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Recherche de descendants de Gabriel Álvarez Arjona

Ci-dessous un échange de messages pour la recherche de descendants de Gabriel Alvarez Arjona en France. Janine Molina de Ay Carmela de Bordeaux nous donne de premières pistes. Nous sommes preneurs d’autres informations pour aboutir à cette recherche

S y R
Luis

Reçu d’Isabel de Madrid

Hola, buenas noches.
Jesús y yo queremos pediros un favor.
Estamos buscando descendientes de Gabriel Álvarez Arjona, natural de Madrid, estuvo en el campo de concentración de Neuengamme. Sobrevivió y se quedó a vivir en Francia.
En Arolsen hay algunas pertenencias suyas y nos gustaría que sus familiares pudiesen recuperarlas.
Hemos localizado una rama de la familia aquí en Madrid y otra en Australia. Pero querríamos descartar que hubiese tenido hijos y hubiese una rama más directa.
Si podéis averiguar algo os lo agradecemos.”

Adressé à TML
Bonjour 
Je me présente Luis Lopez je réside en Touraine et suis membre de Retirada37 association adhérente à Caminar. Une amie de Madrid m’a envoyé le message ci-dessous de recherche de famille d’un déporté républicain espagnol. Mar y Luz Cariño López une amie adhérente de notre association m’a conseillé de vous contacter pour que ce message soit largement porté dans les associations de Caminar ou par tout moyen.
Je vous remercie pour tout ce que vous pourrez faire
S y R
Vous pouvez m’adresser vos réponses si vous le souhaitez
à Luis López 
luis.a.lopez@wanadoo.fr

Réponse de TML

Merci, je diffuse à toutes nos adresses française et espagnoles et autres…
 
Monique Demay Pour TML

première réponse
Bonjour,
Peut-être que le document que j’ai élaboré pourrait vous être utile…
Très  imparfait il ne demande qu’à être amélioré grâce à vos contributions.
Le site de AROELSEN m’a fourni pas mal de renseignements sur mon oncle Juan Molina Olmos mort/assassiné à Mauthausen.
En revanche je n’ai rien trouvé sur ma sœur qui est morte bébé et enterré dans une fosse commune entre Los Olivares (prés de Granada) et Jaen.
Bon courage.
Un saludo fraterno. 
Janine Molina 
Ay Carmela Bordeaux 

Winnipeg, le navire qui a mené vers l’exil des centaines d’Espagnols opprimés.

Le 4 août 1939, après la défaite des républicains dans la guerre civile, des centaines de familles espagnoles exilées et survivant dans les camps de concentration français montent à bord d’un vieux cargo pour fuir vers le Chili. Et ce plan avait un père : le poète Pablo Neruda. C’est une histoire où la solidarité finit par vaincre la douleur.

MARCEL BELTRAN@BELTRAN_MARCEL
Toutes les histoires de guerre sont marquées par la cruauté et la souffrance. Certaines, cependant, s’échappent des lignes et avancent dans une direction opposée, comme si quelqu’un les avait écrites à l’envers. En voici une d’entre elles. Lola Patau avait cinq ans lorsqu’elle est montée sur le bateau qui a changé sa vie avec sa mère et son père. Aujourd’hui, à 88 ans, lorsqu’elle décroche à l’appel du journal Público et qu’on l’interroge sur ce voyage plein d’incertitudes, elle répond avec un enthousiasme implacable : « C’était une belle aventure. »
Lola est une de ces plus de 2 000 personnes de nationalité espagnole qui, le 4 août 1939, embarquent à bord du Winnipeg depuis le port de Pauillac, près de Bordeaux, pour se rendre au Chili. Des centaines de familles qui, après avoir perdu la guerre civile, avaient traversé la frontière avec bien d’autres pour finir entassées, la plupart, dans des camps de concentration français, où les conditions de vie étaient misérables. Ils n’ont pas hésité à s’inscrire lorsqu’ils ont appris que Pablo Neruda y Abraham Ortega Aguayo, ministre des Affaires étrangères et du Commerce du gouvernement chilien de Pedro Aguirre Cerda, s’étaient lancés dans l’organisation d’un voyage avec un vieux cargo pour emmener des victimes du franquisme de l’autre côté de l’Atlantique. Ce voyage,deviendrait en fait celui avec le plus grand contingent de passagers de toute l’histoire de l’exil républicain espagnol. Même si personne ne savait alors comment ils seraient reçus lorsqu’ils arriveraient à destination.
« Les filles et les garçons du Winnipeg étaient les plus choyés par les membres de l’équipage. Tout le monde veillait sur nous. On jouait toute la journée, il y avait même des professeurs qui nous donnaient des cours. Pour les adultes, peut-être pas tant que ça, mais pour nous , sans aucun doute, ce furent quelques semaines très heureuses », explique Lola, la voix claire, sans égratignure. Elle est née à Barcelone, ville dans laquelle elle est revenue après avoir vécu 24 ans à Santiago du Chili. Son père travaillait pour la Generalitat de Catalunya et, après le déclenchement du conflit, il fut le premier à franchir les Pyrénées. Il fut interné dans l’un des camps situés au bord de la frontière, et arriva plus tard à Toulouse, où il avait de la famille. Sa mère a traversé les montagnes pour le retrouver, puis est revenue la chercher, elle qui était sa fille unique. Quelques mois après, ils obtenaient une autorisation pour repartir de zéro à l’autre bout du monde. Le jour de leur embarquement, Neruda, qui était en France personnellement chargé des préparatifs, a donné aux plus petits une mallette avec des produits d’hygiène de base pour le voyage.

Le poète, aujourd’hui très remis en cause par la gauche et le féminisme en raison de certains passages polémiques de ses mémoires, a sympathisé avec la cause républicaine puisqu’il a été Consul du Chili en Espagne quelques années plus tôt. Après la fin de la guerre civile et apprenant la situation dans laquelle des milliers de réfugiés étaient piégés, il proposa d’en aider quelques-uns en convainquant Aguirre Cerda de leur ouvrir les portes du Chili. Le président le nomma Consul spécial pour l’émigration espagnole à Paris pour coordonner le transfert. Le voyage fut financé par le Service d’Evacuation des Réfugiés Espagnols (SERE), la Fédération des Organisations Argentines pour les Réfugiés Espagnols (FOARE) et le Comité Chilien d’Aide au Réfugié Espagnol (CChARE), et compta aussi sur l’appui financier de l’Uruguay et de la Colombie.
Bien que les secteurs les plus conservateurs et une grande partie de la presse du pays d’accueil aient d’emblée manifesté leur rejet de cette idée. « Cela ne facilite pas l’immigration, cela remplit nos rues de voyous », s’est plaint un député de droite dans les couloirs du Congrès chilien alors que le Winnipeg avait déjà tracé sa route qui, une fois avoir traversé l’Atlantique, devait passer par le canal de Panama et se diriger vers le sud à travers le Pacifique. Le débat gagna les rues et prit de l’ampleur, beaucoup interprétant qu’ils tendaient la main à des « rouges purs et à des communistes ». Aguirre Cerda lui-même menaça de faire marche arrière. Mais à ce moment-là, grâce à la pression d’Ortega Aguayo, l’un des visages les plus connus de son cabinet, prêt à mettre sa démission dans la balance s’il faisait avorter le projet. Pour le ramener à la raison, il lui assura que le navire amènerait de nombreux ouvriers qualifiés au Chili.

« Ce qui s’est passé avec Winnipeg est un exemple de la façon dont l’immigration peut devenir un modèle de succès absolu pour n’importe quel pays », affirme Laura Martel, une écrivaine et scénariste canarienne qui a fait des recherches pendant des années pour connaître tous les détails de cette histoire. En 2014, elle lui dédie la bande dessinée Winnipeg : le bateau de Neruda, avec des dessins d’Antonia Santolaya, qui deviendra plus tard une pièce de théâtre et pourrait bientôt être un film. « Le poète lui-même était chargé de sélectionner les membres de l’équipage et de rédiger les rapports pertinents pour le ministère des Affaires étrangères. Il a fait du bon travail, bien que Neruda ait été un désastre pour ces choses là, ce qui fait penser que la responsable du ce succès était son épouse, Delia del Carril, « la petite fourmi » raconte Laura.
Le gouvernement chilien avait ordonné que l’on choisisse des profils de techniciens avant tout, mais de nombreux pêcheurs, paysans, maçons, cordonniers, artistes montèrent également sur le cargo. Et leurs enfants, bien sûr.
Tous, un mois seulement après leur départ, ont atteint la côte chilienne. Certains ont débarqué à Arica, où il n’y avait même pas de port et où le navire devait mouiller. La plupart sont descendus à Valparaíso. Au moment de son arrivée, la Seconde Guerre mondiale venait de commencer. Le dernier tronçon du voyage devait se faire de nuit, pour éviter d’éventuelles attaques de sous-marins allemands. Ce que les migrants ont trouvé sur cette autre côte était loin de ce qu’ils avaient tant craint. Le Chili les a reçus avec les honneurs. Une foule impressionnante s’est bousculée sur la jetée, grimpant sur les grues et les toits des immeubles pour les saluer. Il y avait des drapeaux, des bannières et de la musique, ainsi que des stands de collecte de nourriture et de vêtements.
Dans la foule, un jeune homme à lunettes au sourire franc tentait de gagner une place au premier rang en tant que représentant du gouvernement. C’était le ministre de la Santé. Votre nom? Salvador Allende. Tous les doutes sur le bien-fondé de l’accueil des réfugiés ont été effacés d’un trait de plume. Laura confirme ce rebondissement : « Les journaux chiliens, à cette époque, avaient deux éditions. Le 3 septembre 1939, au matin, ils rapportaient que la guerre avait commencé en Europe. Et le soir, ils répétaient tous les mêmes titres. : ce sont des hommes, des femmes et des enfants pauvres qui ont tout perdu : accueillons-les. Le sentiment de solidarité a été instantané. Personne n’allait plus leur tourner le dos.

