Archives de catégorie : Histoire

Le catalogue de l’exposition est paru : Les Républicains espagnols premiers déportés de France & La FEDIP

Durant la Seconde Guerre mondiale, il y eut près de 10.000 Républicain(e)s espagnol(e)s déporté(e)s dans les camps nazis. Ils y subirent les traitements inhumains réservés aux déportés qui ne devaient pas sortir vivants de ces camps. Il y en eut dans tous les camps : Auschwitz, Dachau, Buchenwald, Neuengamme, Oranienburg, Stutthof, (Pologne) Natzwiller-Le Struthof (Alsace), Sachsenhausen, Ravensbrück, Mauthausen et tous leurs kommandos…

Nous avons choisi pour parler de leur déportation d’évoquer le camp de Ravensbrück car c’était la destination principale des femmes déportées dont les Espagnoles.

Et celui de Mauthausen pour les hommes espagnols. Ce camp est communément appelé camp des Espagnols puisque ce sont eux qui l’on construit dans sa forme définitive. Dans nul autre camp qu’à Mauthausen, les Espagnols n’ont pu se constituer en groupe. Ils y sont trop disséminés parmi les autres nationalités. Souvent arrêtés en tant que résistants français, ils portent le triangle rouge des politiques et la lettre « F » de Français, tandis que d’août 1940 à avril 1941 les Espagnols déportés sont massivement envoyés à Mauthausen. Ils y portent le triangle bleu des apatrides et la lettre « S », pour Spanien. Ils y sont plus de 7200, seul 1/3 en sort en mai 1945.

Ils y constituent une véritable organisation clandestine de résistance, ils forcent l’admiration des autres groupes nationaux par leur cohésion et leur sens de la solidarité.

Edmond Michelet[1] dit à leur propos :

« Les déportés peuvent différer de point de vue dans le jugement qu’ils portent sur les groupes nationaux étrangers. Mais tous sont d’accord pour dire que les Espagnols réussirent le tour de force de faire l’unanimité dans la sympathie et l’admiration. »

Le bon de commande : https://www.24-aout-1944.org/newsletter/BDC-Repu-Ep-deportes.pdf

[1] Edmond Michelet (1889-1970), un des créateurs de « Combats » en 1941, chef régional des Mouvements unis de la résistance (MUR) en 1942, arrêté par la Gestapo en février 1943, est déporté à Dachau. Il sera compagnon de la libération, et successivement ministre des Anciens combattants et Victimes de guerre (1958), puis ministre de la Justice (1959-1961). Membre du Conseil constitutionnel, il succède à André Malraux en 1969 sous la présidence de Pompidou, comme ministre des Affaires culturelles.

Gardiens de l’héritage, transmettre la mémoire des républicains espagnols en Bretagne.

Dans ce long format, nous retraçons l’histoire méconnue de l’exil espagnol en France, et plus particulièrement en Bretagne, à la suite du coup d’État militaire du général Franco en 1936. Ce soulèvement marque le début de la guerre civile espagnole, opposant les forces nationalistes aux républicains, souvent appelés les « Espagnols rouges ».

Après la victoire de Franco en 1939 et l’instauration de sa dictature, des centaines de milliers de réfugiés espagnols fuient vers la France. Des milliers d’entre eux trouvent refuge en Bretagne, dans un exode dramatique et massif.

Mais l’espoir laisse rapidement place à la précarité : internements, travaux forcés… À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les réfugiés espagnols sont tour à tour perçus comme une charge, puis exploités comme une main-d’œuvre essentielle à l’effort de guerre, notamment pour la construction des fortifications allemandes et de la base sous-marine de Brest.

🎥 À travers des témoignages de leurs enfants, des images d’archives et une analyse historique, ce long format met en lumière le rôle oublié des Espagnols exilés dans l’histoire de la Bretagne et de la France en guerre.

📺 Ce long format a été réalisé par des étudiants en troisième année de journalisme à l’IUT de Lannion dans le cadre de leur formation. Il a été diffusé sur les chaînes locales Tébéo, Tébésud et TV Rennes.

Lucio Urtubia, maçon honnête, anarchiste sincère, et faussaire d’exception.


Il y a des destins faits de mille vies, de mille histoires, comme celui de Lucio Urtubia. Il a été à la fois un ouvrier dévoué, dur à la tâche, et travailleur comme peu, et un faussaire qui a fait plier l’une des plus grosses banques mondiales.

Il a été à la fois le défenseur des plus pauvres, et le protégé de personnes illustres.
Il a été braqueur de banques, qui ne gardait pour lui qu’un reliquat de la somme volée. Il était aussi pourvoyeur de faux papiers pour les révolutionnaires du monde entier.

Il a été tout cela, et bien plus encore. Raconter Lucio Urtubia, c’est raconter un combat acharné contre l’injustice du monde, la dictature franquiste. C’est entendre une voix anarchiste et approcher la quête utopique d’un homme, à mi-chemin entre Robin des bois et Don Quichotte. Lucio Urtubia croyait qu’un homme se définit par ce qu’il fait, pas parce ce qu’il dit. Et il a fait beaucoup, parce que maçon ou faussaire, Lucio avait une valeur cardinale : le travail. Et le travail, sur des chantiers ou dans des imprimeries clandestines, devait être bien fait. Très bien fait, même.

A écouter ici :

Un autre son de cloche : Lucio : l’esbrouffe illégaliste au risque du mouvement social.

Déconstruire un mythe…

A lire ici : https://demainlegrandsoir.org/spip.php?page=article&id_article=3063

Hommage à la Catalogne – APPEL À FINANCEMENT PARTICIPATIF

Un voyage au cœur de la révolution et de la guerre d’Espagne.

