Archives de catégorie : Actualités

LES FEMMES DANS LES LUTTES ARMÉES AUJOURD’HUI – SOIRÉE CNP AU STUDIO 6 AVRIL 2017

Jeudi 06 avril à 20h :

Le CNP, Osez le féminisme 37 et Retirada 37 proposent :

LES FEMMES DANS LES LUTTES ARMEES AUJOURD’HUI

Film : Femmes contre Daech de Pascale Bourgaux ( 2016 – France – 53’) suivi d’un débat avec Edouard Sill doctorant.

 

Journalill..jpg

 

« Proti Větru« ,  « Marcher contre le vent » en langue tchèque.

 

Edouard sill

Edouard Sill, doctorant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), tourangeau d’origine, travaille depuis longtemps sur le volontariat féminin durant la Guerre d’Espagne, sujet qui a motivé l’écriture d’un livre bientôt terminé, et plus largement sur les engagements transnationaux combattants féminins contemporains. Il a réalisé un grand nombre de conférences sur ce sujet, la prochaine étant à Science Po Poitiers ce 8 mars prochain, sur la question des femmes dans les engagements armés transnationaux de l’Espagne au Kurdistan.
Son exposition numérique :

 

Son CV, ses champs de recherche :

https://ephe.academia.edu/Edouardsill

 

CONFÉRENCE DE SERGE BARBA, NÉ A LA MATERNITÉ D’ELNE

La « Retirada » rapproche Pézilla-la-Rivière (66) de la Catalogne sud.

Serge Barba, conférencier.

En une conférence et une expo à la veille de la journée de l’exil du 05 février, les pézillanais se sont replongés dans une des histoires les plus marquantes du département.
La « retirada » est le mot trouvé en catalogne nord pour qualifier cet exil de 500 000 réfugiés espagnols en Février 1939, affluant dans notre département en quinze jours. Un exil spécifique aux Pyrénées orientales, dont on aurait pu ressentir les prémices en 1936 et 1938, avec les premières petites vagues de migration. La France n’a pas accueilli les républicains de son gré, mais par la force des événements, même si les autorités pouvaient prévoir. Ce postulat brièvement posé, le conférencier dernièrement invité par la Médiathèque Ramon Llul, Serge Barba, professeur retraité, né en 1941 à la maternité d’Elne, auteur du livre (*) « De la frontière aux barbelés : les chemins de la retirada 1939», s’est ensuite attaché à relater le quotidien de ses réfugiés au travers de témoignages qui éclairent une grande histoire se jouant des destins familiaux.

La vérité des témoignages

Ainsi, ces intellectuels et parlementaires qui sont passés au mas Perxes d’Agullana avant de rejoindre le Perthus ou ils eurent barrière ouverte. Les soldats sénégalais garde-chiourme-frontière n’avaient pas les mêmes consignes pour tout le monde, et leur présence a profondément marqué les esprits. A Prats de Mollo, les habitants ont aidé comme ils le pouvaient les réfugiés pour ne pas les laisser dans le froid. Au Boulou, le barbier refuse d’encaisser sa prestation auprès d’un exilé, et la nouvelle se répand comme une traînée de poudre : « Au Boulou on rase gratis ». De petits actes de solidarité de la population qui pouvaient difficilement faire face à cet afflux, sans pouvoir compenser le manque d’anticipation des autorités françaises. Passé la frontière, femmes enfants et vieillards ont été séparés des hommes et dirigés sur 77 départements français. Les hommes sont « jetés dans des enclos » , les camps qu’ils doivent construire. A Argelès (100 000), st Cyprien (90 000) Le Barcarès (60 000), les attendent du sable et de la solitude entre mer et barbelés, du pain taillé à la baïonnette : » nous ne sommes plus des hommes, nous sommes une meute affamée » témoigne l’un d’entre eux. Petit à petit la vie va pourtant s’organiser dans les camps, et les correspondances s’échanger avec les familles disséminées un peu partout. On en retrouvera par exemple 72 qu’a adressé Marcelino à son épouse : sa vie au camp, les conseils pour les enfants, en des lettres régulières puis espacées dans le temps. La dernière arrivera du camp de Matthausen : il avait fui le franquisme et a été victime du fascisme.
340 000 réfugiés sont retournés en Espagne après cet épisode. Louis Aragon a ainsi résumé ces périples : « nous sommes traité comme des papiers ». C’est avec une grande justesse, s’appuyant sur quelques photos , que Serge Barba a lu ou évoqué ces témoignages devant une cinquantaine de personnes captivées par ce vécu de l’intérieur. Une approche simple et sans fard qui a su restaurer la réalité des faits dans les esprits.