« Je n’ai jamais entendu de mauvaises paroles contre moi ou ma famille », se souvient Lola. « Jamais ». Dès le moment où l’équipage a posé le pied sur la terre ferme, ils ont su qu’ils avaient trouvé une nouvelle maison. Ce voile d’espoir et de générosité qui a fini par couvrir le voyage du Winnipeg est ce qui a fasciné Laura dès le début, ce qui l’a poussée à vouloir en savoir plus. « Chaque fois qu’on nous raconte des histoires de cette époque, ce sont des histoires tragiques et cruelles qui montrent le pire des êtres humains « , raconte-t-elle. « Mais cette histoire m’a semblé être l’antidote à tout ça. C’était une histoire de solidarité. Et la solidarité est l’antidote à la guerre »

Pour écrire la bande dessinée, qui devait d’abord être un documentaire, l’écrivain s’est rendu au Chili en 2010 pour interviewer ces exilés encore vivants. À sa grande surprise, après tant de temps, loin du pays où ils sont nés, elle a trouvé des personnes pleines de vie et agréables qui lui ont offert de l’aide de manière désintéressée. Ils lui ont remis les dossiers et les objets qu’ils gardaient, ils lui ont raconté les anecdotes dont ils se souvenaient du voyage, ils l’ont mise en contact avec d’autres passagers. Tout, sans rien demander en retour. « Les gens qui ont à un moment donné bénéficié de la solidarité des autres sont des gens heureux », estime-t-il. « Et prêt à vous aider dans tout ce qu’il faut. »
Les passagers ont trouvé au Chili une deuxième patrie dans laquelle ils ont tenter de reconstruire leur vie. Et le Chili a trouvé en eux une poignée de citoyens reconnaissants et prêts à s’intégrer dans leur société. Certains resteront pendant des décennies avant de retourner en Espagne (dont quelques-uns ont dû faire leurs valises après le coup d’État de Pinochet en 1973, avec lequel ils ont dû faire face à un deuxième exil). D’autres, directement, ne reviendraient jamais. Mais ils ont tous laissé leur empreinte sur le pays qui les a accueillis.
Sur la liste des passagers de Winnipeg, par exemple, le nom de Víctor Pey apparaît, un ingénieur de Madrid qui a combattu pendant la guerre civile avec les républicains dans la colonne Durruti, et qui finira par devenir le propre conseiller d’Allende lorsqu’il a été nommé président. . Soit dit en passant, Pey, avec son frère Raúl, a été chargé de construire le premier port commercial d’Arica dans les années 1960. La même ville que vingt ans auparavant ils avaient vue du pont du vieux cargo avec les yeux mouillés après 30 jours de navigation en haute mer. Voyageaient également sur le bateau Leopoldo Castedo, un historien renommé qui a fini par travailler à la Bibliothèque nationale du Chili ; le peintre José Balmes, lauréat du Prix national des arts plastiques en 1999, ou Carmen Machado, la nièce des poètes Antonio et Manuel. Et, bien évidemment, Roser Bru, qui débarqua avec sa famille à Valparaíso en 1939 à l’âge de 16 ans et est aujourd’hui considérée comme l’une des figures les plus influentes de l’histoire de l’art chilien moderne, après avoir exposé ses peintures dans les musées les plus importants de monde, comme le MoMA de New York.
Roser Bru a continué à voir Lola pendant des années à Santiago. Plus précisément, au Centre Català, que les exilés de la région ont transformé en un point de rencontre régulier pour parler et se se mettre à jour. Dans le même but, le Centre Basque, ou Centre Républicain, situé au Café Miraflores de cette même capitale, a été fondé. « Nous n’avons pas laissé le lien se perdre. Nous étions comme une grande famille. Avec certaines personnes que j’ai rencontrées à Winnipeg, nous avons continué à rester en contact même lorsque nous étions déjà retournés en Espagne », explique Lola.
Dans son cas, elle est rentré chez elle en 1963, sur décision de son père. Pour elle, peut-être un peu trop tôt. « J’ai été la plus touchée, car toute ma jeunesse, ma carrière et mes amis étaient au Chili », raconte-t-elle. Installée à Santiago, la famille subvient à ses besoins pendant des années grâce à une cave à vins, Viña Santa Lucía. Elle s’est inscrite à l’université. Et plus encore : au fil du temps, elle est devenue la première journaliste chilienne diplômée, en se présentant et réussir avec deux autres camarades de classe aux examens de l’École de journalisme récemment créée. Elle reconnait que ces années intenses et passionnantes sont encore très fraîches dans sa mémoire : « Comme on me le dit souvent, je suis plus chilienne que les haricots porotos chiliens, car j’ai été éduquée là-bas, et cela me semble toujours être un pays merveilleux. » Elle y est retourné en plusieurs occasions. Dans l’une d’elles, elle réalise un rêve : que ses enfants, catalans, connaissent la terre où leur mère a grandi.
Le Winnipeg a quitté le port de Pauillac il y a 84 ans. Ce jour d’août, alors que le navire venait de lever l’ancre, Neruda ouvrit son carnet et lui dédia quelques mots : « Que la critique efface toute ma poésie, si cela vous arrange. Mais ce poème, dont je me souviens aujourd’hui, personne ne pourra l’effacer. » Pour Laura Martel, malgré le fait que personne n’ait pu l’effacer, il est moins présent qu’il ne devrait l’être, notamment en Espagne, où beaucoup ne savent même pas qu’il a existé. Le poème de Winnipeg, un antidote à la douleur. « C’est un épisode peu connu ici, mais parce que dans ce pays, pour des raisons absurdes, il y a une partie de la société qui ne veut rien entendre de la guerre civile », explique l’auteur. Pour elle, il n’y a qu’un seul remède pour combattre ce silence : « Raconter l’histoire encore et encore, et encore et encore, jusqu’à la nausée, de toutes les manières possibles. C’est ce qu’il continuera à faire.
Traduction par mes soins de l’article du journal Publico de Marcel Beltran Winnipeg, el barco que llevó al exilio a cientos de represaliados españoles

​ Winnipeg, el barco que llevó al exilio a cientos de represaliados españoles

​ El 4 de agosto de 1939, tras la derrota del bando republicano en la guerra civil, cientos de familias españolas que se habían exiliado y malvivían en campos de concentración franceses se subieron a un viejo carguero para huir a Chile. Y aquel plan tenía un padre: el poeta Pablo Neruda. Esta es una historia en la que la solidaridad le gana el pulso al dolor.

MARCEL BELTRAN@BELTRAN_MARCEL
Todas las historias de guerra están marcadas por la crueldad y el sufrimiento. Algunas, sin embargo, escapan de los renglones y avanzan en dirección contraria, como si alguien las hubiera escrito al revés. Esta es una de ellas. Lola Patau tenía cinco años cuando se subió con su madre y su padre al barco que le cambió la vida. Hoy, a los 88, cuando descuelga la llamada de Público y le preguntan por ese viaje colmado de incertidumbres, responde con un entusiasmo implacable: « Fue una gran aventura ».
Lola fue una de las más de 2.000 personas con nacionalidad española que el 4 de agosto de 1939 zarparon a bordo del Winnipeg desde el puerto de Pauillac, cerca de Burdeos, para dirigirse a Chile. Cientos de familias que, después de perder la guerrra civil, habían cruzado la frontera junto a muchas otras para acabar hacinadas, la mayoría, en campos de concentración franceses, donde las condiciones de vida eran miserables. Y que no dudaron en postularse cuando supieron que Pablo Neruday Abraham Ortega Aguayo, ministro de Relaciones Exteriores y Comercio del Gobierno chileno de Pedro Aguirre Cerda, se habían embarcado en la organización de una travesía con un antiguo carguero para llevarse a represaliados del franquismo al otro lado del Atlántico. Aquel viaje, a la postre, se convertiría en el de mayor contingente de pasajeros de toda la historia del Exilio republicano espanol. Aunque entonces nadie sabía cómo iban a ser recibidos cuando llegaran a su destino.
« Las niñas y los niños del Winnipeg éramos los más privilegiados de la tripulación. Todo el mundo estaba pendiente de nosotros. Jugábamos todo el día, incluso había algunas profesoras que nos daban clase. Para los adultos, quizá no tanto, pero para nosotros, sin duda, fueron unas semanas muy felices », explica Lola, la voz clara, sin un raspeo. Nació en Barcelona, ciudad a la que volvió después de vivir 24 años en Santiago de Chile. Su padre trabajaba en la Generalitat de Catalunya, y, tras estallar el conflicto, fue el primero en atravesar los Pirineos. Ingresó en uno de los campos situados al borde de la frontera, y más tarde llegó a Toulouse, donde tenía familia. Su madre cruzó las montañas para encontrarlo, y luego volvió a por ella, su única hija. A los pocos meses conseguirían un permiso para empezar de cero en la otra punta del mundo. El día que embarcaron,Neruda que estaba en Francia encargándose personalmente de los preparativos, les regalaba a los más pequeños un maletín con productos básicos de higiene para que los acompañara en el trayecto.
El poeta, hoy muy cuestionado por la izquierda y el feminismo debido a algunos pasajes polémicos de sus memorias, simpatizaba con la causa republicanadesde que ejerciera unos años antes como cónsul chileno en España. Tras acabar la guerra civil y conocer la situación en la que habían quedado atrapados miles de refugiados, se prestó a ayudar a unos cuantos convenciendo a Aguirre Cerda para que les abriera las puertas de Chile.El presidente lo nombró Cónsul Especial de Emigración Española en París para que coordinara el traslado. El viaje lo financiarían el Servicio de Evacuación de los Refugiados Españoles (SERE), la Federación de Organizaciones Argentinas pro Refugiados Españoles (FOARE) y el Comité Chileno de Ayuda al Refugiado Español (CChARE), y también contaría con el apoyo económico de Uruguay y Colombia.
Aunque los sectores más conservadores y gran parte de la prensa del país receptor mostraron desde el primer momento su rechazo a aquella idea. « Esto no es facilitar la inmigración, esto es llenar nuestras calles de maleantes », llegó a quejarse un diputado de derechas en los salones del Congreso chileno cuando el Winnipeg ya había trazado su ruta, que, una vez cruzado el Atlántico, debía pasar por el Canal de Panamá y dirigirse por el Pacífico hacia el sur. La discusión saltó a las calles y subió de tono, al interpretar muchos que se estaba tendiendo la mano a « puros rojos y comunistas ». Aguirre Cerda, incluso, amagó con echarse para atrás. Pero en ese punto fue clave la presión de Ortega Aguayo, una de las caras más conocidas de su gabinete, que le comunicó que estaba dispuesto a presentar su dimisión si abortaba el proyecto. Para que entrara en razón, le aseguró que aquel buque traería muchas trabajadoras y trabajadores cualificados a Chile

