2 décembre 2023, 16h : Rencontre avec Raynal Pellicer et Titwane autour du récit illustré. Photographes de Guerre.


L’association Retirada 37 et la librairie L’Oiseau-Vigie organisent samedi 2 décembre à 16h à la salle de la Médaille une rencontre autour de l’histoire de la photographie et de la guerre d’Espagne.

Raynal Pellicer et Titwane se sont en effet plongés dans l’histoire de deux jeunes photographes Allemands, opposés à Hitler, venus à Barcelone à l’été 1936 pour couvrir les Olympiades populaires et qui vont témoigner de cette période de retournement pour la République Espagnole.

Réalisateur de documentaires, films et courts-métrages, Raynal Pellicer est aussi passionné de photographie. La Guerre d’Espagne étant marquée par une couverture photographique nouvelle du fait de l’apparition des appareils portables, son intérêt pour l’histoire de Hans Namuth et Georg Reisner est une évidence.

Il a par ailleurs déjà travaillé avec le corpopétrussien Titwane sur d’autres ouvrages consacrés à la police et à l’armée.

La rencontre se tiendra à la salle de la Médaille, 7 avenue de la République à 16h. Elle sera suivie d’une séance de dédicaces. La rencontre est gratuite, on n’est pas obligé d’acheter le livre. Merci à la mairie de Saint-Pierre-des-Corps qui met la salle à disposition.

Renseignements à la Librairie L’Oiseau-Vigie au 02 47 41 28 36 ou bonjour@librairieloiseauvigie.com.

Raynal Pellicer et Titwane, Photographes de guerre, Albin Michel, Octobre 2023, 22,90€

Autres ouvrages des mêmes auteurs :

Le Charles de Gaulle, immersion à bord du porte-avions nucléaire, Editions de la
Martinière, 2020

Brigade des mineurs, immersion au cœur de la brigade de protection des mineurs, Editions de la Martinière, 2017

Brigade Criminelle, immersion au cœur du 36, quai des orfèvres, Editions de la Martinière,2015

Enquêtes Générales, immersion au cœur de la Brigade de Répression du Banditisme,
Editions de la Martinière, 2013

Les archives de la Brigade Lincoln : « La civilisation doit être sauvée de la destruction d’un groupe de dégénérés »

En 1979, un groupe de membres des brigades internationales américaines de la guerre civile espagnole a lancé ses archives historiques. Aujourd’hui, il contient plus de 300 collections utilisées pour l’enseignement aux États-Unis.

Par Leire Ariz Sarasketa
Publico
4/11/2023
traduit par Luis

« Chère mère et cher père :
Je pense qu’au moment où vous recevrez cette lettre, je serai mort depuis plusieurs semaines. Évidemment, la guerre entretient la confusion et j’ai vu suffisamment de morts attestées pour savoir qu’il faut être quelque peu prudent, mais si vous recevez cette lettre accompagnée d’une annonce officielle, considérez-la comme définitive. »

Avec cette force teintée d’ironie qui imprègne le reste de sa lettre, commence l’annonce du décès écrite de la main de cet habitant de l’Ohio Sam Levinger, combattant international de la Brigade Abraham Lincoln pendant la guerre civile espagnole, blessé à Belchite et tué à La Puebla del Hijar par manque d’assistance médicale. Il avait 22 ans.
Cette lettre fait partie de la collection de documents, plus de 10 000 photographies et divers souvenirs des 2 800 membres de la brigade américaine stockés à la bibliothèque Tamiment de l’université de New York (NYU) depuis 2000.
La collection a été initialement mise en oeuvre à Boston par le bibliothécaire de l’Université Brandeis, Victor Berch, qui, en 1979, a dirigé et accompagné l’initiative des anciens combattants de la Brigade Abraham Lincoln (VALB) pour créer la Fondation des Archives de la Brigade Abraham Lincoln (ALBA). À ce jour, bien que l’association n’ait aucun lien juridique, elle entretient une relation en symbiose avec les archives de l’Université de New York (NYU)pour la collecte de nouveaux documents et de promotion de ceux existants.

