Archives de catégorie : Culture

Ces femmes qui ont pris les armes pendant la guerre d’Espagne

 Qu’elles aient été écartées de la ligne de front ou rayées des mémoires, on savait jusqu’ici peu de choses sur les militantes espagnoles entre 1936 et 1939. Une lacune que viennent heureusement combler deux récents ouvrages.

La participation des femmes à  la guerre civile espagnole  entre 1936 et 1939 demeurait un angle encore peu étudié par  les chercheurs . Comme une représentation de la misogynie de la société masculine de l’époque. S’ajoutent à cela les particularités des combats en  Espagne , des milices transformées en armée régulière jusqu’à l’interdiction totale de la présence des femmes sur le front le 1er décembre 1936. Si Ken Loach avait, dans son film  Land and Freedom , évoqué cet aspect, peu d'éléments permettaient d’en comprendre réellement les enjeux et l’importance. Deux ouvrages viennent utilement combler cette lacune.

«Les Combattantes», la puissance des femmes espagnoles

Les Combattantes , de Gonzalo Berger et Tània Balló est un livre passionnant, écrit par deux spécialistes de  la participation des femmes  dans la guerre civile espagnole. Leur propos est centré sur  la Catalogne , dans une remarquable synthèse des informations existantes.

L’historien et l’autrice commencent par analyser l’organisation de femmes libertaires espagnoles  Mujeres libres . Ce groupe, fondé en 1933, était d’abord une structure féministe avant de se transformer, en 1936, après la victoire du Frente Popular, en organisation politique. Son but était d’obtenir  l’émancipation des femmes par l’alphabétisation  –l’Espagne comptait alors plus de 50% d’illettrées– par la dénonciation du  capitalisme, la lutte contre  la prostitution  et, enfin, par la recherche de  l’égalité  entre les sexes.

Particulièrement active en Catalogne et à Madrid, l'organisation a également appelé à rejoindre le front et à combattre. Mais cet espoir égalitaire a été de courte durée: lors de la militarisation  des groupes de volontaires en octobre 1936 , elles ont été renvoyées à l’arrière. Le groupe Mujeres libres n’a jamais été reconnu comme l’un des noyaux centraux du mouvement libertaire espagnol.

Les deux spécialistes se penchent ensuite sur la participation des femmes à  la bataille de Barcelone  (du 29 juin au 3 juillet 1642), faisant apparaître le caractère quasi légendaire de certaines combattantes,  à l'image de Marina Ginestà , immortalisée le fusil à l’épaule, dominant Barcelone.

Exhumant le poids des femmes dans les familles politiques, Gonzalo Berger et Tània Balló passent en revue les quelques dizaines de  communistes  engagées: des figures comme la sous-lieutenante Rosa Domènech ou la combattante Maricruz Carrasco, les 160 combattantes de  la colonne Durruti  en Catalogne, ou les 109 militantes du  Parti ouvrier d’unification marxiste (le POUM)  de Barcelone. Ils évoquent enfin les femmes victimes de la répression franquiste  fusillées à Montjuïc , la prison militaire de Barcelone, en 1939.

«¡Solidarias!», portraits des internationales militantes

Cette  lecture  peut être complétée par celle de  ¡Solidarias! , ouvrage coordonné par l'historien Édouard Sill. Le livre est né d’un colloque consacré aux volontaires étrangères et à la solidarité internationale féminine durant la guerre d’Espagne, organisé par les  Amis des combattants en Espagne républicaine . Il privilégie quatre thèmes: le retour sur l’histoire et le traitement de la question de la présence féminine; la place des volontaires; la solidarité féminine à l'étranger; et le rôle des intellectuelles. Les contributions rassemblées se penchent sur ce champ méconnu du soutien à la République espagnole.

L’engagement des femmes dans la solidarité internationale –dans les organisations de soutien  aux anarchistes  ou au groupe marxiste du POUM, sur un plan numérique (un peu plus de 600 engagées sur quelque 40.000 volontaires), recouvre plusieurs aspects.

La division sexuée du conflit faisait que les femmes étaient renvoyées à des métiers spécifiques comme celui d’infirmière . La consultation du  Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français , fondé par l’historien Jean Maitron, montre que sur 9.000 Français partis en Espagne, il y avait 96 femmes. L’immense majorité était présente à l’arrière; seules quelquesmilitantes, surtout dans les premiers mois, ont participé aux  combats .