« Lo que ocurrió con el Winnipeg es un ejemplo de cómo la inmigración puede ser un caso de éxito absoluto para cualquier país », reivindica Laura Martel, escritora y guionista canaria que se documentó durante años para conocer todos los detalles de la historia. En 2014 le dedicó la novela gráfica Winnipeg: el barco de Neruda, con dibujos de Antonia Santolaya, que luego fue obra de teatro y pronto podría ser película. « El propio poeta se encargaba de seleccionar a los tripulantes y de redactar los informes pertinentes para el Ministerio de Relaciones Exteriores. Hizo un buen trabajo, aunque Neruda era un desastre para estas cosas, lo que hace pensar que mucha culpa de ese éxito la tuviera su esposa, Delia del Carril, la Hormiguita », detalla Laura. El Gobierno chileno había ordenado que se eligieran sobre todo perfiles técnicos, pero al carguero subieron también muchos pescadores, campesinos, albañiles, zapateros, artistas. Y sus hijos, claro.
Todos ellos, un mes justo después de partir, alcanzaron las costas chilenas. Algunos desembarcaron en Arica, donde ni tan siquiera había puerto y el barco tuvo que fondear. La mayoría bajó en Valparaíso. En el momento de su llegada acababa de empezar la Segunda Guerra Mundial. El último tramo del trayecto se tuvo que hacer de noche, para evitar posibles atentados de submarinos alemanes. Aunque lo que los desplazados encontraron en el otro costado distaba mucho de lo que tanto habían temido. Chile los recibía por todo lo alto. Una multitud impresionante colapsaba el muelle, subiéndose a las grúas y a los tejados de los edificios para saludarlos. Había banderas, pancartas y música, además de puestos de recogida de ropa y comida.
Entre la muchedumbre, un jovencito con gafas y una sonrisa prominente trataba de hacerse un hueco en la primera fila como representante del Gobierno. Era el ministro de Sanidad. ¿Su nombre? Salvador Allende.Todas las dudas acerca de la conveniencia de acoger a los refugiados se habían borrado de un plumazo. Laura confirma ese giro: « Los periódicos de Chile, en aquella época, tenían dos ediciones. El 3 de septiembre de 1939, por la mañana, informaron de que la guerra había comenzado en Europa. Y por la noche, todos repetían los mismos titulares: Son pobres hombres, mujeres y niños que lo han perdido todo: démosles la bienvenida. El sentimiento de solidaridad fue instantáneo. Nadie les iba a dar la espalda ».

« Nunca escuché una mala palabra contra mí o contra mi familia », recuerda Lola. « Nunca ». Desde el instante en el que la tripulación pisó tierra firme, supieron que habían encontrado un nuevo hogar. Ese velo de esperanza y generosidad que acabó cubriendo el periplo del Winnipeg es el que fascinó a Laura desde el principio, lo que la empujó a querer conocer más. « Siempre que nos cuentan historias de aquellos tiempos, son historias trágicas, crueles, que muestran lo peor que tiene el ser humano », razona. « Pero esa historia me pareció que era el antídoto a todo eso. Era un relato de solidaridad. Y la solidaridad es el antídoto a la guerra »

Para escribir el cómic, que primero tenía que ser un documental, la escritora viajó a Chile en 2010 para entrevistarse con aquellos exiliados que todavía vivían. Para su sorpresa, después de tanto tiempo lejos del país en el que habían nacido, se encontró a personas vitales, agradables, que le brindaban ayuda desinteresadamente. Ponían en sus manos los archivos y los objetos que conservaban, le contaban las anécdotas que recordaban de la travesía, la ponían en contacto con otros pasajeros. Todo, sin pedir nada a cambio. « La gente que ha sido en algún momento beneficiaria de la solidaridad de los demás, es gente feliz », reflexiona. « Y dispuesta a ayudarte en lo que haga falta ».
Los tripulantes encontraron en Chile una segunda patria en la que intentar reconstruir sus vidas. Y Chile encontró en ellos un puñado de ciudadanos agradecidos que estaban dispuestos a integrarse en su sociedad. Algunos se quedarían por décadas antes de volver a España (de esos, unos cuantos tuvieron que hacer las maletas tras el golpe de estado de Pinochet en el 73, con lo que tuvieron que afrontar un segundo exilio). Otros, directamente, ya no regresarían nunca. Pero todos dejaron su huella en el país que los acogió
En la lista de pasajeros del Winnipeg, por ejemplo, aparece el nombre de Víctor Pey, ingeniero madrileño que luchó en la guerra civil por el bando republicano en la Columna Durruti, y que a la larga acabaría siendo consejero del propio Allende cuando este fue nombrado presidente. Pey, por cierto, se encargó junto a su hermano Raúl de la construcción del primer puerto comercial de Arica en los 60. Sí, la misma ciudad que veinte años antes habían visto desde la cubierta del viejo carguero con los ojos húmedos después de 30 días navegando en alta mar. En la embarcación también viajaban Leopoldo Castedo, reconocido historiador que acabó trabajando en la Biblioteca Nacional de Chile; el pintor José Balmes, que fue galardonado en 1999 con el Premio Nacional de Artes Plásticas, o Carmen Machado, la sobrina de los poetas Antonio y Manuel. Y, por supuesto, Roser Bru, que desembarcó con su familia en Valparaíso en el 39 con 16 años y hoy está considerada como una de las figuras más influyentes de la historia del arte moderno chileno, tras exponer sus cuadros en los museos más importantes del mundo, como el MoMA de Nueva York.

Roser Bru se siguió viendo durante años en Santiago con Lola. Concretamente, en el Centre Català, que los exiliados provenientes de la región convirtieron en un punto de encuentro habitual para conversar y ponerse al día. Con idéntico propósito se fundó el Centro Vasco, o el Centro Republicano, ubicado en el Café Miraflores de la misma capital. « No dejamos que el vínculo se perdiera. Éramos como una gran familia. Con algunas personas que conocí en el Winnipeg seguimos quedando incluso cuando ya habíamos vuelto a España », precisa Lola.
En su caso, regresó a casa en 1963, por decisión de su padre. Para ella, tal vez demasiado pronto. « Yo fui la más perjudicada, porque toda mi juventud, mi carrera y mis amigos estaban en Chile », señala. Instalada en Santiago, la familia se mantuvo durante años gracias a una bodega de vinos, Viña Santa Lucía. Ella se apuntó a la universidad. No solo eso: con el tiempo, se convirtió en la primera periodista titulada chilena, al presentarse y aprobar junto a otros dos compañeros los exámenes de la Escuela de Periodismo, creada hacía poco. Admite que aquellos años intensos y apasionantes siguen muy frescos en su memoria: « Como suelen decirme, yo soy más chilena que los porotos, porque me eduqué allí, y me sigue pareciendo un país maravilloso ». Ha vuelto en varias ocasiones. En una de ellas, cumplió un sueño: que sus hijos, catalanes, conocieran la tierra en la que creció su madre.
El Winnipeg dejó atrás el puerto de Pauillac hace 84 años. Aquel día de agosto, cuando el barco acababa de levar anclas, Neruda abrió su cuaderno y le dedicó unas palabras: « Que la crítica borre toda mi poesía, si le parece. Pero este poema, que hoy recuerdo, no podrá borrarlo nadie ». Para Laura Martel, pese a que nadie haya sido capaz de borrarlo, se tiene menos presente de lo que se debería, sobre todo en España, donde muchos ni tan siquiera saben que existió. El poema del Winnipeg, un antídoto contra el dolor. « Es un episodio que aquí se conoce poco, pero porque en este país, por motivos absurdos, hay una parte de la sociedad que no quiere oír hablar de nada que esté relacionado con la guerra civil », dice la autora. Para ella, solo hay un remedio para combatir ese silencio: « Contar la historia una y otra vez, y otra más, hasta la saciedad, de todas las formas posibles ». Es lo que seguirá haciendo.

