Châteaudun : Inauguration du Jardin de La Nueve, le 3ème après Paris et Madrid

Bonsoir à toutes et à tous,

Notre amie Mar y Luz Cariño Lopez, membre de l’association Retirada 37 – fille de républicain espagnol soldat de La Nueve – a été conviée à l’inauguration d’un Jardin de La Nueve à Châteaudun le 8 mai dernier.

Mar y Luz a accepté de nous faire un compte-rendu de cette manifestation, et nous tenons à la remercier.

Châteaudun est jumelée avec un ville de la province de Séville – Marchena -, et une délégation était présente à la cérémonie.

Ci-dessous le compte-rendu réalisé par Mar y Luz, quelques photos de la cérémonie ainsi que des liens de cette journée et du travail effectué par les élèves de l’école Emile Zola de Châteaudun depuis plusieurs années.

Bonne lecture,

Le Bureau de Caminar

https://www.24-aout-1944.org/Le-8-mai-a-Chateaudun-la-Nueve-a-l

https://www.lechorepublicain.fr/chateaudun-28200/actualites/chateaudun-l-inauguration-du-jardin-des-combattants-de-la-nueve-en-images_14126831/

https://www.24-aout-1944.org/La-Nueve-au-lycee-Emile-zola-de

https://www.histogames.com/HTML/chronologie/articles/0010-la-nueve-ou-comment-la-creme-de-l-espagne-republicaine-libere-paris.php

Châteaudun (Eure et Loir) Dimanche 8 Mai 2022

Inauguration du Jardin de La Nueve,
le 3ème après Paris et Madrid

Cette inauguration s’inscrit dans le cadre des festivités du 25ème anniversaire du jumelage de Châteaudun avec la ville de Marchena (Séville).

Ce projet est dû à l’initiative d’un professeur d’espagnol qui l’a proposé au maire de la ville M Fabien Verdier.

S’il a pu se concrétiser c’est donc grâce à l’accord de la municipalité de Châteaudun mais également grâce à l’engagement et la mobilisation des enseignants d’espagnol de la ville.

Ces festivités se sont déroulées du 3 au 11 Mai avec une programmation variée tant sur le plan historique que culturel.

– Exposition sur La Retirada et les hommes de La Nueve grâce à l’Association du 24 Août 1944.

– Projection de films suivis de débats.

– Intervention d’une historienne.

– Travail artistique d’élèves autour d’un poème de Garcia Lorca.

– Groupe de reconstitution de véhicules militaires avec présentation d’un half track ayant appartenu à la 2ème DB et portant le nom de Guadalajara ( il a servi pour le tournage d’un film en Espagne).

L’inauguration du jardin a eu lieu le Dimanche 8 Mai,sous un soleil particulièrement clément,en présence des différents officiels espagnols et français,de représentants d’anciens combattants et de nombreux jeunes des écoles publiques et privées qui avaient travaillé sur ce sujet. Ces derniers sont d’ailleurs intervenus au cours de la cérémonie pour lire différents textes ou poèmes, en espagnol ou en français.

Le Jardin, aménagé par le personnel municipal, se situe dans la partie ancienne de la ville au pied d’un mur d’enceinte et offre une magnifique perspective sur le donjon du château.

En tant que fille de républicain espagnol soldat de La Nueve,j’ai été très touchée que l’on me demande de participer à cette inauguration.
J’ai vécu au cours de cette journée deux moments très émouvants.

Le premier en faisant le trajet de l’Hôtel de ville au Jardin de La Nueve dans le half track.
J’ai bien sûr pensé à tous ces combattants pour qui ce véhicule a dû être pendant longtemps peut être « leur seule maison ».A travers les noms qu’ils leurs avaient donnés, tout spécialement pour les espagnols,ils arboraient ainsi leur identité et les raisons de leurs combats.

Le second,alors qu’avec les officiels nous avons dévoilé la plaque commémorative car j’ai eu la surprise de découvrir le Guernica, le half track de mon père.
Je remercie d’ailleurs Daniel pour sa délicatesse à avoir choisi ce véhicule.

Par ce choix, cet hommage aux hommes de La Nueve avait pour moi un aspect plus intime.
Je tiens à préciser que ces professeurs d’espagnol, s’ils enseignent la langue, font beaucoup plus auprès de leurs élèves car ils les inscrivent aussi dans l’histoire et la culture de l’Espagne.

J’avais eu le plaisir de collaborer avec eux en 2019,déjà au sujet de La Nueve, et j’avais pu me rendre compte de leur engagement mais aussi de l’écoute et de la mobilisation de leurs élèves.