Une convention avec la Catalogne Sud

Cette réalité, les Pézillanais l’ont approché un peu plus à travers les panneaux de l’exposition  » Fam i guerra 1936 1959″ prêtée par la Généralitat de Catalunya, qui traverse la frontière à l’inverse et décrit les conditions épouvantables de vie pendant la guerre civile en Espagne : la genèse d’un exil. Le vernissage qui a eu lieu le lendemain de la conférence, a été l’occasion pour le directeur de la Généralitat de Catalunya Josep Puigbert et Jean Paul Billes le maire de Pézilla de signer une convention de partenariat pour l’organisation conjointe de manifestations destinées à promouvoir la langue et la culture catalane. Au milieu des panneaux d’exposition, le maire a précisé qu’il était important de « transmettre aux jeunes et donner le réconfort ». Lui emboîtant la voix et après avoir mis en perspective la retirada à l’actualité, Josep Puigbert va présenter les trois angles de ces évènements : » La vision du sud : l’exil, des gens qui marchent; la vision du Nord : l’accueil; et la troisième, les effets de la guerre qui sont les mêmes au Nord et au sud ». La conclusion de cette commémoration sera musicale. Les membres du groupe « Llamp te Frigui » Philippe Dourou et Franck Sala, vont ainsi interpréter du Luis Llach, mais aussi « salut à Pézilla » ou encore « Papa Sarda » écrite par Raoul Sala, avant de conclure par l’incontournable « Estaca ». Franck et Raoul Sala sont les fils de Jaume et Carmen Sala que les Pézillanais connaissaient bien et qui ont vécu la retirada alors qu’ils étaient encore enfants.
Il a ainsi flotté comme un air de famille au cours de ces deux jours, oxygéné par un passé commun touchant des proches, de Pézilla ou de Catalogne Sud.
Source :
http://www.lindependant.fr/2017/02/19/la-retirada-rapproche-pezilla-de-la-catalogne-sud,2291952.php

 

(*) Barba, Serge, De la Frontière aux barbelés, Les chemins de la Retirada 1939, Canet ; Trabucaire, 2009, 255 p.
Une sérieuse référence sur La Retirada. De nombreuses illustrations.

 

 

 