Le massacre d’Atocha, un crime d’État en pleine transition

Article du 24 janvier 2023 de Adéla LOBO du journal PÚBLICO traduit par mes soins : pour ne pas oublier !
Luis

Dans la nuit du 24 janvier 1977, des nervis armés d’extrême droite ont fait irruption dans un cabinet d’avocats du travail situé au numéro 55 de la rue Atocha. Les assaillants ont tué cinq personnes. Quatre autres ont été blessés.

MADRID
24/01/2023
ADÉLA LOBO
Le récit de la transition comme pacifique et exemplaire se poursuit dans l’imaginaire social malgré les meurtres commis alors que Francisco Franco était déjà mort. Les événements de ce qu’on appelle la Semaine tragique de la Transition en sont exemplaires.

Le 23 janvier 1977, un membre de la guérilla paramilitaire de Cristo Rey assassine l’étudiant Arturo Ruiz lors d’une manifestation pro-amnistie.

Le lendemain, lors du rassemblement pour sa mort, María Luz Nájera Julián est décédée des suites de l’impact d’un fumigène lancé par la police anti-émeute. Cette même nuit, un groupe d’ultra-droitiers a attaqué le cabinet d’avocats du travail situé au numéro 55 de la rue Atocha.

C’est arrivé le 24 janvier 1977. Trois fascistes armés ont fait irruption dans ce bureau. Ils cherchaient Joaquin Navarro, dirigeant du syndicat des transports des Commissions Ouvrières. Alors que le célèbre syndicaliste était parti plus tôt et n’était plus au bureau, les militants d’extrême-droite ont tiré sur les personnes présentes. Ils ont tué trois avocats du travail, un étudiant en droit et un agent administratif. Quatre autres personnes ont été blessées

Le chercheur Carlos Portomeñe a publié Le Massacre d’Atocha et autres crimes d’État, un ouvrage qui traite du terrorisme d’extrême droite à la fin du franquisme et pendant la Transition.

Le travail de recherche de Portomeñe montre que l’État et des groupes de l’extrême droite italienne qui faisaient partie de l’Internationale Noire ont été impliqués dans le massacre d’Atocha.

« Nous parlons d’Italiens qui ont commis les attentats les plus sanglants, qui étaient recherchés dans leur pays et qui vivaient tranquillement en Espagne sous la protection des services de renseignement et de l’État », a expliqué Portomeñe à Público.

L’enquête de Carlos Portomeñe indique que Stefano Delle Chiaie, le chef de l’Internationale Noire, a été impliqué dans les événements de Montejurra, un autre crime d’État, selon les documents auxquels ce journal a eu accès. Le fasciste italien a également participé au meurtre d’Arturo Ruiz. « Delle Chiaie faisait partie du groupe de cinq personnes qui étaient présentes lors de l’assassinat d’Arturo Ruiz.

Et dans ce groupe se trouvait Fernández Cerra, qui le lendemain est l’un de ceux qui assassinent les avocats d’Atocha », précise Portomeñe. Tout cela prouve que les événements de la semaine tragique n’étaient pas le fruit du hasard mais étaient fortement liés les uns aux autres.
La nuit du 24 janvier
L’œuvre de Portomeñe recueille le témoignage de Miguel Sarabia, blessé lors de la fusillade : « Nous étions assis dans le salon lorsqu’un individu qui tenait une arme nous a dit de nous lever et de mettre les mains en l’air. » Les assaillants ont demandé si Joaquín Navarro se trouvait ici et les avocats ont répondu qu’il n’était plus dans ce bureau. Mais les nervis fascistes étaient certains qu’il était à cet endroit. Malgré l’absence du syndicaliste, ils ont tiré à bout portant.

Carlos García Juliay, José Fernández Cerra sont les assaillants qui ont appuyé sur la gâchette. Un troisième, Fernando Lerdo de Tejada, n’a jamais pu entrer dans le bureau. « Il était derrière la cloison vitrée qui se trouvait dans le bureau d’Atocha, il n’avait pas de balles dans son arme, mais il portait un énorme pistolet », a déclaré Alejandro Ruiz-Huerta, le seul avocat qui a subi cette attaque et qui est actuellement toujours en vie.

Les trois mis en cause sont entrés en prison en mars 1977. « Tous les 24 janvier, ils célébraient leur séjour en prison et la mort qu’ils avaient causée en réclamant un plateau de fruits de mer », révèle Ruiz-Huerta. Les militants syndicaux ont appris cette nouvelle par l’intermédiaire de leurs avocats et des responsables de la surveillance pénitentiaire. « Ils ne l’ont pas regretté à cet instant et ne l’ont jamais regretté », dit-il.

Défense du mouvement ouvrier
Les avocats du travail étaient dans le collimateur des groupes d’ultra-droite. Non seulement en raison de ses liens avec le CCOO et le PCE, mais aussi en raison de leur engagement pour la démocratie et de leur travail inlassable pour améliorer les conditions de travail des travailleurs.
« La tension a été très forte en janvier, entre autres évènements, parce que la grève des transports a été organisée ce mois-là », explique Ruiz-Huerta. « Entre nous, nous avions l’habitude d’accompagner nos collègues en voiture chez eux et nous attendions jusqu’à ce qu’ils rentrent », raconte-t-il.

Le bureau contre lequel ils ont mené l’attaque dans la nuit du 24 janvier 1977 était l’extension d’un autre similaire situé au numéro 49 Rue Atocha, qui était resté un peu à l’étroit en raison de sa grande activité. Tous deux appartenaient à un réseau de cabinets créés dans les années 1960 par le PCE pour défendre le mouvement ouvrier.
Les avocats effectuaient les démarches avec les administrations, recevaient dans leurs cabinets et se rendaient aux procès.

L’un des nombreux exemples du travail acharné des avocats du travail est la consultation qu’ils menèrent depuis leur balcon du cabinet. « Au moment où on a dit « au suivant’ » tous les salariés d’une entreprise sont entrés, ils avaient tous été licenciés », raconte Ruiz-Huerta. « Nous avons dû mener la concertation depuis le balcon pour parler aux 250 travailleurs », poursuit-il. C’était toute une entreprise du secteur chimique dont les ouvriers n’avaient pas touché leurs salaires depuis 2 mois. Finalement, ils ont réussi à gagner le procès.
Ce 24 janvier, les nervis d’extrême-droite ont assassiné Javier Sauquillo Pérez del Arco, Luis Javier Benavides Orgaz, Enrique Valdelvira Ibáñez, Serafín Holgado de Antonio et Ángel Rodríguez Leal. Que leurs noms ne soient pas oubliés !

Miguel Campos « L’envoi de l’or à Moscou ne fut pas idéologique »

Cette question de l’or de Moscou est toujours sujette à polémiques. Faisons confiance aux historiens et mettons en débat ce thème avec toutes les avancées sur les dernières recherches. Merci à Eric pour son dernier article.
Miguel Campos vient de sortir un livre Armas para la Republica qui recentre le sujet sur la situation de l’époque par rapport à la non-intervention et ses conséquences. Cet article de Publico que j’ai traduit porte un nouvel éclairage sur l’Or de Moscou. Sa thèse de doctorat dirigée par Angel Vinas nous éclaire sur cette question
ci-dessous article en Français et en Espagnol
Si une traduction plus exacte ou des corrections peuvent être apportées n’hésitez pas
S y R
Luis
Miguel Campos « L’envoi de l’or à Moscou ne fut pas idéologique »

son livre : https://www.planetadelibros.com/libro-armas-para-la-republica/343864

L’historien nous renseigne sur les obstacles rencontrés par la République pour obtenir du matériel de guerre après le coup d’État et « l’absurde étranglement militaire » dicté par les puissances démocratiques, le Royaume uni et la France.

Barcelone
21 août 2022
Jose Oliva (EFE)

L’historien Miguel Campos reconstruit les efforts de la République pour surmonter jusqu’au mois de mai 1937 et « l’absurde étranglement militaire » dicté par les puissances démocratiques, le Royaume uni et la France, et donne des précisions sur l’envoi de l’or à Moscou qui ne fut pas « une décision aléatoire ou idéologique du gouvernement républicain » ;

La recherche de Campos, faisant partie de sa thèse de Doctorat, dirigée par Angel Viñas, a été reproduite dans le livre « Armes pour la République » (Critica) fruit de la consultation de plus d’une quinzaine d’archives espagnoles, françaises et mexicaines, certaines d’entre elles inédites, comme les archives personnelles de celui qui fut ambassadeur du Mexique à Paris, Adalberto de Tejeda.

Dans une interview à EFE, Campos rappelle que lors de l’éclatement du conflit en Espagne, Londres ne souhaitait pas que ce qui se passait en Espagne puisse dériver subitement en un conflit européen et ce, bien que « la France, si dans un premier temps était favorable à une intervention dans le conflit, les anglais lui font voir rapidement que si elle était entrainée dans un conflit avec l’Allemagne en raison de la question espagnole, elle resterait seule face à elle. »

ESCROQUERIES, TRAFIQUES ET PILLAGES DANS L’ACHAT DES ARMES

L’historien de Madrid soutient que les serviteurs de la République rencontrèrent des « difficultés pour rapatrier le matériel de guerre acheté clandestinement à certains pays » et de plus la République elle-même créa ses propres difficultés. « Aucune politique claire pour l’acquisition ne fut établie et se produisit alors la pagaille avec l’arrivée massive et dangereuse de commissionnaires de divers partis politiques , syndicats et des régions, particulièrement les basques et les catalans. »

Tous, ajoute-t-il «  se faisaient la concurrence entre eux, rendant plus difficiles les efforts des émissaires officiels, leur faisant perdre du temps en cherchant à les découvrir et surtout en faisant monter les prix ». Cette désorganisation conduisit à ce qu’ils furent à certains moments victimes d’escroqueries, de trafiquants et d’émissaires officiels qui s’enrichirent à leurs dépens. 