Ce cas de figure se retrouve également chez les volontaires américaines: dans  la Brigade Abraham Lincoln , les femmes étaient surtout vouées au rôle d’infirmière. C’est  Fredericka Martin , infirmière de formation, qui coordonnait l’envoi puis le placement des 116 volontaires (sur les quelque 3.000 combattants nord-américains) dans les dispensaires. Il en est de même pour les Pays-Bas: sur plus de 700 volontaires, 22 femmes se sont rendues en Espagne, principalement pour travailler en tant qu’infirmières. Et sur les 3.500 volontaires italiens, 55 femmes ont participé aux soins.

La photographe Gerda Taro, compagne de Robert Capa, a porté une attention toute particulière à l’engagement
des combattants.

L’ouvrage souligne également que  les femmes  avaient des qualifications plus élevées que leurs homologues masculins, appartenant pour le quart d’entre elles à des groupes sociaux privilégiés, ce qui a conduit à les écarter du front pour qu’elles servent ailleurs –dans le domaine médical déjà évoqué, ou au sein de services de traduction ou de rédaction.

La solidarité internationale organisée depuis l’étranger est aussi analysée. L’étude de l’organisation libertaire  Solidarité internationale antifasciste  et de celle contrôlée par le Parti communiste français,  le Secours rouge , vient souligner la faible visibilité des femmes, à l’exception de quelques figures souvent mises en avant dans ces organisations:  Paula Feldstein  pour la maison d’enfants de la Solidarité internationale antifasciste; et Agnès Dumay  dans le cas du Secours rouge, devenu populaire, morte sous les bombes franquistes en décembre 1938, alors qu’elle organisait le départ d’enfants.

Le rôle des intellectuelles et des  artistes  parties en Espagne est également abordé dans ¡Solidarias! L’engagement de  la photographe Gerda Taro , alors compagne de  Robert Capa , est mis en valeur, l’ouvrage soulignant  l’attention toute particulière  qu’elle a portée à l’engagement des combattants. Certaines de ses photos sont aujourd’hui devenues iconiques. Sa mort près de la ligne de front en 1937 a encore renforcé la légende.

De même, l’article portant sur la reporter de guerre  Martha Gellhorn souligne l’importance du  journalisme  dans cette guerre civile. Son itinéraire, de l939;Espagne jusqu’en 1939;au Panama,  où est intervenue l’armée américaine en 1989 , en passant par la Pologne  occupée par l’URSS  en 1939, vient souligner la continuité de son combat pour la reconnaissance des droits humains.

D’autres femmes se détachent, comme la philosophe  Simone Weil, partie combattre , mais qui, victime d’un accident et en raison de sa myopie, a étéobligée d’être rapatriée précipitamment.

Il est possible d’observer une constante dans tous ces récits: les divisions dans le camp républicain entre socialistes,  anarchistes  et poumistes, et communistes en troisième lieu, sont particulièrement marquées, perceptibles dans tous les articles. L’exemple de l’aide médicale est particulièrement révélateur: d’un côté, il y avait  la Centrale sanitaire internationale , organisée par le Komintern (l’Internationale communiste); de l’autre, les socialistes et les membres de la  Fédération syndicale internationale  organisaient leur propre hôpital; et c’était également ce que faisaient les libertaires et les marxistes du POUM.

Sylvain Boulouque  

Édité par Natacha Zimmermann

L’antifascisme cultivé en chansons

Musique : Le groupe toulousain El Comunero fait vivre la mémoire des résistances antifascistes, notamment celle du peuple espagnol au franquisme. Un travail au long cours que perpétue un nouvel album gracieux, Raíces y Semillas, dialogue captivant entre passé et présent.

La chanson a cette vertu singulière de tisser un lien entre hier et aujourd’hui en rendant le mémorable mémorable. C’est ce que font depuis quinze ans les Toulousains d’El Comunero, menés par le chanteur et guitariste Tomas Jimenez. Un groupe ? Plus, un projet. Avec pour viatique l’histoire des luttes antifascistes à travers la plus exemplaire qui soit, celle de la résistance du peuple espagnol au franquisme. C’est que le matériel source est sublime. Rarement lutte aura offert autant de chansons admirables, ritournelles de tranchées devenues hymnes internationalistes ou grilles harmoniques pour jazzmen. Après avoir investi ce répertoire dans deux albums fébriles, El Comunero, en 2008, et Sigue Luchando, en 2012, le groupe a exploré le registre des frères lutteurs latino-américains avec Son de la Barricada, en 2017. Ils reviennent aujourd’hui avec Raices y Semillas ( roots and seeds), le quatrième opus dans lequel le groupe s’essaie à la composition. « Il était temps de passer à une autre étape en écrivant nos propres chansons », reconnaît Tomas Jimenez, qui a pourtant souhaité inclure dans cet album deux chansons du poète et musicien communiste argentin Atahualpa Yupanqui et du chanteur espagnol Chicho Sánchez Ferlosio.