L’afflux brutal des républicains espagnols fuyant la répression franquiste, afflux enregistré entre le 28 janvier et le 13 février 1939, a déjà inspiré de nombreuses études. Cette retraite où Retirada lança sur les chemins de l’exil quelque 500 000 personnes, combattants et civils, valides et blessés, femmes, enfants, vieillards. Rien n’était préparé pour accueillir les réfugiés, bien que les autorités françaises eussent envisagé la possibilité d’un tel exode. Aussi l’accueil, si l’on peut employer ce terme, s’effectua-t-il dans les plus mauvaises conditions : improvisation, méfiance inspirée par les arrivants, brutalité parfois.
Serge Barba, président de l’Association des fils et filles de républicains espagnols et enfants de l’exil (FFREEE), a voulu reconstituer les itinéraires suivis par les réfugiés entre leur passage de la frontière et leur arrivée dans les camps dits alors de « concentration ». Le livre se présente comme une sorte de chronique évoquant la vie quotidienne au long de chaque chemin. Le récit est nourri par de nombreux documents, cartes, rapports officiels, photos d’époque, articles de journaux, témoignages, dessins et œuvres d’art diverses laissés par les acteurs de l’exode.
Le premier lieu de passage se situe à Cerbère où l’on arrivait par mer et surtout par terre. Les témoignages initiaux évoquent une situation qui se renouvellera en chaque point de la frontière : « une population affolée », des « fuyards mal protégés par leurs haillons contre le froid », des lieux d’hébergement improvisés dans « des maisons inhabitées insalubres, des granges, des halles, des prisons désaffectées, d’anciens haras, d’anciens moulins… ». Puis sont passés en revue les autres points de passage, Banyuls, Port-Vendres où furent amenés des navires-hôpitaux, le Perthus, La Vajol-Las Illas, Saint-Laurent-de-Cerdans, Lamanère, Prats-de-Mollo, Py-Mantet, la Cerdagne. Beaucoup de relations mentionnent la brutalité des forces de l’ordre, surtout les Sénégalais et les Spahis, et la bonne volonté des élus locaux ainsi que celle de certains ecclésiastiques comme l’abbé Bousquet, curé de Saint-Laurent-de-Cerdans.
Après avoir été contrôlés, fouillés, désarmés et filtrés, les républicains étaient vivement invités à regagner leur pays. Ceux qui restaient, étudiés dans la deuxième partie du livre, se trouvaient « entre frontière et camp ». Ils étaient rassemblés à Arles-sur-Tech, tête de pont ferroviaire des évacuations, Amélie-les-Bains, Céret, le Boulou, Perpignan où s’installèrent nombre de hautes personnalités de la république espagnole défunte.
La troisième partie est consacrée aux camps, Argelès, Saint-Cyprien, le Barcarès, Collioure, le Vernet d’Ariège, Agde, Rivesaltes… Beaucoup de lieux se révélaient impropres à leur fonction : Argelès où furent enfermées quelque 100 000 personnes était situé sur une plage marécageuse. Des monographies mettent l’accent sur des lieux particuliers ; la maternité d’Elne, le centre spécial de Rieucros en Lozère, le château de Collioure où les réfugiés jugés les plus dangereux étaient rassemblés dans des conditions de détention très dures.
Le livre apporte peu de révélations sur les camps, déjà très étudiés. Mais il reconstitue avec émotion l’expérience douloureuse vécue au quotidien par les Espagnols, les efforts généralement consentis avec humanité par les communes frontalières, l’incurie des autorités supérieures et parfois la brutalité des forces de l’ordre. Ce livre dans son entier constitue lui-même une sorte de témoignage.

 

Source :

Ralph Schor, « Serge BARBA, De la frontière aux barbelés. Les chemins de la Retirada 1939 », Revue européenne des migrations internationales [En línea], vol. 26 – n°2 | 2010, Publicado el 08 diciembre 2010, consultado el 21 febrero 2017. URL : http://remi.revues.org/5164

MEMORIA HISTÓRICA VIVA

 » J’ai perdu un œil, j’ai perdu un bras… mais j’ai vaincu le fascisme. »

Originaire d’un petit village de la Manche dont il n’a pas oublié le nom, Manuel Gallego Nicasio vient de fêter ses cent ans. Il a participé à la bataille du Járama au sein de la XVè Brigade Internationale. Nombreuses sont ses blessures mais il est fier d’avoir combattu. « Ce n’est ni Franco ni son armée qui a gagné la guerre mais ceux qui l’ont aidé ».

Pendant quarante ans Manuel à dû se faire discret car il était surveillé.

Il profite maintenant de sa nombreuse famille. Il a six enfants, vingt-et-un petits-enfants, trente-deux arrières-petits-enfants, un arrière-arrière-petit-fils, deux sont à venir…

Source :

http://www.nuevatribuna.es/articulo/espana/sacaron-ojo-cortaron-brazo-gane-fascismo/20170221175902136978.html?amp;reply_comment_id=1282296028516553&comment_id=1282291208517035

 

 

“Me sacaron un ojo, me cortaron un brazo… pero gané al fascismo”

Acaba de cumplir cien años. Está orgulloso de haber luchado por la República, la libertad y la democracia contra el fascismo, que quería acabar con ellas.

 

 

 

Acaba de cumplir cien años. Es uno de los últimos combatientes republicanos de la guerra civil española. Está orgulloso de haber luchado por la República, por la libertad, y por la democracia contra el fascismo, que quería acabar con ellas. Es socialista de corazón -cada vez que pronuncia esta palabra, se toca el lado izquierdo con la única mano que le queda, la izquierda-. Estuvo en los frentes más duros, y no pudo esquivar tanta barbarie sin salir ileso. Es uno de los últimos mártires de una guerra fratricida de la que es memoria viva. Su nombre: Manuel Gallego-Nicasio, natural y vecino de Herencia, en la famosa Mancha de Don Quijote. Se casó en plena guerra, mientras se reponía de sus graves heridas, con Agustina Gómez-Calcerrada, fallecida hace poco. Nació el 17 de febrero de 1917.

