projet implicite d’alors, dont il n’a pris conscience qu’en continuant à creuser le pré carré de sa mémoire : « Je ne romançais pas ma vie, je biographais le roman. » Castillo n’écrit pas pour raconter ni se raconter, il écrit pour comprendre, pour que les mots lui donnent cette cohérence indispensable que la vie lui a toujours refusée. De l’écriture comme art de recoller les morceaux. Morceaux d’existence, certes, mais surtout morceaux de soi. L’œuvre de Castillo est une lente et patiente reconstruction de l’homme. Il faut la lire comme on regarde les fragments reconstitués d’une mosaïque qui, malgré des trous, des blancs, finissent par recomposer un paysage. Ici, le paysage est intérieur, et c’est celui d’un homme.

Partant, la démarche du romancier consiste à reprendre les uns après les autres les personnages et les lieux qui sont à l’origine de sa vie et de ses bouleversements. A mener l’enquête, à chercher derrière les figures plus ou moins familières, derrière les souvenirs et les apparences, quelque chose qui n’est pas la vérité — qu’est-ce que la vérité ? —, mais qui, dans la logique du roman, s’approche de la vraisemblance. Dans L’Adieu au siècle, journal de l’année 1999, écrit pour les éditions du Seuil, Castillo écrit : « Autobiographie ? Ecrire la vie de soi. Le mot s’applique mal. Quelle vie aurais-je pu écrire quand j’ignorais ce que j’avais vécu ? Je ne dis pas la vérité, je la fais. »

Faire la vérité. On peut lire cette phrase de bien des manières. Prenons-en deux, qui sans cesse cohabitent dans l’œuvre de Castillo : inventer la vérité ou faire la lumière sur la vérité.

Quelles que soient les métamorphoses qu’il fait subir à son personnage, Castillo ne traque qu’une seule et même vérité, la sienne. Qu’ils s’appellent Jean-Pierre Barjac dans Une Femme en soi, Alain Mavon dans Le Démon de l’oubli, Sandro dans La Gloire de Dina, Xavier dans Rue des archives, ils sont tous frères et étrangement jumeaux, à la recherche d’une enfance perdue, d’une mère défaillante, d’une identité. Ils veulent comprendre pour pouvoir vivre ou mourir, et pour cela ils doivent élucider le mystère de leur génitrice.

Car la mère est la figure centrale, celle autour de laquelle tout tourne, ou plus exactement celle à cause de qui le monde s’est un jour arrêté de tourner. Qu’il la nomme Dina, Fina ou Candida, elle est celle que l’enfant aime passionnément, dont il partage parfois la couche, dont il attend, seul et dans l’angoisse, le retour dans une chambre obscure, une salle de cinéma, une salle de classe, alors qu’à l’extérieur le monde est hostile et menaçant. Passion amoureuse d’un gamin sans père présent pour celle qui, séductrice plus que mère, veut être admirée par les yeux de « son petit homme ». La crainte est toujours présente qu’elle ne revienne pas, qu’elle se perde, qu’on l’emmène. De fait, un jour, la mère disparaît. L’enfant a neuf ans. Plus rien ne lui importe que ce sentiment de vide qui l’habite. Il n’existe plus. En un sens, il est mort et il le restera jusqu’au jour où, par l’écriture, il renaîtra des cendres de sa vraie vie. Janicot est né en 1933, Castillo en 1957. Il est le fils de ses livres. Partant, hors des livres, point de salut.

La lecture, les livres, le besoin de lire sont indissociables de la figure de la mère. Livre fondateur, mythique, qui résume à lui seul tous les livres lus dans l’enfance et ceux écrits à l’âge adulte : Les Mille et une nuits. A l’âge de six ans, le jeune Michel reçoit en cadeau Les Mille et une nuits. Soixante ans plus tard, il écrit dans L’Adieu au siècle : « J’étais ébloui. Je fus encore plus bouleversé par la cause de ces récits fabuleux. Une nuit après l’autre, la jeune favorite sauvait sa tête en récitant ses fables ; de mon côté j’écoutais sa voix alors que je sentais partout autour de moi planer la menace de la mort. Elle parlait pour retarder sa mort et je lisais pour survivre » (c’est moi qui souligne). Plus tard, Castillo écrira à son tour pour survivre.

On ne peut pas lire l’œuvre de Castillo sans regarder du côté de ses lectures. A défaut de foyer, il a une bibliothèque ; à défaut de parents, il a des amis, des compagnons d’encre et de papier. L’image de Shéhérazade, envoûtante et fragile, se superpose volontiers à celle de sa mère qui, elle aussi, journaliste et républicaine dans l’Espagne franquiste, se bat avec des mots. La narratrice des Mille et une nuits et Fina-Dina-Candida ont en commun le courage, la conscience du pouvoir de la fiction, le sens des mots.

Michèle Gazier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mich%C3%A8le_Gazier

 

Source de l’article :

Gazier Michèle, « Michel del Castillo. L’écriture, c’est la vie », Études, 1/2001 (Tome 394), p. 93-101.

http://URL : http://www.cairn.info/revue-etudes-2001-1-page-93.htm

 


 

Article similaire en espagnol 

Tanguy. Historia de un niño de hoy.

Autor: Michel del Castillo

Título: Tanguy. Historia de un niño de hoy

Edita: Ikusager. Vitoria-Gasteiz, 2004

En 1957, Michel del Castillo escribe Tanguy, una novela de carácter autobiográfico donde relata la vivencia de bandono y desarraigo de un niño en el marco de la Guerra Civil Española, la Segunda Guerra Mundial y la posguerra en la España franquista.

Todo empieza cuando Tanguy tiene que huir a Francia con su madre desde Valencia, en el momento en que el ejército rebelde está muy cerca de entrar en la ciudad. Llegados a Francia, la madre lo abandona y el padre, que ha iniciado otra relación, no se hace cargo de él. Tanguy es detenido y concentrado en el tristemente famoso Velódromo de Invierno (estadio donde el régimen colaboracionista de Vichy encerró en 1942 a unas 7000 personas que, posteriormente, serían deportadas a los campos de concentración nazis). Es enviado a un campo de concentración y después de una estancia de tres años en él, es devuelto a España, donde lo internan en el asilo Toribio Durán de Barcelona. La estancia en esta institución representa una experiencia dramática por la crueldad del sistema asilar. Huye hacia Madrid y, finalmente, termina en Úbeda, en otra institución que, pese a seguir un modelo tradicional de protección, es donde por primera vez encuentra a alguien que realmente se preocupa de él. Después de la estancia en Úbeda regresa a Barcelona y, finalmente, a Francia donde reencuentra al padre y a la madre, con los que mantendrá unas dificiles relaciones. A pesar de no ser específicamente una novela pedagógica, tiene suficientes elementos para ser leída en clave de la educación social. Básicamente, podemos remarcar los siguientes aspectos:

 

En primer lugar, el análisis de la vida institucional de los centros de protección de la España franquista. En principio, se presentan dos modelos. Por un lado, la vertiente más dura, represiva, siniestra y antieducativa representada en la permanencia en el asilo Toribio Durán (y que también ha sido muy bien representada en clave humorística por los cómicos de Carlos Jiménez en la serie Paracuellos del Jarama).

 

La rééducation des jeunes déviants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste (1939-1975), page 293. Cf infra.

 

La segunda está representada por la estancia en Úbeda, donde se aplica un modelo tradicional pero respetuoso con el interno al que realmente se le da apoyo para que pueda iniciar una vida lo más autónoma posible. Las dos instituciones están muy contrastadas y muestran claramente las dos caras del modelo tradicional de protección.

En segundo lugar, en esta obra pueden analizarse las características de la relación educativa. Mientras que en el asilo Durán ésta es prácticamente inexistente (si pensamos estrictamente en acciones educativas), en Úbeda, Tanguy recibirá el apoyo del padre Pardo, un jesuita que lo orientará en el proceso de tomar decisiones para orientar su vida. La relación que establecen se basa en el respeto, en la no imposición, en la orientación y en la comprensión que el adulto es capaz de hacer respecto a los sufrimientos del adolescente. También es el reconocimiento consciente de las limitaciones de las instituciones: « me hubiese gustado poderte ofrecer más. Pero esto, pese a todo, sólo es un colegio. Tú necesitabas un hogar, un verdadero hogar… i Y yo tengo que ocuparme de todos! . Mientras que en el primer recurso Tanguy termina huyendo, del segundo marchará con el soporte de la institución.

En tercer lugar, es interesante analizar el sentimiento de desarraigo y soledad del protagonista. Los diferentes personajes que desfilan por la vida del protagonista van desapareciendo de forma absoluta. Su amigo Fermín, el padre Pardo, Sebastiana… todos van quedando atrás, perdidos en el pasado. Tanguy es un ser solitario que no tiene ataduras. Sabe relacionarse con las personas (no es un antisocial) pero su lógica vital es la soledad. Además, es joven, pero anifiesta una especie de cansancio existencial profundo. Como le dice el padre Pardo (que irónicamente explica que su mejor amigo es Filiston, un esqueleto que tiene en su despacho), « lo que hace envejecer una persona, tenla por seguro, son los adioses; cuantos s adioses has dado durante tu vida más viejo eres. Envejecer es dejar a alguien o algo

Te sentirás viejo… Quizá no te entenderán del todo ». La vida de Tanguy es una permanente separación, una pérdida constante que seguramente le hace adoptar una posición de observador distante de las personas, como si fuera un mecanismo de protección frente a estas rupturas (como el protagonista de la novela de Delibes, La sombra del ciprés es alargada, cuando afirma que lo mejor para no perder es no llegar a tener).

