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La loi sur la mémoire démocratique et l’infamie de la division des victimes en première et deuxième classe

Le texte ci-dessous est celui de la lettre ouverte adressée par l’ami Octavio Alberola à deux membres du gouvernement dit de « coalition progressiste » au sujet des victimes de la répression franquiste.

Comme l’a annoncé le nouveau ministre de la Présidence, des Relations avec le Parlement et de la Mémoire démocratique, Félix Bolaños, dans une interview publiée le 18 juillet dans le journal El Pais, le Conseil des ministres a approuvé mardi 20 juillet l’avant-projet de loi sur la mémoire démocratique qui devait être approuvé lors du Conseil des ministres ayant suivi le remaniement du gouvernement.

Il faut donc supposer que, conformément à ce qui a été dit dans cette interview – en réponse à la question de savoir si on ne toucherait pas au texte « malgré les critiques » –, le projet de loi sur la mémoire démocratique approuvé n’a pas été modifié et, par conséquent, cette loi – « nous allons la présenter aux Cortes et là elle pourra être modifiée par des amendements » – continue à maintenir l’infamie de la division des victimes de la répression franquiste en victimes de première et de seconde classe.

Craignant que ce soit le cas et ignorant ce que le Conseil des ministres du mardi 20 juillet allait faire, j’ai envoyé trois jours avant cette lettre ouverte, que je reproduis ci-dessous :

Lettre ouverte à Yolanda Díaz* et Irene Montero* :

L’ « égalité » et la loi sur la mémoire démocratique.

Les raisons de cette « lettre ouverte » sont les suivantes :

Comme vous le savez, le remaniement de l’Exécutif et la nomination de Félix Baños comme nouveau ministre de la Présidence, des Relations avec le Parlement et de la Mémoire démocratique ont empêché – selon la presse – le Conseil des ministres d’approuver l’avant-projet de loi sur la Mémoire démocratique le mardi 13 juin (1). Le même texte que celui approuvé par le Conseil des ministres en septembre 2020, bien que modifié et élargi sur certains points suite aux protestations et réclamations des groupes mémorialistes. Un texte que ces groupes continuent de considérer comme insuffisant et indigne, malgré ces modifications et extensions. Non seulement parce qu’il ne correspond pas aux normes internationales en matière de droits humains, mais aussi parce qu’il maintient l’infamie (article 10 de la loi de 2007) de la division des victimes de la répression franquiste en deux catégories.

Une infamie, la division des victimes de la répression franquiste en fonction de la date de leur exécution, ce qui implique de ne pas les reconnaître ni de les indemniser toutes de la même manière, et d’accepter qu’il y ait des victimes de première et de seconde classe par le fait d’avoir été exécutées après ou avant 1968. Une date arbitraire, choisie et fixée par les rédacteurs de la loi de 2007 sans autre « justification » que celle des « circonstances exceptionnelles » et sans expliquer pourquoi c’est à partir de 1968 que les « circonstances » deviennent « exceptionnelles » seulement pour les victimes de la répression franquiste exécutées ; car cette division arbitraire n’existe pas pour la réparation envers ceux qui ont été emprisonnés pendant le régime franquiste. Comment justifier une division si arbitraire dans un cas et pas dans l’autre ? De plus, tant dans la loi de 2007 que dans les projets de loi visant à la réformer, les victimes de la répression franquiste ont toujours été incluses dans une définition unique, sans aucune référence à cette date et aux « circonstances exceptionnelles ». Comme c’est le cas aujourd’hui, avec le nouveau texte, dans lequel ses rédacteurs consacrent un long article à la définition des victimes du coup d’État de 1936, de la guerre civile qui a suivi et de la dictature, pour souligner que sont victimes toutes les personnes qui ont subi la répression franquiste.

Vous savez également que, pour réformer la loi sur la mémoire historique de 2007, le groupe parlementaire socialiste a présenté en décembre 2017 au Congrès des députés une « Proposition de loi sur la mémoire historique et démocratique » qui maintenait cet infâme article 10, et que le groupe parlementaire Unidas Podemos a présenté le 13 juillet 2018 une proposition de loi – elle aussi pour réformer cette loi de 2007 – avec un article (article 32) qui mettait fin à cette infâme discrimination et rétablissait l’égalité entre les victimes de la répression franquiste, en établissant une réparation unique pour « toutes les personnes bénéficiaires de ceux qui sont morts ou ont subi des blessures invalidantes dues à la répression franquiste dans leur lutte contre la dictature jusqu’au 15 octobre 1977 » (2).Retour ligne automatique
Eh bien, le fait est que plus de trois ans se sont écoulés depuis lors et près d’un an depuis la présentation de l’avant-projet de loi sur la mémoire démocratique par le gouvernement de « coalition progressiste », dont vous êtes membres, et que l’avant-projet – qui devait être approuvé par le Conseil des ministres du mardi 13 juin – maintient toujours l’infamie de l’article 10 de la loi de 2007, bien que cet article n’apparaisse pas littéralement dans ledit texte et que le secrétaire d’État à la Mémoire démocratique, Fernando Martinez, prétende – sur la base de la rédaction maquillée et ambiguë de ce texte – qu’« il existe une autre lecture de l’avant-projet » qui efface cette infamie.