Encore merci à toutes et à tous pour cette journée de retrouvailles,de nouvelles rencontres et d’échanges enrichissants qui a permis à travers les hommes de La Nueve d’aborder aussi l’exil,problème qui trouve actuellement une résonance toute particulière.

Mar-y-Luz Cariño Lopez

Ligue des champions. Le président oublié du Real Madrid

Militant communiste et républicain, Antonio Ortega a dirigé le club en 1937 et 1938. Un nom que le Real, longtemps lié au franquisme, a fait disparaître de son histoire officielle.
Publié le
Mardi 6 Mars 2018
Nicolas Guillermin
L’Humanité
Club le plus titré au monde et parmi les plus riches, le Real Madrid CF incarne à lui seul la version capitaliste globalisée du football. Toujours prompte à signer de juteux partenariats avec de nouveaux sponsors ou à recruter des joueurs « galactiques » pour des montants mirobolants, la Maison blanche, un de ses nombreux surnoms, est bien plus discrète lorsqu’il s’agit d’évoquer son histoire en dehors des terrains de football.
On connaissait le passé franquiste du club merengue (meringue), incarné par Santiago Bernabeu, ancien footballeur, combattant franquiste puis président qui sut utiliser sa proximité avec le régime dictatorial de Franco pour favoriser le Real durant son règne de 1943 à 1978. On savait moins que le Real Madrid avait eu à sa tête un président communiste en 1937 et 1938 issu du Front populaire, en la personne d’Antonio Ortega Gutierrez, condamné à mort après un procès sommaire dans une prison d’Alicante et exécuté le 15 juillet 1939 à l’âge de 51 ans.
Si l’information était connue en Espagne, elle s’est peu diffusée par-delà les Pyrénées durant toutes ces années. Il a fallu que Sapiens, un magazine catalan d’histoire, fasse sa une sur le dixième président du Real Madrid « assassiné par Franco » pour que l’information resurgisse via les réseaux sociaux. Dans leur enquête, l’historien Ramon Usall et le producteur de télé Frédéric Porta s’intéressent tout particulièrement à sa disparition de l’histoire officielle du club. D’Antonio Ortega, colonel communiste devenu président martyr, pas la moindre trace ne subsiste sur le site Internet du club. Juste un grand vide entre Rafael Sanchez Guerra, qui quitta la présidence au début de la guerre d’Espagne, et Adolfo Melendez, premier président après le conflit.
​ Le Real Madrid Club de Futbol, renommé Madrid Football Club
Originaire de la petite ville de Rabé de las Calzadas, dans la province de Burgos, rien ne prédestinait Ortega, né en 1888, à accéder aux plus hautes fonctions de ce club « royal ». Issu d’une famille modeste, Ortega commence sa carrière militaire en 1906 et grimpe les échelons. Lorsque la guerre d’Espagne éclate, il est lieutenant de carabiniers à Irun, au Pays basque. Peu de temps après, il devient gouverneur civil de Guipuzcoa et conduit les troupes républicaines dans le Nord. En mai 1937, le nouveau gouvernement républicain de Juan Negrin appelle ce militant communiste à Madrid, où il est nommé directeur général de la sécurité.
