Jeudi 9 octobre
10h45 – 12h30
Accueillir en France ? La situation des exilé.e.s espagnol.e.s après la Retirada
Zone Halle aux GrainsINSPÉ – Salle 23
Conférencier·ère·s
Carole ESPINOSA Carole ESPINOSA
Académie de MontpellierProfesseure d’histoire-géographie, chargée de mission et formatrice académique.
Marie-Laure PICARD Marie-Laure PICARD
Académie de Montpellier. Professeure d’histoire-géographie
Grégory TUBAN Grégory TUBAN
Mémorial du camp de Rivesaltes, Responsable scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes
Modérateurs·rices
Benoit FALAIZE
Centre d’histoire de Sciences Po/Mémorial du Camp de RivesaltesMembre correspondant du Centre d’histoire de Sciences Po, président du comité pédagogique du Mémorial du Camp de Rivesaltes/Insepcteur général
Du camp d’Argelès au camp de Rivesaltes, comment aborder l’histoire de l’accueil et de l’internement des exilé.e.s espagnol.e.s dans la France des années 1938-1941 ? Terre d’accueil ou terre des « indésirables » ? Il s’agira d’interroger le substantif « indésirable », introduit dans la loi le 12 octobre 1938 et de questionner les différentes formes de rupture et de continuité dans l’internement des étrangers en France.
La table ronde s’articulera autour d’une présentation scientifique et didactique conjointe. La question de l’accueil des Espagnols sera abordée par M.Tuban, spécialiste de l’exil et des camps de la Retirada et directeur scientifique du MCR. Son intervention éclairera la proposition didactique bilingue, pour une 1° bachibac et une 3°, dans le cadre de la classe, ou d’ateliers au MCR, élaborée par Mme Espinosa, professeure de bachibac et Mme Picard, professeure au Service Éducatif du MCR. L’activité proposée s’appuiera sur l’étude d’archives variées du camp de Rivesaltes.
10:45 – 12:15
Les Républicains espagnols et la Libération : les oubliés de la victoire ?
Zone Halle aux Grains / réservation
L’Atelier pédagogique
Cet atelier vise à articuler histoire et mémoire des Républicains espagnols dans la Résistance, combattants antifranquistes qui participèrent notamment à la Libération de la France. ll s’agit d’explorer l’engagement de ces femmes et ces hommes – environ 10 000 – ayant intégré les Forces françaises Libres ou les réseaux de Résistance entre 1940 et 1945. Quel a été leur rôle et pourquoi a-t-il été minimisé ? Quelles mémoires laissent-ils derrière eux dans la construction d’un récit national français ?
Conseil Départemental – Salle Capitulaire
Samedi 11 octobre
CAFÉ LITTÉRAIRE HALLE AUX GRAINS / SALON DU LIVRE, 2, place Jean Jaurès.
La cause des enfants espagnols
CÉLIA KEREN, maîtresse de conférences en histoire contemporaine, vous êtes spécialiste de l’histoire des déplacements d’enfants en temps de guerre. Pourquoi avoir choisi de concentrer vos recherches sur l’enfance en particulier ?
Je voulais travailler sur l’impact des guerres sur les populations civiles. Mes premières recherches ont porté sur les violences pendant la conquête de l’Algérie, au XIX e siècle.
Mais dans le contexte colonial, la frontière entre civils et militaires était très floue, ne serait-ce que parce que les premiers colons étaient armés. À l’inverse, les enfants sont de « purs » civils. Tout le monde veut les exclure de la guerre et en même temps, ils en constituent un enjeu central. C’est ce paradoxe qui est fascinant.
Quels sont les acteurs mobilisés par la cause des 15 000 enfants évacués de la zone républicaine en France entre 1936 et 1939 et pourquoi sont-ils si nombreux ?
J’ai voulu comprendre pourquoi tant d’organisations, qui ne sont pas spécialisées dans l’hébergement d’enfants, s’investissent dans l’accueil des enfants espagnols : la CGT, le mouvement des coopératives, la franc-maçonnerie, des catholiques, y compris des évêques, mais aussi des intellectuels comme le philosophe Jacques Maritain, et même des féministes. A contrario, il y a des absents notables : le monde communiste est en retrait, de même que les chrétiens les plus à gauche. Pourquoi ? Si cette action est très populaire et médiatique, elle permet surtout de se placer sur un terrain humanitaire
supposément apolitique. Or, les groupes les plus engagés dans le soutien aux républicains ou aux franquistes n’ont pas besoin d’esquiver la politique.
La mémoire de ces évacuations est-elle encore vivace ? En France, en Espagne également ?
