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De Virgile à Virgilio – un texte de Jean Ortiz

Virgile a désormais sa rue. Virgile a désormais sa rue, à Billère, ville collée à Pau. 

 

Son œuvre, ses « plusieurs vies en une », le méritaient. Virgile a fait malgré lui de « ses vies » un poème épique. Virgile n’est au premier abord ni poète ni écrivain… quoi que… Une vie pleine de militant peut accéder au rang de voyage, tragique et beau à la fois, de Cordoue à Pau, comme hier, pour le poète latin, de Troie jusqu’à Rome, sa Rome, sa création.

 

La plaque « porte écrit » : Virgilio (lio) Peña, républicain espagnol, antifasciste… Certes… Mais dans ces hommages ou commémorations, on oublie souvent les convictions, le potentiel critique de remise en cause, qui a porté ces hommes, de Cordoue à Buchenwald, en passant par Barcarès, Gurs. Et pourtant… ce n’est pas un gros mot, « communiste » ; comme d’autres étaient anarchistes, socialistes, poumistes…

 

A Buchenwald, me répéta souvent Virgilio, devant un verre de Montilla (son « pays »), « pour ne pas mourir, il fallait croire en Dieu ou en Staline ». A Buchenwald, le militant Virgilio Peña, sur place, nous raconta, pour un docu, son séjour, « à la Benigni ». Au cœur de l’abomination, il était « chez lui », près d’un petit ours en cage. Si mignon. Bons pères de famille, les nazis aimaient les animaux. Menuisier, Virgile travaillait à l’atelier, à quelques mètres du crématoire, et « l’odeur me nourrissait, comme lorsque tu cuisines un poulet chez toi ». Hilarante s’avéra la séquence où il mima « l’inspection des poux ». Eclats d’un rire complexe. Malaise. Mise à distance de l’horreur. Tout à la fois. Et nous, « fils de » (usurpation si l’on ne se le gagne pas), hier, à la manif, nous nous comptions…

 

Et puis, durant quelques secondes, il redevenait « sérieux ». « Ici, c’était ma maison ». Des caillasses, restes d’un “block” . En fait, sérieux, Virgilio le fut toujours… au-delà de son espièglerie naturelle. “Y no te olvides nunca, pajarraco, de que cuando uno lo pierde todo, es cuando más se necesitan los principios, cueste lo que cueste”. “Et n’oublie jamais, drôle d’oiseau, que c’est précisément lorsque tout fout le camp qu’il ne faut pas renoncer aux principes, quoi qu’il en coûte ». On le paie parfois cher… mais essayer d’être communiste a toujours un prix.

 

Sur les terres du « cortijo » (grande propriété en Andalousie), Dominique (l’homme à la caméra) et moi (l’homme au stylo), nous avions envie de maudire la terre entière lorsque Virgilio racontait son enfance esclave, de fils d’esclave. Comme son père, Virgilio passa très jeune son agrégation en servage : le lot des « jornaleros » (les ouvriers agricoles)… Alors, lorsque la République, en avril 1931, gagna les élections municipales, et le Roi « Alphonse XIII » mit les voiles, le jeune communiste Virgilio, membre d’un PCE groupusculaire à cette époque, proclama cette République du haut du balcon de la mairie de son village, ESPEJO (« miroir » en espagnol), vieux bastion « rouge ». « ESPEJO ». Miroir. Métaphore lumineuse pour traduire l’histoire de ce village rebelle et fier sur sa colline, au beau milieu d’une mer d’oliviers « patronaux », de los « dueños », (oliviers choyés par les « peones »), un village physiquement et symboliquement dominé par le château de Sa Saignerie la duchesse, pompe à sueur et à sang de ces forçats.

 

 Lorsque « éclate » la République, les riches, les « señoritos », « se cagan de miedo », « chient de trouille ». Dans les classes dominantes, et même chez de nombreux « hauts dirigeants » républicains, on a davantage peur de « la révolution » des masses rurales et du prolétariat madrilène, barcelonais, que du fascisme. Lutte des classes, quand tu nous tiens…

 

Virgile, l’autre, le poète et l’écrivain de « l’Eneide », raconte lui aussi ses « vies » et les « guerres civiles » des paysans contre leur dépossession par les gros… Lutte des classes, quand tu nous tiens… J’exagère un peu, je sais, mais « je ne suis pas un modéré » (Jaurès) Dépossession et exil, de Virgilio à Virgile, exil repris par le poète dans « les Bucoliques ».

 

ET PUIS, Virgilio … La frontière, les « camps de concentration » du Roussillon, de Daladier et de la « non intervention »… et le combat antifasciste qui continue…. Le 19 mars 1943, Virgilio « le rocher » (« peña ») tombe aux mains de la police « française », de Vichy, « française » , qui le chatouille avec toute la panoplie et le savoir faire des fachos, avant de le remettre aux Allemands pour « finir le travail ». Et puis le transit par Compiègne, et puis Buchenwald, et puis les chiens et les gardes qui aboient, et puis le supplice des heures sur la « place d’appel », debout, par des températures polaires, en « pyjama ». Et puis le triangle rouge des « terroristes ». Pour lui, le Résistant. Et puis, l’Enéide devenue un matricule, 40843. Septembre 1943. Buchenwald, les enfants gitans attachés comme des chiens à l’entrée du camp… Souvenons-nous du décret Daladier, de 1938, sur les « étrangers indésirables »… Les mêmes ? Dehors le « droit du sol » ! Et puis la Résistance dans le camp de la mort, organisé par « nationalités ». Malgré la mort partout. Peut-on imaginer ce que cela implique ? Résister dans cet enfer. Des « squelettes » libérèrent le camp le 11 avril 1945. En vers et contre tout. En vers et contre tout. En vers, comme Virgile le latin. Virgilio le cordouan n’a cessé, lui, de s’accrocher au souvenir de son village-miroir, et à « l’Armée rouge » qui avance… Lors des insurrections libertaro-communistes paysannes de 1918 en Andalousie, la « guardia civil » tabassa jusqu’au coma le père, autodidacte, ouvrier agricole, conscient. Les « fachas », les prétendus « libérateurs », brûlèrent les quelques livres du père de Virgilio, dont ceux de Virgile le latin, sur la place d’Espejo. Un autodafé… Miroir. Comme en septembre 1973 à Santiago. Et pourtant, Virgile n’a jamais plaidé pour la « reforma agraria ».

