Almudena GRANDES

almudenas-grandes

Almudena Grandes est une écrivaine : que le mot sonne mal ! Je ne m’y ferai jamais mais il faut bien vivre avec son temps !

Almudena Grandes est une auteure : cela sonne mieux mais j’ai l’impression de faire une faute d’orthographe !

Que faire donc de ces femmes qui écrivent des livres ? Lire leurs œuvres tout simplement !

Almudena Grandes a écrit de nombreux romans et le premier que j’ai lu, c’est El Corazón helado paru en 2007 et traduit en français sous le titre Le Cœur glacé (2008). Alvaro, fils d’un homme d’affaires acquis au franquisme, s’étonne de la présence furtive d’une jeune femme lors des obsèques de son père. Et dans sa quête de cette jeune femme, c’est tout un passé trouble qu’il va voir remonter à la surface et le conduire à rompre avec sa famille dont il n’a jamais partagé vraiment les « idéaux » mais que dorénavant il rejette du plus profond de lui-même. La jeune femme, Raquel, est fille et petite-fille de Républicains exilés en France et le roman nous plonge dans la vie de ces Espagnols réfugiés en France. Deux volumes ou un seul volume de plus de 1200 pages, mais il ne faut pas se laisser décourager car le livre se dévore à belles dents !

Almudena Grandes se veut l’héritière des grands romans du 19° siècle, tant français avec Zola qu’espagnols avec Benito Pérez Galdós. Elle cherche à écrire des romans qui embrassent la vie entière d’un personnage à travers tout un contexte social, historique, psychologique. A partir du roman El Corazón helado, elle va se tourner vers le passé sombre de l’Espagne, de la Guerre Civile à la dictature de Franco. Elle fait là œuvre de mémoire et elle veut, à travers la trame romanesque, ressusciter le passé, lui donner vie alors même qu’on voudrait le condamner au silence. « La dictature a coupé les ailes de la mémoire » dit-elle à un journaliste français et elle entend bien faire revivre cette mémoire occultée pendant des décennies. Selon elle, c’est aux petits-enfants qu’il appartient de faire ce travail de mémoire.

Elle commence alors une série de trois romans qu’elle regroupe sous le titre Episodios de una guerra interminable, comme si cette guerre ne devait jamais finir ni dans le passé ni dans le présent !

Le premier volume s’intitule Inés y la alegría (2010) et il paraît en France en 2012 sous le titre Inès et la joie. Inés appartient à une famille franquiste qui ne supportant pas son goût pour l’indépendance et la liberté, pour la cause républicaine aussi, la retient prisonnière contre son gré. Elle écoute en cachette Radio Pyrénées, réussit à s’échapper de sa prison pour rejoindre en octobre 1944 les rebelles espagnols dans le Val d’Aran. Elle y rencontrera Galán, l’homme de sa vie. Mais n’allez pas croire que les livres d’Almudena Grandes sont des livres à l’eau de rose – en plus, dans ce roman-là, il y est beaucoup question de cuisine ! Certes il y a bien une histoire d’amour émouvante mais elle s’inscrit dans un contexte historique solidement documenté !

Le second volume de la série a pour titre El lector de Jules Verne (2012), paru en France en 2013 sous le titre Le Lecteur de Jules Verne ! Il met en scène Nino, un petit garçon de neuf ans, fils d’un garde-civil, qui vit dans une caserne dans un petit village de la sierra sud de Jaén. Au printemps 1947, la rencontre de Nino avec Pepe el Portugués, personnage étrange et fascinant, qui lui fera jurer de ne jamais devenir garde-civil comme son père, changera radicalement le cours de sa vie. Ce roman d’initiation d’un enfant, qui se déroule essentiellement sur une période de trois ans, passe aussi par la découverte des livres grâce à une maîtresse à la retraite, doña Elena. Ces trois années, 1947, 1948 et 1949, correspondent à une période très dure du régime franquiste qu’on a appelée « el trienio del terror » et le livre d’Almudena Grandes, rend bien compte de cette terrible période d’oppression vue par le regard d’un enfant. Nino, enfant sensible et observateur, comprend que les ennemis de son père ne sont pas les siens mais il comprendra aussi pourquoi son père tient tant à ce qu’il prenne des leçons de dactylographie !

Quant au troisième volume de ces Episodios de una guerra interminable, il a pour titre Las tres bodas de Manolita (2014), Les trois mariages de Manolita (2016) mais comme je suis en train de le lire, je ne vous en dirai rien, si ce n’est qu’il me plaît déjà ! Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est de la littérature féminine ! C’est de la littérature !

 

3 réflexions sur « Almudena GRANDES »

  1. Bonsoir Cathy, c’est toujours un plaisir de lire tes articles qui font tellement envie de découvrir ces livres (en français pour moi). Le site n’est pas bien « alimentée », c’est dommage et de plus j’ai l’impression que peu de personnes ne viennent le consulter et y déposer des commentaires. Il va

  2. Bonsoir Cathy, c’est toujours un plaisir de lire tes articles qui font tellement envie de découvrir ces livres (en français pour moi). Le site n’est pas bien « alimentée », c’est dommage et de plus j’ai l’impression que peu de personnes ne viennent le consulter et y déposer des commentaires. Il va falloir que tu t’y fasses à ces mots qui ont été « féminisées », c’est sûr que pour certains ce n’est pas très joli mais bon…Je te dis au plaisir de bientôt nous revoir. Bien amicalement, Jacqueline

    1. Merci Jacqueline ! J’écris ces articles parce que cela me fait plaisir et parce que j’ai envie de faire partager mes lectures pour donner envie de lire !
      Et si peu d’adhérents vont sur le site, ce dont je ne suis pas sûre car je n’en sais rien, au moins toi, tu y vas et tu es très attentive à ce qui s’y passe !
      A bientôt
      Cathy

Laisser un commentaire