Selon Sebastiaan Faber, écrivain, professeur hispaniste et président du conseil d’administration de l’ALBA depuis 2018, l’histoire de la collection « est fondamentalement une reconnaissance de l’importance de la guerre civile espagnole pour la gauche mondiale. Personne ne conteste l’importance de cet épisode, dont la portée dépasse largement les limites de l’Espagne.»
Parmi les premiers à prendre conscience de la nécessité de créer des archives historiques de la guerre, avant les membres de l’ALBA eux-mêmes on trouve les anarchistes et anarcho-syndicalistes de la Confédération nationale du travail et de la Fédération anarchiste ibérique, mieux connus sous le nom de CNT, qui, juste avant la fin de la guerre, en janvier 1939, réussirent à stocker leurs archives dans 43 caisses en bois, dites « les caisses d’Amsterdam», et à les envoyer à l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam.
En réalité, elles n’arriveront à leur destination finale qu’en 1946. Car elles devaient d’abord passer par Paris et la succursale que l’institut néerlandais avait créée à Oxford, avec suffisamment de prudence pour éviter le pillage nazi en cas d’occupation allemande des Pays-Bas, comme ce fut le cas.

Au même moment, mais de l’autre côté de l’Atlantique, le bibliothécaire Herbert Southworth, mentor d’hispanistes comme Paul Preston et Ángel Viñas, « fut saisi par une furieuse obsession de collectionner des documents, des brochures pamphlétaires, des livres, des articles, notamment du matériel bibliographique. », selon les mots de Faber, et a fini par créer la plus grande bibliothèque privée du monde sur la guerre civile. Au début des années 1970, il vend ses archives à l’Université de Californie à San Diego.

Après la mort de Southworth en 1999, la chronique nécrologique du Guardian le définissait comme « le fléau intellectuel pour la dictature franquiste en Espagne », rappelant que son livre The Myth Of Franco’s Crusade avait amené le ministre de l’Information de l’époque, Manuel Fraga, à créer une section dédiée à moderniser l’historiographie du régime.

C’est dans ce contexte que les vétérans de la Brigade Lincoln ont commencé à parler de ce qu’ils devaient faire de leurs propres archives, alors qu’en Espagne, toute la documentation saisie pendant la guerre était conservée dans les services documentaires de la dictature, hébergés à Salamanque.
« Ces archives sont également pionnières », rappelle Faber, « mais elles sont nées comme faisant partie de l’effort de Franco pour la cause générale. Il s’agit en fait d’un cadre judiciaire pénal qui sert à cibler la soi-disant barbarie rouge.» En 2007, les Archives générales de la guerre civile espagnole ont été intégrées au Centre documentaire de la mémoire historique, dont le siège est à Salamanque.

Faber estime que les archives américaines s’expliquent par le dynamisme organisationnel des vétérans de la Brigade Lincoln, mais aussi parce que « compte tenu de l’énorme infrastructure académique et de la richesse économique des universités nord-américaines, il est beaucoup plus facile de financer et de mettre en place des projets comme celui-ci. »

Aujourd’hui, les archives de l’ALBA comptent plus de 300 collections individuelles comme celle de Sam Levinger, dont celles des 60 femmes qui ont rejoint la guerre depuis les États-Unis. Parmi elles, l’infirmière afro-américaine Salaria Kea, qui a quitté Harlem pour prodiguer des soins à Portbou et est décédée dans l’Ohio en 1991.
Avec une histoire similaire à celle de Kea, le Jamaïcain Canute Frankson a écrit une lettre à un ami le 6 juillet 1937, expliquant les raisons pour lesquelles il a rejoint la guerre : « Je suis sûr que tu attends toujours une explication détaillée sur ce qu’a à voir ce combat international avec moi. Il s’agit d’une guerre entre Blancs qui nous ont asservis depuis des siècles. […] Mais nous ne sommes plus un groupe minoritaire isolé luttant désespérément contre un immense géant, parce que, cher ami, nous nous sommes unis et faisons partie d’une force progressiste, sur les épaules de laquelle repose la responsabilité de sauver la civilisation humaine de la destruction planifiée d’un petit groupe de dégénérés qui sont devenus fous dans leur désir de pouvoir. »

