Reportage sur le mouvement révolutionnaire à Barcelone (1936)

Ce reportage de l’industrie cinématographique récemment collectivisée documente l’actualité à Barcelone dans les premiers jours de la guerre/révolution après la défaite de la première tentative de coup d’État.

Les images des suites des affrontements (y compris l’assaut de la caserne Atarazanas) et des foules en liesse occupent une place importante dans ce reportage. Cela donne une idée de l’atmosphère qui régnait lors de ces premiers jours de la révolution libertaire.

Ensemble, contre l’extrême droite

Appel commun

Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous.

La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux Etats-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés. Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.

Nous devons tout faire pour éviter que cela ne nous arrive.

Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective.

Le recul des droits, la régression des libertés auxquels nous avons assisté ces dernières années, les choix politiques tournant le dos au progrès social, la maltraitance des précaires, l’abandon des services publics, le mépris des mouvements sociaux d’ampleur, comme le combat contre la réforme des retraites, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite a prospéré.

Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement profond, de ruptures sociales et écologiques et d’effectivité des droits.

Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes. Une réponse de l’ensemble des forces politiques considérant que les droits sont les mêmes pour toutes et tous est indispensable.

Nous, syndicats et associations, serons exigeants pour que les réponses que nous portons pèsent aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.

Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : des alternatives de rupture sont nécessaires.

Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous appelons à participer dès ce week-end à toutes les manifestations partout en France.

Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Abbé Pierre (FAP), Greenpeace France, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires

Autres signataires :