Seguramente, éste es un aspecto muy interesante de tener en cuenta en el trabajo educativo con personas vulnerables; analizar hasta que punto las experiencias más traumáticas de exclusión social posibilitan o impiden el desarrollo del sentimiento de prosocialidad, más allá de lo más simple estar correctamente socializado.

Como se puede ver, Tanguy puede leerse en clave literaria pero también se puede leer en clave pedagógica. De hecho, aun siendo una obra relativamente desconocida en nuestro país, en otros países ha sido un texto utilizado en la ormación de los educadores y educadoras.

Jesús Vilar Educación Social 34

 

 

PHOTOS DE L’ASILE DURÁN, Barcelone.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pour approfondir :

La rééducation des jeunes déviants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste (1939-1975).

Thèse d’Amélie Nuq, soutenue en 2012. Université Aix-Marseille. Directeur de thèse : Gérard CHASTAGNARET

 

Ce travail de thèse porte sur le destin des enfants et des adolescents envoyés en maisons de redressement (reformatorios) de 1939 à 1975. Il confronte la norme produite par l’État franquiste en matière de déviance juvénile aux réalités de la prise en charge des mineurs dans trois institutions particulières : l’Asilo Durán de Barcelone, la Colonia San Vicente Ferrer de Valence et, dans une moindre mesure, la Casa tutelar San Francisco de Paula de Séville. L’histoire heurtée et le caractère archaïque des reformatorios révèlent les carences de l’État espagnol (manque structurel de moyens, place considérable de l’Eglise catholique). Dans le domaine de la prise en charge de la déviance juvénile, le franquisme n’invente rien ou presque : il se contente d’abroger les réformes limitées mises en place par la Seconde République pour en revenir au dispositif de la Dictature de Primo de Rivera. Les pensionnaires de maison de redressement sont internés pour deux motifs principaux : le vol et l’indiscipline. Ils ne viennent pas majoritairement de quartiers populaires dans lesquels une population ouvrière est installée depuis longtemps : c’est plutôt le déracinement, lié à la guerre et aux mutations profondes de la société espagnole, qui provoque la fragilité et favorise la déviance. Il apparaît que les enfants de « rouges » ne représentent qu’une minorité des pensionnaires de l’Asilo Durán et de la Colonia San Vicente Ferrer. Néanmoins, les reformatorios constituent un des maillons de la chaîne répressive, de contrôle social et de bienfaisance mise en place par la dictature franquiste avec l’appui de l’Eglise catholique.

https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01213642/document

LES INTELLECTUELLES EUROPÉENNES ET LA GUERRE D’ESPAGNE : de l’engagement personnel à la défense de la République espagnole.

 

Allison Taillot est agrégée d’espagnol et maîtresse de conférences à l’université Paris- Ouest- Nanterre- La Défense.

Ouvrage remanié à partir de sa thèse soutenue en 2012. Présidente du jury : Mercédès Yusta Rodrigo.

 

La défense de la République espagnole pendant la guerre d’Espagne (1936-1939) a constitué un point de cristallisation de l’engagement des intellectuels européens et un catalyseur de la mobilisation des femmes en faveur d’un régime qui leur avait reconnu des droits dans la Constitution de 1931. A la croisée de ces deux communautés, seize femmes se sont impliquées dans cet épisode majeur de l’histoire européenne du XXème siècle en apportant leur soutien actif au gouvernement républicain. En mettant en regard ces huit Espagnoles (Rosa Chacel, Ernestina de Champourcin, Carmen Conde, María Teresa León, Concha Méndez Cuesta, Margarita Nelken, Isabel Oyarzábal de Palencia et María Zambrano) et ces huit étrangères (Valentine Ackland, Agnia Barto, Nancy Cunard, Clara Malraux, Anna Sehers, Sylvia Townsend Warner, Andrée Viollis, Simone Weil), cette thèse prétend mettre au jour des personnalités et des trajectoires individuelles méconnues – voire inconnues – et apporter sur le conflit un éclairage nouveau. A travers la prise en compte des prémices de leur engagement commun contre le fascisme entre 1936 et 1939, l’analyse de leur contribution directe à l’effort de guerre et l’étude de leur participation à la défense de la culture, il s’agit de montrer que la guerre d’Espagne fut pour toutes un espace d’affirmation et de revendication d’elles-mêmes comme femmes, comme antifascistes et comme femmes de lettres.

Dans ce sens, nous tenons ici à préciser et à justifier la composition de notre panel en termes de nationalité. Il nous a semblé judicieux, dans un souci de cohérence, de nous concentrer sur des femmes issues du continent européen. Nous n’inclurons par conséquent pas l’Argentine Delia del Carril (1884-1989), les Mexicaines Blanca Lydia Trejo (1906-1970) et Elena Garro (1920- 1998) ou encore la Franco-cubaine Anaïs Nin (1903-1977) dont la présence en territoire républicain ou parmi les signataires de manifestes favorables au gouvernement légal a néanmoins retenu notre attention et que nous projetons d’étudier dans l’avenir.

Les femmes sélectionnées pour la thèse sont originaires de cinq pays : l’Espagne, la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’URSS. Comme nous aurons l’occasion de l’expliquer plus en détails dans le premier chapitre de la thèse, huit sont Espagnoles :

Isabel Oyarzábal de Palencia (1878-1974)

 

Margarita Nelken (1894-1968)

 

Rosa Chacel (1898-1994)

 

Concha Méndez Cuesta (1898-1986)

María Teresa León (1903-1988)

María Zambrano (1904-1991)

 

Ernestina de Champourcin (1905-1999)

 

Carmen Conde (1907-1996)

 

Les huit autres sont étrangères : les Anglaises

Sylvia Townsend Warner (1893-1978)

 

Nancy Cunard (1896-1965)

 

Valentine Ackland (1906-1969) – il s’agit bien d’elle –

 

les Françaises :

Andrée Viollis (1870-1950)

 

Clara Malraux (1897-1982)

 

Simone Weil (1909-1943)

 

l’Allemande Anna Seghers (1900-1983)

 

et la Russe Agnia Barto (1906-1981).

 

Cette répartition n’est pas anodine. Elle témoigne d’une part de la prépondérance logique des Espagnols parmi les intellectuels mobilisés.

 

 

Avant-Propos

Table des sigles et des abréviations

Introduction

Les prémices de l’engagement

Introduction
Les origines
Formation et premières préoccupations

Le choix de l’écriture dans les années 1920
L’écriture : vocation ou fruit des circonstances ?
Les premières œuvres
Sociabilité, stimulation intellectuelle et visibilité

Les premières causes défendues
La condition féminine
Les opprimés
De la paix à l’antifascisme
Vers une définition de l’intellectuel(le)

L’effort de guerre

Introduction

La lutte au front
Les intellectuelles européennes et la lutte armée
Les « faits d’armes » des intellectuelles européennes
Le front : espace de transgression et de révélation pour les intellectuelles

La lutte à l’arrière
Les victimes et les blessés
Les enfants
Les civils

Les intellectuelles européennes et la mobilisation antifasciste
Les outils oraux de la mobilisation antifasciste
Les outils écrits de la mobilisation antifasciste

La défense de la culture

Introduction

Le combat pour la culture
La protection de la culture
La promotion de la culture
La culture en termes de représentation

Le IIe Congrès International des Écrivains pour la Défense de la Culture (juillet 1937)
Origine, antécédents et organisation du Congrès
Le Congrès comme acte de solidarité : mythe ou réalité ?
Les interventions à la tribune des intellectuelles déléguées
La tribune comme espace de transition du politique à l’esthétique

Le Congrès de Valence dans les écrits de la guerre des intellectuelles
Le Congrès de Valence dans les écrits de presse des intellectuelles européennes
Le Congrès de Valence dans les poèmes des intellectuelles européennes
Le Congrès de Valence dans la prose de fiction
des intellectuelles européennes

Conclusion

Sources bibliographiques
Archives
Presse
Bibliographie

Éditeur Presses universitaires de Paris Nanterre

Livre broché
Nb de pages 324 p. Bibliographie . Notes .
ISBN-10 2840162342
ISBN-13 9782840162346
 Version en pdf :

https://bdr.u-paris10.fr/theses/internet/2012PA100184_diff.pdf

 

CANCIÓN DE LOS REFUGIADOS

 

Chanson écrite par les réfugiés du camp d’Argelès-sur-Mer, archives de M. Vincent Arbiol. Des variantes existent, v. notamment Serge Salaün, Les voix de l’exil. La poésie espagnole en France : 1938-1946, in Pierre Milza; Denis Peschanski (sous la direction de), Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, Paris, IHTP, 1992, p.424 ; v. également Max Aub, Manuscrit corbeau, Narbonne, Mare Nostrum, 1998 (1ère édition 1955), pp. 93-95.

 

Nul doute que ces paroles, crues sous tous les aspects, aient été écrites par des hommes. Des hommes en souffrance et en désespérance..

La chanson :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=YAfZK17IeCY]

 

CANCION DE LOS REFUGIADOS

Somos los tristes refugiados
a este campo llegados
después de mucho andar,
hemos cruzado la frontera
a pie y por carretera
con nuestro ajuar

Mantas, macutos y matelas
dos latas de conservas
y algo de humor,
es lo que hemos podido salvar
después tanto luchar
contra el fascio invasor.

