La Compagnie Cano Lopez a été créée en 1986 et est installée au Château du Plessis, propriété de la ville de Tours, à La Riche depuis 1998. Ce site est un lieu culturel pluridisciplinaire de grande qualité où se sont déroulées de nombreuses manifestations regroupant musiciens, comédiens, danseurs, plasticiens, auteurs en résidence et stagiaires en formation (en 2015 : 135 artistes en résidence, 900 stagiaires issus de différents milieux). Comme le dit José Manuel Cano Lopez « Son projet s’inscrit plus que jamais dans la vie de la Cité, avec la volonté permanente de nourrir le dialogue entre les créateurs et les publics »
Les différentes baisses de subvention depuis le désengagement de l’Etat en 2008, puis des collectivités locales et celle de la Ville de Tours depuis 2014 avec moins 52% mettent en danger l’existence même de la Compagnie.
En décidant unilatéralement le départ de la Compagnie du Plessis au 1er janvier 2016 la municipalité de Tours veut sa disparition.
Un dialogue doit s’ouvrir pour revoir le montant des subventions et maintenir l’activité au Plessis-théatre Gabriel Monnet. Voici notre appel pour le soutien à la Compagnie Cano Lopez
Communiqué de l’association RETIRADA 37
Le CA de l’association Retirada 37, dont le but est de faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains espagnols exilés, a décidé unanimement le jeudi 4 juin 2015 d’adhérer au Comité de soutien du Plessis-Théâtre Gabriel Monnet.
L’association Retirada 37 a trouvé auprès de la Compagnie soutien et coopération pour construire un événement artistique, mémoriel et convivial le 20 novembre 2015 afin de commémorer le 40ème anniversaire de la fin du dictateur Franco et l’espoir pour de nombreux Républicains espagnols exilés d’un retour à la démocratie.
Retirada 37 compte parmi ses valeurs celles de l’éducation populaire, de la démocratie culturelle, de la promotion des découvertes artistiques, du partage, de l’accueil qui sont également celles de la Compagnie José Manuel Cano Lopez.
Le CA de Retirada 37 estime donc nécessaire de reconsidérer la baisse de subvention et de maintenir au Plessis le projet de la Compagnie, dans ce lieu où elle a su unir ses valeurs, ses créations, ses multiples actions artistiques et l’âme de ce lieu qu’elle a d’ailleurs aidé à sauvegarder.
Après leur entrée en France essentiellement en février 1939 (la « retirada ») et leur internement dans les différents camps installés à la hâte notamment sur les plages du Roussillon, les exilés républicains espagnols (environ 500 000) seront dispersés dans plus de 70 départements français.
L’arrivée d’autres réfugiés courant 1939 est telle que l’administration française poursuit la dispersion des Espagnols et les pousse au maximum à rentrer en Espagne.
En parallèle, des lettres de propagande de I ’Ambassade d’Espagne en France sont distribuées à cet effet. Franco promet d’accueillir sans poursuite les exilés.
C’estune traduction de ces lettres que nous publions aujourd’hui (cliquer sur le lien ci-dessus et utiliser le zoom pour une meilleure lecture).
Ceux qui retourneront en Espagne seront aussitôt internés dans les geôles du Caudillo. La répression sera féroce. Des milliers de prisonniers seront affectés à la construction de « La valle de los caidos » auprès de I ’Escorial. Ce chantier souterrain gigantesque (cathédrale taillée dans le roc) est un bagne terrible. Beaucoup de prisonniers mourront d’épuisement. FRANCO, à sa demande, y sera enterré en 1975.
L’Estaca, une chanson symbole de la lutte anti Franquiste, n’est ni plus ni moins qu’une métaphore, un code que le public décrypte évidemment rapidement et auquel il s’identifie. La chanson sonne clairement comme un chant de résistance au fascisme en même temps qu’un chant d’espoir et une invitation à ne jamais cesser de lutter contre le pouvoir autoritaire car le temps peut remplacer la force quand celle-ci fait défaut. Au bout d’un an, cette chanson est censurée par Franco et interdite. Une décision qui intervient trop tard tant les paroles et la mélodie qui l’accompagne sont connues de tous. A aucun moment Lluis Llach ne reculera devant la pression et les menaces. Pour ne pas se mettre en danger, il lui arrive de jouer les notes sans paroles et de laisser à son public la liberté d’entonner le texte. En 1970, Llach se produit ainsi au Théâtre espagnol de Madrid. Sa popularité naissante lui attire les foudres du pouvoir et tous les textes interprétés en public doivent préalablement être soumis à la censure. Au garde à vous devant son micro, il explique alors la situation pendant que son pianiste continue à jouer le refrain de l’Estaca. Trois mille personnes se mettent à chanter. Lui reste muet…
Une version chantée par Luis Llach, en Catalan, en 1976 :
Une version en Français par Marc Robine :
Une version avec Serge Utgé-Royo, Marc Robine, Christiane Stefanski, Marek Mogilewicz au Festival de Barjac 2001 :
Une version étonnante d’actualité par Emel Mathlouthi qui fut un des airs de la révolution de Tunisie de janvier 2011 :
( En septembre 2012, juste retour des choses, la chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi interprète Dima dima de Yasser Jradi en public à Barcelone, sur les terres où Lluís Llach composa l’Estaca 44 ans plus tôt. Malheureusement, le son de cet enregistrement direct n’est pas excellent. Toutefois, l’émotion du chant et des symboles font plus que pallier à la mauvaise qualité auditive ).