À cette époque, le Real Madrid Club de Futbol, renommé Madrid Football Club depuis 1931, date de la dissolution de la monarchie et de l’avènement de la Seconde République, a entamé sa mue. La couronne, symbolisant le titre royal accordé par Alphonse XIII en 1920, a disparu du blason et a été remplacée par une « bande de lilas » dont la couleur violette est une référence au drapeau républicain. En août 1936, quelques semaines après l’insurrection militaire, le club est saisi par le Front populaire, et la Fédération du sport ouvrier, représentée par Juan José Vallejo, prend la tête du conseil d’administration. C’est en sa qualité de directeur général de la sécurité qu’Ortega est désigné, peu après, comme président de transition afin de superviser le processus électoral qui doit mener Vallejo à la présidence.
Rapidement Ortega se prend au jeu. Dans une interview accordée au supplément de ABC, Blanc et Noir, le 15 novembre 1938, il dévoile sa vision du futur pour ce sport, loin du mercantilisme et centrée sur la formation : « Le football ne ressemblera en rien à celui qui était pratiqué avant le 18 juillet. Je veux parler de son organisation, bien sûr. Les joueurs ne seront plus échangés comme des jetons, ni les as, ni les jeunes. » Pour le club, Ortega voit grand avec la construction d’un nouveau stade : « Madrid doit obtenir le meilleur terrain de sport en Espagne, le stade le plus important. » Une idée qui sera ensuite reprise à son compte par Bernabeu avec l’inauguration d’une nouvelle enceinte en 1947 qui prendra le nom d’Estadio Santiago Bernabeu en 1955. C’est également durant cette période que le conseil d’administration entérina le principe d’« un socio, une voix » lors des élections à la présidence du club. Mécanisme toujours en vigueur.
Alors comment expliquer l’absence de Vallejo et d’Ortega dans les annales du club ? La direction du club s’est toujours retranchée derrière les mêmes arguments selon lesquels « pendant la guerre civile, le football était paralysé » (le club n’a disputé aucune compétition entre 1936 et 1939) et que ces deux présidents n’ont pas été élus. Durant l’ère Bernabeu, la direction « madridiste » ira même jusqu’à dire que le violet est la couleur de la Castille et, au fil des années, le ton changera jusqu’à devenir bleu aujourd’hui.
Avec le temps, ce déni n’a guère évolué. Comme Sapiens le rappelle, en 2002 déjà, l’historien du football espagnol Bernardo Salazar déplorait dans le quotidien sportif AS que « dans le livre officiel du centenaire pas un mot n’est écrit sur la saisie du club par la Fédération du sport ouvrier ou la nomination d’Antonio Ortega comme président du Madrid FC ». Durant leur enquête, les deux auteurs n’ont jamais pu consulter les archives du club, trouvant porte close malgré leurs demandes répétées. Le Centre du patrimoine historique du Real Madrid « ne peut être visité, n’est pas ouvert au public », leur a-t-on expliqué. Finalement, c’est le journaliste et écrivain de livres historiques Julian Garcia Candau qui dans Sapiens résume le mieux la vraie raison pour laquelle le Real Madrid a toujours refusé de reconnaître Ortega : « Parce qu’il est communiste, tout simplement. »
C’est avec le salut républicain que le Real Madrid se présente avant les matchs dans les années de la Seconde République avant la guerre civile. Avec l’État républicain et l’acquisition par le Front populaire, le club a été contraint de se débarrasser de son passé monarchique et a été rebaptisé Madrid CF. Bien que sous le régime franquiste, le Real Madrid en soit venu à être considéré comme l’équipe du Régime, il faut dire par curiosité que de cette époque républicaine, le Real Madrid conserve la bande violette de son bouclier.