S’inscrire dans le monde contemporain

Ses racines, Tomas Jimenez les entretient avec ferveur. Le projet El Comunero germe à la mort de son grand-père. C’est lui, militant communiste et combattant républicain, qui a donné au groupe le nom que lui ont donné ses camarades anarchistes, que l’on pourrait traduire par coco ou communard. Un stigmate sympathique que le petit-fils porte fièrement. Le projet trouve rapidement des prolongements militants : le musicien écrit des nouvelles, fréquente les écoles de Lille à Marseille, va jusqu’à composer la musique d’un documentaire, Opération Boléro-Paprika, sur les arrestations coordonnées par le gouvernement français de communistes en 1950, dont beaucoup d’Espagnols. « J’ai commencé à rencontrer des témoins, à travailler avec des historiens, des auteurs, à rencontrer des maquisards et guérilleros qui m’ont appris de nouvelles chansons, souvent inédites et jamais enregistrées. Un ancien de la colonne Durruti nous a même envoyé trois chants, chantés a cappella, qui n’avaient jamais été conservés. Là, ça a pris une autre dimension. »

Raices et Semillas se précipite avec la promenade de Cara Quemada, une composition subtile où l’accordéon s’entrelace avec la basse de la clarinette basse. La chanson raconte en espagnol le destin de Ramon Vila Capdevila. Ce militant anarchiste, emprisonné avant d’être libéré par le gouvernement du Front populaire, alors engagé contre le franquisme et dans la Résistance française, refusa les honneurs pour revenir hanter les montagnes catalanes et y finir assassiné en 1963. « Il n’y avait jamais eu de chanson sur cette vie difficile qui ressemblait à un western. C’est le guérillero ultime, l’un des derniers à tomber. », se souvient Tomas Jimenez. Dans Rosario Dinamiterale groupe reprend les vers du poète Miguel Hernandez dédiés à Rosario Sanchez Mora, combattante de l’armée républicaine, qui perdra une main au front.

Du côté des semences, la chanson Bienvenue à Guernica raconte, l’auto-organisation d’une banlieue de Buenos Aires face aux spéculateurs pendant la pandémie. « Depuis qu’ils avaient choisi Guernica comme nom du quartier, je me suis dit que cette nouvelle expérience devait être racontée. » Avec Daloy Politseyles musiciens s’indignent en français de l’universalisation de la répression policière. « En faisant appel à un chanteur grec (Andreas Melas), un chanteur espagnol (Vicente Pradal) et un chanteur russe (Mitia Khramtsov), nous avons voulu souligner que cette question est partout prégnante. »

Cet album ne cache-t-il pas une volonté de s’inscrire davantage dans le monde contemporain ? « Cela a toujours été l’objectif du processus.corrige Tomas Jimenez. Quand on voit le virage ultra-réactionnaire en Europe, ou quand on tombe sur des textes qui parlent d’exil et de réfugiés, ça me fait penser à ce qu’ont vécu mes grands-parents. Il y avait l’envie de montrer que cette histoire continue, qu’on la retrouve dans d’autres pays, à d’autres époques. » Cultiver ses racines et planter des graines, une œuvre d’intérêt général sublimée par une musique envoûtante.

Humanité du 30 décembre 2022

Clément Garcia

Exposition à Argeles sur Mer – La boîte rouge d’Antoni Campañà – Un trésor photographique de la Guerre d’Espagne (1936-1939).