En effet, cet avant-projet entretient cette infamie car la disparition dans le nouveau texte de cet article (qui figurait bien dans la proposition de nouvelle loi « sur la mémoire historique et démocratique » du PSOE de décembre 2017) ne signifie pas qu’il n’est plus en vigueur, puisque dans la nouvelle loi – qui est composée de cinq titres « structurés autour du protagonisme et de la réparation intégrale des victimes… » – le chapitre III (du titre I, « sur les victimes »), qui « se réfère à la réparation », indique littéralement que, « avec les mesures qui ont été déployées depuis la Transition, et qui demeurent dans le système juridique, des actions spécifiques sont incorporées… ». Ainsi donc, l’article 10 – qui fait partie des mesures déployées depuis la Transition – reste dans la mise en ordre juridique, tout comme l’infamie de ne pas considérer et accorder des réparations de manière égale à toutes les « victimes de la guerre et de la dictature ». Une discrimination qui ne fait qu’ajouter une peine injuste et douloureuse à celle déjà infligée par le criminel régime franquiste à ceux qui ont donné leur vie pour les libertés aujourd’hui constitutionnelles.

La poursuite d’une telle infamie est une indignité que Unidas Podemos ne doit pas assumer. Non seulement par dignité mais aussi par cohérence avec la proposition de loi présentée par ce groupe le 13 juillet 2018. Car il est évident que ce n’est que si la nouvelle loi considère et indemnise toutes les victimes de manière égale que l’égalité de toutes les victimes de la répression franquiste deviendra réelle et sera rétablie dans le système juridique.Retour ligne automatique
Le rétablissement de cette égalité devrait donc être une priorité pour le gouvernement de « coalition progressiste ». Et plus encore pour la nouvelle deuxième vice-présidente du gouvernement, qui vient de déclarer à la presse que « ce gouvernement doit être celui du redressement, mais aussi le gouvernement de l’égalité », et pour la responsable d’un ministère dont le titre est ministère de l’Egalité

Octavio Alberola

(17 juillet 2021)

* Yolanda Díaz est une élue du Parti communiste espagnol et Irene Montero de Podemos.

Anarquista, pionera y revolucionaria: radiografía de Federica Montseny, la primera ministra de la historia de España

La periodista Ariadna García Chas repasa en laSexta Clave la vida y obra de Montseny, anarcosindicalista que alcanzó la cartera de Sanidad en 1936, en plena Guerra Civil. Planteó medidas tan revolucionarias como el primer proyecto de ley del aborto de España.

En la semana del 90 aniversario de la proclamación de la II República laSexta Clave fija su mirada en Federica Montseny. Hace 90 años, su ejemplo cambió la historia de España: fue dirigente anarquista y figura destacada del movimiento obrero, y en 1936, durante el Gobierno de Largo Caballero, se convirtió en la primera mujer ministra de España: ministra de Sanidad y Asistencia Social. Aguantó medio año dirigiendo la cartera, en medio de la Guerra Civil.

Montseny se crió en el seno de una familia anarcosindicalista, y eso influyó en su personalidad. Sin embargo, pocos años antes de morir confesó en una entrevista que hubo otro evento histórico que marcó esa vena activista: la gran huelga de mujeres de 1918 en Barcelona. Durante dos semanas, las mujeres paralizaron la ciudad: fábricas, tiendas y comercios. Todo para protestar por la subida de precios de productos básicos después de la Primera Guerra Mundial.

En ese momento, Montseny tenía 13 años. A los 15 ya era activista ‘practicante’, y unos años después se afilió a la CNT, convirtiéndose en una figura muy relevante y visible de la organización. Tanto que los niños la llamaban ‘la mujer que habla’. Así mismo lo contó ella en una entrevista realizada en 1991: « Los chicos, cuando entrábamos en los pueblos, empezaban a gritar: ¡Ahí va, ahí va la mujer que habla y el hombre que la acompaña! Que era un compañero que venía conmigo ». En 1936, en plena Guerra Civil, Largo Caballero la convirtió en ministra. ¿Cómo llegó a ocupar esta cartera siendo anarquista?