Y en la playa de Argelès sur Mer,
nos fueron a meter
¡ pa no comer!

Y pensar que hace tres años
España entera
era una nación feliz,
libre y prospera;
abundaba la comida,
no digamos la bebida,
el tabaco y el “parné”.

Había muchas ilusiones
la paz en los corazones
y mujeres a granel…
Y hoy, que ni cagar podemos
sin que venga un “Mohamet”,
nos tratan como a penados
y nos gritan los soldados…
¡ Allez!… Allez!

Vientos, chabolas incompletas,
ladrones de maletas,
¡ arena y mal olor!
mierda, por todos los rincones,
sarna hasta los cojones,
¡ Fiebre y dolor!
Y alambradas para tropezar,
de noche al caminar
buscando tu “chalet”
y por todas partes donde vas,
te gritan por detrás…
¡ Allez!… ¡ Allez!…
Y si vas al “barrio chino”,
estas “copado”,
Te quedas sin un real…
¡ y cabreado!

Tres cigarros mil pesetas
y en el juego no te metas
porque la puedes “palmar”
y si tu vientre te apura
y a la playa vas, oscura,
te pueden asesinar…
En mal año hemos venido,
no sabemos ya que hacer,
cada día sale un “bulo”
y al final de dan por el c…

¡ Allez!… ¡ Allez!…

 

CHANSON DES REFUGIES

Nous sommes les tristes réfugiés
Dans ce  camp  arrivés
Après avoir beaucoup marché
La frontière avons passé 
A pied et par la route
Avec notre balluchon.

Couvertures, sac à dos et matelas,
Deux boites de conserve
Et un peu d’humour,
C’est tout ce que nous avons pu sauver
Après tant de lutte
Contre l’envahisseur fasciste.

Et ils nous ont parqués sur la plage d’Argelès-sur-Mer
Sans rien à bouffer!

Et dire qu’il y a trois ans
L’Espagne était un pays heureux, 
libre et prospère ;
La nourriture était bonne, 
sans parler des boissons, 
du tabac et du pognon.

Nous avions tant de rêves,
La paix dans nos cœurs
Et des femmes à gogo…
Et maintenant, on ne peut même pas aller chier
Sans qu’un « Mohamed »
Ne nous traite comme des condamnés
Et que des soldats nous crient
Allez, allez !!

Vent, cabanes délabrées,
Voleurs de valises,
Le sable et les odeurs insupportables !
De la merde partout,
La gale jusqu’aux cou...,
Fièvre et douleur !

Les barbelés qui s’accrochent
La nuit quand tu cherches ton « pavillon »,
Et où que tu ailles
On te crie par derrière
Allez, allez !!

Et si tu vas au "quartier chinois",
T'es foutu
Tu t'retrouves sans un sou
T'es emmerdé !


Trois cigarettes mille pesetas,
Ne te lance pas dans les jeux
Parce que tu peux passer l'arme à gauche, 
Et si ton ventre a des besoins
Ne t'aventure pas sur la plage obscure
Car tu te fait trucider...


Nous ne sommes pas venus au bon moment,
On ne sait pas quoi faire, 
Chaque jour un ragot
Et à la fin tu l'as dans le c...
Allez, allez !!



 

 

Source :

La liberté d’expression dans les camps de concentration français : le cas des réfugiés espagnols en 1939. Dossier de recherche DEA de Valérie Lanier, sous la direction de M. Rafaël Encinas de Munagorri
Séminaire de Droit et Histoire, Droit de la personne et Protection de l’Humanité, Mention Sciences Politiques, Université de Bourgogne, 2000. Texte en pdf :

http://credespo.u-bourgogne.fr/images/stories/liberte_expression_camps_%20concentrationfranais_camps_%20rfugies_espagnols_1939%20.pdf

QUI A FINANCÉ LE COUP D’ÉTAT DU 18 JUILLET 1936 ?

Un ouvrage de l’économiste Ángel Sánchez Asiaín, La financiación de la Guerra Civil española (Crítica), 1 328 p, publié en 2013, récompensé par le Prix National d’histoire de l’Espagne, met au jour les différentes sources de financement de coup d’état qui a ensanglanté l’Espagne pendant trois ans.

On peut citer :
– Juan March, le plus connu, banquier, homme le plus riche d’Espagne qui aurait fourni un milliard de pesetas et quinze millions de livres sterling. Il a facilité également l’achat de pétrole via la compagnie américaine Texaco.
– Le président du Portugal Salazar a permis le transfert d’armes mais aussi l’octroi de crédits bancaires.
– La députation de Navarre par un impôt de guerre à hauteur d’environ quatorze millions de pts.
– Des dons de richissimes carlistes.
– Le conservateur catalan Francesc Cambó, fondateur de la Ligue Regionaliste Catalane, a collecté 410 millions de pts ainsi que des crédits à hauteur de 35 millions de dollars.
– D’importantes familles juives de Melilla.
– L’Italie fasciste pour une valeur d’environ sept milliards de lires, essentiellement en matériels de guerre .
– L’Allemagne nazie, qui estime à 372 millions de marks la dette espagnole ainsi qu’à 99 millions de marks le coût de la Légion Condor. Un accord signé en 1941 permet à l’Espagne de rembourser en nature par des minerais, huile, oranges, etc.
– Une holding d’entreprises portugaises pour 175 000 livres sterling prêtés à 5,5%.
– La Compagnie Générale des Tabacs des Philippines pour un million de dollars sans intérêts.
– La banque anglaise Kleinwort, Sons and Co, un crédit de 800 000 livres à 4% puis un autre de 1, 5 millions à 3%.
– La Société de Banque Suisse, un million de livres sterling.
– La Caixa Geral de Depósitos, entité bancaire portugaise à hauteur de cinquante millions d’escudos.
– Un consortium de banques italiennes pour un crédit de 125 millions de lires puis 300 millions.

Adolf Hitler y Benito Mussolini prestaron dinero a los franquistas para que ganaran la Guerra Civil

Adolf Hitler y Benito Mussolini prestaron dinero a los franquistas para que ganaran la Guerra Civil

MADRID.- El 18 de julio de 1936 se produjo un golpe de Estado militar contra el Gobierno de la II República, cuya legitimidad procedía de las urnas, que condujo a España a una brutal y sanguinaria Guerra Civil. Y este es un dato clave e imposible de pasar por alto: el conflicto estalla y España se desangra durante tres largos años porque un grupo de militares con el apoyo de civiles monárquicos y de la Italia de Mussolini, entre otros, deciden dar un golpe de Estado para imponer su voluntad por encima de las urnas.

Pero un golpe de Estado no se perpetra de la noche a la mañana. Y sobre todo, un golpe de Estado no triunfa sin un apoyo financiero sólido detrás tanto para el armamento necesario, el mantenimiento de las tropas y, sobre todo, el sostenimiento del nuevo Estado que nace después de una Guerra Civil tan devastadora como la que sufrió España.

El economista, banquero, marqués y un sinfín de epítetos más José Ángel Sánchez Asiaín (Barakaldo, 1929) publicó en 2013 la obra La financiación de la Guerra Civil española (Crítica), que, además de ser premiada con el Premio Nacional de Historia de España de ese año, recoge al detalle los apoyos económicos y financieros que obtuvieron por un lado los golpistas del 18 de julio, y, por otro, una vez comenzada la Guerra Civil, los respaldos financieros que obtuvo la República y los franquistas. 

Prácticamente nadie salvo la URSS y de una manera muy discreta Francia se atrevió a comerciar con la República

En este sentido, cabe destacar que una de las principales conclusiones que se puede obtener de la detenida lectura de la obra es que prácticamente nadie salvo la URSS y de una manera muy discreta Francia se atrevió a comerciar con la República ya sea por miedo al comunismo o a los aliados nazi-fascistas. Mientras que, por otro lado, el golpe de Estado que provocó la Guerra Civil y que tuvo su única justificación en la consigna de « salvar a España » estuvo financiado prácticamente en su integridad por capital extranjero que impuso altos intereses. Por lo que el autodenominado Movimiento Nacional no era tan Nacional como alardeaba.

Cuando se cumplen 80 años del golpe de Estado militar que arrastró a España a la Guerra Civil, Público recupera la obra de Sánchez Asiaín poniendo el foco en aquellos países, bancos y personajes que financiaron el golpe de Estado del 18 de julio y que le dieron soporte financiero en sus primeros meses, a pesar de haber fracasado en buena parte del territorio y de saber que ese dinero estaba destinado a la destrucción del país. 

Juan March

El banquero y contrabandista Juan March, cuya familia sigue disponiendo de una amplia fortuna, era el hombre más rico e influyente de la España de 1936 y no tuvo ningún reparo en financiar todo tipo de acciones para socavar la República. Primero, alentando la « conspiración ». Después, facilitando medios para que la rebelión fuera una realidad en 1936 y,  posteriormente, siendo generoso con su dinero especialmente en los primeros momentos a la hora de financiar la compra de todo tipo de material de guerra.