Se alistó voluntario en cuanto estalló la contienda. Su bautismo de sangre fue junto a la XV Brigada Internacional en la batalla del Jarama, ensayo, como luego se demostró, de la Segunda Guerra Mundial. Una de las batallas más cruentas de la guerra civil, caían a diario mil combatientes de uno y otro bando, cerca de 20.000 muertos en el tiempo que duró, del 5 al 17 de febrero del 37. Uno de los peores frentes en los que se sucedieron las confusiones, tanto de idiomas, por la variedad de países que participaron, como de armamento, hasta el punto de tener que construir las mujeres bombas y explosivos con latas de conserva y botellas.

Nuestro “cumplesiglo”, herido en esa batalla en un oído, hoy perdido, fue destinado luego a otros frentes, donde fue dejando partes de su cuerpo, hasta integrarse en la leva que Federica Montseny calificó como “la Quinta del Biberón”, añadida a la XV Brigada Internacional; jovencitos menores de edad, entre 17 y 20 años, reclutados de 1938 al final de la contienda. No solamente en el bando republicano echaron mano de menores, también el bando nacional hizo lo mismo, desde los inicios del levantamiento, en su avance de sur a norte por Extremadura. Estas levas de menores se convirtieron en reclutamientos normales con Hitler, que cuando se veía perdido, mandó al frente a niños de doce años, y así ha seguido en otras muchas guerras; todavía hoy, niños de 7 a 16 años siguen luchando en los frentes de batalla… Hasta este extremo hemos degenerado.

Mutilado, símbolo de la España que predijo el insigne Unamuno en Salamanca, contrarrestando el paradójico grito de ¡viva la muerte! de Millán Astray, fundador de la Legión y amigo íntimo de Franco, nuestro combatiente tuvo que buscarse la vida en una España rota, temerosa, miserable y muerta. Venciendo dificultades, hambres y miedos, ha llegado a los cien años. Todo un siglo de guerras, persecuciones y avatares, agravadas en su caso por haber perdido la contienda entre el fascismo y la libertad. “Pero al final, gané -matiza-. Me sacaron un ojo, me cortaron el brazo derecho y perdí un dedo de la mano izquierda, aparte de la metralla que llevo adentro, pero estaba convencido de que íbamos a ganar, que ese era el precio de la lucha por las ideas, y al final, gané. ¡Aquí me tienes! El “chaparrito” (por Franco) murió, y ha vuelto la democracia, aunque no sea cual la que deseábamos, pero hoy podemos hablar y pensar sin que nos dirijan la vida, ni nos marquen el pensamiento. Me siento orgulloso de haber luchado y haber ganado al fascismo, después de 40 años… Otros 40 años llevamos sin él y eso demuestra que nuestra lucha no fue en vano. Y como yo, tantos otros, media España…” .

 

 

 

 

La dura y larga posguerra

Tiene 6 hijos (2 varones y 4 mujeres), 21 nietos, 32 bisnietos, 1 tataranieto, y otros dos en camino. Acabada la guerra, no lo fusilaron porque su mujer tenía amistades “nacionales”, pero tuvo que vivir casi escondido en una finca perdida en el campo, hasta la llegada de la democracia, retirado de la sociedad, sin ninguna ayuda económica. Segregado socialmente por rojo, como los perdedores en una guerra que no tienen otra salida que el exilio o la clandestinidad, tuvo que buscarse la vida pese a sus deficiencias físicas. Con tesón, sacrificio y voluntad, sacó adelante a su prole que la semana pasada celebró por todo lo alto su siglo de existencia con todas sus facultades intelectuales y físicas intactas, salvo lo dicho. Nunca se rindió, y mal que bien, en la dura y larga posguerra, pudo mantener a su numerosa familia. A pesar de las heridas, de la guerra, y de la dura y penosa posguerra, que para él parecía no acabar nunca (perseguido y vigilado), se mantuvo firme, y mantiene todavía sus ideales: “Nací socialista, sigo siendo socialista y moriré socialista… Ni la guerra entonces, ni luego Franquito, pudieron conmigo”, afirma orgulloso. “Ahora, con todo este siglo mío encima, me he afianzado en mi idea: Nos ganaron la guerra, no Franco, ni su ejército, sino quienes le ayudaron… pero al final, las ideas por las que luchamos han permanecido y he podido disfrutarlas rodeado de mi numerosa familia. Cuarenta años casi escondido por un régimen nefasto y asesino, y otros cuarenta años con la alegría que da el ser libre. No hay mayor tesoro que la libertad. Esto lo compensa todo”.