 

Commémorer, poser des plaques, travailler sur la mémoire, sur le passé, exige de se projeter vers un à venir meilleur, suppose de le garder en permanence comme « horizon d’utopie » pour aujourd’hui ; garder avec conviction et tendresse cet horizon d’un autre futur possible et nécessaire. Vite !

 

« Monté sur son âne » pour aller labourer, le « padre labrador », quasiment analphabète, lisait, lisait, lisait. « Andar y andar los caminos »… il parvint à dévorer « l’Eneide » et les « Bucoliques ». Il les aimait tellement qu’il appela l’un de ses fils Virgilio. Mort à Billère à 102 ans. Je l’aimais… Une plaque désormais rappelle son nom et sa « qualité d’antifasciste ». « Hommes, veillez », soyez vigilants, écrivit un autre poète. La poésie est « une arme chargée de futur » (Celaya).

Article de Jean Ortiz : La journaliste française Renée Lafont, assassinée par les franquistes, et la « guerre civile » à Cordoue.

Pourquoi la Guerre d’Espagne et la dictature franquiste constituent-elles, « le deuxième génocide » du 20ième siècle ? Pourquoi entre 110.000 et 150.000 corps de républicains, fusillés par les franquistes, gisent encore entassés dans des fosses communes, sans que l’Etat espagnol y remédie ? Pourquoi ce « cri du silence », cyniquement « oublié » ? Pourquoi la journaliste et romancière française Renée Lafont a-t-elle « disparu » à Cordoue, dans une fosse de 2000 corps, depuis le premier septembre 1936 ? Et sans quasiment de vraies réactions ni d’hommages en France? Le chef du gouvernement était alors Léon Blum. Journaliste et femme libre, engagée, romancière aux convictions républicaines, Renée dérangeait sans doute les partisans français de l’hypocrite « non intervention ». Renée n’est pas une anonyme. Le quotidien espagnol « ABC » du 17 mars 1914 met en avant « la spirituelle romancière française, très connue en Espagne par son travail « d’hispanophile » et par ses traductions d’éminents écrivains espagnols contemporains ». Dans quel environnement de « Guerre civile à Cordoue »[1] Renée Lafont exerçait-elle son métier de reporter pour « Le Populaire » (SFIO), avant d’être fusillée par les franquistes le premier septembre 1936 au cimetière San Rafael ?

Ces questions hantent toujours les consciences antifascistes, en Andalousie et au-delà, malgré le pilonnage du « tous coupables », du renvoi-dos-à-dos victimes-bourreaux, colporté jusqu’à plus soif par le révisionnisme massif. Les républicains espagnols n’étaient pour la plupart, on le sait bien, que des pions manipulés… Les révisionnistes, le vent « libéral » en poupe, s’en prennent à tous ceux qui ont voulu et/ou veulent « changer le monde ». Ils défendent bec et ongles leur système : le capitalisme. Quoi de plus normal ?

Le « golpe » militaro-civil des 18-19 juillet 1936 fut en Andalousie comme ailleurs, particulièrement violent ; un projet programmé, planifié, pour « limpiar » (nettoyer), débarrasser à tout jamais l’Espagne des germes de « la révolution »… qui ne menaçait guère par ailleurs.

L’Andalousie, proche du Maroc et de l’Afrique du nord (espagnols), voit, la première, déferler les terribles troupes coloniales franquistes, les « africanistes » (Légion et « Regulares »), les « colonnes de la mort »[2]. Poussées au viol, au pillage, elles se livrent aux pires horreurs, notamment de Séville à Madrid, pratiquant la « terre brûlée », sous l’emprise de la haine de classe et des discours radiophoniques « fous », « sadiques » (sur « Radio Séville »), de celui qui s’est proclamé commandant de toutes les « forces insurgées » d’Andalousie : Queipo de Llano. Ce dernier « repose » encore aujourd’hui, en toute gloriole et impunité, à l’entrée de la chapelle de la Macarena, à Séville. Insupportable provocation. Pour les factieux, il faut éradiquer avec la plus grande férocité, le plus vite possible et définitivement, le prolétariat agricole et industriel, les anarchistes, grande force populaire, les communistes, les «ugétistes », les miliciennes, les soutiens du Front populaire, les enseignants, ces « subversifs ». « Le petit peuple » ne doit jamais plus remettre en cause l’ordre dominant établi. Les femmes, surexploitées, abusées, et qui désormais fument et votent, commencent à se libérer, deviennent « visibles ». Elles ne sont pas épargnées.