« Beaucoup de ces représentants républicains acheteurs d’armements n’avaient jamais vu un pistolet de leur vie et savaient d’autant moins mener des négociations dans le commerce des armes au marché noir et nombreux de ces principaux trafiquants avec lesquels ils firent affaire étaient des pronazis ou même avaient leurs quartiers d’opération en Allemagne, bien que ce qui fut encore plus triste et pathétique dans cette histoire est que les supposés défenseurs de la République profitèrent de la conjoncture et de leurs responsabilités pour s’enrichir. » souligne-t-il.

Entre ces escrocs « le cas le plus flagrant fut probablement celui du ministre du PSOE Angel Galarza, qui avec ses complices, déroba 20 millions de francs de l’époque ; et en Tchécoslovaquie, Juan Sanchez Quintana en collaboration avec le trafiquant Auerbach, comptant avec la protection de l’ex-ministre des Finances Gabriel Franco, de Izquierda Republicana (gauche républicaine), imaginèrent une opération pour se partager 11000 livres entre les trois et un certain Gobleman. »

Avec des exemples Campos illustre les opérations sabotées par des espions et des agents franquistes, par des diplomates dont certains passèrent dans le camps des factieux ou jouèrent le double jeu, comme l’ambassadeur de Paris au début du coup d’État, laissa filtrer dans la presse la demande la République provoquant ainsi un scandale médiatique dont le dénouement fut la non-intervention ; ou celui de Gaspar Sanz de Tovar, passé au camp des factieux, dont les tractations furent la clef pour ne pas obtenir des armes en Tchécoslovaquie

LES BANQUES INTERNATIONALES « TORPILLAIENT LES TRANSACTIONS »

L’auteur attribue les rares succès diplomatiques de la République pour recevoir de l’aide «  à la mauvaise planification qu’elle fit de ses intérêts sur la scène internationale. » tout spécialement en se satisfaisant de la dénommée non-intervention, ce dont se rendirent compte les diplomates mexicains qui défendirent les intérêts de la République à la Société des Nations et informèrent le président Cardenas de cette erreur. »

Sans que ce soit l’objet principal de sa recherche, Campos démontre par divers exemples que l’envoi de l’or de la Banque d’Espagne à Moscou se produisit « après plusieurs essais dans les banques britanniques, françaises et dans une moindre mesure, nord américaines, et il arrive à la conclusion, que les dites banques torpillaient au maximum les transactions républicaines. » Le seul espoir de rentrer des devises de la manière la plus opaque et rapide possible, continue Campos, étaient garantie par la Banque Commerciale pour l’Europe du Nord (BCEN) et pour cela l’argent devait être à Moscou.

Sans vouloir faire de l’Histoire-fiction, Campos pense que « si le blocus de la part des puissances démocratiques ne s’était pas produit de la part surtout de l’Angleterre et la France, il est très possible que le résultat du coup d’État et de la guerre aurait été autre, ainsi comme sa durée et son vainqueur, mais il ne faut pas oublier que Mussolini s’était engagé à appuyer le coup d’Etat avant qu’il n’éclate. »

Après cette recherche, Campos, professeur à l’Université Rey Juan Carlos, travaille avec le professeur Jose Manuel Azcona à un livre sur la Guerre civile en Amérique Latine.

Traducido por Luis

​ Miguel Campos: « El envío del oro de la República a Moscú no fue ideológico »
​ El historiador documenta las trabas de la República para conseguir material de guerra tras el golpe y el « absurdo estrangulamiento militar » dictado por las potencias democráticas Reino Unido y Francia.

BARCELONA

21/08/2022 17:56 ACTUALIZADO: 21/08/2022 19:04
JOSE OLIVA (EFE)

El historiador Miguel Campos reconstruye los esfuerzos de la República para superar hasta mayo de 1937 el « absurdo estrangulamiento militar » dictado por las potencias democráticas Reino unido y Francia llas potencias democráticas Reino Unido y Francila, y documenta que el envío del oro a Moscú no fue « una decisión aleatoria o ideológica del gobierno republicano ».

La investigación de Campos, que formó parte de su tesis doctoral, dirigida por Ángel Viñas, ha sido recogida en el libro Armas para la República (Crítica), fruto de la consulta de fuentes de más de una quincena de archivos españoles, franceses y mexicanos, algunos inéditas como el archivo personal del que fuera embajador de México en París, Adalberto de Tejeda.

En una entrevista con Efe, Campos recuerda que al estallar el conflicto de España, Londres no quería que lo que ocurriera dentro de España pudiera derivar en un conflicto europeo nuevamente y aunque « Francia sí estaba por la labor al principio de intervenir en el conflicto, los ingleses le hicieron ver rápidamente que si se veía envuelta en un conflicto con Alemania por la cuestion  Españolala cuestión española se quedaría solo ante ella ».

​ Estafas, tráfico y expolio en la compra de armas
El historiador madrileño reivindica a los servidores de la República que se encontraron con « la dificultad de sacar el material de guerra comprado clandestinamente de cualquier país » y además la propia República se creó sus propias dificultades: « No se estableció una política clara de adquisiciones y se produjo un descontrol con la llegada masiva y peligrosa de comisionados de diversos partidos políticos, sindicatos y regiones, especialmente los vascos y los catalanes ».

Todos ellos, añade, « se hacían la competencia entre sí, dificultando las gestiones a los emisarios oficiales, haciéndoles perder el tiempo en detectarlos y, sobre todo, encareciendo los precios ». Este desbarajuste les llevó en algún caso a ser víctimas de estafas, de traficantes y de emisarios oficiales que se enriquecieron a su costa.

« Muchos representantes republicanos para comprar armamento no habían visto una pistola en su vida y mucho menos sabían lidiar en el mercado negro y muchos de los principales traficantes con los que hizo negocios la República eran filonazis o incluso tenían sus bases de operaciones en Alemania, aunque lo más triste y patético de esta historia fueron los supuestos defensores de la República que aprovecharon la coyuntura y su cargo para enriquecerse », señala.

Entre los expoliadores, « el caso más flagrante fue probablemente el del ministro del PSOE Ángel Galarza, quien junto a sus compinches, supuestamente, robaron 20 millones de francos de la época; y en Checoslovaquia, de nuevo supuestamente, Juan Sánchez Quintanajunto con el traficante Auerbach, contando ambos con la protección del exministro de Hacienda Gabriel Franco, de Izquierda Republicana, idearon una operación para repartirse 11.000 libras entre los tres y un tal Goblemann ».
Ilustra Campos operaciones saboteadas por espías y agentes franquistas, y por diplomáticos que o se pasaron al bando sublevado o durante un tiempo jugaron a doble banda, como el embajador en París en los momentos iniciales del golpe, que filtró a la prensa la solicitud inicial de la República provocando con ello que estallara un escándalo mediático cuyo desenlace fue la no intervención; o el de Gaspar Sanz de Tovar, pasado al bando sublevado y cuyas gestiones fueron clave para que no consiguiera armas en Checoslovaquia.

​ Las bancas internacionales « torpedeaban las transacciones »
El autor atribuye el escaso éxito diplomático de la República para recibir ayuda a « la mala planificación que hizo de sus intereses en la escena internacional, especialmente acatando la denominada no intervención, de lo que se dieron cuenta los diplomáticos mexicanos que defendieron los intereses republicanos en la Sociedad de Naciones e informaron al presidente Cárdenas de ese error ».

Sin ser el objetivo principal de la investigación, Campos demuestra con varios ejemplos que el envío del oro del Banco de España a Moscú se produjo « tras realizar diversas pruebas en las bancas británica, francesa y, en menor medida, norteamericana, y llegar a la conclusión, que dichas bancas torpedeaban todo lo posible las transacciones republicanas ». La única esperanza de mover divisas de la manera más opaca y rápida posible, continúa Campos, las garantizaba la Banque Commerciale pour l´Europe du Nord (BCEN) y para ello el dinero tenía que estar en Moscú.
Sin querer hacer historia contraactual, Campos piensa que « si no se hubiese producido ese bloqueo por parte de las potencias democráticas, sobre todo Inglaterra y Francia, es muy posible que el resultado del golpe y de la guerra hubiera sido otro, así como el tiempo que hubiese durado (mucho menos), como quién salió victorioso, pero no se debe olvidar que Mussolini se había comprometido a apoyar el golpe antes de que estallara ».

Tras esta investigación, Campos, profesor visitante en la Universidad Rey Juan Carlos, está trabajando junto con el profesor José Manuel Azcona en un libro sobre la guerra civil en América Latina.

Ay, Carmela !, le cri des républicains espagnols

Chant de résistance repris d’un air composé pendant la guerre d’indépendance espagnole, le titre prend son essor en 1938, lors de la grande offensive de l’Èbre. Il a été chanté par Francesca Solleville, Leny Escudero, Zebda…

Mercredi 20 Juillet 2022

Aurélien Soucheyre

journal Humanité

Les franquistes, pendant la guerre d’Espagne, chantaient Cara al sol, qui peut se traduire par « Visage au soleil ». Grand bien leur fasse. Mais ils avaient aussi pour cri de ralliement « Viva la muerte ! », soit « Vive la mort ! ». Donner sa vie pour une cause que l’on pense juste n’est pas le souci. Après tout, les révolutionnaires français de 1789 disaient bien « La liberté ou la mort », preuve qu’il n’y avait pour eux que deux chemins possibles, soit l’impérieux aboutissement de leur combat, soit le néant. Mais « Vive la mort »… Voilà qui n’a rien à voir. Jamais des assassins n’ont trouvé meilleur slogan. Il y a là une célébration de la mort pour elle-même, non pas au nom d’une cause, mais en tant que cause. Soit une passion de la destruction aveugle. Celle des autres, qui plus est, à savoir des adversaires des franquistes : les républicains. Eux clamèrent pour leur part «  Ay, Carmela !  », chant de résistance absolu, également connu sous le nom d’ El paso del Ebro, d’ El Ejercito del Ebro, ou encore de Viva la Quinta Brigada, dans la version adaptée par les volontaires des Brigades internationales.