Coro, Tierra y libertad – Preliminares

Actuación en directo del concurso oficial de agrupaciones carnavalescas de Cádiz (COAC), retransmitidos a través de Onda Cádiz Televisión.

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Sur l’émigration économique espagnole dans les années 60

Documentaire Notes sur l’émigration – Espagne 1960
réalisé par l’Espagnol Jacinto Esteva Grewe et l’Italien Paolo Brunatto

Traduction par Luis d’un extrait de l’article du journal Nuevatribuna.es
https://www.nuevatribuna.es/articulo/cultura—ocio/memoria-documental-emigracion-espanola-prohibido-franquismo/20220507194125198332.html

Un documentaire sur l’émigration espagnole interdit par le franquisme

Santiago Alba signale qu’un pays sans mémoire est un pays soumis au gré du vent, et dans lequel tout peut arriver. Et notre Espagne, ou plus précisément nous les Espagnols oublions beaucoup.

Je vais essayer de rafraîchir notre mémoire, avec un évènement ponctuel d’il y a 60 ans. Il s’agit des vicissitudes dont a souffert un documentaire intitulé « Notes sur l’immigration. Espagne 1960 » (en français dans le texte), réalisé par Jacinto Esteva Grewe et l’Italien Paolo Brunatto, deux étudiants de l’Ecole d’Architecture de l’Université de Genève en Suisse. Ils étaient curieux de rechercher les causes de l’émigration espagnole vers l’étranger, avec l’objectif de faciliter leur insertion dans la société helvétique. Esteva demanda à son ami Juan Goytisolo dans quels endroits il pourrait tourner en Espagne pour connaître la situation socio-économique. Celui-ci lui prêta un exemplaire de « Campos de Nijar » et son son roman « La Resaca » se déroulant dans les bidonvilles et les quartiers miséreux de Barcelone. Et prenant beaucoup de risques avec une caméra 16 mm ils tournèrent un documentaire d’une vingtaine de minutes dans les quartiers d’Almeria, La Chanca, la Torrassa ; et dans les bidonvilles du quartier de Barcelone, que nous pouvons voir sur Youtube, Notes sur l’émigration – Espagne 1960 – La col-leccio del 2CR.
C’est un documentaire d’une technique rudimentaire, très expressif, dans lequel est dénoncée la situation socio-économique dans les villes espagnoles, où affluait une avalanche incontrôlable d’émigrés d’autres régions espagnoles. Il commence par une interview de quelques émigrants espagnols dans la gare de Genève, qui expliquent leurs difficultés d’adaptation en Suisse à cause de la langue et de l’hébergement. ; et à la question « pourquoi vous quittez l’Espagne ? La réponse est tranchante : la faim. Ensuite on voit la pauvreté et la misère de l’Espagne d’alors : des rues non goudronnées pleine de boue, sans électricité et sans eau courante, sans services sanitaires et services éducatifs ; des enfants faméliques se promenant nus, le ventre gonflé. Apparaît une corrida avec d’abondantes effusions de sang sur un taureau avant de mourir et une des tribunes pleine de gardes civils. La scène finale est très touchante et émouvante ; le départ du père sur le quai de la gare en présence de sa femme et plusieurs enfants en bas âge. Ces scènes de la vie courante semblent pour les Espagnols relever de la préhistoire ou du Tiers Monde.
L’objectif de ce documentaire courageux, engagé et imprégné de solidarité sociale envers ceux qui souffrent le plus, est de faire connaître et de dénoncer les très grandes difficultés d’adaptation des émigrants espagnols et de mettre en relief les carences dans les années 60 dans l’Espagne franquiste, qui sans ces devises n’auraient pu connaître le développement économique des années 1960/70…..
​ Un documental sobre la emigración española prohibido por el franquismo

CÁNDIDO MARQUESÁN MILLÁN
8 DE MAYO DE 2022, 9:18
Santiago Alba Rico señala que un país sin memoria es un país a merced del viento, en el que puede ocurrir cualquier cosa. Y esta España nuestra, o mejor, los españoles somos muy olvidadizos

Voy a tratar de refrescar nuestra memoria, con un hecho puntual ocurrido, hace unos 60 años. Se trata de las vicisitudes sufridas por un documental titulado “Notes sur l’émigration. Espagne 1960”, realizado por el español Jacinto Esteva Grewe y el italiano Paolo Brunatto, dos estudiantes de la Escuela de Arquitectura de la Universidad de Ginebra en Suiza. Estaban interesados en descubrir las causas de la emigración española hacia el extranjero, con el objetivo de facilitar su inserción en la sociedad helvética.
Esteva le preguntó a su amigo Juan Goytisolo en qué lugares podían rodar en España para conocer la situación socio-económica. Este le prestó un ejemplar de Campos de Níjar y su novela La resaca ambientada en las chabolas y barrios míseros de Barcelona. Y asumiendo muchos riesgos, Esteva y Brunatto con una cámara de 16 milímetros rodaron un documental de unos 19 minutos de duración en los barrios de Almería, La Chanca, La Torrassa; y en la aglomeración de chabolas del barrio de la Barceloneta, que hoy podemos visionar en YouTube, Notes sur l’émigration – Espagne 1960 – La col·lecció del 2CR.

 Es un documental técnicamente rudimentario, muy expresivo, y que denuncia la situación socioeconómica en las ciudades españolas, a donde acudían una avalancha descontrolada de emigrantes de otras regiones españolas. Se inicia con una entrevista a unos emigrantes españoles en la estación ferroviaria de Ginebra, los cuales muestran sus dificultades de adaptación en Suiza por el idioma y para el alojamiento; y a la pregunta. ¿por qué salen de España? La respuesta es contundente, el hambre. Luego se refleja la pobreza y la miseria de la España de entonces: calles sin asfaltar llenas de fango, casas sin luz ni agua corriente, sin servicios sanitarios y educativos; niños desnudos y famélicos con el vientre hinchado. Aparece una corrida de toros con un abundante derramamiento de sangre del toro antes de morir, y con uno de los palcos lleno de miembros de la Benemérita. La escena final es muy emotiva y conmovedora: la despedida al padre en el andén por parte de la esposa con varios hijos pequeños. Estas escenas a muchos españoles les parecen prehistóricas o del Tercer Mundo.
El objetivo de este documental valiente, comprometido e impregnado de solidaridad social con los que lo están pasado peor, es el dar a conocer y denunciar las extraordinarias dificultades de adaptación de los emigrantes españoles y reflejar la penuria de los años 60 en la España franquista, sin cuyas divisas no se hubiera llevado a cabo el desarrollo de la economía en los años 60 y 70.