La guerre à Cordoue prend d’emblée un caractère « d’holocauste », de « guerre d’extermination »[3], et de « guerre sociale ». Pour le cerveau et l’organisateur du « golpe », le général Emilio Mola, il faut tuer « tous ceux qui ne sont pas d’accord avec nous ». Des dizaines de milliers de « simples républicains » mourront à l’arrière-garde des combats… Des massacres délibérés de civils destinés à ce que règne la terreur « immédiate », la terreur d’Etat, se succèdent… Au moins 20.000 antifascistes seront exécutés après « la victoire ». Le prolétariat reste considéré comme « une race inférieure » à annihiler.

Dès la fin juillet 1936, Cordoue et les villages de « la Campiña » environnante paient un lourd tribut aux militaires sabreurs pour le compte de « la trame civile » du « golpe » : la grande bourgeoisie et l’oligarchie agraires, les « terratenientes » (grands propriétaires des oliveraies), les vieux aristos, les monarchistes, les politiciens de la Ceda (alliance d’extrême droite), l’Eglise, qui félicite les bourreaux[4]. L’oligarchie tire les ficelles en coulisses. Elle recrute des meutes de « lumpens » (ils se bousculent), de pègre, chargées du sale boulot. Les villages cordouans, la ceinture ouvrière anarchiste de Palma del río, Posadas, Hornachuelos, Almodóvar, Bujalance, Castro del río, Espejo et Santaella, zones ouvrières (communistes) résistent inégalement, et finissent majoritairement par céder face au déséquilibre des forces. Fernán Nuñez, le 25 juillet 1936, voit 80 des siens (dont deux femmes et des mineurs) martyrisés par les fascistes. Plus loin, le 28 juillet, la population ouvrière de Baena, saignée à blanc, massacrée place de la Mairie, pleure ses 1 200 morts (2 000 peut-être). Le sang coule dans les rues. Le « golpe » a surpris la plupart des dirigeants et des militants républicains, désarmés.

Le deux septembre 1936 à Cordoue, un citoyen français EDMOND PADOVANI, meurt sous les balles franquistes, accusé de « franc-maçonnerie ». On ne sait, pour l’heure, pas grand chose de plus sur lui.

La liste des victimes de la répression franquiste à Cordoue pendant les trois années de la Guerre d’Espagne (source : « Registre civil » -incomplet- de Cordoue et « livres d’enterrements » des cimetières cordouans de « San Rafael » et « Nuestra Señora de la Salud », de juillet à décembre 1936), s’élèverait à 2088. Un nombre très inférieur à la réalité. Il ne tient pas compte des victimes des bombardements, des exodes, des morts républicains sur d’autres fronts, ou des « rouges » exécutés, non « déclarés »  sur ces registres, tellement la terreur paralyse la population… On attribue -cyniquement- aux suppliciés que l’on fusille, une même adresse de domicile : « Arroyo del moro », le nom de l’un des murs d’enceinte du cimetière de la Salud contre lequel on fusillait par dizaines. Les prisonniers étaient souvent passés par les armes au cimetière de la Salud puis transportés pour inhumation à celui de San Rafael. Les bourreaux se moquaient des victimes, leur tenant des propos sarcastiques du type « tu vas aller rejoindre ta réforme agraire ». Et  ils utilisaient toute la gamme des supplices.

Selon les « données des cimetières » cordouans, le premier septembre 1936, les corps de « deux hommes et d’une femme, inconnus » apparaissent, au cimetière San Rafael et « sept hommes inconnus » au cimetière de La Salud[5]. Il est fort probable, par recoupements, et selon le témoignage d’un militaire en faction ce soir-là[6], au carrefour de la Victoria (il raconte avoir vu une femme sauter du camion des condamnés et tenter de s’enfuir) que le corps de femme « inconnu » soit celui de l’écrivaine et journaliste française Renée Lafont. Selon le journal « El Guión » du 1er septembre 1936, elle a été arrêtée « en tenue d’homme ». Cette femme ne pouvait donc être que de mauvaise réputation ; elle osa couvrir la guerre et de surcroît en tenue de soirée !! Le quotidien la présente comme une « Mata-Hari » au service des « rouges ».

Le lieutenant-colonel de la Garde civile Bruno Ibañez Galvez, un sadique, un tueur psychopathe, devient chef de l’Ordre public à Cordoue, le 22 septembre 1936. La répression redouble, avec un acharnement inouï… Arrestations, tortures, exécutions, prennent un caractère de terreur de masse « exemplaire ». Elle cible les petites gens, les ouvriers, les cheminots, les enseignants, victimes d’une « épuration » d’une rare violence, les femmes (120 fusillées à Cordoue en 1936). « Don Bruno » reçoit le soutien public de l’Eglise. En cette fin d’été 1936, chaque aurore, contre les murs des cimetières, les fascistes de la « brigade du petit matin » exécutent une cinquantaine de « rouges » ; le plus souvent coupables d’avoir voté pour la République ou sympathisé avec elle. Assoiffé de haine, don Bruno, le « boucher de Cordoue », interdit même la visite aux cimetières… afin d’éviter les bouchons !! Le bilan de l’extermination, sous toutes ses formes, des républicains de Cordoue, entre 1936 et 1939, s’élève à plus de 4 000 victimes, toujours selon les travaux d’archives de l’historien Moreno Gómez. Il estime que les registres -à trous- ne reflètent que le tiers de l’ampleur des massacres.

Envoyé sur place avec sa colonne, le général républicain Miaja, indécis, échoue à libérer Cordoue, malgré l’appui des résistances populaires. Après la guerre, Cordoue et ses environs abriteront de nombreux maquis ; longtemps, ils feront la nique aux fascistes.