Un film documentaire de Frédéric Goldbronn adapté du livre de George Orwell, avec la voix de Bruno Podalydès

Hommage à la Catalogne raconte l’engagement de l’écrivain George Orwell dans la révolution et la guerre d’Espagne. C’est un livre hanté par des images, que l’on retrouve dans les actualités cinématographiques et en particulier dans les reportages tournés par les opérateurs anarchistes de la CNT à Barcelone et sur le front d’Aragon. En explorant ces images, le film se propose de faire partager l’expérience d’Orwell en Espagne à travers une expérience nouvelle, une expérience de cinéma.

Musique originale composée et interprétée par Catherine Delaunay (clarinettes), Bruno Ducret (violoncelle, guitare), Tony Hymas (piano), Guillaume Séguron (contrebasse) et produite artisanalement par Jean Rochard (nato) [2].

Produit par Richard CopansLes Films d’Ici, avec la participation de la chaîne Histoire, de l’association 24 août 1944 et de REDHIC ((Recherche et documentation d’histoire contemporaine))et du fonds de soutien du CNC.

Teaser

Le budget total du film est de 80 000 euros. La production a réuni 65 000 euros. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé avec l’association Faisons vivre la Commune ! et Les Ami.e.s de Maurice Rajsfus un appel à un financement participatif et militant, qui nous a paru correspondre à l’esprit et à la forme de ce film documentaire.

Cet appel a déjà permis (au 28/11) de réunir 8 300 euros, en provenance de 106 participants, dont plusieurs associations. Merci encore à eux.

Nous avons terminé avec Aurelie Ricard le montage image. Le film devrait être achevé au printemps 2025. Les participants recevront un lien sécurisé avec le film et seront invités aux projections. Les associations pourront organiser des projections gratuites.

Il manque encore 6 700 euros pour faire les finitions et en particulier le montage son qui joue dans ce film un rôle essentiel.

Cette campagne se poursuit jusqu’au 31 décembre 2024.

Nous vous invitons à y participer et à la relayer en partageant le lien suivant :
https://faisonsvivrelacommune.org/hommage-a-la-catalogne/

P.-S.

[1] Frédéric Goldbronn a découvert les images de la révolution espagnole en juillet 1977 à Barcelone, lorsque, jeune militant libertaire et fervent lecteur d’Hommage à la Catalogne, il a participé aux Jornadas libertarias internacionales, quand l’anarchisme espagnol semblait renaître de ses cendres après quarante ans de dictature.

Formé au cinéma documentaire aux Ateliers Varan au début des années quatre-vingt-dix, il creuse obstinément dans sa filmographie un sillon du cinéma qui cherche, sur les pas de Walter Benjamin, « la porte étroite du passé » en explorant ses traces, un cinéma qui puise son imaginaire dans la part documentaire qui l’a constitué.

[2] Jean Rochard est producteur de disques depuis 1980, date à laquelle il fonde la maison de disques nato ( http://www.natomusic.fr)

Ancienne maternité suisse ou château d’En Bardou (la maternité d’Elne).

Le lieu et son histoire : un intérêt patrimonial et un historique rare

Commandé par l’industriel et homme politique Eugène Bardou, créateur de la marque de papier à cigarettes JOB, à l’architecte danois Viggo Dorph-Petersen, le château est achevé en 1902. Cet élégant bâtiment Art Nouveau, coiffé d’une coupole vitrée et bâti en croix grecque, illustre l’extraordinaire essor économique du Roussillon au début du XXème siècle.

Au début de la seconde Guerre mondiale, loué par le Secours Suisse d’aide aux enfants des victimes de guerre, il est transformé en maternité. Ce sont majoritairement des femmes espagnoles exilées lors de la guerre civile et hébergées dans les camps de Rivesaltes et Argelès-sur-Mer entre 1939 et 1944 qui y sont accueillies. De nombreuses mères juives viennent également y accoucher en secret. L’institutrice Elisabeth Eidenbenz (1913-2011), reconnue « Juste parmi les Nations » en 2002, dirigeait la « Maternité suisse ». Son action permettra de faire naître, dans des conditions dignes, 595 enfants de mères de nationalités et confessions diverses.

Aujourd’hui ce sont plus de 650 familles, souvent des descendants de ces bébés, qui ont donné le prénom Elna ou Nael (anagramme de Elna pour les garçons) à leurs enfants. Tous les deux ans, ces ambassadeurs de la maternité, de 16 ans à 1 mois, se réunissent à Elne pour célébrer et perpétuer ensemble la mémoire de cette belle histoire.

La mobilisation : un lieu de paix et de mémoire qu’il faut conserver

Le château d’en Bardou a été racheté par la commune après un demi-siècle d’abandon. Il accueille aujourd’hui un musée ouvert toute l’année et visité par 44 000 personnes par an.

C’est un lieu sentinelle, symbole d’espoir et de paix, inscrit dans les circuits européens de la mémoire du XXème siècle, où ont été mis en place des actions pédagogiques (accueil de très nombreux groupes scolaires) et une programmation culturelle autour de l’histoire de la maternité (expositions permanente et thématiques, spectacles, etc.).

Les abords du château, écrin de verdure, font aussi office de grand parc public pour la commune, et ont ainsi été aménagés afin de pouvoir profiter de la nature.

FAIRE UN DON Ancienne maternité suisse ou château d’En Bardou :https://www.fondation-patrimoine.org/faire-un-don/ancienne-maternite-suisse