 

Juan March

Es imposible cuantificar cuánto dinero puso March a disposición de los militares sublevados. Las cifras de historiadores y periodistas han oscilado entre los mil millones de pesetas y los 15 millones de libras esterlinas más la financiación de buena parte de la intervención italiana en Mallorca. De cualquier modo, sí está claro que ya March en los primeros días del golpe de Estado puso a disposición del general Mola 600 millones de pesetas de la época a través de una cartera de Valores. Así, también pagó el alquiler del avión inglés que llevó a Franco de Canarias a Marruecos y en avalar cuantos créditos fueran necesarios para la causa franquista, no sin antes establecer unos intereses beneficiosos para él y sus socios.

El banquero, asegura la obra de Sánchez Asiaín, también se ocupó de dar solución a una cuestión de tanta importancia para un conflicto militar como el suministro y financiación del petróleo que utilizó el llamado ‘Gobierno de Burgos’. March ofreció las garantías suficientes a la empresa norteamericana Texaco para financiar los primeros envíos de petróleo a los sublevados, que dejaron de suministrar petróleo a la República, a pesar de los acuerdos firmados con ésta. El autor, además, añade: « No está documentado pero parece también claro que España recibió petróleo de Portugal siendo también March el financiador de esas compras ». 

El dinero de Juan March también sirvió para sufragar las escuálidas arcas de Falange. El propio José Antonio Primo Rivera había afirmado en 1934 que « uno de los primeros actos del Gobierno de la Falange será colgar al multimillonario contrabandista Juan March« . Sin embargo, 1936 el dinero de March ya fluía en las arcas revolucionarias de los falangistas, primero a disgusto de José Antonio y después con su aprobación.

La Portugal de Salazar

Escribe Sánchez Asiaín que « la ayuda de Portugal a la sublevación fue realmente importante y generosa. Aunque dada la limitación de recursos que Portugal disponía, esa ayuda fue, en su volumen y regularidad, muy inferior a la ayuda prestada por italianos y alemanes« . La importancia de la ayuda de Portugal fue que se produjo en los primeros días del golpe cuando los sublevados estaban en una situación de inferioridad.

Antonio de Oliveira Salazar

El país luso se convirtió, de hecho, en el receptor formal de armas por cuenta de Franco. El país pasó de prácticamente no existir en la lista de receptores de armas a ocupar el tercer lugar mundial en la lista de clientes de la industria bélica de la Alemania nazi y la primera europea. El apoyo fue clave para salvar el pacto de no-intervención y como retaguardia de apoyo logístico ya que servía de comunicación de la zona franquista, que había quedado partida en dos tras el fallido golpe de Estado.

La obra acredita además que el gobierno de la dictadura portuguesa puso a disposición de los franquistas todo tipo de recursos financieros, créditos de bancos portugueses y una amplia protección política y diplomática. « Así, queda constancia de que en 1937 y desde el Banco Espíritu Santo de Lisboa se comunicaba a 37 representantes diplomáticos españoles que les remitían unas determinadas cantidades económicas ».

La Diputación Foral de Navarra

Navarra gozaba de un régimen foral que otorgaba a la Diputación Foral el control económico y fiscal del territorio. El economista y banquero acredita que la Diputación Foral de Navarra mantuvo una « importante, generosa y constante ayuda institucional a los sublevados ». El mismo 24 de julio de 1936, el general Mola dio orden a la Diputación para que le habilitara un crédito por dos millones de pesetas para hacer frente a los gastos originados por « el movimiento emprendido para salvar España », crédito que posteriormente sería liquidado sin ser abonado.

La Diputación de Navarra también creó una serie de impuestos de guerra que sirvieron para recaudar 13.942.813 pesetas que fueron puestos a disposición de la « causa nacional ». Este dinero sirvió para, entre otras cosas, adquirir aviones para la defensa de Pamplona, cancelar el crédito a Mola, poner un coche blindado a disposición de Franco, motocicletas para el general Varela, una pensión de 1.840 pesetas a las hijas de Mola para gastos educativos o el pago de la factura de 4.700 pesetas presentada por el Colegio de Arquitectos vasco-navarro por la confección del proyecto del chalet para la viuda del General Mola.

Carlistas

Otra importante fuente de financiación de la sublevación fueron los donativos que hizo un grupo muy selecto de carlistas, económicamente bien situados, entre los que pueden citarse Joaquín Baleztena, Miguel María Zozaya y Fernando Contreras. Pero lo que constituyó una excepcional fuente de financiación, explica el autor, fue el sistema regular de cuotas que los carlistas tenían establecidos desde 1934, de acuerdo con el cual todos los afiliados debían pagar al « Tesoro de la Tradición » una suma, « por lo menos igual a la pagada en imposición directa al Estado ».

Francesc Cambó

Francesc Cambó

El político catalán, cofundador y líder de la Liga Regionalista, descrito por Romanones como « el mejor político del siglo XX », ayudó a recaudar en el extranjero 410 millones de pesetas para financiar la sublevación de los militares golpistas. Asimismo, avaló o ayudó a conseguir créditos que pudieron ascender a 35 millones de dólares.

Aportaciones judías

A pesar de las amenazantes frases lanzadas en Radio Sevilla por Queipo de Llano, las grandes familias judías de Melilla « destinaron cuantiosas sumas de dinero a la causa rebelde ». Franco, que estaba gestionando créditos con la banca judía de Tetuán y Tánger, se vio obligado a desautorizar estas emisiones antisemitas y el 15 de agosto de 1936 dirigió una carta al Consejo Comunal Israelita de Tetuán pidiéndoles que no prestarán atención alguna a las emisiones antisemitas.

La Italia fascista

El autor argumenta que hay dos tipos de razones que justifican la ayuda de Mussolini a los franquistas con la intensidad con la que lo hizo. Unas son razones de tipo político y económico, y se refieren a la voluntad de Mussolini de dominar como fuera el Mediterráneo y, en todo caso, impedir su bloqueo mediante un pacto hispano-francés. Las otras se refieren a la creencia de Mussolini de que su misión en la Historia era luchar contra el comunismo. « En todo caso, también influyó el hecho de que España ofrecía un buen campo de experimentación para el nuevo armamento », añade el autor.

El Gobierno italiano propuso fijar en 5.000 millones de liras la deuda total del Gobierno español por suministro de material de guerra de todas clases

Más allá de la cuantiosa ayuda militar que Italia destinó a España en forma de aviones Savoia y cazas Fiat, armas y militares de las que el historiador Ángel Viñas ha dado buena cuenta, cabe destacar que una vez acabada la guerra, representantes italianos y españoles, valoraron que el total del crédito que Italia había puesto a disposición de los golpistas ascendía a 6.926 millones de liras.

No obstante, el Gobierno italiano, mucho más generoso que el alemán, propuso fijar en 5.000 millones de liras la deuda total del Gobierno español por suministro de material de guerra de todas clases y diferentes gastos hechos hasta el 31 de diciembre de 1939. El resto quedaba condonado.

La Alemania nazi

El proceso oficial de petición de ayuda de los sublevados a Alemania comenzó el 21 de julio de 1936, cuando Franco, tratando de llegar a Hitler de la forma más directa posible y rápida, recibió a Johannes Bernhard, del que se sabía que estaba en condiciones de contactar con facilidad y sin trámites administrativos con el dictador nazi.

Cuando la petición de ayuda llegó a Hitler, los ministros del Aire, Goering, y de Guerra, Blomberg, animaron a Hitler a prestar ayuda e involucrarse en la operación tanto « por simpatía hacia sus planteamientos anticomunistas, como para utilizar el conflicto español como un laboratorio para mejorar las técnicas de los ejércitos alemanes ». Goering también recordó a Hitler que, a cambio de los aviones, Alemania podría obtener de España los minerales que tanto necesitaba.

Adolf Hitler

Adolf Hitler

De tal manera que la intervención alemana en la Guerra Civil española, dice el autor, no puede entenderse sin tener en cuenta la política de aprovisionamiento de materias primas, especialmente de minerales aplicados a las necesidades de la guerra. Sobre esta base, los rebeldes firmaron con Hitler el 20 de marzo de 1937 un Protocolo de Amistad. Las operaciones entre ambos países durante la guerra fueron múltiples, todas con « olvido sistemático » de las opiniones españolas imponiéndose en todo momento el deseo alemán.

Una parte considerable de la deuda que España contrajo con Alemania fue pagadas por compensación, es decir, con exportaciones españolas a Alemania, sobre todo de minerales. Una vez terminada la guerra Alemania fijó la deuda en 372 millones de marcos, incluyendo el coste de la Legión Cóndor, que los alemanes cifraron en 99 millones de marcos.

No obstante, la dictadura de Franco y la de Hitler jamás llegaron a un acuerdo para calcular el importe de la deuda aunque sí que encontraron una solución política de entendimiento mutuo para demorar el problema. Esta solución fue firmada en 1941 y permitía a los alemanes hacer compras en España sin pagar su importe. « Y minerales, aceite y naranjas, entre otras cosas, fueron enviados a Alemania sin generar divisas para la economía española », añade el autor.

Sociedade Geral de Comércio, Industria e Transportes Limitada

Este holding de empresas portugués dispuso de un crédito de hasta 175.000 libras esterlinas para los golpistas el 8 de agosto de 1936 con un interés del 5,5% anual.

Compañía General de Tabacos de Filipinas

Dispuso un crédito de un millón de dólares, ampliado en 200.000 dólares más. Fue otorgado el 22 octubre de 1936. Sin intereses.

Kleinwort, Sons & Co

El banco inglés otorgó un crédito de 800.000 libras con una remuneración del 4% anual el 15 de septiembre de 1937. Apenas un mes después, la misma entidad concedió otro crédito de hasta 1.500.000 libras esterlinas con un interés del 3% anual.