Jean Ortiz

25 février 2018

Article de Jean Ortiz Mercredi, 14 Février, 2018 – Fosses communes, disparitions forcées, affaire « Renée Lafont »… : l’Espagne hors la loi. Une exception macabre, selon Amnesty International

SIGNEZ  LA PETITION

https://www.mesopinions.com/petition/politique/journaliste-francaise-fosse-commune-espagne-1936/39169

Selon les estimations actuelles, études, recherches, il reste en Espagne, dans 2052 fosses communes recensées, entre 115 000 et 150 000 suppliciés, victimes du franquisme, dont les squelettes s’entassent dans ces fosses communes, près ou dans les cimetières. Les phalangistes fusillaient le plus souvent contre les murs des cimetières.

Selon l’historien Julian Casanova, plus d’un million de personnes furent victimes de la répression (globalement de classe). De nombreuses villes possèdent des fosses communes de plusieurs milliers de corps : deux mille dans chaque cimetière de Cordoue. N’importe quelle province du sud-ouest de l’Espagne, compte plus de « disparus » que le Chili. Le franquisme ne fut pas un simple « golpe » suivi d’une dictature « comme les autres », mais l’application programmée, méthodique, systématique, d’un plan d’extermination de l’Espagne « Républicaine », incarnation du mal absolu. Des historiens de premier plan, comme Paul Preston, parlent même de « génocide ». Dans la zone cordouane, dans « la Campiña », la répression franquiste fut féroce et la violence structurelle. Tous les moyens furent utilisés pour « nettoyer », pour faire « disparaître »… L’historien Francisco Moreno Gómez y a consacré trente ans de recherches et d’écriture. On comprend donc pourquoi la journaliste française Renée Lafont gît dans une fosse commune de 2000 fusillés, oubliée de tous, alors que des bourreaux se promènent dans les rues et se pavanent aux terrasses des bistrots en toute impunité. Un « Etat de droit » est incompatible avec l’impunité. Pourquoi donc s’étonner si « la fondation Franco », financée par les deniers publics, cultive encore en toute « légalité », grâce à la loi d’amnistie de 1977 « el ideario » (la pensée) du dictateur. Elle échappe à l’illégalisation qu’elle mériterait.

Hier, le conseil municipal de Cordoue (majorité PSOE- Izquierda Unida ; et les voix de « Ganemos » (« Podemos »), en session plénière, a décidé de débaptiser 15 noms de rue qui renvoient au franquisme. Le PP et Ciudadanos s’y sont globalement opposés, dans un climat de grande tension, affichant sans vergogne, comme les autorités nationales (la « bande à Rajoy »), un mépris insupportable par rapport aux victimes et à leurs descendants, nombreux, présents dans la salle… C’est qu’il s’avère impossible d’honorer les morts sans dénoncer leurs assassins.

En soulevant « l’affaire Renée » nous mettons face à leurs responsabilités les autorités françaises et espagnoles. La législation internationale en matière de « crimes contre l’humanité » est contraignante. L’Etat espagnol ne l’applique pas. Depuis plus de 10 ans, plusieurs rapports de l’ONU (3 en 2009) ont accusé l’Espagne de prétexter de la loi d’amnistie pour ne pas enquêter sur les crimes contre l’humanité et ne pas entendre les victimes. Le droit international exclut de la possibilité d’amnistie les délits d’arrestations illégales et de disparitions forcées. Aucune structure n’a été mise en place à l’échelon national, notamment pour récupérer les corps. L’Espagne n’applique pas non plus les recommandations de la Convention européenne pour la défense des droits de l’homme, ni la loi de mémoire de 2007, ratifiée par IU-ICV, le PSOE, pourtant bien timorée et minimaliste. Une loi, considérée le 27 septembre 2008 par le Cardinal ultra-conservateur Rouco, archevêque de Madrid et président de la Conférence épiscopale, comme « non nécessaire ».

L’ouverture des fosses met en cause la « transition » que l’on nous a présentée comme « modélique », et dont toute l’architecture est aujourd’hui ébranlée, notamment par la crise catalane. L’ouverture des fosses gêne tous ceux qui voudraient « tourner la page sans l’avoir lue », tous ceux qui redoutent que demain l’Espagne redevienne républicaine, multiple, plurielle, sociale, une « Espagne de toutes les Espagne ».helon national, notamment pour récupérer les corps. L’Espagne n’applique pas non plus les recommandations de la Convention européenne pour la défense des droits de l’homme, ni la loi de mémoire de 2007, ratifiée par IU-ICV, le PSOE, pourtant bien timorée et minimaliste. Une loi, considérée le 27 septembre 2008 par le Cardinal ultra-conservateur Rouco, archevêque de Madrid et président de la Conférence épiscopale, comme « non nécessaire ».

 

L’ouverture des fosses met en cause la « transition » que l’on nous a présentée comme « modélique », et dont toute l’architecture est aujourd’hui ébranlée, notamment par la crise catalane. L’ouverture des fosses gêne tous ceux qui voudraient « tourner la page sans l’avoir lue », tous ceux qui redoutent que demain l’Espagne redevienne républicaine, multiple, plurielle, sociale, une « Espagne de toutes les Espagne ».