Du 3 septembre au 29 octobre 2022 Galerie Marianne, espace Liberté (rue du 14 Juillet) à Argeles sur Mer. Ouverture : du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h. Entrée libre : Après l’exposition Robert Capa (automne 2021), le Mémorial du camp d’Argelès-sur-Mer vous invite à marcher dans les pas d’un autre photographe de la Guerre d’Espagne : Antoni Campañà. Du 3 septembre au 29 octobre, la Galerie Marianne exposera, pour la première fois en France, soixante-dix-sept tirages exhumés de deux boîtes rouges cachées par le photographe il y a quatre-vingt ans. Plus qu’une exposition, La boîte rouge d’Antoni Campañà est une chronique inédite de la Guerre d’Espagne. Un trésor photographique sorti de l’oubli : Antoni Campañà i Bandranas (1906-1989) fut un des plus grands photographes pictorialistes catalans. Républicain, catalaniste et catholique, ce photographe et photoreporter a renseigné au plus près les trois années de guerre en Catalogne, en travaillant notamment pour la presse anarchiste puis comme chauffeur pour l’armée de l’air. Après toute cette tourmente, traumatisé par la guerre, Antoni Campañà va volontairement enfouir cette œuvre, la dérober à toute vue, sans la détruire. Ce n’est qu’en 2018 que sa famille découvre près de 5 000 photographies dans deux boîtes rouges, bien cachées depuis de près de 80 ans dans sa maison barcelonaise. Cette collection couvre tout le cycle de la guerre à Barcelone et en Catalogne républicaine : depuis le coup d’État raté et la révolution anarchiste de 1936,jusqu’à la victoire de Franco et aux empreintes de la Retirada sur les routes de l’exil vers la France en 1939. À voir, pour la première fois en France, à Argelès-sur-Mer : Soixante-dix-sept de ces tirages d’une grande force graphique et historiographique sont à découvrir pour la première fois en France, à Argelès-sur-Mer. Coordonnée par l’historien Arnau Gonzàlez i Vilalta et Antoni Monné Campañà, neveu du photographe, cette exposition montre différents aspects de la guerre et offre un regard inédit sur l’un des conflits majeurs du XXe siècle qui fut à la fois un déluge de feu et d’images. Une chronique de cette société catalane, essentiellement barcelonaise, qui a sombré au milieu des utopies et des drapeaux contradictoires, à “lire” sur les cimaises de la Galerie Marianne, du 3 septembre au 29 octobre. Vernissage et chants de l’exil espagnol, le 2 septembre : Vendredi 2 septembre, à 18h à la Galerie Marianne : inauguration de l’exposition et tour de chants dans les pas de l’exil espagnol par la chorale Les Voix Libres.

Source : https://www.le-journal-catalan.com/exposition-a-argeles-sur-mer-la-boite-rouge-dantoni-campana-un-tresor-photographique-de-la-guerre-despagne-1936-1939/111145/?fbclid=IwAR2InmnHztVWA5uPloPssaYonHc_97iqFYc06RaTynMwah2LfrPnqia-t_s

Coro, Tierra y libertad – Preliminares

Actuación en directo del concurso oficial de agrupaciones carnavalescas de Cádiz (COAC), retransmitidos a través de Onda Cádiz Televisión.

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CUARTETO ¡ESTO ESTÁ EMPETAO!

CHIRIGOTA LA MISIÓN, EL EVANGELIO SEGÚN SANTANDER

CHIRIGOTA VERANO AZUL

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CORO TIERRA Y LIBERTAD

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ADIOS A FEDERICO

Après neuf créations théâtrales consacrées à l’œuvre de Federico Garcia Lorca d’une richesse et d’une force infinies, José Manuel Cano Lopezcompose un dernier parcours théâtral dans les multiples matériaux littéraires, musicaux et plastiques de son compagnon de route de Granada.

Une soirée pour essayer d’oublier la dernière nuit de Federico sous les étoiles tremblantes des collines arides de Viznar en ce 19 août 1936.

Ses personnages, ses paysages, ses rêves et ses peurs rôdent parmi les oliviers et les chênes lièges et sur le plateau du Plessis : Bernarda Alba, le Metteur en scène, Yerma, le Poète à New York, la Comédienne, Don Perlimplin, Marcolfe, Bélise, Antonito el Camborio, Buster keaton…

« La réalité commence, car l’auteur ne veut pas voir assis au théâtre, mais au milieu de la rue. Pour lui, plus de poésie, plus de rythmes, plus de littérature.
L’odeur des lys m’est agréable, mais je préfère l’odeur de la mer. Je pourrais dire que l’odeur de la mer s’exhale des seins des sirènes : cela lui est égal à la mer ; elle n’entend pas. Elle frappe sans cesse au rivage dans l’attente de nouveaux noyés.