Fue una decisión difícil. De hecho, ella no quería aceptar el cargo al principio. Sus padres también se mostraron en contra, afirmando que era dar la espalda a su pasado anarquista. Pero un sector de la CNT la convenció de esta forma que ella misma manifestó: « Vencer todas las resistencias íntimas y las resistencias familiares, y aceptar diciendo lo que me decía siempre Mariano Vázquez, que era el secretario de la CNT que sustituyó a Horacio Prieto: ‘Hazte cargo que estás movilizada’. En lugar de ir al frente, vas al Ministerio ».

Así se convirtió Montseny durante medio año en una de las líderes de España. Y durante seis meses intentó reformas muy relevantes y revolucionarias desde el Ministerio. Por ejemplo, los liberatorios de la prostitución, que eran casas de acogida para mujeres que querían abandonar esa profesión para buscar otro trabajo. También intentó desarrollar el primer proyecto de ley del aborto en la historia de España. Lo redactó, aunque el Consejo de Ministros no lo aprobó. De hecho, ella misma reconoció no estar tampoco a favor, pero entendió que era un « mal menor ».

« Largo Caballero, entre otros ministros, era adverso a la práctica del aborto. Yo también era adversa, pero lo aceptamos como un mal menor en los casos en donde llevar a término un embarazo representara un problema social, médico o personal para la mujer que era víctima de esa situación de hecho », argumentó Montseny en aquella entrevista de 1991. Cabe resaltar que durante la guerra, apostó por la evacuación por miles de niños de España a Francia, México o la Unión Soviética. Fue parte de su labor, pero también su gran arrepentimiento.

Lo hizo, junto a otros dirigentes, con la intención de salvar a los niños de la guerra, pero con la perspectiva de los años se dio cuenta de que había enviado a muchos de ellos a la orfandad, y de muchos no volvió a saberse nunca nada. Cuando Franco y los golpistas vencen en la Guerra Civil, Montseny acaba en el exilio, como otros cientos de miles de republicanos. Cruzó la frontera hacia Francia acompañada de su madre, que estaba enferma y a la que transportaron en una camilla, aunque finalmente murió a los pocos días de llegar. Unos años después, cuando los nazis entran en Francia, es arrestada por orden del franquismo.

ESPAGNE 1937

https://www.cinearchives.org/Catalogue-d-exploitation-ESPAGNE-1937-494-47-0-2.html

Recueil de documents évoquant chronologiquement et schématiquement l’avènement du Front populaire espagnol, son soutien parmi les masses, l’agression étrangère et la résistance militaire et civile de la République, du 6 février 1936 au second semestre 1937. Les images et le commentaire écrit et dit en français insistent sur la discipline et le courage de l’armée, l’héroïsme et le calvaire de la population madrilène bombardée, le rôle déterminant des commissaires politiques, la mobilisation des paysans travaillant dans les champs l’arme à l’épaule et celle des femmes travaillant dans les usines.
Les efforts pour la culture et l’instruction, y compris sur la ligne de front y sont rappelés. Les bombardements de Durango, Guernica et Bilbao ne sont mentionnés que par la simple inscription de leur nom derrière un rideau de flamme. (Plan d’une affiche de Charlot sur les murs de Madrid bombardée). L’identité des agresseurs étrangers n’est pas précisée (sauf par un plan de carton de munitions italien) et aucune allusion n’est faite aux profondes divergences politiques au sein des forces soutenant la République.

Cette version destinée à l’opinion française présente la plupart des positions du P.C.F. sur le conflit espagnol. L’évocation des « agitateurs suspects » et des « provocateurs » déclenchant des grèves selon un plan minutieux est très certainement dirigée contre les anarchistes ou les poumistes alors amalgamés aux rebelles franquistes. Il est en outre précisé que les rebelles ne respectent ni les églises ni les monuments historiques. Souvent attribué à Luis Bunuel (à ce moment commissaire culturel de la République à Madrid), Espagne 1937 fut postérieurement revendiqué par Jean-Paul Dreyfus (Jean-Paul Le Chanois) qui eut certainement une part déterminante dans sa réalisation.

Images de : Roman Karmen, Alain Douarinou et opérateurs espagnols
Montage : Jean-Paul Le Chanois (Jean-Paul Dreyfus)
Commentaire : Pierre Unik (commentaire espagnol : Juan Vicens*)
Chef de production : Luis Bunuel
Production : Alianza de Intelectuales Antifascistas para Film Popular, Madrid-Paris (Parti Communiste Espagnol)
Distribution française : Ciné-Liberté
Musique : Fragments des Symphonies 7 et 8 de Beethoven.
Personnalités : Alcala Zamora (président de la République avant la victoire du Front populaire), Martinez Barrio (président provisoire de la République), Companys (président de la généralité de Catalogne), Manuel Azana (président de la République), général Miaja, (Francisco) Anton (commissaire politique).
Lieux et monuments : Madrid (Cortès), Brihuega, Tolède (Alcazar), Trijuegue.