Mardi 20 février 18h30 Bibliothèque Saint-Pierre-des-Corps avec Jean ORTIZ

Après les deux soirées réussies avec Claire Rol-Tanguy et Patrick Amand mardi dernier  et avec Edouard Sill hier, avec plus de 100 participants à chaque fois,

soyons nombreux à la soirée, suivie d’un débat avec la participation exceptionnelle de Jean ORTIZ, après la diffusion du Documentaire « Brigades Internationales. Entre mémoire et silence » de Dominique Gautier et Jean Ortiz

Ce documentaire de 25 minutes, tourné en juin 2016 à Albacete, dont le propos est de savoir ce qu’il reste aujourd’hui du « grand récit » des Brigades Internationales, de leur engagement, de leur exemple, de leurs valeurs, sera projeté à la Bibliothèque de Sant-Pierre-des-Corps le mardi 20 février à 18h30 en présence de Jean ORTIZ.
Il y plus de 80 ans,  des volontaires du monde entier, majoritairement ouvriers, arrivaient à Albacete, base des Brigades Internationales… Le 18 septembre 1936, le Présidium de l’Internationale Communiste, réuni à Moscou, avait décidé de « procéder au recrutement parmi les ouvriers de tous les pays de volontaires ayant une expérience militaire en vue de leur envoi en Espagne ». 35 000 au total, de 53 pays.
Au même moment, les « démocraties occidentales » choisissaient de renforcer la « farce sinistre » de la « non intervention », destinée en réalité, sous couvert de « neutralité », à « apaiser Hitler », à étouffer la République espagnole en l’empêchant de recevoir l’aide internationale et en premier lieu l’aide militaire de l’Union Soviétique, seul pays avec le Mexique, qui décida, dans les conditions de l époque, avec ses parts d’ombre, de fournir assistance militaire aux antifascistes espagnols. Les classes dominantes anglaises, françaises, elles, avaient choisi leur camp dès le départ : en finir avec les « rouges frontpopulistes », avec la « menace » ouvrière, avec les puissants syndicats espagnols, avec cet exemple contagieux.
Au même moment (13 octobre 1936) les premiers groupes de volontaires internationaux rejoignent Albacete (pour quelques séquences de formation), mal équipés, peu expérimentés, vivant dans des conditions précaires… Ils seront envoyés pourtant souvent en première ligne… En ce début de novembre, lorsque les Brigades commencent à se déployer à Madrid, la capitale est sur le point de tomber aux mains des factieux, puissamment soutenus par Mussolini, Hitler, Salazar, et la banque.
La démoralisation, la parano, le chaos, commencent à s’installer… On se bat au corps à corps dans les faubourgs de Madrid. Le peuple de Madrid, ne fléchit pas, encouragé par cette arrivée d’amis solidaires de tous les pays ; il redouble de courage. Les miliciens, essentiellement communistes du PCE, militants jeunes de la JSU, anarchistes de la CNT-FAI, simples républicains, avec les Brigadistes, sauvent la capitale.
Les premiers avions soviétiques , modernes, apparaissent dans le ciel de Madrid, et les chars dans les faubourgs… Les fournitures soviétiques sont payées par le gouvernement d’union du socialiste Largo Caballero (qui a décidé à l’unanimité de mettre en sécurité à Moscou l’or de la Banque d’Espagne), puis du docteur Negrin, socialiste. Le gouvernement lui, sans trop de courage, a quitté la capitale pour Valence, laissant Madrid « aux mains » des milices, d’une « Junte de défense » populaire, d’officiers républicains (Miaja, peu convaincu malgré son aura, et surtout Rojo, l’âme de la résistance militaire), du célèbre « Quinto Régiment », organisé par les communistes… « No pasarán ! ». Ils ne sont pas passés ! Mais à quel prix… Le général Mola, cerveau du « golpe », à la tête des troupes du nord, prévoyait une victoire rapide… « Boire le café Puerta del Sol dans quelques jours », avait-il fanfaronné… Le café refroidira.
Le plus souvent au feu, à l’avant, les Brigades Internationales, dont certaines furent décimées lors des combats de la défense de Madrid, puis en Andalousie, en Aragon, malgré les frictions, les affrontements inter-Républicains, donnèrent un exemple extraordinaire d’engagement solidaire, d’internationaliste, de conviction en actes.
Aucune entreprise révisionniste de réécriture de l’histoire ne parviendra, si nous prolongeons leur mémoire et leur combat, à stigmatiser ces héros qui pour beaucoup finirent dans les « camps de concentration » français (gouvernement radical-socialiste Daladier-Sarraut-Bonnet) du Roussillon, de Gurs, maltraités, surveillés, « suspects », « indésirables » « Liste S ». Des Brigadistes furent livrés aux Allemands. La majorité de ceux qui rentrèrent en URSS tombèrent, victimes de la répression stalinienne.
Par-dessus tout, il reste l’éclat de l’altruisme solidaire, aussi nécessaire aujourd’hui qu’alors.

Mardi 13 février 18h30 : Inauguration de l’Exposition « Levés avant le jour » Les Brigades internationales de l’Espagne à la Résistance

Le mardi 13 février à 18h30 à la Bibliothèque de Saint-Pierre-des-Corps, soyons nombreux.
A la suite de l’inauguration, Débat avec Claire Rol-Tanguy et Patrick Amand « Regard croisés » autour du livre Brigadistes

Exposition « Levés avant le jour »

1/ Présentation de l’exposition

Cette exposition présente le rôle des Brigades Internationales, volontaires de toutes les nationalités qui sont venus combattre en Espagne pour défendre la République contre la rébellion des généraux, dans la lutte contre le fascisme à la fin des années 1930. Elle fait le lien entre leur engagement en Espagne pour la défense d’idéaux et de valeurs républicains et la lutte des volontaires qui après l’Espagne, rejoignent la France et les maquis de la Résistance. L’existence et le combat des Brigades Internationales rappellent que dès avant la Seconde Guerre Mondiale, des hommes et des femmes de tous les pays ont tenté de s’opposer à la progression du fascisme.