AC ! Agir ensemble contre le chômage, ActionAid France, Action catholique ouvrière, Action contre la faim, Action Justice Climat, Action non-violente COP21 (ANV-COP21), Accueil coopération insertion pour les nouveaux arrivants (Acina), Accueil des migrants (Ami) au pays de Pouzaugues, Accueil Montauriol, Agir pour la réinsertion sociale 95 (ARS95), Agir pour l’environnement, Ahlis 46, Alerte des médecins sur les pesticides, Alliance citoyenne Justice ensemble, Alliance des femmes pour la démocratie, Alternatiba, Alynea – Samu social 69, Amitié et coopération France-Cameroun, Anef Provence, Animafac, Antony Terre Citoyenne, APF France handicap, Apige, Archipel de l’écologie et des solidarités, Asile Asso, Arc Essentiel, Association Abraham Mazel, Association Accompagnement Recherche Education Solidarité (AARES), Association d’accueil des demandeurs d’asile de Mulhouse, Association Causons, Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association Espace Femmes Geneviève D., Association des femmes de l’Europe méridionale (Afem), Association femmes, Association française des infirmier(e)s de cancérologie, Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France-Palestine Solidarité (AFPS), AFPS 46, Association internationale de recherche en didactique du français (AIRDF) – section française, Association des Marocains en France (AMF), Association montalbanaise d’aide aux réfugiés (Amar), Association mortainaise d’accueil et d’aide aux réfugiés, Association nationale des personnels de l’action sociale en faveur de l’enfance et de la famille (Anpase), Association nivernaise d’accueil et de réinsertion (Anar 58), Association Pacco, Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (Apardap), Association Porte accueil RHP, Association de prévention spécialisée nationale (APSN), Association de promotion des cultures et du voyage, Association nationale d’assistance aux frontières pour les personnes étrangères (Anafé), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association pour l’accueil des travailleurs et des migrants (AATM), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), Association de solidarité avec tous les immigrés (Asti) Aix-en-Provence, Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association Touselle, ATD Quart Monde, Ateliers Spire Création, ATMF Gennevilliers, Attac, Attac Flandre, Attac Rennes, Audacia, Autres Brésils, Autremonde,Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Banta, Bellidée, Benevolt, Bio Consom’acteurs, Cap Ose, CARE France, Carrefour citoyen de Venelles et du pays d’Aix, Carton plein, Cant’Orbrie, Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (Cemea), Cemea Ile-de-France, Cent pour un toit Oise, Centre Primo Levi, Centre social et culturel du pays corbigeois, Centre socioculturel Etincelles, Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Cercle de silence de Tours, Chaîne de solidarité du Mortainais, Chrétiens-migrants, CliMates, Club de prévention d’Epernay, Coalition Eau, CoLi’Brie, Collectif Accès aux droits, Collectif AGIR du pays d’Aix, Collectif des associations citoyennes (Cac), Collectif aubois de lutte contre les extrêmes droites, Collectif catholique P.A.I.X, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Changer de cap, Collectif citoyen chatenaisien, Collectif citoyen de Jouques, Collectif Droits des femmes et plus 14, Collectif inter-urgences, Comité d’action et de promotion sociales (Caps), Comité ivryen pour la santé et l’hôpital public, Collectif national droits de l’Homme Romeurope, Collectif NousToustes31, Collectif saint-lois d’aide aux migrants, Comité Palestine 47 AFPS, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT), Comité Marche du 23 mai 1998 (CM 98), Comité pour la santé des exilés (Comede), Commerce équitable France, Confédération internationale solidaire et écologiste (Cise), Confédération nationale du logement (CNL), CNL Val de Marne, Confédération paysanne, Confédération syndicale des familles (CSF), Conseil départemental des associations familiales laïques 70 (CDAFAL 70), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Conseil national de la nouvelle résistance (CNNR), Construire ensemble la politique de l’enfance (CEP-Enfance), Convergence de défense et développement des services publics, Convention pour la 6° République (C6R), Coop 5 pour 100, Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés académiques et pédagogiques (Caalap), Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Coordination mobile accueil orientation Lille Métropole (CMAO), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Coordination nationale Pas sans nous, Coordination solidarité exilés 14, Copainville, Culture de Palestine, Culture XXI, Cultures du cœur 82, Défense des enfants international – France (DEI-France), Droit au logement (Dal), Droits ici et là-bas (Diel), Droits d’urgence, Ecofestival Ca marche Parthenay, Ecrivaines et écrivains associés du Théâtre Atlantique (EAT-Atlantique), Elena France, Employeurs du lien social et familial (Elisfa), Emmaüs Connect, Emmaüs International, Emmaüs France, Emmaüs Angoulème-Cognac-Confolens, Emmaüs Bussières et Pruns, Emmaüs CEP, Emmaüs Charente, Emmaüs Lespinassière, Emmaüs de la Mayenne et du castelbriantais, Emmaüs Niort-Prahecq, Emmaüs Pontivy, Emmaüs Roya, Emmaüs Solidarité, Enfance et musique, Enfance Réseau Monde/Services (ERM/S), Espace de soutien aux professionnels de l’accueil et du conseil aux étrangers (Espace), Ethnoart, Exod, Experts-Solidaires, Extinction Rebellion France, Fas Bretagne, Fas Paca Corse, Fas Pays de la Loire, FCSF du Bas-Rhin, FCSF de la Réunion, Fédération Addiction, Fédération Artisans du monde, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération des mutuelles de France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération Etorkinekin Diakité, Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération nationale d’agriculture biologique, Fédération nationale des arts de la rue, Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Fédération nationale des Francas, Fédération nationale de la libre pensée (FNLP), Fédération nationale des Samu sociaux (FNSS), Fédération régionale des maisons des jeunes et de la culture Bretagne – Pays de la Loire, Fédération Santé Habitat, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Femmes Egalité, Femmes plurielles, Foodwatch France, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, Fondation des femmes, Foyer Accueil chartrain, Français Langue d’accueil (FLA), France Amérique latine, France Fraternités, France Libertés Gironde, France Nature Environnement, France terre d’asile, Frères des Hommes, Futurs composés – réseau national de la création musicale, Génération équitable, Générations Futures, Generation for rights over the world (GROW), Golem, Grains de pollen, Groupe associatif PoleS, Groupe d’information et de soutien des immigré-es (Gisti), Groupe de recherche pour l’éducation et la prospective de Midi-Pyrénées (Grep MP), Habitat alternatif social, Halte à la N !, Halte aux marées vertes, HES LGBTI, Home, Home Protestant, Hospitalité chinonaise aux migrants, Hôtel social 93, Humacoop-Amel France, Human Dignity, Humanity Diaspo, Hydraulique sans frontières (HSF), Ingénieurs sans frontières France, Interlogement 93, Institut coopératif de l’école moderne (Icem) – Pédagogie Freinet, Institut EgaliGone, Jardin de cocagne nantais, Juives et Juifs révolutionnaires (JJR), JRS France, Kimbé Rèd F.W.I., Kodiko, Kolone, Kynarou, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’Acort), L’économie sociale partenaire de l’école de la République (L’Esper), L’Esprit de Barbara, L’Etape, La Boussole, La compagnie du 20e, La Communauté ivoirienne de la Grèce, La Cloche, La Jeune Garde, La main tendue, La maison clinquante, La Ressourcerie de Bièvre Valloire, Latitude Marionnette, Le Cercle Besançon, Le Frene, Le Lierre, Le Mouton numérique, Le Mouvement de la paix, Le Mouvement des régies, Les amis de la Terre France, Les amoureux au ban public, Les convivialistes, Les invités au festin, Les libres apprentis-sages de la vie, Les midis du Mie, Les petits débrouillards, Les petits débrouillards Grand Est, Les petits débrouillards Grand Ouest, Les petits débrouillards Nouvelle-Aquitaine, Les Pétrolettes, Les Poussières, Ligue de l’enseignement, Ligue de l’enseignement – Fédération de l’Isère, Ligue de l’enseignement – FOL 93, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), Livre Passerelle, L’Union étudiante, MAHRA – Le Toit, Maison de la pédagogie de Mulhouse (MPM), MAPEmonde, Médecins du Monde, Migraction 59, Min’ de rien 86, Mission d’aide au développement des économies rurales en Afghanistan (Madera), Monde d’après monde d’avance (Mama), Mouvement pour une alternative non-violente (Man), Mouvement national Le CRI, Mouvement national lycéen 53, Mouvement du Nid, Mouvement Utopia, Mrap Roubaix – Hem – Wattrelos, Mutuelle des pays de Vaucluse, Négawatt, Observatoire international des prisons – section française (OIP), Ocellia, Oppelia, Paris Collectif, Paris d’exil, Pascalnet, Pas de bébés à la consigne, PasserElles buissonnières, Pantin solidaire, Patience et espoir 13, Patron.nes solidaires, Peuple et culture, People’s Health Movement France, PLACE Network, Planning familial du Nord, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Polaris 14, Projet internet et citoyenneté (Le Pic), Provence Mémoire mouvement ouvrier (Promémo), Quartiers du monde, Queers uni.e.s de Bretagne (QuB), Rassemblement citoyen Viva – Nice, Refuges solidaires, Réseau Cocagne, Réseau associatif pour le développement et la solidarité internationale Nouvelle-Aquitaine (Radsi NA), Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar), Réseau éco-syndicaliste (Res), Réseau Education sans frontières (RESF), Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses), Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC), Réseau Euromed France (Ref), Réseau national cultures et éducation (RNCE), Réseau national des ressourceries et recycleries, Résister aujourd’hui, Revivre, Ripostes – Pour une coordination antifasciste, Romeurope 94, Roya citoyenne, Samu social 14, Sens du service public, Sillages, Solagro, SOL – Alternatives Agroécologiques et Solidaires, Solidarité Laïque, Soliha, SOS MCS, SOS Refoulement Dijon, Soupes et bobines, Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire-FSU Ile-de-France (Snepap-FSU IDF), Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI), Syndicat national lycéen (SNL), Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique-FSU (Snuasfp-FSU), Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC-FSU (SNUipp-FSU), Syndicat unitaire des personnels des administrations parisiennes-FSU (Supap-FSU), Syndicat national unitaire des personnels de direction de l’Education nationale 33 (Snupden 33), Terre de Milpa, Tous migrants, Tunisie culture et solidarité, Une autre voix juive (UAVJ), Union des étudiants exilés (UEE), Un jour la paix, Union juive française pour la paix, Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), Union syndicale lycéenne (USL), Union syndicale de la psychiatrie, Unis pour le climat et la biodiversité, Université & Réfugié.e.s, Utopia 56, Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa), Volya, VoxPublic, YES Akademia, Zero Waste France, #jesuislà, Retirada37.