Note :

Ce film a été régulièrement confondu avec un autre titre « Espagne 1936 ». la réalisation en était attribuée indistinctement à Jean-Paul Le Chanois, Pierre Unik et Luis Bunuel.
Le film « Espagne 1936 » réalisé par Jean-Paul Le Chanois et supervisé par Luis Bunuel, entre la fin de 1936 et le début de 1937 fut projeté pour la première fois le 6 avril 1937**. il est plus connu et a été davantage diffusé que le film « Espagne 1937 ». D’après Roman Gubern, celui-ci a été réalisé entre novembre 1937 et février 1938 (déduction faite de sa sortie française la deuxième semaine de février 1938). 
De grandes similitudes esthétiques et narratives existent entre les deux films, à commencer par leur lien avec le sous-secrétariat à la propagande de la République Espagnole à l’ambassade de Paris dirigé par Luis Bunuel.
Cependant, certaines différences sont notables entre les deux films, dues pour partie à l’évolution de la guerre. Ainsi, selon Marien Gomez Rogriguez***, Espagne 1936 contient des passages d’une grande charge poétique, notamment un final poignant dénonçant l’atrocité de la guerre (cadavres d’enfants). 
A la différence d' »Espagne 1937″ qui ne contient aucune image de cadavre et dont le ton plus précipité évoque avec insistance le dénuement militaire tout en tenant bon la corde de l’espoir. 
La guerre ayant pris un tour très dur (luttes hégémoniques entre forces politiques au sein du camp républicain et mise en faiblesse des forces républicaines), ces partis-pris différents cherchaient sans doute alors à éviter toute atteinte au moral des troupes tout en appelant à la solidarité internationale en faveur des Républicains.

* D’après Roman Gubern (in : « GUBERN, Roman ; HAMMOND, Paul. Los años rojos de Luis Buñuel. Catedra. 2009 »)

** ORY, Pascal. La belle Illusion. Culture et politique sous le signe du front Populaire, 1935-1938. Plon. Paris, 1994.p.563


*** GOMEZ ROGRIGUEZ Marien. La Guerre civile espagnole à travers les archives de Ciné-Archives. Sous la direction de Jean-Pierre Bertin-Maghit, Janvier 2012

Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives Françaises du Film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.

L’enfer des républicains espagnols exilés en Afrique du Nord

Aux derniers jours de la guerre d’Espagne (1936-1939), des milliers de républicains trouvaient refuge dans le Maghreb colonial. Internés puis convertis aux travaux forcés sous le régime de Vichy, ils ont vécu une histoire aussi tragique que méconnue.

Photo prise au camp de Bouarfa (Maroc) en 1940.
Archives personnelles Eliane Ortega Bernabeu

Mars 1939. Depuis plus d’un mois, la Catalogne est entre les mains des forces franquistes. Près d’un demi-million de réfugiés républicains espagnols prennent la fuite par le nord, pour ce qui reste aujourd’hui encore la plus importante migration jamais observée à une frontière française. Mais la retirada n’est pas l’ultime chapitre de la guerre d’Espagne : dans le sud-est de la péninsule ibérique, les derniers bastions républicains tombent les uns après les autres. Les hostilités se terminent dans « l’entonnoir » d’Alicante. Ne pouvant fuir ni par Valence ni par le sud de l’Espagne déjà aux mains des franquistes, miliciens et civils républicains sont contraints de prendre la mer.

Depuis Alicante, plusieurs milliers embarquent en catastrophe en direction du port le plus proche, Oran. La flotte républicaine en provenance de Carthagène accoste elle à Alger, avant d’être déroutée, avec 4 000 personnes à son bord, vers Bizerte en Tunisie. Au total, ce sont probablement entre 10 000 et 12 000 Espagnols — peut-être plus selon certains témoignages — qui arrivent sur les côtes d’Afrique du Nord en quelques jours.