Cette exposition explique, en rappelant le contexte politique et socio-économique du début des années 1930, la courte existence de la IIeRépublique espagnole et le soulèvement militaire de juillet 1936, les racines de la guerre qui déchira l’Espagne de 1936 à 1939. Les démocraties européennes ne s’impliquent que très peu dans ce conflit émergent, contrairement à l’Allemagne et à l’Italie qui approvisionnent en armes et en hommes la rébellion des généraux. Dès l’été 1936, les premiers volontaires internationaux affluent vers l’Espagne, parmi lesquels des personnalités comme Georges Orwell, André Malraux ou Simone Weil. Formées officiellement par décret le 22 octobre 1936, les Brigades Internationales sont intégrées dans l’armée républicaine en construction. Elles servent souvent de « troupes de choc » sur le front et leur appui est décisif dans de nombreuses batailles comme la défense de Madrid, la bataille de l’Èbre ou les derniers combats de Catalogne. Néanmoins, leur retrait est annoncé le 21 septembre 1938, alors que la menace hitlérienne se précise à l’est. La guerre d’Espagne se termine avec la chute de Madrid en mars 1939, qui précipite l’exil des derniers volontaires, des réfugiés et de l’armée républicaine vers la France par les Pyrénées. Malgré l’accueil cruel qui leur est réservé, de nombreux brigadistes, Français ou étrangers, s’engagent dans l’armée française ou dans la Résistance. Cependant, en dépit de leur rôle dans la Libération de l’Europe, ils sont souvent mis de côté voire condamnés dans leur pays d’origine et la mémoire de leur combat a longtemps été oubliée. En France, il a fallu attendre 1996 pour que leur soit reconnu le titre d’ancien combattant.

2/ Descriptif de l’Exposition

Panneau d’ouverture
Panneau 1 : « Les symboles de l’Espagne républicaine »
Panneau 2 : « La IIe République et le Front Populaire »
Panneau 3 : « L’Europe et le soulèvement militaire de juillet 1936 »
Panneau 4 : « Les forces armées en présence »
Panneau 5 : « Les premiers volontaires étrangers »
Panneau 6 : « La formation des Brigades Internationales »
Panneau 7 : « La base des Brigades Internationales à Albacete »
Panneau 8 : « Les batailles des Brigades Internationales »
Panneau 9 : « Les batailles des Brigades Internationales, témoignages »
Panneau 10 : « Le service sanitaire des Brigades Internationales »
Panneau 11 : « La solidarité internationale »
Panneau 12 : « La France, carrefour international de l’aide »
Panneau 13 : « L’engagement intellectuel pour l’Espagne »
Panneau 14 : « La guerre d’Espagne et les médias »
Panneau 15 : « La rencontre avec le peuple espagnol »
Panneau 16 : « La défaite de la République et l’exil »
Panneau 17 : « Les brigadistes dans la Résistance »
Panneau 18 : « Entre silence et oubli, de 1945 à aujourd’hui »
Panneau 19 : « Portraits de brigadistes dans la Résistance »
Panneau 20 : « Paroles de brigadistes »

Panneaux 1 à 3

Ces panneaux sont destinés à présenter au public le contexte politique, économique et social de l’Europe du début des années 1930, en se concentrant sur la situation espagnole et l’avènement de la IIeRépublique en 1931. Le panneau 3 explique les raisons et conséquences du soulèvement militaire des généraux Mola, Sanjurjo et Franco en juillet 1936, qui marque le début de la guerre.

Panneaux 4 à 9

Ces panneaux reviennent sur les différentes étapes de la mobilisation des Brigades Internationales, depuis leur arrivée à l’été 1936, en passant par leur installation sur leur base d’Albacete, jusqu’à leur départ dès la fin de l’année 1938. Ces cinq panneaux évoquent également le volet militaire de la guerre d’Espagne, à savoir les forces en présence, les alliances des belligérants et les batailles dans lesquelles ils ont été impliqués. Les deux derniers panneaux permettent de comprendre ce qu’ont vécu les Brigades Internationales au front aux côtés de l’armée républicaine.

Panneaux 10 à 15

Ces panneaux sont plus centrés sur des thématiques précises de l’histoire des Brigades Internationales, notamment l’organisation sanitaire et médicale sur place, les réseaux de solidarité créés afin de soutenir le combat des volontaires et de l’armée républicaine, l’engagement des intellectuels dans le conflit, le rôle des médias et la couverture journalistique des combats. Le panneau 12 éclaire la position centrale de la France dans le réseau d’aide internationale à l’Espagne.

Panneaux 16 & 17

Ces deux panneaux évoquent la fin des combats et le retrait des volontaires brigadistes du territoire espagnol. Le panneau 17 se concentre sur l’engagement résistant de nombreux brigadistes à leur retour d’Espagne et sur le rôle des républicains espagnols exilés dans la libération du territoire national.

Panneaux 18 à 20

Ces panneaux sont destinés à évoquer la mémoire du conflit, l’implication et le rôle joué par les Brigades dans ce dernier. Le panneau 18 évoque le retour du front, et toutes les difficultés qui ont surgi pour ces volontaires souvent poursuivis et condamnés à leur retour pour leur engagement en Espagne. Les panneaux 19 et 20, au travers de portraits et de citations, nous présentent des profils d’hommes et de femmes qui racontent leur expérience et expriment leurs sentiments face à leur engagement passé.