C’est ce qui compte pour l’homme.

Mais comment apporter l’odeur de la mer dans une salle de théâtre,
comment inonder d’étoiles les fauteuils d’orchestre? »

L’ultime étape d’un parcours passionné, engagé il y près de 50 ans, par José Manuel Cano Lopez avec son maître et compagnon de route Federico Garcia Lorca.
Le dernier mois de vie de Federico dans une Espagne qui s’embrase se joue sur un « tablao » du cœur.

Un ultime et vibrant hommage au poète, peintre, musicien et dramaturge andalou pour essayer d’ « apporter l’odeur de la mer dans la salle de théâtre et d’inonder l’orchestre d’étoiles »…

Les étoiles tremblantes de Viznar près de la Fontaine des Larmes en cette nuit du 19 août 1936, nuit de l’assassinat du poète…
Le metteur en scène tourangeau-andalou invite ses amies et amis artistes de tous les horizons à s’emparer d’un univers inoubliable…

Textes : Federico Garcia Lorca

Conception et mise en scène : José Manuel Cano Lopez

Costumes et scénographie : Camille Lebègue

Musique, création sonore : Clément Cano Lopez, Rubin Steiner

Lumière : Clément Cano Lopez

Chorégraphie : Léa Carlosema

Distribution : Reine Bernard, José Manuel Cano Lopez, Françoise Cano Lopez, Léa Carlosema, Jean-Pierre Guitton, Jean-Louis Maitre, Alain Papillon, Matilde Thomas

Production : Compagnie Diotima avec l’aide du Plessis, commun culturel et humaniste et de la Retirada37 .

Jeudi 28, vendredi 29 et samedi 30 avril

19h RESTAURATION
Produits locaux et en circuits courts

20h REPRÉSENTATION THÉÂTRALE – « ADIOS A FEDERICO » D’après l’œuvre de Federico Garcia Lorca, création originale de la COMPAGNIE DIOTIMA

TARIF MINIMAS : 8 euros

TARIF PARTAGÉ : 12 euros

TARIF SOLIDAIRE : 14 euros

INFORMATIONS ET RÉSERVATIONS : 02.47.38.29.29 ou info@plessis-tierslieu.fr

Le concert de David et Juan Francisco Ortiz

Le vendredi 11 mars, Retirada 37 reprenait ses modestes activités après deux ans d’inaction.

Pour le bonheur de tous, ce fut un succès !!!

Merci à José Manuel et toute son équipe « Le Plessis Tiers-lieu culturel et humaniste », et aux membres de Retirada 37 pour leur implication.

En présence d’un nombreux public, ce sont produit en concert Juan Francisco Ortiz à la guitare et David Ortiz son fils au violoncelle, ce fut une soirée emprunte d‘émotions avec une musique de qualité, les musiciens ont terminé leur concert sous des applaudissements chaleureux.

Merci à eux, ils nous ont offert ce concert gracieusement.

James ( président de Retirada37)

Le 27 janvier dernier Juan Francisco Ortiz et son fils David donnaient un concert pour la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste dans le musée Séfarade à Tolède. Ils étaient ce 11 mars sur la scène du Château du Plessis à l’invitation de notre association en partenariat avec ce nouveau tiers-lieu culturel et humaniste, à La Riche, pour rendre hommage à Francisco Ortiz et à tous les espagnols déportés à Mauthausen-Gusen (Autriche). Les Espagnols portaient un triangle bleu marqué de la lettre « S » pour Spaniers. Plus de 5000 Espagnols y moururent. Les rescapés furent libérés par l’armée américaine le 5 mai 1945. Francisco Ortiz fut de ceux-là.

Aujourd’hui le fils et le petit fils leur rendent hommage à travers leurs concerts de guitare et de violoncelle, avec des œuvres originales composées par Juan Francisco Ortiz et d’autres pièces musicales, de l’art populaire comme le célèbre « Emigrante » de Juanito Valderrama connu de tous les Espagnols réfugiés en France, ou de la poésie avec Federico Garcia Lorca, Antonio Machado et Miguel Hernadez.

Le drapeau républicain que le matricule 4252, Francisco rapporta du camp fut confectionné avec ses camarades. Le fac-similé du drapeau fut offert à José Manuel Cano lopez, responsable du Plessis et sera exposé à la vue du public. Juan Francisco le présenta au Mémorial de Mauthausen lors d’un concert en 2015.