Si une poignée de républicains sont accueillis par des proches à Oran — qui possède une forte communauté hispanique — dès le 10 mars 1939, le gouvernement de la IIIe République qui administre l’Afrique du Nord met un frein à leur arrivée. Depuis un an, les décrets-lois Daladier encadrent la venue de réfugiés : on parle de triage entre la « partie saine et laborieuse de la population étrangère et les indésirables », d’assignations à résidence, de centres d’internements… Un schéma qui va être reproduit en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

Pendant que le maire d’Oran célèbre en grande pompe la victoire franquiste, une partie des républicains sont maintenus de force dans des embarcations converties en bateaux-prisons. Ceux qui peuvent débarquer sont placés dans des « guitounes », notamment sur le quai éloigné de Ravin blanc. Eliane Ortega Bernabeu, dont le grand-père était à bord de l’un de ces bateaux, le Ronwyn, raconte :

 » Ils étaient totalement isolés, tenus à l’écart des habitants. Malgré cela, certains Oranais leur sont venus en aide, en amenant de la nourriture, qu’ils hissaient à bord des navires grâce à des cordes. En revanche, une autre partie de la population ne voulait pas recevoir ces Espagnols, inquiets de leur nombre. Le maire de la ville, l’abbé Lambert, était un ami de Franco. Il a grandement contribué à créer un climat de peur chez ces habitants « .

En Tunisie, les marins et les civils de la flotte républicaine sont eux aussi tenus à l’écart de la population. Rapidement, ils sont acheminés en train vers le centre du pays et des camps d’internement, notamment celui de Meheri Zebbeus. En Algérie également, une fois débarqués, les réfugiés sont placés dans des camps : « Il y avait des civils, des ouvriers, des syndicalistes, enfermés derrière des barbelés, et sous la menace constante de baïonnettes », explique Eliane Ortega Bernabeu.

Dans les nombreux camps — dont la majorité se situe sur le territoire algérien —, la même législation qu’en métropole est appliquée. Peter Gaida, historien allemand et auteur de plusieurs ouvrages sur les camps de travaux forcés et les républicains, explique :

 » Les exilés sont considérés comme dangereux pour la défense nationale, ils sont contraints de fournir des prestations en échange de l’asile : une partie part dans les camps d’internement, l’autre dans les compagnies de travailleurs étrangers, les CTE. Des prestations légales dans la mesure où la France était en guerre, et les Français étaient aussi réquisitionnés « .

En Algérie, les femmes, les enfants, ainsi que des invalides sont envoyés dans différents camps : Carnot (Orléansville) ou Molière, pour les plus connus ; les combattants, eux, rejoignent ceux de Boghar et Boghari où ils sont enrôlés pour satisfaire aux besoins en main-d’œuvre de la puissance occupante. Ils sont employés notamment à rénover des routes dans la région de Constantine, et à exploiter les mines de charbon et de manganèse dans le sud oranais.

Le transsaharien, vieux rêve colonial

Les dirigeants de la IIIe République française décident alors de relier les mines de Kenadsa, situées au sud d’Oran, aux chemins de fer marocains. Deux mille républicains espagnols et membres des Brigades internationales intègrent la Compagnie générale transsaharienne, afin d’entretenir les pistes dans le désert. Dans son ouvrage Camps de travail sous Vichy (à paraître en juin 2021 aux éditions Les Indes savantes), Peter Gaida publie le témoignage de l’un d’entre d’eux, interné au camp de Colomb-Béchard, en Algérie :

«  On nous envoya à quatre kilomètres de l’oasis pour enlever le sable d’une énorme dune pétrifiée de plus de 2 000 mètres de longueur. La température était étouffante, plus de 40° à l’ombre et l’eau rare et chaude. C’est là qu’ont commencé les dysenteries, les crises de paludisme, les vomissements et les forts maux de tête « .

Après l’armistice du 22 juin 1940, le gouvernement de Vichy au pouvoir remet au goût du jour un vieux rêve colonial : l’édification d’une ligne de chemin de fer stratégique, le transsaharien, autrement appelé « Méditerranée-Niger ». L’idée est de relier les colonies d’Afrique du Nord à celles d’Afrique occidentale :

 » En réalité, les capitales des deux empires coloniaux français, Alger et Dakar. Vichy entreprend donc la construction d’une liaison ferroviaire de 3 000 kilomètres, en plein désert. Mais l’objectif est multiple : en plus du prestige colonial, il s’agit aussi de transporter des troupes militaires, du matériel et du charbon exploité au Maroc. Il y a également un projet en Afrique occidentale qui consiste à irriguer le Niger et de créer une culture du coton gigantesque, qui permettrait de rendre la France indépendante des Britanniques. Pour cela, il leur faut un chemin de fer qui puisse relier Alger « .

Le chantier, colossal, se divise en trois phases : la construction d’un axe Oran-Gao, en longeant le Niger, un second menant de Gao à Bamako, et un troisième censé relier la ligne à Dakar.