Les Brigades internationales : un « grand récit » fondateur, une épopée nécessaire aujourd’hui

Les BI (53 pays, environ 32.000-35.000 volontaires, la plupart jeunes et ouvriers) sont un patrimoine héroïque de l’histoire des communistes et de celle de tous les révolutionnaires, de tous les antifascistes, de tous les progressistes…
Les classes dominantes voudraient nous dépouiller de notre histoire, celle des combats émancipateurs de classe, des luttes populaires… Raison de plus pour la brandir, l’assumer, l’étudier, la faire vivre concrètement dans le monde actuel… En être fiers. Fiers de valeurs à réactiver, du travail de l’ACER, les Amis des combattants en Espagne républicaine présidée par notre chère Claire, fille de ROL et de Cécile, entourée d’autres internationalistes d’aujourd’hui, passionnés, généreux, et qui font honneur à la cause qu’ils portent et perpétuent.
Les BI ne sont pas « l’armée du Kominterm » mais « une armée et un  univers communistes », aime à répéter l’historien spécialiste Rémy Skoutelsky. Le contingent français était le plus nombreux (un tiers) et comptait entre 50% et 60% de communistes encartés. Pourquoi tant de bave aujourd’hui pour décommuniser les Brigades ? Pourquoi tant d’acharnement à les dénigrer : Brigadistes, tous « staliniens », donc tous mercenaires sanguinaires!! Les autres brigadistes non membres du PCF étaient des ouvriers antifascistes, des syndicalistes, des militants de gauche, des idéalistes, des républicains, une minorité d’anarchistes, de socialistes…
Les BI (53 pays, environ 32.000-35.000 volontaires, la plupart jeunes et ouvriers) sont un patrimoine héroïque de l’histoire des communistes et de celle de tous les révolutionnaires, de tous les antifascistes, de tous les progressistes…
La rentrée 2016 (septembre, octobre, novembre) marquera le 80e anniversaire de leur création par l’Internationale communiste et leur arrivée en novembre sur un front de Madrid sur le point de tomber… « No pasarán ! » Et les fascistes n’ont pas pris Madrid ! Ne nous loupons pas ! Ne nous laissons pas déposséder !
Un ouvrage collectif évènement politico-littéraire de rentrée, un documentaire (30 minutes), prêt fin septembre sur ce qu’il reste aujourd’hui de cette épopée, tourné à Albacete (base des BI), seront en plein dans le mille d’une célébration qui doit être vivante, historique, politique, festive, liée aux enjeux de 2016. Nous avons ô combien besoin des valeurs que portaient ces hommes : justice sociale ; solidarité internationaliste, socialisme, engagement total, désintéressé…
Il ne s’agit pas ici de rentrer dans l’analyse, les contradictions, les conflits, les motivations, la composition des BI… cela sera fait ultérieurement. Précisons seulement qu’avant la création des BI, dès que le « golpe » éclate, des centaines de militants anarchistes, communistes français, des socialistes, des trotskystes, des immigrés antifascistes réfugiés en France, traversent les Pyrénées, partent individuellement combattre aux côtés des milices antifranquistes…
Que se lèvent les internationalistes d’aujourd’hui ! « Vous êtes le mythe, vous êtes la légende » (Dolores). Douleur et fierté. « ¡Se siente, se siente, las Brigadas están presentes ! »
Jean Ortiz
12 AOÛT 2016

POURQUOI NOUS SERONS PRESENTS LE 11 NOVEMBRE – Point de vue

Notre association est signataire comme elle l’a fait l’an dernier pour appeler au rassemblement du 11 novembre devant l’Université. Pour dénoncer cette guerre infâme que fut la première guerre mondiale.

Retirada37 a été créée « pour faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains espagnols exilés » et parmi eux figuraient des militants de différentes causes républicaines, socialistes, communistes, militants démocrates et progressistes, anti-fascistes avant tout et parmi eux de nombreux anarchistes.

Ces militants anarchistes portaient effectivement ces messages antimilitaristes, qui n’étaient pas partagés par tous les Républicains combattant le fascisme, mais leurs pensées font partie de ces mémoires. C’est la raison pour laquelle notre association appelle à ce rassemblement, sachant que les valeurs portées par les Républicains étaient aussi contradictoires.

Une phrase de l’appel a choqué plusieurs adhérents qui m’en ont fait part « L’armée, quelle qu’elle soit, est l’école du crime. »

Je suis aussi de ceux qui pensent que toutes les armées ne sont pas « l’école du crime ». Que certaines l’ont été comme l’armée nazie, comme les militaires félons franquistes coupables de l’assassinat de la jeune République espagnole.

Mais je pense aussi à tous ces militaires qui ont combattu contre le fascisme, au premier détachement de la division blindée, de la Deuxième DB du Général Leclerc, commandée par le Capitaine Dronne, à être entrée dans Paris le 24 août 1944, avec La Nueve, composée de nombreux anarchistes espagnols, qui furent des combattants exemplaires.

Je pense à tous ces militaires qui ont payé de leurs vies pour la Libération de la France, après avoir combattu avec les Brigades internationales comme le Colonel Rol-Tanguy.

Non toutes les armées ne sont pas « l’école du crime » il y en eu de nombreuses qui ont permis de nous délivrer du joug fasciste.

Tout cela ne peut nous faire oublier la boucherie de la guerre 14/18,  avec la mobilisation de 70 millions d’hommes dans le monde, 10 millions de morts, 20 millions de blessés, 640 000 veuves, 760 000 orphelins, 740 000 mutilés. C’est contre toutes ces horreurs, contre les risques de guerre qui planent sur le monde, contre la bête immonde qui guette à nos portes, que notre association sera aussi présente le 11 novembre. La Chanson de Craonne pourra nous rassembler grâce aux paroles recueillies par Paul Vaillant Couturier.

A Tours le 26 octobre 2016
Luis Lopez
Président de Retirada37

La Chanson de Craonne

Paroles
Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé,
On va r’prendre les tranchées,

Notre place est si utile

Que sans nous on prend la pile.