En la posguerra, las pasó mal, siempre al acecho. En las llanuras manchegas, es difícil buscar un escondite cuando sorprende a alguien la guardia civil o los guardas jurados que vigilan el campo, y se dedicaban a perseguir rojos, maquis, maleantes, vagabundos, malhechores y bandoleros. Pero se sabe que el ser humano se aplica y se acomoda a lo que le ofrece su entorno para lograr sobrevivir. Si en la sierra o los montes los escondites y refugios aparecen por doquier y resulta fácil escapar de dicha vigilancia, en las llanuras de esta meseta de cereales y viñedos, la sagacidad del perseguido le lleva a inventar otro remedio para no dejarse sorprender: la vista de sombras. Ante la escasa densidad de población, controlar la que hay, segadores, pastores, arrieros, y distinguir en la distancia las aparición en la lejanía de dos sombras que avanzan a la par, bien en mula o a pie, es la primera medida de vigilancia para escapar. “Yo tenía sólo un ojo, pero, gracias a Dios, bien desarrollado; en cuanto veía las dos sombras a lo lejos, pensaba, “la pareja, ahí viene la pareja”, y pocas veces me equivocaba, así que me daba tiempo a alejarme del lugar y evitar que me pillaran como a un inocente pichón. En aquellos años la guardia civil era cruel, disparaba, y luego preguntaba. Era otra guerra soterrada”.

Después de la guerra, durante años, hubo una terrible persecución y represión sobre los que habían combatido en el bando republicano, no sólo milicianos, sino esposas, familiares, amigos, hasta vecinos, que por el mero hecho de conocerse, eran llevados al calabozo. Otros fueron delatados. Muchos murieron fusilados. “Por eso yo digo –añade el centenario socialista- que si la guerra fue mala, la posguerra fue peor, no solo por el hambre y la miseria, sino por el desprecio y la delación de los vencedores. Era el imperio del miedo. Un miedo que yo creo que hoy perdura, por eso el pueblo, ante lo que está sucediendo en la actualidad, no quiere sacar las cosas de quicio, ni montar esas huelgas y revoluciones que harían  falta, para que nuestros gobernantes cambien de actitud y miren un poco por la igualdad de todos, acaben con los abusos de las clases dominantes, y consigan el deseado bienestar para todos… Y por supuesto -concluye- que no haya más guerras, ni aquí, ni en ninguna parte del mundo”.

Después de la fiesta, y del “cumplesiglo feliz”, el centenario Manuel, se retira a descansar orgulloso, rodeado de su familia y de sus ideas, aunque un pelín achacoso, por haberse caído dos días antes de un resbalón en su casa. “No ha sido nada –dice-, más duro fue en el Jarama. Entre el galimatías de lenguas y disparos, caía la gente como conejos. Total, para qué. Fue una guerra internacional, de todos los países había soldados”.

 

 

Mientras se retira, recuerda una canción con aires célticos, y a los compañeros de uno y otro bando que junto a él lucharon y cayeron:

“ …Nuestro batallón era el Lincoln,
luchando por defender Madrid
con el pueblo hermanados peleamos
los de la Quince Brigada allí.
Lejos ya de ese valle de lágrimas
su recuerdo nadie borrará.
Y así, antes de despedirnos,
recordemos quién murió allá”.

Feliz cumpleaños a este luchador y a otros tantos como él, que este año llegan a su centenario. Son historia viva de una memoria que no debemos olvidar. Un país que no tiene en cuenta su pasado, es un país sin futuro. Un siglo, una conquista al alcance  de muy pocos. Hay que dejar que la vida siga. Que nadie pueda romperla ni con guerras ni con persecuciones. En la Tierra cabemos todos. Y todos tenemos derecho a vivir en paz. ¡Paz y larga vida!