Paroles et traduction de «L’estaca» (Du Catalan au français)
L’estaca (Le Pieu (1))
L’avi Siset em parlava Grand-père Siset me parlait ainsi De bon mati al portal De bon matin sous le porche Mentre el sol esperavem Tandis qu’en attendant le soleil I els carros veiem passar Nous regardions passer les charettes
Siset, que no veus l’estaca Siset, ne vois-tu pas le pieu On estem tots lligats ? Où nous sommes tous attachés ? Si no podem desfer-nos-en Si nous ne pouvons nous en défaire Mai no podrem caminar ! Jamais nous ne pourrons nous échapper !
[Refrany] [Refrain] Si estirem tots, ella caurà Si nous tirons tous, il tombera I molt de temps no pot durar Cela ne peut durer plus longtemps Segur que tomba, tomba, tomba C’est sûr il tombera, tombera, tombera Ben corcada deu ser ja. Bien vermoulu il doît être déjà. Si tu l’estires fort per acqui Si tu le tires fort par ici I jo l’estiro fort per alla Et que je le tire fort par là Segur que tomba, tomba, tomba, C’est sûr, il tombera, tombera, tombera, I ens podrem alliberar. Et nous pourrons nous libérer.
Pero Siset fa molt temps ja Mais Siset, ça fait déjà bien longtemps Les mans se’m van escorxant ! Mes mains à vif sont écorchées ! I quan la força se me’n va Et alors que les forces me quittent Ella és més ample i més gran. Il est plus large et plus haut.
Ben cert sé que està podrida, Bien sûr, je sais qu’il est pourri, Pero és que, Siset, costa tant ! Mais, aussi, Siset, il est si lourd ! Que a cops la força m’oblida Que parfois les forcent me manquent Tornem a dir el teu cant : Reprenons donc ton chant :
[Refrany] [Refrain]
L’avi Siset ja no diu res Grand-père Siset ne dit plus rien Mal vent que se’l va emportar Un mauvais vent l’a emporté Ell qui sap cap a quin indret Lui seul sait vers quel lieu I jo a sota el portal Et moi, je reste sous le porche
I quan passem els nous vailets Et quand passent d’autres gens Estiro el col per cantar Je lève la tête pour chanter El darrer cant d’en Siset, Le dernier chant de Siset, Lo darrer que em va ensenyar Le dernier qu’il m’a appris :
[Refrany] (x2) [Refrain] (x2)
En Espagnol :
El viejo Siset me hablaba
al amanecer, en el portal,
mientras esperábamos
la salida del sol
y veíamos pasar los carros.
Siset: ¿No ves la estaca
a la que estamos todos atados?
Si no conseguimos
liberarnos de ella
nunca podremos andar.
Si tiramos fuerte, la haremos caer.
Ya no puede durar mucho tiempo.
Seguro que cae, cae, cae,
pues debe estar ya bien podrida.
Si yo tiro fuerte por aquí,
y tú tiras fuerte por allí,
seguro que cae, cae, cae,
y podremos liberarnos.
¡ Pero, ha pasado tanto tiempo así !
Las manos se me están desollando,
y en cuanto abandono un instante,
se hace más gruesa y más grande.
Ya sé que está podrida,
pero es que, Siset, pesa tanto,
que a veces me abandonan
las fuerzas.
Repíteme tu canción.
Si tiramos fuerte …
Si yo tiro fuerte por aquí …
El viejo Siset ya no dice nada;
se lo llevó un mal viento.
– él sabe hacia donde -,
mientras yo continúo
bajo el portal.
Y cuando pasan
los nuevos muchachos,
alzo la voz para cantar
el último canto
que él me enseñó.
Si tiramos fuerte …
Si yo tiro fuerte por aquí,
y tú tiras fuerte por allí,
seguro que cae, cae, cae,
y podremos liberarnos
La rencontre débat du 21 avril 2015, à 18h aux Halles de Tours, était la première activité publique organisée par notre association depuis sa création en décembre 2014.