En France, c’est une histoire qui a été oubliée, car elle n’entre pas dans les récits canoniques de la guerre d’Espagne, de l’engagement antifasciste, de la révolution sociale, ou de la dénonciation de la non-intervention. Comme tout l’intérêt de l’aide à l’enfance était, à l’époque, de mettre ces questions brûlantes en sourdine, elle était et est restée une cause mineure par rapport à cette question majeure qu’était l’alternative entre la défense de la démocratie et la volonté illusoire de préserver la paix mondiale face aux politiques fascistes agressives. À l’inverse, en Espagne, depuis une vingtaine d’an-
nées, on parle beaucoup de l’histoire de la guerre civile et de ses victimes oubliées. Les « niños de la guerra », les « enfants de la guerre », comme on les appelle là-bas, entrent naturellement dans ce récit. Mais si le destin des 3 000 enfants envoyés en URSS sans leurs parents est bien connu, ce n’est pas le cas des 15 000 qui sont partis dans la France voisine. Ces derniers étaient pourtant bien plus nombreux, et pris en charge par la société et par des familles françaises ordinaires, contrairement à ceux envoyés en URSS, qui ont été confiés au Parti communiste.
10H15 – 11H15
LA CAUSE DES ENFANTS ESPAGNOLS.
HUMANITAIRE ET POLITIQUE
PENDANT LA GUERRE D’ESPAGNE
AVEC Célia KEREN et Jean VASSORT
18H30 – 19H30
SUR LES TRACES DES OUBLIÉS DE LA GUERRE D’ESPAGNE
Rencontre, en partenariat avec la revue L’Éléphant
MODÉRATION
Sophie DOUDET, de la revue L’Éléphant
INTERVENANTS
Léonor DE RÉCONDO, écrivaine,
Célia KEREN, maîtresse de conférences à Sciences Po Toulouse
DIMANCHE 12 OCT.
11H45-13H30
HOMMAGE À LA CATALOGNE DE FRÉDÉRIC GOLDBRONN
SALLE 3, CINÉMA LES LOBIS – GRATUIT
Documentaire, France, 2024, 1h08, Les Films d’Ici, Brouillon d’un rêve Scam, Grand Prix du Projet 2023, Sélection Cinéma du Réel 2025
À la poursuite de Georges Orwell et de son engagement dans la Guerre d’Espagne aux côtés des républicains en 1936-37, à travers les archives filmiques de la CNT, l’organisation anarchiste.
INTERVENANT
Frédéric GOLDBRONN,réalisateur
15h15-16h45
Site Chocolaterie de l’IUT, 15 Rue de la Chocolaterie
Quand l’internationalisme s’inscrit dans le paysage
Carte blanche
Depuis le XVIIIe siècle, des Français se sont engagés en faveur de mouvements politiques à l’étranger, et des étrangers se sont mobilisés dans notre pays pour défendre leurs idées. Ces solidarités par-delà les frontières ont laissé des traces dans l’espace public : noms de rues, bâtiments, monuments, plaques etc. qui rappellent que la France a été façonnée par des dynamiques transnationales. Mais que disent aux promeneurs d’aujourd’hui comme aux historiens ces traces d’engagements passés qui ont forgé nos identités collectives ? De quelles mémoires – ou de quels oublis – sont-elles porteuses ?
Notre but sera d’interroger l’histoire des traces des internationalismes politiques dans l’espace public, les reconfigurations mémorielles dont elles sont la marque et les processus de mémorialisation qu’elles catalysent. Nous prêterons notamment attention à ce qui est commémoré à travers ces traces: s’agit-il des internationalismes politiques, ou y a-t-il une nationalisation/patrimonialisation de la mémoire et de ses objets?
Les intervenants partiront de leurs terrains d’enquête et de leurs champs de spécialité: les solidarités royalistes et catholiques à travers l’Europe et l’Amérique au XIXe siècle; les femmes engagées dans la Première Internationale (1864-1876) et dans la Commune de Paris en 1871; les Brigades Internationales mobilisées en faveur de la République espagnole pendant la guerre civile de 136-1939; l’exil chilien en France à la suite du coup d’État de Pinochet en 1973.
Elisa MARCOBELLI
Maître de conférences
Université de Rouen-Normandie
Alexandre DUPONT
Maître de conférences à l’Université de Strasbourg
Université de Strasbourg/ IUF
Judith BONNIN
Maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne
Université Bordeaux Montaigne
Lola ROMIEUX
Doctorante et ATER
Université de Strasbourg / Sciences Po Toulouse
Edouard SILL
Docteur qualifié en Histoire et science politique
Institut catholique de Paris / UMR SIRICE