Allison Taillot est agrégée d’espagnol et maîtresse de conférences à l’université Paris- Ouest- Nanterre- La Défense.
Ouvrage remanié à partir de sa thèse soutenue en 2012. Présidente du jury : Mercédès Yusta Rodrigo.
La défense de la République espagnole pendant la guerre d’Espagne (1936-1939) a constitué un point de cristallisation de l’engagement des intellectuels européens et un catalyseur de la mobilisation des femmes en faveur d’un régime qui leur avait reconnu des droits dans la Constitution de 1931. A la croisée de ces deux communautés, seize femmes se sont impliquées dans cet épisode majeur de l’histoire européenne du XXème siècle en apportant leur soutien actif au gouvernement républicain. En mettant en regard ces huit Espagnoles (Rosa Chacel, Ernestina de Champourcin, Carmen Conde, María Teresa León, Concha Méndez Cuesta, Margarita Nelken, Isabel Oyarzábal de Palencia et María Zambrano) et ces huit étrangères (Valentine Ackland, Agnia Barto, Nancy Cunard, Clara Malraux, Anna Sehers, Sylvia Townsend Warner, Andrée Viollis, Simone Weil), cette thèse prétend mettre au jour des personnalités et des trajectoires individuelles méconnues – voire inconnues – et apporter sur le conflit un éclairage nouveau. A travers la prise en compte des prémices de leur engagement commun contre le fascisme entre 1936 et 1939, l’analyse de leur contribution directe à l’effort de guerre et l’étude de leur participation à la défense de la culture, il s’agit de montrer que la guerre d’Espagne fut pour toutes un espace d’affirmation et de revendication d’elles-mêmes comme femmes, comme antifascistes et comme femmes de lettres.
Dans ce sens, nous tenons ici à préciser et à justifier la composition de notre panel en termes de nationalité. Il nous a semblé judicieux, dans un souci de cohérence, de nous concentrer sur des femmes issues du continent européen. Nous n’inclurons par conséquent pas l’Argentine Delia del Carril (1884-1989), les Mexicaines Blanca Lydia Trejo (1906-1970) et Elena Garro (1920- 1998) ou encore la Franco-cubaine Anaïs Nin (1903-1977) dont la présence en territoire républicain ou parmi les signataires de manifestes favorables au gouvernement légal a néanmoins retenu notre attention et que nous projetons d’étudier dans l’avenir.
Les femmes sélectionnées pour la thèse sont originaires de cinq pays : l’Espagne, la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’URSS. Comme nous aurons l’occasion de l’expliquer plus en détails dans le premier chapitre de la thèse, huit sont Espagnoles :
Isabel Oyarzábal de Palencia (1878-1974)
Margarita Nelken (1894-1968)
Rosa Chacel (1898-1994)
Concha Méndez Cuesta (1898-1986)
María Teresa León (1903-1988)
María Zambrano (1904-1991)
Ernestina de Champourcin (1905-1999)
Carmen Conde (1907-1996)
Les huit autres sont étrangères : les Anglaises
Sylvia Townsend Warner (1893-1978)
Nancy Cunard (1896-1965)
Valentine Ackland (1906-1969) – il s’agit bien d’elle –
les Françaises :
Andrée Viollis (1870-1950)
Clara Malraux (1897-1982)
Simone Weil (1909-1943)
l’Allemande Anna Seghers (1900-1983)
et la Russe Agnia Barto (1906-1981).
Cette répartition n’est pas anodine. Elle témoigne d’une part de la prépondérance logique des Espagnols parmi les intellectuels mobilisés.
Avant-Propos
Table des sigles et des abréviations Introduction Les prémices de l’engagement Introduction Le choix de l’écriture dans les années 1920 Les premières causes défendues L’effort de guerre Introduction La lutte au front La lutte à l’arrière Les intellectuelles européennes et la mobilisation antifasciste La défense de la culture Introduction Le combat pour la culture Le IIe Congrès International des Écrivains pour la Défense de la Culture (juillet 1937) Le Congrès de Valence dans les écrits de la guerre des intellectuelles Conclusion Sources bibliographiques |
Éditeur Presses universitaires de Paris Nanterre
https://bdr.u-paris10.fr/theses/internet/2012PA100184_diff.pdf