Paris, le 12 juin 2024

Le massacre d’Atocha, un crime d’État en pleine transition

Traduction d’un article paru dans Público d’Adéla LOBO par mes soins

Dans la nuit du 24 janvier 1977, des nervis armés d’extrême droite ont fait irruption dans un cabinet d’avocats du travail situé au numéro 55 de la rue Atocha. Les assaillants ont tué cinq personnes. Quatre autres ont été blessés.

MADRID
24/01/2023 07:15 MISE À JOUR : 24/01/2023 07:24
ADÉLA LOBO
Le récit de la transition comme pacifique et exemplaire se poursuit dans l’imaginaire social malgré les meurtres commis alors que Francisco Franco était déjà mort. Les événements de ce qu’on appelle la Semaine tragique de la Transition en sont exemplaires.

Le 23 janvier 1977, un membre de la guérilla paramilitaire de Cristo Rey assassine l’étudiant Arturo Ruiz lors d’une manifestation pro-amnistie.

Le lendemain, lors du rassemblement pour sa mort, María Luz Nájera Julián est décédée des suites de l’impact d’un fumigène lancé par la police anti-émeute. Cette même nuit, un groupe d’ultra-droitiers a attaqué le cabinet d’avocats du travail situé au numéro 55 de la rue Atocha.

C’est arrivé le 24 janvier 1977. Trois fascistes armés ont fait irruption dans ce bureau. Ils cherchaient Joaquin Navarro, dirigeant du syndicat des transports des Commissions Ouvrières. Alors que le célèbre syndicaliste était parti plus tôt et n’était plus au bureau, les militants d’extrême-droite ont tiré sur les personnes présentes. Ils ont tué trois avocats du travail, un étudiant en droit et un agent administratif. Quatre autres personnes ont été blessées

Le chercheur Carlos Portomeñe a publié Le Massacre d’Atocha et autres crimes d’État, un ouvrage qui traite du terrorisme d’extrême droite à la fin du franquisme et pendant la Transition.