Dans son concert il nous a raconté la vie de son père à travers les morceaux écrits, mais aussi les souffrances de tous ceux qui vécurent sous le franquisme, comme ces 13 jeunes filles qui furent exécutées le 5 août 1939 dans le cimetière de Madrid pour leur seule appartenance aux Jeunesses communistes. Ce fut lors de cet hommage le 5 août dernier que nous rencontrions, mon épouse et moi, Juan Francisco et David à Madrid où ils nous firent la promesse de venir jouer gratuitement à Tours à l’invitation de Retirada37.

La salle était comble, ce 11 mars au Plessis et ils furent nombreux, sur un liste d’attente, à ne pouvoir y participer. L’émotion était forte dans la salle. Juan Francisco et David furent longuement applaudis.
Ce fut une soirée de grande qualité musicale et d’une charge émotionnelle qui restera longtemps gravée dans nos mémoires.

Merci à Juan Francisco, merci à David, merci à José Manuel pour avoir accueilli ce magnifique spectacle. Merci à Viviane et Hervé pour leurs très belles photos. Merci à tous les adhérents de Retirada37 pour leur implication dans cette belle initiative.

Luis et Sylviane (adhérents de Retirada37)

Concierto Juan Francisco y David Ortiz – Memoria
Este 27 de enero pasado, Juan Francisco Ortiz y su hijo David daban un concierto por el día internacional de conmemoración de las víctimas del Holocausto en la Sinagoga del Tránsito (Museo sefardí de Toledo). Este 11 de marzo estaban con nosotros en el escenario del Castillo de Plessis (La Riche – Tours) invitados por nuestra asociación – Retirada37 – en colaboración con este nuevo espacio cultural y humanista, en el pueblo de La Riche, para rendir homenaje a Francisco Ortiz (padre y abuelo de los artistas) así como a todos los españoles exiliados y deportados en el campo de concentración nazi de Mauthausen-Gusen (Austria, 1940-1945). Asignaron a los presos españoles el tristemente famoso Triángulo Azul, con una «S» bordada por «Spaniers». Más de cinco mil españoles murieron durante esos años hasta la liberación del campo el 5 de mayo de 1945. Francisco Ortiz, preso número 4245 fue uno de los que sobrevivieron.

Hoy, el hijo y el nieto de Francisco, les rinden homenaje con un concierto de guitarra y violonchelo con obras originales compuestas por Juan Francisco Ortiz y otras piezas musicales, algunas populares como «El emigrante» de Juanito Valderrama, conocida por todos los españoles exiliados. Otras obras son adaptaciones de obras poéticas de Federico García Lorca, Antonio Machado o Miguel Hernández

La bandera republicana original, echa en Mauthausen por los propios presos sastres y que conservó el preso 4245, fue presentada al público y la familia Ortiz regaló un facsímil al responsable de Plessis, José Manuel Cano López y esta será expuesta en el mismo centro para el público visitante.

En este concierto, a través de la historia de Francisco Ortiz, los artistas cuentan con música y poesía el exilio, la deportación, así como el sufrimiento de las víctimas del franquismo, de las 13 Rosas fusiladas… El pasado 5 de agosto, durante la ceremonia de conmemoración del fusilamiento de las 13 Rosas en el cementerio del Este conocimos a Francisco y a David quienes nos hicieron la promesa de venir a tocar gratis a Tours con la invitación de nuestra asociación Retirada37.

Se llenó la sala este 11 de marzo en el Plessis y hasta tuvimos una larga lista de espera que no pudo asistir. Fue fuerte la emoción durante todo el concierto. Los artistas David y Francisco fueron largamente aplaudidos, una noche de gran calidad musical y con una carga emocional intensa que quedará grabada en nuestra memoria.
Gracias a Juan Francisco y a David. Gracias a José Manuel por haber recibido a los artistas y haber hecho posible este magnífico espectáculo. Gracias a Viviane y a Hervé por las increíbles fotos. Gracias a todos los miembros de Retirada 37 por su implicación en tan bella iniciativa.

Luis et Sylviane (Miembros de Retirada37) traducido por David
James Marco, le président de Retirada37, et José Manuel Cano Lopez, le taulier du théâtre du Plessis.


David et Juan Francisco Ortiz


José Manuel Cano Lopez et Juan Francisco Ortiz déployant le drapeau de république Espagnole.