 

El PP se niega a condenar a los responsables del bombardeo de Gernika

Le Parti Populaire (PP) refuse de condamner officiellement les responsables du bombardement de Guernica.

Quatre-vingts ans après le massacre le sénat, grâce à la majorité de droite, refuse de reconnaître officiellement la responsabilité des franquistes dans l’attaque opérée par l’aviation nazie.

La rhétorique du déni employée par les sénateurs du PP est toujours la même : refus « de chercher des coupables » dans ce « conflit entre les deux camps qui sont tous deux responsables »; bien que qualifié de « répugnant et injuste » il faut préférer »le pardon collectif »; à la fausse version des franquistes (« ce sont les rouges qui ont incendié la ville ») on oppose que « c’était la guerre et les deux camps ont menti ».

L’Allemagne a reconnu sa propre responsabilité en 1997.

El PP se niega a condenar a los responsables del bombardeo de Gernika
Se cumplen 80 años del bombardeo nazi-franquista a la localidad vasca.
En puertas del ochenta aniversario del bombardeo de Gernika, la villa se quedó ayer sin un gesto de reconocimiento en el Senado y sin una declaración que admitiera oficialmente la responsabilidad del bando franquista en el ataque ejecutado por las aviaciones alemana e italiana.
El PP utilizó su mayoría absoluta para tumbar la moción del PNV, que había incorporado enmiendas de prácticamente todos los partidos y que, incluso, ofreció a los populares aceptar la suya siempre y cuando reconocieran la participación franquista en el ataque. Se da la circunstancia de que fue el vasco Iñaki Oyarzábal el encargado de defender la posición del PP y, aunque reconoció de viva voz la vinculación del ejército golpista con el bombardeo en una breve alusión al inicio de su intervención, no se prestó a plasmarlo sobre el papel y dedicó prácticamente todo su discurso a rechazar “buscar culpables” y caer en la dinámica de los bandos.
En una intervención que fue calificada de “demencial” y “vergüenza” desde otras bancadas, acusó al PNV de intentar que vaya calando entre los jóvenes vascos la idea de que la guerra fue un conflicto de España contra Euskadi para aplastar sus libertades, y que el Estado es heredero del franquismo. Según dijo, Gernika no fue atacada por simbolizar las libertades vascas, sino por ser leal a la república.
Oyarzábal se apoyaba en que la redacción inicial de la propuesta, defendida por el portavoz Jokin Bildarratz, pedía al Gobierno español que reconociera “la responsabilidad del Estado” en el bombardeo y se disculpara. Alemania ya lo hizo en 1997, aunque su Gobierno democrático no fuera heredero del nazismo. Desde la bancada de EH Bildu, Jon Iñarritu trajo a colación ese ejemplo para preguntarse por qué España no hace lo mismo y por qué el PP no está dispuesto a reconocer que la masacre fue perpetrada por el fascismo.
La propuesta jeltzale se enriqueció con enmiendas de los valencianos de Compromís, que pedían aludir a otros municipios estatales devastados, y también del PSOE, Unidos Podemos, ERC y el Grupo Mixto, que apostaban por que el Gobierno reconociera la responsabilidad del ejército sublevado y del posterior Gobierno franquista, y no tanto la responsabilidad del Estado. El resultado fue una propuesta de mínimos, pero el PP planteó una enmienda de sustitución que no aludía al bando franquista y se limitaba a recordar el horror sufrido y reafirmarse en la defensa de los principios democráticos frente a los totalitarios.
Bildarratz dijo que el objetivo de la moción no era enfrentar, sino entender el dolor de los que sufrieron. Oyarzábal respondió que el ataque a Gernika fue “repugnante e injusto”, pero rechazó buscar culpables y propuso un “perdón colectivo”. En un momento llegó a disculpar la versión falsa difundida por el franquismo porque “era una guerra y todos los bandos mentían”. A su juicio, todos cometieron atrocidades, al igual que el Gobierno de Aguirre “cuando permitía ataques a las cárceles” o contra los monárquicos. “Para el PP, la muerte de una mujer en Gernika es igual de injusta que la de un sacerdote en Bilbao. Debemos reivindicar ambas historias”, zanjó. Después introdujo a ETA en la ecuación. Aseguró que “algunos se rasgan las vestiduras”, y luego aceptan homenajes a “terroristas asesinos” en sus pueblos y hablan de bandos para legitimar el terror sembrado en democracia.
El socialista Tontxu Rodríguez pidió al PP que votara a favor porque no se trata de pasar facturas a nadie, sino de reconocer que unos defendían la libertad y otros se alzaron en armas. “Lo dice un vasco que está legitimado para decírselo”, zanjó.
Míriam Vázquez | Diario de Gipuzkoa