James Lardner, correspondant à Paris du New York Herald Tribune depuis 1938, a écrit à sa mère une liste détaillée des raisons pour lesquelles il s’est enrôlé dans les Brigades internationales, dont la première était : « Parce que je crois que le fascisme est mauvais et doit être exterminé, et que la démocratie libérale, ou plus probablement le communisme est la bonne voie. »
A cela il en ajoutait d’autres aussi diverses comme : « Parce que dans ma recherche ambitieuse de connaissances dans tous les domaines, je ne peux pas me permettre, dans ce cas, de laisser la guerre de côté », « parce qu’il y a une fille à Paris qui devra apprendre que ma présence n’est pas nécessaire à son existence », ou « parce que j’ai besoin de quelque chose d’impressionnant chez moi pour compenser ma malheureuse timidité dans les relations sociales ».
« J’ai également examiné les quelques raisons pour lesquelles je ne devrais pas rejoindre l’armée, conclut-il. Je suis désolé pour toi mais elles n’ont pas suffi à me dissuader. » Le 23 septembre 1938, ce qui était censé être le dernier jour de combat des Brigades internationales, Lardner ne revint pas à la base après avoir patrouillé avec deux compagnons. Son corps n’a jamais été retrouvé. Selon le journaliste Vincent Sheean, qui était son compagnon, « Lardner fut le dernier Américain à s’enrôler et le dernier à être tué ».

« Ce qui motive les volontaires est très différent selon les personnes », explique Faber. « Certains n’ont que 20 ans, ils sont célibataires et c’est en partie une aventure. D’autres ont 35 ans, ont déjà une expérience de la guerre et partent parce qu’ils croient pouvoir aider à quelque chose de concret », explique-t-il.
« Il y a des gens du monde syndical. Il y a beaucoup de Juifs, enfants de migrants ou migrants eux-mêmes, qui reviennent essentiellement en Europe pour lutter contre le fascisme, ils savent que celui-ci harcèle leurs proches là-bas, en Allemagne, en Autriche… Il y a des Afro-Américains qui voient clairement les raisons de lutter contre le même fascisme qui les harcèle depuis des années et des siècles aux États-Unis. Et je pense que cette conscience de l’importance de l’expérience espagnole les rend très ouverts pour partager leurs documents à travers des archives publiques », explique-t-il.

Et à propos des efforts déployés pour préserver leur expérience, il ajoute : « Beaucoup de ces vétérans ont senti que leur expérience en Espagne constituait une sorte de moment d’exception dans leur propre vie. Ils ont appris des choses qui ont changé le cours de leur vie, qu’ils ne pourront jamais surpasser en termes d’intensité ou de pertinence. Ils ont fini par vivre une vie parfois dédiée à la mémoire, ou du moins à la tentative de rendre hommage à leur propre expérience en Espagne.
Aujourd’hui, l’ALBA produit également du matériel pédagogique pour les enseignants aux États-Unis et, selon Faber, « d’une part, l’intérêt grandit » – comme l’illustre l’annonce d’une mini-série télévisée du célèbre David Simon sur la Brigade – « et d’autre part, il existe d’autres courants qui s’opposent à l’existence de ces espaces et, notamment dans le domaine de l’éducation, les gouvernements des États tentent de limiter et de censurer ou du moins de façonner ce qui est enseigné. »

« Maintenant qu’ils sont tous morts, nous nous engageons à maintenir leur mémoire vivante, avec l’idée très claire que ce qui nous incombe est d’expliquer et de démontrer aujourd’hui la pertinence des idées qui les ont animés « , conclut Faber. « La solidarité internationale, une préoccupation très spécifique pour l’Espagne et son développement démocratique, la justice sociale aux États-Unis, le mouvement ouvrier aux États-Unis… Tout cet ensemble de questions qui étaient au centre de leurs inquiétudes et que nous pensons toujours importantes ou, qui peut-être, sont encore plus importantes à un moment où dans le monde et les États-Unis nous sommes confrontés à de très grands défis.

tiré de l’article de Publico du 4 novembre 2023​

El archivo de la brigada Lincoln: “Hay que salvar la civilización de la destrucción de un grupo de degenerados”
En 1979, un grupo de brigadistas estadounidenses de la guerra civil española pusieron en marcha su archivo histórico. Hoy, contiene más de 300 colecciones, utilizadas para dar clase en EEUU. 
04.11.2023  
Por Leire Ariz Sarasketa
Publico