Société de Banque Suisse

Concedió otro crédito de hasta un millón de libras esterlinas el 20 de octubre de 1938.

Caixa Geral de Depósitos

La entidad bancaria portuguesa concedió un crédito hasta el límite de 50 millones de escudos portugueses el 28 de febrero de 1939 con un interés del 4% anual.

Consorcio bancos italianos

Independientemente de la ayuda prestada por el Estado italiano, un consorcio de bancos italianos que presidía el Banco de Italia, con la colaboración de los bancos Hispano Americano y Español de Crédito puso a disposición de los sublevados un crédito de hasta 125 millones de liras el 20 de noviembre de 1937 alcanzando un total de 300 millones de liras en 1939.

ALEJANDRO TORRÚS

Source :

http://www.publico.es/politica/financiadores-del-golpe-da-inicio.html

 

 

ESPAGNOLS EN BRETAGNE

APRES SEPTEMBRE 1939 – LA RESISTANCE ET LA LIBERATION

En fin de page un article sur  Ángel Rodríguez Leira alias Angel Cariño López personne chère à Mar-y-Luz, notre vice-présidente.

 

 

LE MUR DE L’ATLANTIQUE:

 

LA DEPORTATION

                

   Construction du Mur de l’Atlantique

 

La carrière de Mauthausen.

De septembre à décembre 1939, 1.307 réfugiés auront quitté le Morbihan. Restent essentiellement les hommes valides affectés aux Compagnies de Travailleurs Étrangers qui seront utilisés par l’organisation Todt pour construire le mur de l’Atlantique, les bases sous-marines. Par exemple, au fort Montbarey à Saint Pierre et Quilbignon près de Brest, ou ils sont prisonniers et ils sont amenés à construire de blockhaus et des bases soumarinnes comme celle des Quatre Pompes à Brest. Il y a plusieurs témoignages, notamment celui Emilio Pérez qui donne le chiffre de 1500 espagnols internés, ou d’ Antonio Muñoz (Almeria), tous les deux ont participé dans la résistance et furent déportés à Mauthausen.

Beaucoup d’espagnols arrivent dans les années 40 dans le Finistère. Par exemple, on sait que cent dix huit travailleurs furent embauchés par l’entreprise Dodin à Brest, soixante huit autres par l’entreprise du bâtiment Marc.

De nombreux espagnols furent également employés à la construction de la base de Lorient. Lors des bombardements qui détruisirent la ville et les localités voisines, parmi les nombreuses victimes civiles, citons les ouvriers espagnols, belges, hollandais du Camp Indochine à Beg er Men (Lanester): 80 d’entre eux succombèrent et furent enterrés dans des fosses communes au cimetière de Kérentrech (6-7 mai 1941.

Pour beaucoup d’autres, ce sera après un regroupement au camp de Montreuil-Bellay, comme l’atteste un document des Archives municipales de Vannes; le chemin de la déportation en Allemagne ou en Autriche à Mauthausen, camp de travail extrêmement dur où les déportés devaient travailler dans des carrières de granit et construire des usines souterraines; sur 7.000 espagnols, plus de 5.000 y perdront la vie.

Autre camp, celui de Buchenwald situé près de Weimar, la ville de Goethe, Bach, Beethoven … C’est là que fut interné Jorge Semprun alors âgé de 20 ans. Après sa libération en 1945, il milite au parti communiste espagnol dont il est exclu en 1964. Il se consacre alors à son travail d’écrivain et de scénariste. Il devient ministre de la Culture en 1988 dans le gouvernement de Felipe Gonzalez.

Un site estime à 53 le nombre d’espagnols déportés à partir de la Bretagne:

http://pagesperso-orange.fr/memoiredeguerre/deportation/espagnols.htm

Site amicale de Mauthausen: www.campmauthausen.org

6.737 espagnols ont été déportés, près de 60% d’entre eux ne sont pas revenus. Comme si cela n’avait pas suffit, de nombreux survivants, après avoir combattu dans les rangs de l’armée républicaine ou dans la Résistance, se retrouvèrent dans les goulags sibériens ou victimes des purges staliniennes; Staline poursuivant impitoyablement cette « guerre civile dans la guerre civile » qui fut l’une des causes de l’affaiblissement et de la défaite de la République.

 

LLUIS COMPANYS A LA BAULE

 

Lluis Companys en prison

 

 

Hendaye, livré aux fanquistes.

 

Affiche pour l’annulation de son  jugement.

 

Lluis Companys I Jover, avocat, fut président de la Généralité de Catalogne de 1934 à sa mort. Exilé en France après la Retirada, il s’installe à La Baule en 1939 avec quelques autres responsables catalans. Il résidait villa « Ker imor vad » (maison de la bonne humeur) sur la route de Ploermel. Plutôt que de fuir l’avancée nazi et de partir pour l’Irlande, il a pris le risque de rester car son fils gravement malade était soigné au Croisic.  Arrêté par la Gestapo le 13 août 1940 il est extradé vers l’Espagne et à l’issu d’un procès bâclé condamné à mort et fusillé le 15 octobre à Barcelone. Ses derniers mots furent « Per Catalunya!  » (« Pour la Catalogne ! »). Un mouvement est actuellement engagé dans le but d’annuler le procès qui a conduit à son exécution..

 

LES ESPAGNOLS DANS LA RESISTANCE

Les espagnols ont pris une part active à la Résistance.

L’Affiche Rouge, entre autres documents, en témoigne.

 

 

Roque Carrion

 

Ramon Garrido

 

Dans le Morbihan, signalons l’activité de Roque CARRION. En 1936, il est officier de l’armée de l’Air espagnole. Il se réfugie en France en 1939 après la défaite de la République espagnole et est interné dans différents camps du sud de la France. Embauché sur le chantier de construction de la base de sous-marins de Lorient, il y développe un réseau de sabotage. Contraint à la fuite, il rejoint le maquis de Ty Glas à Plouray. Son pseudonyme est Icare. Le 14 juillet 1944, la 2e compagnie du bataillon Koenig du commandant Icare défile dans le bourg de Kergrist-Moelou alors que les Allemands se trouvent toujours près de là, à Rostrenen. Ce bataillon FTP devenu 11e bataillon FFI du Morbihan commandé par Icare libère Rostrenen et Pontivy. Il meurt en 1995 et est inhumé à  Lanester.

 

Ramon GARRIDO est né à O’Grove en Galice (le port d’où partit le Novo Emden). Egalement passioné d’aviation, il participe aux combats contre les troupes franquistes.

Lors de la Retirada, en février 1939, Ramon GARRIDO franchit la frontière pour être aussitôt désarmé et interné dans le camp de concentration d’Argelès. En juin 1939, il est transféré à Barcarès où il est responsable clandestin de 4 baraques de prisonniers. Le 1er janvier 1940, il part avec la 211eme Compagnie de Travailleurs Etrangers (CTE) à St Médard en Jalles. Il est alors responsable clandestin de la compagnie. En juin 1940, il repart pour Argelès puis à Elne. Le 30 juillet 1941, la Compagnie est livrée aux allemands par les gendarmes français et se retrouve internée au camp de St Pierre à Brest pour travailler dans la base de sous-marins (organisation Todt). Ramon GARRIDO devient rapidement le responsable clandestin du camp. Il organise aussi les premiers groupes armés espagnols de Brest et assure la diffusion de tracts dans la population ainsi que parmi les occupants.

En janvier 1942, il reçoit l’ordre de la Direction du PCE de s’évader et de rejoindre Lorient avec pour mission de prendre la responsabilité du travail politique parmi les espagnols de cette ville chargés des travaux dans la base de sous-marins. Ce qu’il fait, après avoir coupé les barbelés du camp, il rejoint Lorient à pied, sans argent ni papiers.

A Lorient, Ramon GARRIDO demeure au 73, rue Ratier, avec Inigo PORTILLO PASTHEUROS, fusillé dans les derniers jours de l’Occupation. Il y organise les premiers groupes de combat et de sabotage avec Juan SANCHEZ CASTILLO, Maurice THEUILLON, Georges LE SANT (Buchenwald), Albert Le BAIL (Mauthausen), Jean Louis PRIMAS, ancien combattant des Brigades internationales, fusillé le 7 septembre 1943 à Fresnes, et Roque CARRION MARTINEZ, futur chef du 2eme bataillon FTP de Lorient, puis du 11eme Bataillon FFI.

A la fin du mois de février 1942, plus d’une vingtaine de « Groupes d’Action » sont constitués. Ils ont pour responsables quelques jeunes lorientais qui ont combattu pendant la guerre 1939-1940 et des étrangers ayant combattu pendant la guerre d’Espagne. A partir du 15 mars 1942, les actions contre l’occupant se multiplieront à une cadence rapide. Les sources d’énergie électrique sont surtout visées; plus de dix transformateurs sont ainsi mis hors de service en ce 15 mars 1942.

Le 17 juillet 1942, Ramon GARRIDO s’enfuit de Lorient pour se réfugier à Rennes. Il était responsable des 450 Résistants espagnols des départements du Finistère, des Côtes du Nord, du Morbihan, de la Sarthe et de la Loire Inférieure, avec le grade de capitaine FTPF. Arrêté en novembre 1942, il est jugé par la Section Spéciale du Tribunal de Paris, avec 53 républicains espagnols dont beaucoup étaient originaires de la région de Nantes-St Nazaire. Il fut condamné à 2 ans de prison et à 1.200 F d’amende pour « activités communistes ».