 

 


PICASSO, Guernica, Paris 1937

La victoire de Guernica

 

I
Beau monde des masures
De la nuit et des champs

II
Visages bons au feu visages bons au fond
Aux refus à la nuit aux injures aux coups

III
Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d’exemple

IV
La mort cœur renversé

V
Ils vous ont fait payer le pain
Le ciel la terre l’eau le sommeil
Et la misère
De votre vie

VI
Ils disaient désirer la bonne intelligence
Ils rationnaient les forts jugeaient les fous
Faisaient l’aumône partageaient un sou en deux
Ils saluaient les cadavres
Ils s’accablaient de politesses

VII
Ils persévèrent ils exagèrent ils ne sont pas de notre monde

VIII
Les femmes les enfants ont le même trésor
De feuilles vertes de printemps et de lait pur
Et de durée
Dans leurs yeux purs

IX
Les femmes les enfants ont le même trésor
Dans les yeux
Les hommes le défendent comme ils peuvent

X
Les femmes les enfants ont les mêmes roses rouges
Dans les yeux
Chacun montre son sang

XI
La peur et le courage de vivre et de mourir
La mort si difficile et si facile

XII
Hommes pour qui ce trésor fut chanté
Hommes pour qui ce trésor fut gâché

XIII
Hommes réels pour qui le désespoir
Alimente le feu dévorant de l’espoir
Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de l’avenir

XIV
Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.

Paul Eluard, Cours naturel, 1938

Cathy FELIX : les écrivains et la mémoire

La guerre d’Espagne a été une guerre emblématique et des journalistes et des écrivains venus du monde entier se sont engagés aux côtés des Républicains contre le fascisme. Comment ces écrivains ont-ils contribué à forger la mémoire de la Guerre Civile pendant que la dictature muselait les écrivains en Espagne ? Après la mort de Franco, comment les écrivains espagnols ont-ils contribué au réveil d’une mémoire massacrée ?

CONFERENCE ECRIVAINS ET MEMOIRE

LES INTELLECTUELLES EUROPÉENNES ET LA GUERRE D’ESPAGNE : de l’engagement personnel à la défense de la République espagnole.

 

Allison Taillot est agrégée d’espagnol et maîtresse de conférences à l’université Paris- Ouest- Nanterre- La Défense.

Ouvrage remanié à partir de sa thèse soutenue en 2012. Présidente du jury : Mercédès Yusta Rodrigo.

 

La défense de la République espagnole pendant la guerre d’Espagne (1936-1939) a constitué un point de cristallisation de l’engagement des intellectuels européens et un catalyseur de la mobilisation des femmes en faveur d’un régime qui leur avait reconnu des droits dans la Constitution de 1931. A la croisée de ces deux communautés, seize femmes se sont impliquées dans cet épisode majeur de l’histoire européenne du XXème siècle en apportant leur soutien actif au gouvernement républicain. En mettant en regard ces huit Espagnoles (Rosa Chacel, Ernestina de Champourcin, Carmen Conde, María Teresa León, Concha Méndez Cuesta, Margarita Nelken, Isabel Oyarzábal de Palencia et María Zambrano) et ces huit étrangères (Valentine Ackland, Agnia Barto, Nancy Cunard, Clara Malraux, Anna Sehers, Sylvia Townsend Warner, Andrée Viollis, Simone Weil), cette thèse prétend mettre au jour des personnalités et des trajectoires individuelles méconnues – voire inconnues – et apporter sur le conflit un éclairage nouveau. A travers la prise en compte des prémices de leur engagement commun contre le fascisme entre 1936 et 1939, l’analyse de leur contribution directe à l’effort de guerre et l’étude de leur participation à la défense de la culture, il s’agit de montrer que la guerre d’Espagne fut pour toutes un espace d’affirmation et de revendication d’elles-mêmes comme femmes, comme antifascistes et comme femmes de lettres.