Environ 80 personnes ont assisté à cette soirée où l’invitée était Evelyn MESQUIDA journaliste espagnole et écrivain, auteure du livre « La Nueve », cette compagnie de soldats républicains espagnols, de la division Leclerc, qui sont entrés les premiers à Paris pour libérer la capitale le 24 aout 1944.
Luis a d’abord présenté notre association, la genèse de sa création, ses futurs projets et invité les nouveaux participants intéressés à adhérer.
Evelyn a ensuite présenté et fait une synthèse de son livre qu’elle a été amenée à écrire presque par hasard puisque c’est en travaillant en 1998 sur les camps de réfugiés du littoral qu’un espagnol lui a montré une photo de La Nueve dont elle ignorait l’existence, comme beaucoup, car oubliés par l’histoire officielle.
Elle a alors décidé d’écrire l’histoire des hommes qui constituaient cette compagnie si particulière, ces anciens combattants de la République espagnole issus notamment des mouvements libertaires et des diverses tendances combattant le fascisme.
Elle a réussi à retrouver neuf anciens de La Nueve qui ont survécu et dont elle a recueilli les témoignages.
Elle évoque également les principaux acteurs français de cette période, dont le général de Gaulle, le général Leclerc et le capitaine Dronne qui commandait cette compagnie.
Elle développe en particulier l’étonnant respect réciproque que partageaient ces hommes et le général Leclerc (Philippe de Hauteclocque de son vrai nom), grand aristocrate français.
Les participants ont pu ensuite échanger avec Evelyn. Plusieurs questions ont porté sur le contexte de l’époque de la libération et des années « gaullistes » qui ont suivi, durant lesquelles ces évènements ont été quelque peu « oubliés ».
La soirée s’est terminée par un pot dinatoire de l’amitié, autour de boissons et de plats espagnols préparés par certains participants.
Merci à tous.
Merci à Evelyn MESQUIDA pour sa venue, sa gentillesse et sa présentation très intéressante.
Aujourd’hui c’est le 84eme anniversaire de la proclamation de la Seconde République Espagnole. Régime politique qui avec ses vertus et défauts , essaya d’implanter et de développer la liberté, l’égalité et la fraternité en Espagne. Autrement dit, de démocratiser et de moderniser le pays.
Trouver ci-dessous une vidéo sous-titré de l’hymne de Riego,l’hymne de la Seconde République.
Le 14 avril 1931 était proclamée la Seconde République espagnole. Nous célébrons cette année le 84 ème anniversaire. Les mesures contenues dans le programme des Républicains en matière d’éducation, de culture, de nouveaux droits pour les femmes, pour les travailleurs, des villes et des champs, contre le pouvoir de l’Eglise soulevèrent un immense espoir dans le peuple espagnol. Elles ne furent pas toutes mises en œuvre pendant cette courte période. Le Front Populaire victorieux en février 1936, qui rassemblait largement les démocrates et les révolutionnaires, redonna un nouveau souffle à ces espérances. Ces orientations furent l’élément constitutif des valeurs républicaines d’égalité et de justice portées par les exilés espagnols. Ce sont ces valeurs et ces mémoires que nous voulons faire vivre, dans toutes leurs diversités, avec la volonté de rassembler, sans vouloir occulter les différences et les divisions qui ont marqué cette période de l’Histoire. C’est là, aussi, toute la richesse des Républicains espagnols.
L’exposition de David Garcia sur la Seconde République sera présentée à Tours dans le premier trimestre 2016. Cliquez sur ce lien pour y accéder
Trouver ci-joint les liens aux bases récapitulatives d’articles sur la Guerre civile espagnole, l’après-guerre et la Mémoire apparus dans les journaux « El País » et « Público » ( mis à jour de façon automatique par les journaux concernés). Il y a des récits personnels, biographiques, les avis des historiens sur les sujets, des actualités, la recherche des victimes des fusillades de la répression…. En plus, sur la base de données de « Público » on peut accéder au sommaire que le juge Baltasar Garzón a instruit contre le régime franquiste. Tous les articles sont en espagnol.
Une information de Dolorès : conférences-débats le 25 avril 2015 à Toulouse.
Du 8 au 12 Février 1937 un massacre essentiellement de civils femmes, enfants, blessés et vieillards eut lieu sur la route qui menait de pauvres gens fuyant la répression franquiste de Malaga à Almeria, route qui fut alors baptisée Carretera de la muerte. Tragique destin pour ces républicains espagnols désarmés qui, poursuivis par les unités de Queipo de Llano, le boucher de Séville puis de Malaga, seront bombardés par l’aviation et les navires des pays de l’axe. Les haines fascistes se déchaînant, bien qu’il y ait eu beaucoup plus de morts qu’à Badajoz ou qu’à Guernika ce massacre est à peine connu tant en France qu’en Espagne.
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