CONCIERTO PARA LA MEMORIA

Juan Francisco Ortiz à la guitare
et David Ortiz au violoncelle


11 Mars

DÉSIRS PARTAGÉS AVEC LA RETIRADA 37

LE PLESSIS,
tiers-lieu culturel et humaniste
LA RICHE

19h – BAR-RESTAURATION – produits bios et circuits courts

20h – CONCERT – « Concierto para la memoria » Juan Francisco et David Ortiz
TARIF LIBRE

5€ mini (tarif minimas sociaux, enfants, scolaires, étudiants)

8€ mini (tarif partagé)

10€ mini (tarif solidaire)

Réservations au 02.47.38.29.29

ou info@plessis-tierslieu.fr

Entrée sur présentation d’un pass vaccinal.

19h – EXPOSITION – Jean Louis Maître, Alain Papillon, Maxime Leroy Guerlot, Julie Sillard, Josselyn David, Agathe Bordeau, Karin Opolko Gonin.

Pour donner un coup de projecteur sur la gouvernance partagée du nouveau
projet du Plessis, l’exposition du mois de février met à l’honneur le comité
des usagers. Ancrée dans le partage et la solidarité, la première Exposition
des usagers propose la découverte d’œuvres des artistes Maxime Leroy, Guerlot, Alain Papillon, Karin, Opolko Gonin et Julie Sillard autour de la photographie, Jean-Louis Maitre, autour d’un travail sur le papier, et Josselyn David et Agathe Bordeau à travers la peinture, notamment.

Un dialogue entre pratiques professionnelles et amateurs au cœur des droits culturels et du projet du Plessis, /ers-lieu culturel et humaniste.
+ BAR-RESTAURATION

Retrouvez nos produits bios et en circuit court ! Clubs sandwich, soupes, gâteaux, vins, jus et tisanes bios.

20h – « CONCIERTO PARA LA MEMORIA» – Juan Francisco et David Ortiz

Le musicien franco-espagnol rend hommage à son père à la guitare et son fils David à son grand-père au violoncelle, Francisco Ortiz, prisonnier 4252 à Mauthausen-Gusen (Autriche). Il s’agit aussi d’un hommage aux Espagnols qui furent déportés dans les camps d’extermination nazis. Ils jouent en duo avec son fils David Dans ce programme il évoque son père, le camp de Mauthausen et l’histoire d‘un drapeau républicain, œuvre composée par lui-même inspirée par l’escalier de la mort du camp : 190 marches que les prisonniers étaient obligés de monter avec des blocs de pierre de plus de cinquante kilos. « Beaucoup d’entre eux périrent succombant à l’épuisement » rappelle F. Ortiz. Il interprète également « El Emigrante » de Juanito Valderrama, un texte que son père “chantait beaucoup” en souvenir de l’Espagne perdue; une suite juive de trois morceaux ainsi qu’une en Yiddish ; une autre composition de sa création sur les Treize Roses, résistantes républicaines fusillées par les franquistes (Que mon nom ne s’efface pas), un hommage aux poètes Lorca, Machado et Hernandez, avant de terminer sur trois œuvres symboliques de la résistance : La liste de Schlinder, El Cants dels Ocells, et Bella Ciao.

Élève des maîtres Alexandre Lagoya et Andrés Segovia, il a partagé des festivals avec Paco de Lucia, Manolo Sanlucar et Carmen Linares.
Nommé Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques en janvier 1985, en mai 2001, il est récompensé par la Médaille d’Argent de l’Académie des Arts, Sciences et Lettres et en septembre il est décoré de la Croix d’Argent du Mérite et
Dévouement français. En 2003, il obtient pour son travail la récompense « 21st Century Award of Achievement » de l’Université de Cambridge (Angleterre).

David Ortiz a suivi depuis son enfance, des cours de formation musicale aux
conservatoires de Pau et de Perpignan jusqu’à atteindre la Master classe de
Violoncelle et de musique de Chambre. Il a également été professeur de violoncelle au conservatoire de musique de Prades. Il joue pour de nombreuses associations de Mémoire historique et souvent en duo avec son père Juan Francisco Ortiz.

Juan et David Ortiz jouent gracieusement pour cet hommage musical au Plessis.
Cette manifestation vous est proposée en partenariat avec l’association Retirada
37 qui a pour but de faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains
espagnols exilés à travers des expositions, des conférences, des débats mais aussi par un travail de recherche sur cette histoire.