“Queridos madre y padre:
Supongo que cuando recibáis esta carta, llevaré muerto varias semanas. Evidentemente, la guerra es una cosa confusa y he visto suficientes muertos certificados caminando por ahí para saber que hay que ser algo escéptico, pero si recibís esta carta junto con un anuncio oficial, dadlo por definitivo”.
Con esa contundencia irónica que impregna el resto de su carta, empieza el anuncio de muerte escrito de puño y letra por el ohioano Sam Levinger, combatiente internacional de la Brigada Abraham Lincoln durante la guerra civil española, herido en Belchite y muerto en La Puebla de Hijar por falta de asistencia médica. Tenía 22 años.
Su carta forma parte de la colección de documentos, más de 10.000 fotografías y diversa memorabilia de los 2.800 brigadistas estadounidenses alojada en la biblioteca Tamiment de la Universidad de Nueva York (NYU) desde el año 2000.
La colección fue originalmente puesta en marcha en Boston por el bibliotecario de la Universidad de Brandeis Victor Berch que, en 1979, lideró y organizó la iniciativa de los Veteranos de la Brigada Abraham Lincoln (VALB) para crear la fundación Abraham Lincoln Brigade Archives (ALBA). A día de hoy, si bien la asociación no tiene ningún vínculo legal con el archivo de NYU, mantiene una relación simbiótica de recopilación de nuevos materiales y promoción de los ya existentes.
Según Sebastiaan Faber, escritor, profesor hispanista y presidente de la junta de ALBA desde 2018, la historia de la colección “es básicamente un reconocimiento de la importancia para la izquierda mundial de la guerra civil española. No hay nadie que dispute la importancia del episodio, cuya trascendencia va mucho más allá de España”.
Algunos de los primeros en darse cuenta de la necesidad de generar un archivo histórico de la guerra, antes que los propios miembros de ALBA, fueron los anarquistas y anarcosindicalistas de la Confederación Nacional del Trabajo y la Federación Anarquista Ibérica, más conocidas como la CNT-FAI que, justo antes del fin de la guerra, en enero de 1939, consiguieron almacenar sus archivos en 43 cajas de madera, conocidas como “las cajas de Ámsterdam”, y enviarlos al Instituto Internacional de Historia Social de Ámsterdam. 
En realidad, llegarían a su destino final en 1946. Porque antes tuvieron que pasar por París y por la sucursal que el instituto holandés había creado en Oxford, con la previsión suficiente para evitar un saqueo nazi en caso de ocupación alemana de los Países Bajos, como así ocurrió.

Al mismo tiempo, pero al otro lado del Atlántico, el también bibliotecario Herbert Southworth, mentor de hispanistas como Paul Preston y Ángel Viñas, “fue preso de una obsesión furiosa por recoger materiales, panfletos, libros, artículos, sobre todo material bibliográfico”, en palabras de Faber, y terminó montando la mayor biblioteca privada del mundo sobre la guerra civil. A principios de los años 70, vendió su archivo a la Universidad de California en San Diego.

Tras la muerte de Southworth en 1999, el obituario de The Guardian lo definió como “el azote intelectual de la dictadura de Franco en España”, recordando que su libro The Myth Of Franco’s Crusade había provocado que el entonces ministro de Información, Manuel Fraga, estableciera un departamento dedicado a modernizar la historiografía del régimen.

Ese era el contexto en el que los veteranos de la Brigada Lincoln empezaron a hablar sobre qué hacer con su propio archivo, mientras en España toda la documentación incautada durante la guerra se almacenaba en los Servicios Documentales de la dictadura, alojados en Salamanca. 
“Ese archivo también es pionero”, recuerda Faber, “pero nace como parte del esfuerzo franquista de la causa general. Es un marco judicial criminal que sirve para documentar la llamada barbarie roja”. En 2007, el Archivo General de la Guerra Civil Española se integró en el Centro Documental de la Memoria Histórica, con sede en Salamanca.