Mais c’est bien fini, on en a assez,

Personn’ ne veut plus marcher,

Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot

On dit adieu aux civ’lots.

Même sans tambour, même sans trompette,

On s’en va là haut en baissant la tête.
Refrain

Adieu la vie, adieu l’amour,

Adieu toutes les femmes.

C’est bien fini, c’est pour toujours,

De cette guerre infâme.

C’est à Craonne, sur le plateau,

Qu’on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous condamnés

C’est nous les sacrifiés !
C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards

Tous ces gros qui font leur foire ;

Si pour eux la vie est rose,

Pour nous c’est pas la mêm’ chose.

Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées

Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,

Nous autr’s, les pauvr’s purotins.

Tous les camarades sont enterrés là,

Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.
au Refrain
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,

Pourtant on a l’espérance

Que ce soir viendra la r’lève

Que nous attendons sans trêve.

Soudain, dans la nuit et dans le silence,

On voit quelqu’un qui s’avance,

C’est un officier de chasseurs à pied,

Qui vient pour nous remplacer.

Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe

Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Refrain

Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,

Car c’est pour eux qu’on crève.

Mais c’est fini, car les trouffions

Vont tous se mettre en grève.

Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,

De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre,

Payez-la de votre peau !

Jean-Louis nous informe : un documentaire « Compañera »

Dans l’huma du 7 septembre, un documentaire :

« Compañera », réhabilite le rôle des femmes dans la défense de la République espagnole

Publié le 10 Septembre 2015

« Compañera », le documentaire de Dominique Gautier et Jean Ortiz rend hommage aux femmes et à leur rôle dans la défense de la République espagnole, dans l’anti-franquisme. Une participation décisive longtemps reléguée, comme effacée. Sortie octobre 2015.

La suite :

« Compañera », réhabilite le rôle des femmes dans la défense de la République espagnole

http://www.humanite.fr/companera-rehabilite-le-role-des-fem

RETIRADA37 soutient la Cie CANO LOPEZ

La Compagnie Cano Lopez a été créée en 1986 et est installée au Château du Plessis, propriété de la ville de Tours, à La Riche depuis 1998. Ce site est un lieu culturel pluridisciplinaire de grande qualité où se sont déroulées de nombreuses manifestations regroupant musiciens, comédiens, danseurs, plasticiens, auteurs en résidence et stagiaires en formation (en 2015 : 135 artistes en résidence, 900 stagiaires issus de différents milieux). Comme le dit José Manuel Cano Lopez « Son projet s’inscrit plus que jamais dans la vie de la Cité, avec la volonté permanente de nourrir le dialogue entre les créateurs et les publics »
Les différentes baisses de subvention depuis le désengagement de l’Etat en 2008, puis des collectivités locales et celle de la Ville de Tours depuis 2014 avec moins 52% mettent en danger l’existence même de la Compagnie.
En décidant unilatéralement le départ de la Compagnie du Plessis au 1er janvier 2016 la municipalité de Tours veut sa disparition.
Un dialogue doit s’ouvrir pour revoir le montant des subventions et maintenir l’activité au Plessis-théatre Gabriel Monnet. Voici notre appel pour le soutien à la Compagnie Cano Lopez

Communiqué de l’association RETIRADA 37

  Le CA de l’association Retirada 37, dont le but est de faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains espagnols exilés, a décidé unanimement le jeudi 4 juin 2015 d’adhérer au Comité de soutien du Plessis-Théâtre Gabriel Monnet.
  L’association Retirada 37 a trouvé auprès de la Compagnie soutien et coopération pour construire un événement artistique, mémoriel et convivial le 20 novembre 2015 afin de commémorer le 40ème anniversaire de la fin du dictateur Franco et l’espoir pour de nombreux Républicains espagnols exilés d’un retour à la démocratie.
  Retirada 37 compte parmi ses valeurs celles de l’éducation populaire, de la démocratie culturelle, de la promotion des découvertes artistiques, du partage, de l’accueil qui sont également celles de la Compagnie José Manuel Cano Lopez.
  Le CA de Retirada 37 estime donc nécessaire de reconsidérer la baisse de subvention et de maintenir au Plessis le projet de la Compagnie, dans ce lieu où elle a su unir ses valeurs, ses créations, ses multiples actions artistiques et l’âme de ce lieu qu’elle a d’ailleurs aidé à sauvegarder.
 

La seconde République espagnole

Le 14 avril 1931 était proclamée la Seconde République espagnole. Nous célébrons cette année le 84 ème anniversaire. Les mesures contenues dans le programme des Républicains en matière d’éducation, de culture, de nouveaux droits pour les femmes, pour les travailleurs, des villes et des champs, contre le pouvoir de l’Eglise soulevèrent un immense espoir dans le peuple espagnol. Elles ne furent pas toutes mises en œuvre pendant cette courte période. Le Front Populaire victorieux en février 1936, qui rassemblait largement les démocrates et les révolutionnaires, redonna un nouveau souffle à ces espérances. Ces orientations furent l’élément constitutif des valeurs républicaines d’égalité et de justice portées par les exilés espagnols. Ce sont ces valeurs et ces mémoires que nous voulons faire vivre, dans toutes leurs diversités, avec la volonté de rassembler, sans vouloir occulter les différences et les divisions qui ont marqué cette période de l’Histoire. C’est là, aussi, toute la richesse des Républicains espagnols.

L’exposition de David Garcia sur la Seconde République sera présentée à Tours dans le premier trimestre 2016.
Cliquez sur ce lien pour y accéder