Il est décédé le 14 janvier 1995 aux Lilas (Seine St Denis). Ses cendres reposent dans le cimetière municipal de son village natal, El Grove.

L’action des résistants espagnols en Bretagne est relaté sur le site du Bataillon FFI de la centrale d’Eysses retrace leur combat: http://bteysses.free.frcliquer sur « Le coin des espagnols ».

 

José Belisario MELON MARTINEZ, également galicien connut également la Retirada. D’abord interné au camp d’Argelès il gagna la Bretagne en 1940. Recruté de force sur le chantier de la base sous-marine de Lorient, il entra très tôt dans la Résistance.

A Nantes en novembre 1942, 88 espagnols sont arrêtés, lors d’un procès qui se déroule en janvier 1943, sur les 42 condamnés, 5 sont espagnols.

A Rennes:

Le 8 juin 1944, 32 résistants dont un morbihannais, Emile LE GREVELLEC de Baden et 9 espagnols avaient été sortis des geôles de la prison Jacques Cartier à Rennes pour être exécutés:

Antonio BARRIOS-UREZ, âgé de 29 ans environ, né à Madrid, Pedro FLORES-CANO, né le 2 février 1917 à Carolina, capitaine FFI, responsable des groupes armés espagnols pour la région Bretagne. A une rue à Hennebont. Dionisto GARCIA-RUBIO, né le 19 octobre 1918 à Don Pedro. Tomas HERNANDEZ-DIAZ, âgé de 24 ans environ, né à Badajoz. Léoncio MOLINA-CABRE, né le 17 avril 1915 à Pétroga. Lorenzo MONTORI-ROMEO, né le 10 août 1918 à Saragosse. Ramon NIETO-GRANERO, né le 14 mai 1914 à Oviala. Antonio SEBASTIAN-MOLINA, né le 20 février 1917 à Madrid. Téofilo TURCADO-ARENAS, né le 8 janvier 1917 à Tolède. (Antonio MORENO qui faisait parti du groupe de Brest, sera fusillé à Quimper en avril 1944.)

 

 BELLE ILE: LES TRACES DES ESPAGNOLS DANS LA CITADELLE

En août 2007, Madame Renée Le Hérissé a présenté une exposition « Mémoire de la Citadelle ». Elle a retrouvé les traces des espagnols qui y ont vécu, traces gravées dans les parois telles de dramatiques peintures rupestres …

« Je travaille surtout sur la mémoire, sur la trace, en particulier sur la trace écrite et aussi sur la trace au sol: labyrinthes, plans, cartes, itinéraires … J’ai travaillé effectivement sur les traces laissées par les réfugiés espagnols à la citadelle Vauban à Belle-Ile dans la cadre d’une exposition dans la poudrière de l’avancée qui avait pour thème la citadelle elle-même et en particulier les messages trouvés dans les cellules de la prison militaires qui existent toujours, contrairement aux écrits laissés par les Espagnols qui ont été détruits lors des travaux de restauration. Une employée du musée a pris des photos avant la destruction complète de ces témoignages et me les a confiées. Pour faire les gravures (17), j’ai respecté de mon mieux la forme même de l’écriture pour témoigner au mieux des messages.
.
                                                          

 

« Les traces laissées par les réfugiés espagnols qui ont séjourné dans la citadelle n’ont pas pu être conservées sur la surface tendre du plâtre. Le médium de la photographie les a sauvées de l’oubli,  on retrouve des noms, des dates mais aussi le comptage du temps qu’il faut bien occuper pour tenter de survivre. Ces signes dont les réfugiés n’ont pas pu assurer la pérennité, je les ai gravés sur des plaques de métal en m’efforçant de restituer fidèlement leur forme afin de redonner à voir (et peut-être à entendre) la force de leur désespoir ».

L’ensemble du travail de Madame le Hérissé peut être consulté sur son site http://reneeleherisse.canalblog.com

 

LA LIBERATION

 

 

  La participation des républicains espagnols dans les combats pour la libération fut décisive dans certaines régions de la France, dont l’Ariège, les Basses-Pyrénées, le Gers, le Tarn, les Pyrénées-Orientales et bien sûr la Bretagne. Ce sont les chars portant des noms ibériques et conduits par des Espagnols qui seront les premiers à entrer dans Paris libéré à la tête de la 9° Compagnie de Marche du Tchad commandée par le capitaine Raymond Dronne, composante de la 2e Division Blindée de Leclerc. Un livre de Evelyn Mesquida retrace leur épopée.

Parmi les nombreux combattants espagnols de la Résistance, nous pouvons également citer Manuel Ramos Escariz, natif de Saint Jacques de Compostelle, militant du syndicat des pêcheurs CNT du port de Cariño. Il participa à la lutte contre le coup d’état franquiste mais dû s’exiler à bord du bateau Arkale (Cf page « Boat people »). Il rejoignit l’armée républicaine, combattit dans les Asturies.

 

 

Un autre galicien connu un parcours extraordinaire. Ángel Rodríguez Leira, pêcheur de pousse-pieds de Cariño fût obligé de s’enrôler dans l’armée franquiste mais bien vite il déserta et rejoignit l’armée républicaine sous le nom de Angel Cariño López. A la fin de la guerre, à bord d’une patera il quitte Guardamar (Alicante) et rejoint Beni-Saf près d’Oran. Engagé dans la Légion étrangère, il part pour le Tchad et s’engage dans la division Leclerc. Il fit partie de la Nueve et participa à la libération de Paris ou il entre sur le blindé Guernica ce qui lui valu d’être décoré de la Croix de guerre avec palme par le général de Gaulle. Puis ce fut la bataille d’Allemagne, la prise du « nid d’aigle » d’Hitler le 5 mai 1945 avec les troupes du général Patton. La guerre achevée, il vécut en France, simple ouvrier d’usine et mourût en 1975 quelques jours avant Franco sans avoir revu sa patrie. Son histoire est rapportée sur le site de la commune de Cariño : http://carinho1978.blogspot.com/

A la fin de la guerre, leur espoir de libérer aussi l’Espagne du fascisme et de rentrer au pays, s’effondrent, devant la reconnaissance par les alliés du régime franquiste. Un exil qu’ils croyaient bientôt fini, allait encore durer jusqu’à la mort de Franco en 1975 et pour beaucoup d’entre eux allait être définitif.

 

Source :

https://sites.google.com/site/espagnolsenbretagne19371939/LE-CONTEXTE/les-boats-peoples-de-1937/la-premiere-vague—1937/1939—la-retirada/1939-la-grande-vague-d-arrivees/finistere/cotes-du-nord/morbihan/ille-et-vilaine/loire-inferieure/apres-septembre-1939—la-resistance-et-la-liberation

 

 

Machisme des années 50 : Le guide de la parfaite épouse.

 Sois l’épouse de ses rêves !
« Seamos hormiguitas graciosas y amables » : Soyons de charmantes et d’aimables petites fourmis.

Pilar Primo de Rivera

Sœur de José Antonio Primo de Rivera (fondateur de la Phalange en octobre 1933) elle fut Déléguée nationale de la Section Féminine du mouvement de 1934 à 1977. Dévouée et soumise par conviction aux valeurs du national-catholicisme elle serait à l’origine du Guide de la parfaite épouse édité en 1953. Cet opuscule a été distribué aux femmes qui ont effectué leur Service Social (Servicio Social).

Le Service Social était obligatoire pour les femmes célibataires de 17 à 35 ans. Il durait 6 mois : trois d’éducation théorique (bonne mère, bonne épouse, soumise, catholique et patriote) et trois de service obligatoire et gratuit dans des cantines, hôpitaux, bureaux, colonies, etc. Le Service Social était nécessaire pour trouver un emploi ou pour sortir du territoire.

Voici donc un florilège du mode impératif.
Femme docile et au foyer !
Cela  prête à sourire  tant cette servitude parait inconcevable aujourd’hui.

Où sont les acquis sociaux de la femme de la Deuxième République ?

 


La situación de la mujer en la sociedad ha cambiado pero no en todos los aspectos y en todas las regiones del mundo.
En los años cuarenta y cincuenta, durante la dictadura de Franco, se vivía en una sociedad machista, la mujer era considerada como la que incitaba al pecado y había un dominio del hombre sobre la mujer en los temas referentes a las concepciones sociales y científicas, ya que existía una supuesta inferioridad mental en ésta.  La Falange hizo hincapié en la posición de las mujeres creando un manual de la esposa perfecta en 1953, el cual se entregaba en España a todas las mujeres que hacían Servicio Social en la sección femenina, algo que ahora es considerado como machista en aquella época eran normas que las mujeres tenían que cumplir. Las reglas iban desde las tareas de la casa hasta las relaciones sexuales.
La Sección Femenina estaba dominada por Pilar Primo de Rivera, hermana del fundador de la falange José Antonio Primo de Rivera. Estas mujeres hicieron muchas labores, crearon campamentos de alimentación para niños y cuando se las empezó a conocer, en 1937, se les entregó el Servicio Social de la Mujer, que por aquellos tiempos ya era obligatorio, por lo que eran las encargadas de la formación femenina.
La acción que realizaba la Sección Femenina durante el Franquismo era la de enseñar a las jóvenes a ser buenas patriotas, buenas cristianas y buenas esposas, subordinándose totalmente a los hombres. Se esperaba de las mujeres su sumisión y docilidad cuya función principal era la maternidad. Así se encontraron las mujeres tras la Guerra, teniéndose que adaptar a ser mujer y madre y dedicarse exclusivamente al cuidado de éstos bajo la moral católica del franquismo.
Después de la Segunda República las mujeres ya habían conseguido el derecho al voto y su ocupación en lugares públicos, pero el régimen franquista las condujo de nuevo a sus hogares y a considerarlas únicamente como procreadoras, como consecuencia de las muertes causadas. Su función era mantener el orden tradicional del hogar, cuidar al hombre, protegerlo y satisfacerlo.