«Une bonne raclée aux envahisseurs »

À chaque fois, la mélodie est la même, reprise d’une chanson populaire composée en 1808 pendant la guerre d’indépendance espagnole face aux troupes napoléoniennes. Elle fut très largement diffusée au moment de la bataille de l’Èbre, la plus grande offensive républicaine jamais lancée, le 25 juillet 1938. L’objectif : briser l’étau franquiste qui a séparé en deux le territoire républicain. Mais aussi montrer au monde que la guerre n’est nullement perdue, dans l’attente d’une jonction avec d’autres armées internationales, le chef du gouvernement, Juan Negrin, restant persuadé qu’une « guerre mondiale » contre le fascisme est sur le point d’éclater. En deux jours, les « rouges » reprennent 600 kilomètres carrés. Personne, alors, ne pensait la République espagnole capable d’une telle contre-attaque. Près de 100 000 combattants s’opposent des deux côtés pendant cent treize jours particulièrement meurtriers.

Que raconte la chanson ? « L’armée de l’Èbre une nuit passa le fleuve/Ay Carmela !/Et aux troupes d’envahisseurs, elle donna une bonne raclée/La fureur des traîtres abat ses avions sur nous/Mais les bombes ne peuvent rien, là où il y a plus de cœur qu’il n’en faut/À ces contre-­attaques enragées, nous devrons résister/Comme nous avons combattu, nous promettons de résister. » Tout au long de la chanson revient le « Ay, Carmela ! », qui prend à témoin une femme, voire l’allégorie de l’Espagne, et lui assure une détermination sans faille, malgré un « Ay ! » qui peut renvoyer à une douleur et une peine. La version en hommage aux Brigades internationales s’adresse, elle, à « Manuela » : « Nous luttons contre les Maures (les troupes marocaines de Franco – NDLR), les mercenaires et les fascistes/Notre seul désir est d’en finir avec le fascisme/Sur le front de Jarama, nous n’avons ni avions, ni tanks, ni canons/Et nous sortons d’Espagne, pour nous battre sur d’autres fronts, Ay Manuela ! »

Prélude à la seconde guerre mondiale

Mais les républicains, malgré leur héroïsme, vont perdre la bataille de l’Èbre et la guerre d’Espagne. La chanson devient un symbole de la lutte acharnée contre le franquisme et s’impose dans les familles d’exilés républicains. Elle sera chantée en France, notamment par Francesca Solleville en 1972, mais aussi par Leny Escudero en 1997. Puis par les membres du groupe Zebda et du collectif Motivés !, tout en étant reprise par plusieurs groupes anglo-saxons. Elle évoque aujourd’hui le destin des soldats républicains, pour beaucoup anarchistes, communistes et socialistes, en plus des volontaires du monde entier partis combattre pour un idéal, celui de la République espagnole, et contre un coup d’État franquiste très vite soutenu par les fascistes de Mussolini et les nazis d’Hitler. À coup sûr, l’avenir du monde, entre 1936 et 1939, se jouait en Espagne, dont la guerre civile fut un véritable prélude au conflit international qui suivit. « Ay, Carmela ! », trop nombreux sont ceux qui n’ont pas voulu le voir. Quant aux républicains espagnols, vaincus chez eux, ils ne furent pas les derniers à poursuivre la lutte, participant à la libération de Paris en 1944, avec la Nueve, et à la prise du nid d’aigle d’Hitler, en 1945. Preuve que ceux qui chantèrent Ay, Carmela ! sur les rives de l’Èbre avaient suffisamment de cœur pour tout un continent, à défaut que celui-ci en ait pour eux.

Ligue des champions. Le président oublié du Real Madrid

Militant communiste et républicain, Antonio Ortega a dirigé le club en 1937 et 1938. Un nom que le Real, longtemps lié au franquisme, a fait disparaître de son histoire officielle.
Publié le
Mardi 6 Mars 2018
Nicolas Guillermin
L’Humanité
Club le plus titré au monde et parmi les plus riches, le Real Madrid CF incarne à lui seul la version capitaliste globalisée du football. Toujours prompte à signer de juteux partenariats avec de nouveaux sponsors ou à recruter des joueurs « galactiques » pour des montants mirobolants, la Maison blanche, un de ses nombreux surnoms, est bien plus discrète lorsqu’il s’agit d’évoquer son histoire en dehors des terrains de football.
On connaissait le passé franquiste du club merengue (meringue), incarné par Santiago Bernabeu, ancien footballeur, combattant franquiste puis président qui sut utiliser sa proximité avec le régime dictatorial de Franco pour favoriser le Real durant son règne de 1943 à 1978. On savait moins que le Real Madrid avait eu à sa tête un président communiste en 1937 et 1938 issu du Front populaire, en la personne d’Antonio Ortega Gutierrez, condamné à mort après un procès sommaire dans une prison d’Alicante et exécuté le 15 juillet 1939 à l’âge de 51 ans.
Si l’information était connue en Espagne, elle s’est peu diffusée par-delà les Pyrénées durant toutes ces années. Il a fallu que Sapiens, un magazine catalan d’histoire, fasse sa une sur le dixième président du Real Madrid « assassiné par Franco » pour que l’information resurgisse via les réseaux sociaux. Dans leur enquête, l’historien Ramon Usall et le producteur de télé Frédéric Porta s’intéressent tout particulièrement à sa disparition de l’histoire officielle du club. D’Antonio Ortega, colonel communiste devenu président martyr, pas la moindre trace ne subsiste sur le site Internet du club. Juste un grand vide entre Rafael Sanchez Guerra, qui quitta la présidence au début de la guerre d’Espagne, et Adolfo Melendez, premier président après le conflit.
​ Le Real Madrid Club de Futbol, renommé Madrid Football Club
Originaire de la petite ville de Rabé de las Calzadas, dans la province de Burgos, rien ne prédestinait Ortega, né en 1888, à accéder aux plus hautes fonctions de ce club « royal ». Issu d’une famille modeste, Ortega commence sa carrière militaire en 1906 et grimpe les échelons. Lorsque la guerre d’Espagne éclate, il est lieutenant de carabiniers à Irun, au Pays basque. Peu de temps après, il devient gouverneur civil de Guipuzcoa et conduit les troupes républicaines dans le Nord. En mai 1937, le nouveau gouvernement républicain de Juan Negrin appelle ce militant communiste à Madrid, où il est nommé directeur général de la sécurité.
À cette époque, le Real Madrid Club de Futbol, renommé Madrid Football Club depuis 1931, date de la dissolution de la monarchie et de l’avènement de la Seconde République, a entamé sa mue. La couronne, symbolisant le titre royal accordé par Alphonse XIII en 1920, a disparu du blason et a été remplacée par une « bande de lilas » dont la couleur violette est une référence au drapeau républicain. En août 1936, quelques semaines après l’insurrection militaire, le club est saisi par le Front populaire, et la Fédération du sport ouvrier, représentée par Juan José Vallejo, prend la tête du conseil d’administration. C’est en sa qualité de directeur général de la sécurité qu’Ortega est désigné, peu après, comme président de transition afin de superviser le processus électoral qui doit mener Vallejo à la présidence.
Rapidement Ortega se prend au jeu. Dans une interview accordée au supplément de ABC, Blanc et Noir, le 15 novembre 1938, il dévoile sa vision du futur pour ce sport, loin du mercantilisme et centrée sur la formation : « Le football ne ressemblera en rien à celui qui était pratiqué avant le 18 juillet. Je veux parler de son organisation, bien sûr. Les joueurs ne seront plus échangés comme des jetons, ni les as, ni les jeunes. » Pour le club, Ortega voit grand avec la construction d’un nouveau stade : « Madrid doit obtenir le meilleur terrain de sport en Espagne, le stade le plus important. » Une idée qui sera ensuite reprise à son compte par Bernabeu avec l’inauguration d’une nouvelle enceinte en 1947 qui prendra le nom d’Estadio Santiago Bernabeu en 1955. C’est également durant cette période que le conseil d’administration entérina le principe d’« un socio, une voix » lors des élections à la présidence du club. Mécanisme toujours en vigueur.
Alors comment expliquer l’absence de Vallejo et d’Ortega dans les annales du club ? La direction du club s’est toujours retranchée derrière les mêmes arguments selon lesquels « pendant la guerre civile, le football était paralysé » (le club n’a disputé aucune compétition entre 1936 et 1939) et que ces deux présidents n’ont pas été élus. Durant l’ère Bernabeu, la direction « madridiste » ira même jusqu’à dire que le violet est la couleur de la Castille et, au fil des années, le ton changera jusqu’à devenir bleu aujourd’hui.
Avec le temps, ce déni n’a guère évolué. Comme Sapiens le rappelle, en 2002 déjà, l’historien du football espagnol Bernardo Salazar déplorait dans le quotidien sportif AS que « dans le livre officiel du centenaire pas un mot n’est écrit sur la saisie du club par la Fédération du sport ouvrier ou la nomination d’Antonio Ortega comme président du Madrid FC ». Durant leur enquête, les deux auteurs n’ont jamais pu consulter les archives du club, trouvant porte close malgré leurs demandes répétées. Le Centre du patrimoine historique du Real Madrid « ne peut être visité, n’est pas ouvert au public », leur a-t-on expliqué. Finalement, c’est le journaliste et écrivain de livres historiques Julian Garcia Candau qui dans Sapiens résume le mieux la vraie raison pour laquelle le Real Madrid a toujours refusé de reconnaître Ortega : « Parce qu’il est communiste, tout simplement. »
C’est avec le salut républicain que le Real Madrid se présente avant les matchs dans les années de la Seconde République avant la guerre civile. Avec l’État républicain et l’acquisition par le Front populaire, le club a été contraint de se débarrasser de son passé monarchique et a été rebaptisé Madrid CF. Bien que sous le régime franquiste, le Real Madrid en soit venu à être considéré comme l’équipe du Régime, il faut dire par curiosité que de cette époque républicaine, le Real Madrid conserve la bande violette de son bouclier.