L’horreur des camps

La main-d’œuvre est toute trouvée : les Groupements de travailleurs étrangers (GTE, qui ont succédé aux CTE), disposent d’un cadre législatif répressif, subtile alliance du colonialisme et du fascisme. Un certain nombre de camps sont érigés et répartis entre le Maroc, la Tunisie, et l’Algérie. Mais les républicains espagnols ne sont pas les seuls à être affectés sur les différents chantiers : « Des anarchistes et communistes français, des membres de Brigades internationales, et des personnes aux profils très divers vont être déportés des camps français, comme celui de Vernet, vers ceux d’Afrique du Nord en bateau. Pour Vichy, ce sont “des bouches inutiles et des bras qui manquent” », explique Peter Gaida.

En outre, plusieurs milliers de juifs sont exclus de l’armée française, et placés dans des Groupements de travailleurs israélites (GTI). « Dans les camps, il y également des Nord-Africains, notamment ceux les leaders des mouvements nationalistes en Tunisie et en Algérie. Il y a donc une population très mixte, on trouve même la trace de juifs allemands et de Yougoslaves », commente Gaida.

Dans la région d’Oran, les détenus politiques considérés comme dangereux sont internés dans les camps de Djelfa, de Djenien Bou Rezg ou de Hadjerat M’Guil. « Il y a en tout six camps dédiés à la répression, poursuit Eliane Ortega Bernabeu. Des camps de la mort, comme les appelaient les républicains internés. Entre 1940 et 1942, à Berrouaghia, tous les indices que nous avons pu recueillir démontrent qu’au moins 750 y sont décédés, de faim, de froid, ou de sévices. »

Les pensionnaires subissent punitions, brimades, et torture. « Le camp de Meridja [en Algérie] ferme après que les républicains aient entamé une grève de la faim, afin de protester contre des actes de torture. En réalité, il est rouvert par Vichy un peu plus au nord, sous le nom d’Aïn el-Ourak », poursuit Eliane Ortega Bernabeu. Le chantier du transsaharien, lui, s’enlise : à peine 62 kilomètres de voies seront achevés.

En Tunisie, les conditions dans les camps semblent à peine plus clémentes qu’en Algérie ou au Maroc. La moitié des 4 000 personnes arrivées en 1939 est déjà repartie en Espagne, suite à une promesse d’amnistie formulée par Franco. Victoria Fernandez, fille de républicain espagnol exilé en Tunisie, raconte :

 » D’après mes recherches, au moins 25 ont été fusillés en Espagne dès leur arrivée, et les autres ont vécu dans des conditions extrêmement difficiles. Quant aux 2 000 qui sont restés en Tunisie, une partie importante est envoyée dans des camps dans la région de Kasserine, où ils s’occupent de plantations maraichères, d’arbres fruitiers, ou travaillent pour diverses entreprises « .

De nombreuses informations sur les maltraitances sont rapportées, notamment dans la région de Gabès. « En plus de cela, 300 marins républicains sont envoyés dans le désert, au sud du pays. Politisés et réfractaires, ils étaient encore plus indésirables que les autres », poursuit Victoria Fernandez. Parallèlement, environ 5 000 hommes tunisiens de confession juive seront enrôlés aux travaux forcés, dans des camps distincts, près des lignes de front.

Libération de la France, aide au FLN

Le débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942 connu sous le nom de « l’opération Torch » rebat les cartes : un flottement s’installe dans l’administration française, les généraux Henri Giraud et Charles de Gaulle se disputant le contrôle de l’Algérie et du Maroc. En Tunisie, la Wehrmacht fait son entrée, elle y restera six mois : « Durant cette période d’occupation allemande, une partie des républicains espagnols fuient vers l’Algérie, les autres essaient de dissimuler leur identité. Tous ceux qui sont attrapés sont envoyés dans les GTE, dans la région de Kasserine », explique Victoria Fernandez.

Depuis l’Algérie et le Maroc, d’autres républicains font le chemin inverse. Peter Gaida :

 » On leur propose de signer un contrat de travail, de rentrer, ou de prendre les armes. Donc beaucoup s’engagent dans les forces reliées à la France libre, et attaquent les forces allemandes en Tunisie. Après le départ de la Wehrmacht du pays, certains débarquent en Sicile et on retrouve leur trace aux côtés des forces de la France libre en Provence. Après avoir été réfugiés de la guerre d’Espagne, internés par la IIIe République, et travailleurs forcés sous Vichy, ils combattent pour la libération de la France. Un destin trop peu mis en valeur, où ils sont à la fois des victimes et des héros « .