 
1) Que le repas soit prêt : Prévois-lui un délicieux repas quand il rentre. C’est une façon de lui montrer  que tu as pensé à lui, que tu tiens compte de ses désirs. La plupart des hommes ont faim lorsqu’ils rentrent à la maison. Prépare-lui son plat préféré !

2) Sois belle ! Prépare-toi cinq minutes avant son arrivée afin qu’il te trouve fraîche et belle. Retouche ton maquillage, mets un ruban dans tes cheveux et fais au mieux pour lui faire plaisir. Pense qu’il a eu une dure journée et qu’il n’a été qu’en présence de ses collègues de travail.


3) Sois douce et intéressante : L’un de tes devoirs est de le distraire. Après sa dure journée de travail il a sûrement besoin de récupérer. Tu dois faire tout ton possible pour lui être agréable.

4) Mets la maison en ordre : Elle doit être impeccable. Fais un dernier tour dans les différentes pièces avant que ton mari n’arrive. Range les livres d’école, les jouets, etc. et donne un coup de plumeau sur la table.

5) Fais en sorte qu’il se sente au paradis : Après tout, prendre soin de son confort te procurera aussi une énorme satisfaction personnelle. Pendant les mois les plus froids, prépare la cheminée avant son arrivée. Ton mari se sentira dans un véritable havre de paix et d’ordre, ça va lui remonter le moral ainsi qu’à toi-même.

6) Prépare les enfants : Prends quelques minutes pour que les enfants soient présentables. Coiffe-les, qu’ils aient les mains propres, change leurs vêtements si besoin. Ce sont ses petits trésors et il veut les voir impeccables.


7) Évite le bruit : Quand il arrive arrête la machine à laver, le sèche-linge et l’aspirateur, fais en sorte que les enfants soient calmes. Pense au bruit qu’il a dû supporter toute la journée au bureau.

8) Fais en sorte qu’il te voit heureuse : Fais-lui un large sourire et montre-toi sincère dans ton désir de lui plaire. Te voir heureuse est la récompense de son travail quotidien.

9) Écoute-le : Laisse-le parler avant, pense que ses centres d’intérêt sont plus importants que les tiens. Il est possible que tu aies des milliers de choses importantes à lui dire, mais quand il rentre ce n’est pas le meilleur moment pour en parler.


10) Mets-toi à sa place : Ne te plaint pas s’il est en retard ou s’il préfère avoir un moment de détente sans toi ou s’il ne rentre pas de la nuit. Essaie de comprendre son stress et son réel besoin d’être détendu à la maison.

11) Arrête de te plaindre : Ne l’agace pas avec de menus détails. Tes propres soucis sont accessoires par rapport aux siens.


 

12) LE PLUS ! Mets-le à l’aise : Qu’il s’installe dans le fauteuil ou se repose dans la chambre. Prépare-lui  une boisson chaude. Arrange son oreiller et propose-lui d’enlever ses chaussures. Parle-lui d’une voix douce et agréable.

Une bonne épouse sait où est sa place.


Sources :

Deux ouvrages autour de la maternité d’Elne (66)

 

1939. La Retirada pousse sur les routes de France les Républicains espagnols fuyant la dictature de Franco. Parquées dans des camps de concentration tels qu’on les appelait alors notamment dans les Pyrénées-Orientales, de nombreuses femmes internées accouchent dans des conditions terribles. Une maternité créée par l’institutrice Elisabeth Eidenbez, collaboratrice du Secours suisse aux enfants, leur vient en aide, installée dans le château d’En Bardou. Elle accueillera de nombreuses femmes pendant la Seconde Guerre mondiale, espagnoles, juives, françaises, tziganes, d’au moins quinze nationalités différentes. Entre 1939 et 1944, près de 600 enfants voient le jour dans cet havre de paix au milieu d’un océan de souffrances. Oubliée jusqu’au milieu des années 1990, la Maternité est restaurée et acquise par la ville d’Elne en 2005. Protégée depuis 2012 comme monument historique, elle est aujourd’hui un lieu permanent de mémoire. C’est en partant de cette histoire longtemps méconnue, que ce numéro spécial de la revue Exils et migrations ibériques associé à la revue Riveneuve Continents explore l’action humanitaire menée notamment en direction des enfants victimes des conflits, depuis la guerre d’Espagne jusqu’à nos jours.

Geneviève Dreyfus-Armand et Rose Duroux (coordination), Autour de la maternité d’Elne : L’action humanitaire de la guerre d’Espagne à nos jours, éd. Riveneuve, collection Riveneuve Continents n°20, 2016, 292 p. Numéro spécial de Exils et migrations ibériques au XXe siècle (n°7 nouvelle série)

 

En espagnol :

La maternidad de Elna es el testimonio emocionante de unas mujeres que, estando a punto de dar a luz, fueron rescatadas de los campos de concentración republicanos de Sant Cebrià de Rosselló, Argelers y Ribesaltes, donde vivían en lamentables condiciones, y fueron acogidas en una maternidad que fundó la maestra suiza Elisabeth Eidenbenz. Allí pudieron ver nacer y alimentar a sus bebés en condiciones excepcionales. La maternidad de Elna es pues la heroica historia de una mujer que salvó a 597 recién nacidos de una muerte segura.
«Había una madre que no tenía leche y el niño lloraba de hambre día y noche. Cuando se agotaba de tanto llorar, se dormía y ella le daba calor con su erpo.
Cuando salía el sol, enterraba al bebé en la arena hasta que le dejaba fuera sólo la cabecita. La arena le servía de manta. Pero al cabo de unos días el niño se murió de frío y de hambre. Yo estaba embarazada y con sólo pensar que mi hijo nacería en aquel infierno me desesperaba.»

Montellá Assumpta, La maternidad d’Elna, La historia de la mujer que salvó la vida a 597 niños, Badalona, Ara Llibres, 2006, 167 p. Une 3è édition en 2013.

 

Rappel : le très bon article d’Alice sur la maternité (site Retirada 37).

Maternité suisse d’Elne (66) : la mémoire retrouvée

UN HÉROE DESCONOCIDO: FRANCISCO PONZÁN, « EL MAESTRO DE HUESCA »

ponzan

Francisco Ponzán Vidal, conocido como « el maestro de Huesca » (también « François Vidal », « Paco », « Gurriato » y  » El gafas »), fue el más legendario de los resistentes españoles que, durante la Segunda Guerra Mundial, organizaron desde Francia redes de evasión a España a través de los Pirineos. Estas redes, a las que dediqué mi artículo anterior en estas páginas, permitieron a miles de personas escapar del horror nazi y evitar así la deportación y la muerte.

Aunque Ponzán nació en Oviedo en 1911, se crió en Huesca, de donde su madre era originaria. Estudió magisterio en la capital oscense y ejerció como maestro en Castejón de Monegros y otros pueblos de la provincia. Militante anarquista desde muy joven, tuvo a Ramón Acín (fusilado en 1936) como profesor de dibujo, y junto a él se inició en el activismo político que le ocasionó varias detenciones en los años anteriores a la Guerra Civil. Durante la contienda, perteneció al Servicio de Inteligencia Militar y fue responsable de Transportes y Comunicaciones en el Consejo de Aragón. Luchó en la 127 Brigada (« Roja y Negra »), luego 28 División, principalmente en el frente de Zuera. Mariano Constante, que tiene para Ponzán un emocionado recuerdo en uno de sus libros, rememora cómo éste, pese a las pocas simpatías que anarquistas y comunistas se profesaban, ayudó a sacar de la prisión de La Seo de Urgel a un comisario comunista injustamente encarcelado. Una de las características que se destaca del « maestro de Huesca » es su saber estar por encima de los sectarismos imperantes en la época. Al parecer, la decisión de poner su red al servicio de los aliados no fue muy bien aceptada por algunos de sus correligionarios anarquistas.

En los libros « La red de evasión del grupo Ponzán: anarquistas en la guerra secreta contra el franquismo y el nazismo, (1936 – 1944) » y « Francisco Ponzán Vidal y la red de evasión Pat O’Leary (1940-1944) » (Ediciones Virus, 1996 y 1998), Antonio Téllez Solá trata sobre la actividad de nuestro personaje. También Sixto Agudo hizo una breve semblanza biográfica de Ponzán en el congreso « La España exiliada de 1939 », celebrado en Huesca en 1999 y cuyas actas han sido editadas por el Instituto de Estudios Altoaragoneses y la Institución Fernando el Católico.