Faber cree que el archivo de Estados Unidos se explica por el impulso organizativo de los veteranos de la Brigada Lincoln, pero también porque “dada la enorme infraestructura académica y la riqueza en términos económicos de las universidades norteamericanas, hace que sea bastante más fácil financiar y montar cosas así”.
A día de hoy, los archivos de ALBA cuentan con más de 300 colecciones individuales como la de Sam Levinger, incluyendo la de las 60 mujeres que se unieron a la guerra desde EEUU. Entre ellas, la enfermera afroamericana Salaria Kea, que dejó Harlem para ofrecer asistencia sanitaria en Portbou y murió en Ohio en 1991.
Con una historia similar a la de Kea, el jamaicano Canute Frankson escribió una carta a un amigo el 6 de julio de 1937 en la que explicaba sus motivos para unirse a la guerra:

“Estoy seguro de que aún esperas una explicación detallada de qué tiene que ver esta lucha internacional conmigo. Esta es una guerra entre blancos que nos han esclavizado durante siglos. […] Pero ya no somos un grupo minoritario aislado luchando desesperadamente contra un gigante inmenso, porque, querido, nos hemos unido y convertido en parte de una fuerza progresista, en cuyos hombros se eleva la responsabilidad de salvar la civilización humana de la destrucción planificada de un pequeño grupo de degenerados que se han vuelto locos en su deseo de poder”.

James Lardner, corresponsal en París del New York Herald Tribune desde 1938, escribió a su madre una lista detallada de razones por las que se alistaba en las Brigadas Internacionales, la primera de las cuales era: “Porque creo que el fascismo está equivocado y debe ser exterminado, y que la democracia liberal, o más probablemente el comunismo, está en lo correcto”. 

A esta le añadía otras tan diversas como: “Porque en mi ambiciosa búsqueda de conocimiento en todos los campos no puedo permitirme, en esta, era dejar la guerra de lado”, “porque hay una chica en París que tendrá que aprender que mi presencia no es necesaria para su existencia”, o “porque necesito algo que impresione de mí para compensar mi desafortunada timidez en las interacciones sociales”. 
“También he considerado unas pocas razones por las que no debería unirme al Ejército”, concluye, “siento por ti que no hayan sido suficiente para disuadirme”.

El 23 de septiembre de 1938, el que se suponía que iba a ser el último día de lucha para las Brigadas Internacionales, Lardner no volvió a la base después de un patrullaje con dos compañeros. Su cuerpo nunca fue recuperado. De acuerdo al periodista Vincent Sheean, que fue su compañero, “Lardner fue el último americano en alistarse y el último en ser asesinado”.

“Lo que motiva a los voluntarios es muy diferente según la persona”, reflexiona Faber. “Algunos solo tienen 20 años, son solteros y es, en parte, una aventura. Otros tienen 35, ya tienen experiencia bélica, y van porque creen que pueden contribuir a algo en concreto”, explica.
“Hay personas del mundo sindical. Hay muchísimos judíos, hijos de migrantes o migrantes ellos mismos, que vuelven básicamente a Europa para luchar contra el fascismo, que saben que está acosando a sus parientes ahí mismo, en Alemania, en Austria… Hay afroamericanos que ven claramente los problemas de luchar contra el mismo fascismo que les lleva acosando años y siglos en Estados Unidos. Y creo que esa conciencia de la trascendencia de la experiencia española hace que estén muy dispuestos a compartir sus materiales a través de un archivo público”, explica. 

Y sobre el esfuerzo para preservar su experiencia añade: “Muchos de estos veteranos sintieron que su experiencia en España constituía una especie de momento de trascendencia en su propia vida. Aprendieron cosas que cambiaron el curso de su vida, que nunca pudieron superar en términos de intensidad o de relevancia. Acabaron viviendo una vida dedicada a veces a la memoria, o al menos al intento de honrar su propia experiencia en España”.
A día de hoy, ALBA también elabora materiales educativos para profesores de Estados Unidos y, según Faber, “por un lado, el interés crece” -como ilustra el anuncio de una miniserie para televisión del célebre David Simon sobre la brigada-, “y por otro, hay otras corrientes que trabajan en contra de que haya estos espacios y, especialmente en la educación, hay intentos por parte de los gobiernos estatales por limitar y censurar o al menos moldear lo que se enseña”.
 “Ahora que todos han muerto, nos dedicamos a mantener viva su memoria, con una idea muy clara de que lo que nos incumbe es explicar y demostrar la relevancia de las ideas que les movieron hoy”, concluye Faber. “La solidaridad internacional, una preocupación muy específica con España y su desarrollo democrático, la justicia social en Estados Unidos, el movimiento obrero en Estados Unidos… Todo ese conglomerado de temas que les preocuparon a ellos y que nos parece que siguen siendo importantes o, quizá, son aún más importantes en un momento en el que el mundo y Estados Unidos estamos viéndonos enfrentados a desafíos muy grandes”.