Sur l’émigration économique espagnole dans les années 60

Documentaire Notes sur l’émigration – Espagne 1960
réalisé par l’Espagnol Jacinto Esteva Grewe et l’Italien Paolo Brunatto

Traduction par Luis d’un extrait de l’article du journal Nuevatribuna.es
https://www.nuevatribuna.es/articulo/cultura—ocio/memoria-documental-emigracion-espanola-prohibido-franquismo/20220507194125198332.html

Un documentaire sur l’émigration espagnole interdit par le franquisme

Santiago Alba signale qu’un pays sans mémoire est un pays soumis au gré du vent, et dans lequel tout peut arriver. Et notre Espagne, ou plus précisément nous les Espagnols oublions beaucoup.

Je vais essayer de rafraîchir notre mémoire, avec un évènement ponctuel d’il y a 60 ans. Il s’agit des vicissitudes dont a souffert un documentaire intitulé « Notes sur l’immigration. Espagne 1960 » (en français dans le texte), réalisé par Jacinto Esteva Grewe et l’Italien Paolo Brunatto, deux étudiants de l’Ecole d’Architecture de l’Université de Genève en Suisse. Ils étaient curieux de rechercher les causes de l’émigration espagnole vers l’étranger, avec l’objectif de faciliter leur insertion dans la société helvétique. Esteva demanda à son ami Juan Goytisolo dans quels endroits il pourrait tourner en Espagne pour connaître la situation socio-économique. Celui-ci lui prêta un exemplaire de « Campos de Nijar » et son son roman « La Resaca » se déroulant dans les bidonvilles et les quartiers miséreux de Barcelone. Et prenant beaucoup de risques avec une caméra 16 mm ils tournèrent un documentaire d’une vingtaine de minutes dans les quartiers d’Almeria, La Chanca, la Torrassa ; et dans les bidonvilles du quartier de Barcelone, que nous pouvons voir sur Youtube, Notes sur l’émigration – Espagne 1960 – La col-leccio del 2CR.
C’est un documentaire d’une technique rudimentaire, très expressif, dans lequel est dénoncée la situation socio-économique dans les villes espagnoles, où affluait une avalanche incontrôlable d’émigrés d’autres régions espagnoles. Il commence par une interview de quelques émigrants espagnols dans la gare de Genève, qui expliquent leurs difficultés d’adaptation en Suisse à cause de la langue et de l’hébergement. ; et à la question « pourquoi vous quittez l’Espagne ? La réponse est tranchante : la faim. Ensuite on voit la pauvreté et la misère de l’Espagne d’alors : des rues non goudronnées pleine de boue, sans électricité et sans eau courante, sans services sanitaires et services éducatifs ; des enfants faméliques se promenant nus, le ventre gonflé. Apparaît une corrida avec d’abondantes effusions de sang sur un taureau avant de mourir et une des tribunes pleine de gardes civils. La scène finale est très touchante et émouvante ; le départ du père sur le quai de la gare en présence de sa femme et plusieurs enfants en bas âge. Ces scènes de la vie courante semblent pour les Espagnols relever de la préhistoire ou du Tiers Monde.
L’objectif de ce documentaire courageux, engagé et imprégné de solidarité sociale envers ceux qui souffrent le plus, est de faire connaître et de dénoncer les très grandes difficultés d’adaptation des émigrants espagnols et de mettre en relief les carences dans les années 60 dans l’Espagne franquiste, qui sans ces devises n’auraient pu connaître le développement économique des années 1960/70…..
​ Un documental sobre la emigración española prohibido por el franquismo

CÁNDIDO MARQUESÁN MILLÁN
8 DE MAYO DE 2022, 9:18
Santiago Alba Rico señala que un país sin memoria es un país a merced del viento, en el que puede ocurrir cualquier cosa. Y esta España nuestra, o mejor, los españoles somos muy olvidadizos

Voy a tratar de refrescar nuestra memoria, con un hecho puntual ocurrido, hace unos 60 años. Se trata de las vicisitudes sufridas por un documental titulado “Notes sur l’émigration. Espagne 1960”, realizado por el español Jacinto Esteva Grewe y el italiano Paolo Brunatto, dos estudiantes de la Escuela de Arquitectura de la Universidad de Ginebra en Suiza. Estaban interesados en descubrir las causas de la emigración española hacia el extranjero, con el objetivo de facilitar su inserción en la sociedad helvética.
Esteva le preguntó a su amigo Juan Goytisolo en qué lugares podían rodar en España para conocer la situación socio-económica. Este le prestó un ejemplar de Campos de Níjar y su novela La resaca ambientada en las chabolas y barrios míseros de Barcelona. Y asumiendo muchos riesgos, Esteva y Brunatto con una cámara de 16 milímetros rodaron un documental de unos 19 minutos de duración en los barrios de Almería, La Chanca, La Torrassa; y en la aglomeración de chabolas del barrio de la Barceloneta, que hoy podemos visionar en YouTube, Notes sur l’émigration – Espagne 1960 – La col·lecció del 2CR.

 Es un documental técnicamente rudimentario, muy expresivo, y que denuncia la situación socioeconómica en las ciudades españolas, a donde acudían una avalancha descontrolada de emigrantes de otras regiones españolas. Se inicia con una entrevista a unos emigrantes españoles en la estación ferroviaria de Ginebra, los cuales muestran sus dificultades de adaptación en Suiza por el idioma y para el alojamiento; y a la pregunta. ¿por qué salen de España? La respuesta es contundente, el hambre. Luego se refleja la pobreza y la miseria de la España de entonces: calles sin asfaltar llenas de fango, casas sin luz ni agua corriente, sin servicios sanitarios y educativos; niños desnudos y famélicos con el vientre hinchado. Aparece una corrida de toros con un abundante derramamiento de sangre del toro antes de morir, y con uno de los palcos lleno de miembros de la Benemérita. La escena final es muy emotiva y conmovedora: la despedida al padre en el andén por parte de la esposa con varios hijos pequeños. Estas escenas a muchos españoles les parecen prehistóricas o del Tercer Mundo.
El objetivo de este documental valiente, comprometido e impregnado de solidaridad social con los que lo están pasado peor, es el dar a conocer y denunciar las extraordinarias dificultades de adaptación de los emigrantes españoles y reflejar la penuria de los años 60 en la España franquista, sin cuyas divisas no se hubiera llevado a cabo el desarrollo de la economía en los años 60 y 70.

Vendredi 23 février à 20 h Concert Serge UTGE-ROYO

No Pasaran !

Centre Culturel Communal

Saint-Pierre-des-Corps Vendredi 23 février 2018 à 20h

Concert – SERGE UTGE-ROYO

 

 

Spectacle renouvelé à l’occasion de l’anniversaire : 1936-2016, dans lequel Serge Utgé-Royo, fils d’exilés catalan-castillan, revient aux sources et rassemble ses propres chansons portant la mémoire et les espoirs des siens, ainsi que des chants de la guerre d’Espagne et des poèmes (Hernandez, Celaya, Jara… des chansons de Llach, Ibañez…)

En première partie Véro LP chante Golondrina, la parole des poètes et l’effervescence d’un monde où la rue est le décor du grand théâtre de la vie, à travers un répertoire de chansons populaires d’Espagne et d’Amérique Latine : des tangos argentins aux coplas espagnoles.