Pilar Ponzán, hermana de Francisco, era maestra en Jaca cuando se produjo el alzamiento militar de 1936. Fue detenida y encarcelada junto a la madre de Mariano Constante en el fuerte Rapitán de la capital jacetana. Logró salir de la prisión en un canje de prisioneros gracias a la intervención de su cuñado, militar participante en la sublevación contra la República. Tras la Guerra Civil, pasó a Francia donde conoció la decepción y la incomodidad de los campos de internamiento para los exiliados españoles. Durante la Segunda Guerra Mundial, luchó activamente contra los alemanes, colaboró con su hermano en la organización de las cadenas de evasión y recibió tras la contienda la Cruz de Guerra como reconocimiento a su labor. Plasmó por escrito sus experiencias en el libro « Lucha y muerte por la libertad (1936-1945) », editado en Barcelona en 1998.

Francisco pasó también a Francia después de la derrota republicana de 1939 y fue internado en el campo de Vernet d’Ariège. Pudo salir de allí gracias al contrato de trabajo que le ofreció el dueño de un garaje. Poco después del inicio de la Segunda Guerra Mundial, entró en contacto con los servicios de inteligencia británicos y empezó a organizar, desde Toulouse y junto a su hermana Pilar, la más importante de las redes que facilitaban el paso de evadidos de Francia a España. Se trataba de una amplia tela de araña que comenzaba en Bruselas y terminaba en Lisboa, tenía como centro Toulouse y se ramificaba hacia los Pirineos franceses y Andorra y, en la costa mediterránea, llegaba hasta Banyuls, muy cerca ya de la frontera española. Ponzán contó con la colaboración de sus contactos anarquistas españoles y sus hombres guiaban a los evadidos hasta los consulados del Reino Unido, Bélgica o Estados Unidos en Barcelona y Madrid, desde donde se les facilitaba el viaje hasta Lisboa o Gibraltar y la salida de la península hacia sus nuevos destinos. Entre 1941 y 1943, esta red salvó a numerosos franceses, ingleses, polacos, belgas y judíos. Según Ferran Sánchez Agustí  -de cuyo libro « Espías, contrabando, maquis y evasión. La II Guerra Mundial en los Pirineos » (Milenio, Lérida, 2003) extraigo bastantes datos de este artículo-, fueron unos 2000 los aliados evadidos, de los cuales unos 200 eran aviadores británicos de la RAF. Una de las anillas de evasión vinculadas a la red de Ponzán era la del médico y general belga Albert Guérisse (« Pat O’Leary » y « Josep Catier »), que sobrevivió a los campos de exterminio de Dachau y Mauthausen. Entre los personajes salvados por la red puede destacarse al príncipe Werner de Merode, nacido en Bélgica y piloto de la RAF durante la guerra. Fue derribado en 1941 en Boulogne-sur-Mer y se le sacó de Francia por Banyuls, desde donde pudo llegar al consulado belga de Barcelona y volver a cruzar la frontera en 1943.

Fueron muchos los colaboradores de Ponzán en su cadena de evasión, y bastantes de ellos eran altoaragoneses. Es el caso de Prudencio Iguacel Piedrafita, nacido en Botaya (Jaca) en 1913 y muerto en Burdeos en 1979, que había coincidido con Ponzán en la Guerra Civil y en el campo de internamiento francés de Vernet. También Antonio Saura y Carmen Mur, de Calasanz; y los hermanos Rafael, Eusebio (« Coteno ») y Pascual (« Sixto ») López Laguarta, naturales de Fontanelles, cerca de Ayerbe. El castellonés Josep Albalat Ripollés, carpintero de oficio, pasó con Ponzán a España en mayo de 1940 con la intención de liberar a presos anarquistas en Zaragoza. Ponzán resultó herido y tuvieron que refugiarse en Boltaña. Ambos compartieron prisión en Vernet en 1942; Albalat es un caso excepcional pues consiguió sobrevivir al paso por cinco campos de exterminio. Floreal Barberà trabajó en la red y en una ocasión ayudó a cruzar a España por Viella y Esterri d’Àneu a un grupo excepcionalmente numeroso de 62 judíos. Entre los expedicionarios hubo dos bajas: un anciano que murió de agotamiento y un joven que se despeñó. Barberà fue detenido en España durante una misión y tras una breve estancia en la cárcel logró salir en libertad. Junto a otros miembros de la Asociación General Francesa de Antiguos Combatientes y Resistentes Españoles reivindicó la figura de Ponzán, en cuya memoria se colocó en Montjuïc una placa en el monumento a los voluntarios españoles muertos en la guerra europea. No tenemos espacio aquí para nombrar a otros muchos compatriotas que colaboraron con « el maestro de Huesca », gran número de los cuales sufrió deportación a los campos de exterminio nazis.

Mención aparte merece Josep Ester Borrás, natural de Berga, íntimo colaborador de Ponzán. Su mujer, Alfonsina Bueno Vila, era natural de Moros, en la provincia de Zaragoza. Ester fue enviado a Mauthausen de donde salió con vida. Fue condecorado por los gobiernos británico, francés y estadounidense, y entre 1947 y 1965 fue secretario general de la Federación Española de Deportados e Internados Políticos Víctimas del Fascismo. Murió en Francia en 1980. Su mujer, Alfonsina, también sobrevivió al campo de mujeres de Ravensbrük, aunque, a causa de un experimento que los fanáticos médicos nazis le practicaron durante su internamiento, contrajo una enfermedad crónica y perdió la salud hasta su muerte en 1979. Su padre, Miguel Bueno Gil, murió en Mauthausen como consecuencia de esos terroríficos experimentos.

La red dirigida por Ponzán, financiada por los aliados, además de ayudarlos a salir de Francia, facilitaba a los evadidos una impecable documentación falsa. En su casa de Toulouse había abundante material para realizar falsificaciones: matrices metálicas, sellos de administraciones, pasaportes, certificados de casamiento británicos, documentos oficiales, etc. Hay que destacar la enorme inteligencia y capacidad que demostró Ponzán en los años que estuvo al frente de esa extensa organización clandestina. Destacable es también su tolerancia política y su visión global del conflicto que vivía Europa. Sánchez Agustí recoge en su libro unas palabras, pronunciadas por « el maestro de Huesca » en una reunión celebrada en septiembre de 1940 en su domicilio de la calle Montplisir de Toulouse, que reproduzco: « No es hora de lamentarse de nada, señores, sino el momento de las decisiones. No es la patria francesa la que está en juego; es la libertad, la cultura, la paz…No somos nosotros quienes estamos en peligro; es el mundo. Y no olviden que cuando se fusila a un hombre existe la posibilidad de que un día se fusile a toda la humanidad ». Como muchos otros españoles que lucharon en Francia, estaba convencido de que ayudando a los aliados éstos precipitarían después la caída del régimen de Franco.

Ponzán fue arrestado en 1942 e internado de nuevo en el campo de Vernet, del que logró escapar con varios miembros de su red. Se instaló en el hotel París de Toulouse, centro de actividades de la Resistencia, que le proporcionó medios para continuar con su labor de ayuda a los evadidos. Detenido nuevamente en abril de 1943, fue encerrado en la prisión de Saint-Michel y condenado a seis meses de reclusión por indocumentado. Localizado por la Gestapo, fue sometido a nuevos interrogatorios y a un nuevo juicio que le condenó a nueve meses de cárcel. Cumplidos éstos, los nazis se negaron a ponerlo en libertad. Cuando Toulouse estaba a punto de ser liberada, Ponzán fue sacado de la prisión de Saint-Michel junto a otros 52 detenidos. Todos ellos fueron ejecutados en el bosque de Buzet sur Tarn, a 27 km de la ciudad. Los cuerpos de los prisioneros fueron arrojados a tres enormes hogueras, sin que se haya podido saber si fueron lanzados a ellas aún con vida o habían sido previamente fusilados. Sus cenizas fueron depositadas en tres féretros en un mausoleo de Buzet donde en una placa puede leerse: « A nuestro hermano Francisco Pozán Vidal, exiliado político español, Gran Resistente muerto por Francia el 17-8-1944 a la edad de 33 años ».

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Francisco Ponzán recibió a título póstumo las más altas consideraciones por parte de los gobiernos aliados. La distinción de Su Majestad británica por « su valiente conducta y el servicio prestado » con el emblema de la Hoja de Laurel de la Corona y la « Medalla por la libertad » del Reino Unido, el grado de capitán de las Fuerzas Francesas, la Medalla de la Resistencia, la Cruz de Guerra y el « reconocimiento y la admiración de las naciones aliadas ». Además del Certificado de Gratitud firmado por el presidente de Estados Unidos Dwight D. Eisenhower, que también recibió su hermana Pilar. Contó siempre con el respeto y la admiración de sus colaboradores y de todas las fuerzas aliadas, y su labor permitió salvar muchas vidas, aunque en ese empeño sacrificara la suya. Su contribución, junto a la de muchos otros españoles, fue decisiva en la victoria sobre el fascismo que amenazaba al mundo. Es de justicia que en la provincia en la que pasó buena parte de sus primeros años y de la que era originario también recordemos su abnegación y su humanitarismo ejemplares.

Carlos Bravo Suárez
(Artículo publicado en Diario del Alto Aragón, el 27 de noviembre de 2005)

Fuente :

http://carlosbravosuarez.blogspot.fr/2008/02/un-hroe-desconocido-francisco-ponzn-el_28.html

Téllez Solá, Antonio, Le réseau d’évasion du groupe Ponzan – Anarchistes dans la guerre secrète contre le franquisme et le nazisme, Toulouse, Ed. du Coquelicot, 2008, 405 p.