Le travail de recherche de Portomeñe montre que l’État et des groupes de l’extrême droite italienne qui faisaient partie de l’Internationale Noire ont été impliqués dans le massacre d’Atocha.

« Nous parlons d’Italiens qui ont commis les attentats les plus sanglants, qui étaient recherchés dans leur pays et qui vivaient tranquillement en Espagne sous la protection des services de renseignement et de l’État », a expliqué Portomeñe à Público.

L’enquête de Carlos Portomeñe indique que Stefano Delle Chiaie, le chef de l’Internationale Noire, a été impliqué dans les événements de Montejurra, un autre crime d’État, selon les documents auxquels ce journal a eu accès. Le fasciste italien a également participé au meurtre d’Arturo Ruiz. « Delle Chiaie faisait partie du groupe de cinq personnes qui étaient présentes lors de l’assassinat d’Arturo Ruiz.

Et dans ce groupe se trouvait Fernández Cerra, qui le lendemain est l’un de ceux qui assassinent les avocats d’Atocha », précise Portomeñe. Tout cela prouve que les événements de la semaine tragique n’étaient pas le fruit du hasard mais étaient fortement liés les uns aux autres.
La nuit du 24 janvier
L’œuvre de Portomeñe recueille le témoignage de Miguel Sarabia, blessé lors de la fusillade : « Nous étions assis dans le salon lorsqu’un individu qui tenait une arme nous a dit de nous lever et de mettre les mains en l’air. » Les assaillants ont demandé si Joaquín Navarro se trouvait ici et les avocats ont répondu qu’il n’était plus dans ce bureau. Mais les nervis fascistes étaient certains qu’il était à cet endroit. Malgré l’absence du syndicaliste, ils ont tiré à bout portant.

Carlos García Juliay, José Fernández Cerra sont les assaillants qui ont appuyé sur la gâchette. Un troisième, Fernando Lerdo de Tejada, n’a jamais pu entrer dans le bureau. « Il était derrière la cloison vitrée qui se trouvait dans le bureau d’Atocha, il n’avait pas de balles dans son arme, mais il portait un énorme pistolet », a déclaré Alejandro Ruiz-Huerta, le seul avocat qui a subi cette attaque et qui est actuellement toujours en vie.

Les trois mis en cause sont entrés en prison en mars 1977. « Tous les 24 janvier, ils célébraient leur séjour en prison et la mort qu’ils avaient causée en réclamant un plateau de fruits de mer », révèle Ruiz-Huerta. Les militants syndicaux ont appris cette nouvelle par l’intermédiaire de leurs avocats et des responsables de la surveillance pénitentiaire. « Ils ne l’ont pas regretté à cet instant et ne l’ont jamais regretté », dit-il.

Défense du mouvement ouvrier
Les avocats du travail étaient dans le collimateur des groupes d’ultra-droite. Non seulement en raison de ses liens avec le CCOO et le PCE, mais aussi en raison de leur engagement pour la démocratie et de leur travail inlassable pour améliorer les conditions de travail des travailleurs.
« La tension a été très forte en janvier, entre autres évènements, parce que la grève des transports a été organisée ce mois-là », explique Ruiz-Huerta. « Entre nous, nous avions l’habitude d’accompagner nos collègues en voiture chez eux et nous attendions jusqu’à ce qu’ils rentrent », raconte-t-il.

Le bureau contre lequel ils ont mené l’attaque dans la nuit du 24 janvier 1977 était l’extension d’un autre similaire situé au numéro 49 Rue Atocha, qui était resté un peu à l’étroit en raison de sa grande activité. Tous deux appartenaient à un réseau de cabinets créés dans les années 1960 par le PCE pour défendre le mouvement ouvrier.
Les avocats effectuaient les démarches avec les administrations, recevaient dans leurs cabinets et se rendaient aux procès.

L’un des nombreux exemples du travail acharné des avocats du travail est la consultation qu’ils menèrent depuis leur balcon du cabinet. « Au moment où on a dit « au suivant’ » tous les salariés d’une entreprise sont entrés, ils avaient tous été licenciés », raconte Ruiz-Huerta. « Nous avons dû mener la concertation depuis le balcon pour parler aux 250 travailleurs », poursuit-il. C’était toute une entreprise du secteur chimique dont les ouvriers n’avaient pas touché leurs salaires depuis 2 mois. Finalement, ils ont réussi à gagner le procès.
Ce 24 janvier, les nervis d’extrême-droite ont assassiné Javier Sauquillo Pérez del Arco, Luis Javier Benavides Orgaz, Enrique Valdelvira Ibáñez, Serafín Holgado de Antonio et Ángel Rodríguez Leal. Que leurs noms ne soient pas oubliés !