En 1943, une partie des républicains espagnols part pour Casablanca, avant d’embarquer pour le Mexique ou pour l’Amérique du Sud. « D’autres sont restés, comme ma famille. En réalité, ils pensaient que Franco finirait par être chassé, ils dormaient avec la valise sous le lit », reprend Eliane Ortega Bernabeu. Sa naissance à Oran en 1954 coïncide avec le début de la guerre de libération nationale en Algérie :

 » Je ne suis pas pied-noir, déjà parce que c’est un terme colonial, mais également, parce que je ne suis pas française. Je suis une Espagnole d’Oran. Les républicains portaient des valeurs démocratiques, ils étaient donc fermement opposés au colonialisme. L’exploitation d’un peuple par un autre était pour eux une horreur. Beaucoup plus tard, je me suis rendu compte que mon père payait sa cotisation au FLN. Lui et les autres voyaient la pauvreté des indigènes, l’exploitation, la torture. Automatiquement, ils ont adhéré à leur combat « .

Les Espagnols restés en Tunisie finissent par partir, principalement à cause de problèmes économiques. La dernière vague quittera le pays à la mort de Franco, quand l’Espagne a reconnu leur service dans la marine.

Du passage des républicains au Maghreb, il reste des pierres tombales, bien peu de textes, beaucoup de zones d’ombre à éclaircir. Peter Gaida, Eliane Ortega Bernabeu, Victoria Fernandez et bien d’autres continuent inlassablement de recoller les fragments de cette histoire. Une manière de donner aux victimes de ces camps une reconnaissance qui, 80 ans après, se fait toujours attendre.

Laurent Perpigna Iban

Journaliste et photographe indépendant, passionné par le Proche-Orient où il se rend régulièrement.

Source : https://orientxxi.info/magazine/l-enfer-des-republicains-espagnols-exiles-en-afrique-du-nord,4624?fbclid=IwAR1DQyjTcLqHemIVTT_rMs1Q7Ux5D42MJe54XwgRQ7gN_TqJPU9q9IJ2HnE

90 ans de la 2e République espagnole

14 avril 1931-14 avril 2021

90 ans de la 2e République espagnole

L’association 24 août 1944
vous invite à une soirée spéciale projection:

Espagne/ L’espoir 1931/1936

suivi de

Je demande la parole

le mercredi 14 avril à 20h30

Si l’empreinte de cette mémoire continue à provoquer tant d’intérêt et de passion, c’est surtout parce qu’elle est synonyme d’avenir.

Ce 14 avril 2021 marque les 90 ans de la seconde république espagnole. Celle pour laquelle tant de personnes sont mortes, pour la défendre contre un coup d’état militaire.

Malgré la situation sanitaire pour le moins difficile dans le monde cette année encore, nous ne voulons pas cesser nos activités. Il est important pour l’avenir de marquer cet anniversaire. Il représente la première pierre posée par le peuple espagnol pour la conquête de ses droits sociaux, pour l’émancipation de la femme, pour le partage des richesses…… Il s’agit d’un projet social sans précédent dans ce monde féodal qu’est l’Espagne de 1930.

C’est pour toutes ces avancées que la République fut si durement attaquée et balayée par les forces fascistes, bourgeoises, et réactionnaires de toute l’Europe voire du monde.

Le « travail de mémoire » doit essentiellement servir l’avenir, empêcher le retour de dictateurs en éclairant la vérité historique sans complaisance. Nous devons parvenir à regarder en face le déroulement de l’histoire et que chacun reconnaisse ses actes, louables ou condamnables.

Il ne suffit pas de crier Viva la república ! encore faut-il savoir quelle république nous voulons, celle de 1933–1934, qui exerça une répression féroce contre les ouvriers, les mineurs, les paysans et les syndicalistes qui les représentaient ou celle de 1936–1937, qui fit naitre une expérience sociale révolutionnaire jamais renouvelée ?

Ne pas avoir cette démarche vers demain c’est condamner leur révolution à une momification. C’est aussi falsifier l’histoire en omettant de transmettre les raisons et les difficultés de leur combat.

C’est pour cela que notre association 24 août 1944 a décidé de ne pas rester silencieuse sous les consignes de confinement mais de partager avec vous :

Un petit documentaire sur cette République qui a tant fait parler d’elle qu’on en parle encore en 2021:

La conquête démocratique en Espagne/ L’espoir 1931/1936 (11,48’) par le collège André Malraux.avec les intervenants suivants:

Jean-Pierre Amalric, historien;
José Martinez Médecin/historien;
Jorge Semprun, écrivain;
Francisco Solano, protagoniste et maire de Moutiers-en-Puisaye pendant 30 ans(Yonne);
Lise London, militante communiste de l’époque.

Et le premier volet du film: Un autre futur, 1ère partie: Je demande la parole de Richard Prost 1990.

Auteurs : Aimé Marcellan, Angel Carballeira, Floréal Samitier, Alain Doboeuf.