La Retirada désigne l’exode des réfugiés espagnols en 1939 suite à la guerre civile remportée par Franco. « L’association est née suite aux retrouvailles d’un vieil ami qui faisait partie d’Europe de la Mémoire et qui m’a proposé de faire quelque chose ensemble sur les mémoires des Républicains espagnols » explique Luis Lopez, le président à la création de l’association la Retirada 37.

Josep Bartolí. Les couleurs de l’exil

UN CRÉATEUR EN EXIL

À travers une sélection de plus de 150 œuvres, l’exposition « Josep Bartolí. Les couleurs de l’exil » met en perspective des réalisations majeures de l’artiste, toujours inspirées par l’exil, son engagement et ses combats.

Dans une première partie, sont présentés les dessins la guerre et les camps, réalisés au crayon, sans une once de couleur. Ces croquis sont d’une puissance singulière : illustrations politiques riches de détails et de sens, critique du pouvoir, de l’État, de la religion… Pour Bartolí, dessiner est une nécessité, c’est son « œuvre de résistance ». Ces dessins sont également l’apparition d’un genre tout à fait nouveau : le reportage graphique.

La seconde partie de l’exposition fait dialoguer dessin et peinture, qui fait son apparition dans l’œuvre de Bartolí à partir de 1952. Traitant divers thèmes (la société, l’individu, la culture de masses…) il exploitera tout au long de son parcours les ressources de la couleur, qui prendra parfois totalement le pas sur le trait. Toutefois, chacune de ses œuvres témoigne du dialogue constant que Bartolí entretient volontairement entre abstraction et figuration.

Né à Barcelone, Josep Bartolí est dessinateur et caricaturiste. Il est un partisan convaincu de la République, qu’il défendra armes et crayons à la main. En 1936, il fonde le syndicat des dessinateurs de presse de Catalogne et devient, pendant la guerre d’Espagne, commissaire politique. Après la chute de Barcelone, Bartolí s’exile en France le 14 février 1939, lors de la Retirada. Il est interné dans plusieurs camps différents, dont Saint-Cyprien et Agde.

Après un long périple et l’évasion d’un train qui le conduisait au camp de Dachau, il parvient en 1943 au Mexique, qui offre l’asile à de nombreux réfugiés espagnols. En 1944, avec l’aide de Narcís Molins i Fàbregas, paraît son ouvrage Campos de concentración 1939-194…, témoignage iconographique sans précédent. Participant également à l’ébullition de la révolution mexicaine, Bartolí côtoie Diego Rivera et Frida Kahlo, qui le révèle à la couleur.

Josep Bartolí s’installe ensuite à New York. Il y rencontre Rothko, Jackson Pollock, Kline et De Kooning, dessine dans la revue Holiday Magazine et dans le supplément reporter du Saturday Evening Post. Bien que sa notoriété d’artiste se consolide de plus en plus aux États-Unis, il reste un créateur en exil, multipliant les voyages. En dressant un portrait acide de la société, la question politique et sociale est au cœur de son œuvre jusqu’à la fin de sa vie.

« L’idée est plus importante que la peinture ou le dessin. J’ai besoin d’expliquer quelque chose et comme je n’ai pas d’autre langage, je dois l’exprimer avec ce que j’ai, le dessin et la peinture, mais en sacrifiant les canons artistiques, en oubliant le classicisme plastique, les lois qui régissent la peinture. Expliquer quelques problèmes qu’en général les peintres oublient beaucoup. » Josep Bartolí
La donation

C’est grâce à l’engagement de Georges Bartoli, commissaire d’exposition et neveu de Josep, et du dessinateur Aurel, réalisateur du film Josep (soutenu par la Région Occitanie et le Mémorial du Camp de Rivesaltes) que Bernice Bromberg, veuve de l’artiste, prend connaissance du lieu de mémoire.

À l’occasion de la sortie du film en salles, en septembre 2020, Bernice Bromberg annonce la donation au Mémorial. Il s’agit de l’acte fondateur de l’exposition qui est enrichie par les prêts des Archives municipales de Barcelone, de la Généralité de Catalogne, du Centre culturel de Terrassa et de Manel Canyameres et Joëlle Lemmens, collectionneurs privés.

https://www.memorialcamprivesaltes.eu/expositions/josep-bartoli-les-couleurs-de-lexil