Dans ce sens, nous tenons ici à préciser et à justifier la composition de notre panel en termes de nationalité. Il nous a semblé judicieux, dans un souci de cohérence, de nous concentrer sur des femmes issues du continent européen. Nous n’inclurons par conséquent pas l’Argentine Delia del Carril (1884-1989), les Mexicaines Blanca Lydia Trejo (1906-1970) et Elena Garro (1920- 1998) ou encore la Franco-cubaine Anaïs Nin (1903-1977) dont la présence en territoire républicain ou parmi les signataires de manifestes favorables au gouvernement légal a néanmoins retenu notre attention et que nous projetons d’étudier dans l’avenir.

Les femmes sélectionnées pour la thèse sont originaires de cinq pays : l’Espagne, la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’URSS. Comme nous aurons l’occasion de l’expliquer plus en détails dans le premier chapitre de la thèse, huit sont Espagnoles :

Isabel Oyarzábal de Palencia (1878-1974)

 

Margarita Nelken (1894-1968)

 

Rosa Chacel (1898-1994)

 

Concha Méndez Cuesta (1898-1986)

María Teresa León (1903-1988)

María Zambrano (1904-1991)

 

Ernestina de Champourcin (1905-1999)

 

Carmen Conde (1907-1996)

 

Les huit autres sont étrangères : les Anglaises

Sylvia Townsend Warner (1893-1978)

 

Nancy Cunard (1896-1965)

 

Valentine Ackland (1906-1969) – il s’agit bien d’elle –

 

les Françaises :

Andrée Viollis (1870-1950)

 

Clara Malraux (1897-1982)

 

Simone Weil (1909-1943)

 

l’Allemande Anna Seghers (1900-1983)

 

et la Russe Agnia Barto (1906-1981).

 

Cette répartition n’est pas anodine. Elle témoigne d’une part de la prépondérance logique des Espagnols parmi les intellectuels mobilisés.

 

 

Avant-Propos

Table des sigles et des abréviations

Introduction

Les prémices de l’engagement

Introduction
Les origines
Formation et premières préoccupations

Le choix de l’écriture dans les années 1920
L’écriture : vocation ou fruit des circonstances ?
Les premières œuvres
Sociabilité, stimulation intellectuelle et visibilité

Les premières causes défendues
La condition féminine
Les opprimés
De la paix à l’antifascisme
Vers une définition de l’intellectuel(le)

L’effort de guerre

Introduction

La lutte au front
Les intellectuelles européennes et la lutte armée
Les « faits d’armes » des intellectuelles européennes
Le front : espace de transgression et de révélation pour les intellectuelles

La lutte à l’arrière
Les victimes et les blessés
Les enfants
Les civils

Les intellectuelles européennes et la mobilisation antifasciste
Les outils oraux de la mobilisation antifasciste
Les outils écrits de la mobilisation antifasciste

La défense de la culture

Introduction

Le combat pour la culture
La protection de la culture
La promotion de la culture
La culture en termes de représentation

Le IIe Congrès International des Écrivains pour la Défense de la Culture (juillet 1937)
Origine, antécédents et organisation du Congrès
Le Congrès comme acte de solidarité : mythe ou réalité ?
Les interventions à la tribune des intellectuelles déléguées
La tribune comme espace de transition du politique à l’esthétique

Le Congrès de Valence dans les écrits de la guerre des intellectuelles
Le Congrès de Valence dans les écrits de presse des intellectuelles européennes
Le Congrès de Valence dans les poèmes des intellectuelles européennes
Le Congrès de Valence dans la prose de fiction
des intellectuelles européennes

Conclusion

Sources bibliographiques
Archives
Presse
Bibliographie

Éditeur Presses universitaires de Paris Nanterre

Livre broché
Nb de pages 324 p. Bibliographie . Notes .
ISBN-10 2840162342
ISBN-13 9782840162346
 Version en pdf :

https://bdr.u-paris10.fr/theses/internet/2012PA100184_diff.pdf