Serge Utgé-Royo est compositeur- interprète, comédien, et traducteur. A son actif, plus de 200 chansons, une quinzaine d’albums, de nombreuses aventures discographiques collectives, avec, entre autres, Moustaki, Higelin, Théodorakis, Lluis Llach… Plusieurs recueils de poèmes ont été publiés, ainsi qu’un roman historique, un conte, des nouvelles… 

Adios a Federico par la compagnie DIOTIMA de Jose Manuel Cano Lopez

La première de Adios a Federico a été présentée, devant une salle comble, au théâtre du Plessis à La Riche en Indre-et-Loire ce 28 avril 2022. Le grand-père de Jose Manuel fut compagnon de classe du jeune Federico à Fuente Vaqueros, petit village de la province de Grenade. Cette proximité sensible traverse chacun des propos de notre Andalou tourangeau, racontant les derniers moments de la vie de Federico à travers les textes du poète et dramaturge mais aussi dans les écrits de José, par les témoignages recueillis, retraçant avec minutie et fidélité ce qui tisse la trame de cette histoire, après deux années de recherches. Dans une sobre mise en scène, dans des décors minimalistes, à travers des éclairages écrasants et des musiques lancinantes, les comédiens nous font partager cette noirceur et cette atmosphère des ultimes instants du poète. Seule la jeune danseuse flamenca, qui ponctue le texte, avec le « taconeo » et « las palmas » donne une note d’espoir, de fraîcheur et de vie à cette tonalité angoissante du noir ambiant. Noirs sont les costumes stricts, noirs sont les éclairages sous des halos blanchâtres, noire est la musique anxiogène, noire est la dramatique qui nous transporte dans cet ultime voyage jusqu’au 19 juillet 1936. Cette création théâtrale préparée de longue date et diffusée quelques jours après un deuxième tour des présidentielles ne peut que nous alerter sur la dangerosité de toutes ces tenants de l’extrême droite, qui assassinent la culture, qui suppriment les poètes que ce soit Federico en les fusillant, Miguel Hernandez en l’emprisonnant à vie, ou Antonio Machado qui ne résista pas à l’exil en s’éteignant à Collioure quelques jours après avoir traversé la frontière. En tenue de camouflage, chacun de ces prédateurs, pour mieux faire passer la pilule, prend soin de soigner son image avec une feinte empathie, en caressant des chiens comme Hitler, dans des postures affectueuses avec ses petits enfants comme Franco ou en s’exposant avec des chats comme une autre personnalité plus locale, mais toujours avec cette obsession de proscrire la création culturelle au nom d’un nationalisme étroit.
Adios a Federico comme La résistible ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht nous rappellent que le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde.
Retirada37 l’association tourangelle qui milite pour faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains Espagnols exilés est fière d’être partenaire de cette création théâtrale et remercie José et sa troupe pour cette émouvante prestation. A voir et à revoir !
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Le curé-bourreau d’Ocaña

Le curé-bourreau d’Ocaña

Le père Rodriguez était l’aumônier du centre pénitentiaire d’Ocaña, province de Tolède. Un village dans lequel on compta entre 1939 et 1959, 1300 victimes de la répression franquiste.

Texte de nuevarevolucion.es du 19 novembre 2020 de Maria Torres, Mémoire antifasciste.
Traduit par Luis

« Quand j’ai été dans le centre pénitentiaire d’ Ocaña on nous sortait dans la cour tous les jours pour assister à la messe. Tu sais ce que nous disait le père Rodriguez ? Un curé qui fut ensuite nommé à Tolède, un curé qui portait un gros pistolet et qui se devinait sous sa soutane. Il nous disait : vous les rouges vous savez ce à quoi vous avez droit ? Depuis la terre jusqu’au ciel vous n’avez droit à rien ! De la terre que vous foulez jusqu’en bas vous avez droit à quelques centimètres, de quoi vous enterrer. Ensuite, quand il fallait fusiller un peloton, ce curé te confessait la nuit précédente, le matin il assistait à l’exécution et se chargeait du coup de grâce…comment trouves-tu l’énergumène ? Tu parles d’un curé ! » (témoignage de Victorino F dans « Les conditions de vie dans la région de la Mancha Tolédane pendant la guerre civile et l’après-guerre » ouvrage de Isidro Cruz Villegas et Maria Dolores Cruz Villegas)
Le père Rodriguez était l’aumônier du centre pénitentiaire d’Ocaña (Tolède) un village où l’on compta entre 1939 et 1959 1300 victimes de la répression franquiste. A ce messager de Dieu sur la Terre le surnom de « bourreau d’Ocaña » lui fut donné ainsi que celui de « curé assassin ». Entre le réconfort spirituel et les confessions , il participait aux tortures des prisonniers et se chargeait du coup de grâce aux fusillés.
« Nous savions tous qu’il était le curé. Il participait aux tortures et après il prenait plaisir à prendre son pistolet et à donner le dernier coup de feu. Mais on savait peu de choses sur lui. Il ne se laissait pas voir dans le village et un beau jour il disparut de la prison. Je ne me souviens même plus de son nom. » (Teofilo Fernandez)
A part la mémoire orale de ceux qui survécurent pour le raconter, l’unique témoignage est dans ce poème écrit par Miguel Hernandez et ses compagnons prisonniers qui apprenaient à lire et à écrire avec lui dans les cours clandestins qu’il donnait dans la prison.

Le curé-bourreau d’Ocaña
Très tôt, et encore de nuit,
avant le son du clairon,
Tel un funeste présage
la noire soutane traversa la cour.
Plus noire, bien plus que la nuit
Moins noire que son âme
Le curé-bourreau d’Ocaña!

Il arriva dans le couloir des cellules,
quand on perçut ses pas
et des serrures s’échappèrent
des cris aigus de frayeur
Courage, mes fils !
Telle est la volonté de Dieu !
Lâche et cynique à la fois
à l’abri derrière les gardes civils
Plus noire, bien plus que la nuit
Moins noire que son âme
Le curé-bourreau d’Ocaña!

Les gardes civils nerveux
leur ligotèrent les mains dans le dos
pour éviter ces regards
acérés et incendiaires.

Sur le chemin de Yepes ils avancent,
Géants d’un peuple héroïque
Sur le chemin de Yepes ils avancent.
Faisant don de leur vie à l’Espagne
une chanson au bout de leurs lèvres
qui embrassent la Patrie.

Le curé marche derrière
souillant le matin de sa présence
Dix sept coups de feu
Déchirèrent l’aurore
et autant de coups de poignards dans nos poitrines
Les oiseaux des alentours
qui lissaient leur plumage,
se terrèrent dans les nids
puis cessèrent leurs aubades
La Lune spectatrice se cachait
Pour détourner son regard
du livre, de la croix
du pistolet déjà déchargé.
Plus noire, bien plus que la nuit
Moins noire que son âme
Le curé-bourreau d’Ocaña!
Poème traduit par Pierre et Luis

El cura verdugo de Ocaña

EL PADRE RODRÍGUEZ ERA EL CAPELLÁN DEL PENAL DE OCAÑA EN TOLEDO. UN PUEBLO EN EL QUE SE REGISTRARON ENTRE 1939 Y 1959, MIL TRESCIENTAS VÍCTIMAS DE LA REPRESIÓN FRANQUISTA.
Nuenarevolucion.es   19/11/2020 Opinión Artículos, María Torres, Memoria Antifascista,   Por María Torres

“Cuando estuve en el penal de Ocaña nos sacaban al patio todos los días para oír misa. ¿Sabes lo que nos decía el padre Rodríguez? Un cura que luego estuvo en Toledo, un cura que llevaba un pistolón debajo de la sotana y que se le notaba el bulto. Nos decía: vosotros rojos, ¿sabéis a lo que tenéis derecho? ¡De la tierra que pisáis hacia el cielo no tenéis derecho a nada! ¡De la tierra que pisáis hacia abajo tenéis derecho a unos centímetros donde enterraros!.

Luego este cura Rodríguez cuando tocaba fusilar a una saca, la noche antes te confesaba y por la mañana iba al fusilamiento y se encargaba de dar el tiro de gracia… ¿Qué te parece el pájaro? ¡Eso el cura!”. (Victorino F. en “Las condiciones de vida en la comarca de La Mancha toledana durante la Guerra Civil y Postguerra” de Isidro Cruz Villegas y Mª Dolores Cruz Villegas)
El padre Rodríguez era el capellán del Penal de Ocaña en Toledo. Un pueblo en el que se registraron entre 1939 y 1959, mil trescientas víctimas de la represión franquista.  A este mensajero de Dios en la Tierra le pusieron el apelativo de «el verdugo de Ocaña» y el «cura asesino». Entre consuelo espiritual y

confesiones,  participaba en las palizas a los presos y se encargaba de dar el tiro de gracia a los fusilados. Cuentan que a veces, los remataba a martillazos.

“Todos sabíamos que era el cura. Participaba en las palizas y después gustaba de coger su pistola y dar el último disparo. Pero poco sabíamos de él. No se dejaba ver por el pueblo y un buen día desapareció de la prisión. Ni siquiera recuerdo su nombre”. (Teófilo Fernández)
Aparte de la memoria oral de los que vivieron para contarlo, el único testimonio de los crímenes de este siniestro personaje, es el que recoge un poema escrito por Miguel Hernández y los presos a los que éste enseñaba a leer y a escribir e impartía clandestinamente clases de poesía en el penal de Ocaña.  

El cura verdugo de Ocaña
Muy de mañana, aún de noche,
Antes de tocar diana,
Como presagio funesto
Cruzó el patio la sotana.
¡Más negro, más, que la noche
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!
 
Llegó al pabellón de celdas,
Allí oímos sus pisadas
Y los cerrojos lanzaron
Agudos gritos de alarma.
¡Valor, hijos míos,
que así Dios lo manda!
Cobarde y cínico al tiempo
Tras los civiles se guarda,
¡Más negro, más, que la noche
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!
 
Los civiles temblorosos
Les ataron por la espalda
Para no ver aquellos ojos
Que mordían, que abrasaban.
 
Camino de Yepes van,
Gigantes de un pueblo heroico,
Camino de Yepes van.
Su vida ofrendan a España,
Una canción en los labios
Con la que besan la Patria.
 
El cura marcha detrás,
Ensuciando la mañana.
¡Más negro, más, que la noche
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!
 
Diecisiete disparos
Taladraron la mañana
Y fueron en nuestros pechos
Otras tantas puñaladas.
 
Los pájaros lugareños
Que sus plumas alisaban,
Se escondieron en los nidos
Suspendiendo su alborada.
 
La Luna lo veía y se tapaba
Por no fijar su mirada
En el libro, en la cruz
Y en la star ya descargada.
 
¡Más negro que la noche.
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!