Remarque : Le syndicat du cinéma a été aussi collectivisé en 1936. Les extraits de films utilisés dans la première partie proviennent du fond de la CNT spectacle. (43′). Il nous explique comment est née la puissante lutte sociale en Espagne et ce qu’elle a affronté

En attendant de pouvoir à nouveau se rencontrer dans le monde réel:

Rejoignez nous pour cette projection,

mercredi 14 avril 2021 à 20h30

Sans inscription

cermi association et 24 août 1944 vous invitent à une réunion Zoom planifiée.

Sujet : 14 avril 1931-14 avril 2021 La 2e république espagnole

Heure : 14 avr. 2021 08:30 PM Paris

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ID de réunion : 854 7359 0593

Code secret : 296825

Le dernier grand trésor photographique de la guerre civile espagnole

Retrouvées dans deux boîtes rouges au fond d’un garage, 5 000 photos cachées du photographe Antoni Campañà, prises durant la guerre civile espagnole, sont dévoilées pour la première fois.

On dit des photographes qui ont couvert la guerre d’Espagne (1936-1939) qu’ils ont été les pionniers du photojournalisme. A l’époque, cette guerre civile enflamme le pays. Elle oppose le camp des républicains espagnols composé de loyalistes à l’égard du gouvernement légalement établi, de communistes, de léninistes, d’anarchistes à celui des nationalistes et rebelles putschistes dirigés par le général Franco. Robert Capa, David Seymour, Gerda Taro ont photographié le conflit. Leurs images ont fait le tour du monde.

On pense alors avoir tout vu de cette guerre avant qu’en 2018, près de Barcelone, lors de la démolition d’une maison ayant appartenu au photographe catalan Antoni Campañà apparaissent, au fond d’un garage, deux boîtes rouges. Elle contiennent plus de 5 000 photos, des négatifs pour la plupart, mais également plusieurs centaines de tirages, le tout réalisé durant les trois années d’affrontements. Selon le quotidien catalan La Vanguardia, il s’agit « du dernier grand trésor photographique de la guerre civile espagnole ».

Mais qui est Antoni Campañà ? Dans le très beau texte d’introduction du livre La boîte rouge (Seuil) qui revient sur cette histoire et a été codirigé par le journaliste Plàcid Garcia-Planas, l’historien Arnau Gonzàlez Vilalta et le photographe David Ramos, la question est posée. « Qui fut Antoni Campañà Bandranas ? Un artiste, un photojournaliste de sport, un reporter de la vie politique et de la guerre, un représentant de commerce pour Leica et Contax, un éditeur de cartes postales ? Ou encore un saxophoniste de l’Iberian Orchestra, qui se produisait dans les années 1930 à Barcelone ? En guise de réponse, on pourrait dire que (…) Campañà fut un parfait homme-orchestre de la photographie. » Fils et petit-fils d’entrepreneurs dans le domaine de la construction, issu d’une famille aisée, Campañà décide très jeune de faire de la photographie sa vie. À douze ans, il vend déjà ses positifs. À quatorze ans, il réalise un reportage « graphique » sur le roi Alphonse XIII, publié dans une revue espagnole. Dès lors, l’appareil photo devient un inséparable compagnon.

Campañà a trente ans quand débute la guerre civile espagnole. Républicain, catalaniste et fervent catholique, le photographe manifestera très peu de prises de position politiques publiques, affirmant simplement être du côté de ceux « qui gouverneront, s’ils me plaisent ». Il adopte en quelque sorte la position d’un diplomate, et cette diplomatie lui permet de photographier les uns et les autres sans distinction : « De la Ligue de Cambò ou la gauche républicaine de Catalogne de Companys de février et mars 1936, puis, quelques mois plus tard, les révolutionnaires anarchistes et les franquistes victorieux, puis les fascistes et les nazis en 1939. »

Ses images, aussi exposées en ce moment au Musée national d’art de Catalogne, dépeignent une réalité tragique pleine de nuances et de contrastes douloureux. Elles sont une découverte incroyable sur la guerre civile espagnole, une véritable fresque allant du coup d’état de Franco, à la « Barcelone soviétique », jusqu’aux portraits des miliciens antifascistes se rendant au front. Campañà observe ce qui l’entoure, se soucie de son prochain et il se rend partout où il peut aller. Il photographie parfois au Leica, parfois au Rolleiflex, tout ce qu’il considère comme important, en particulier des évènements qui l’ont profondément heurté ou marqué : des églises victimes des révolutionnaires iconoclastes aux portraits d’attirants combattants libertaires, des protestations de rues aux conséquences misérables de la guerre.Retour ligne automatique

Car c’est de cela qu’il s’agit dans ces images cachées et retrouvées près de trente ans après la mort du photographe : de l’histoire d’un homme meurtri de voir son pays détruit. « Campañà a photographié la guerre civile espagnole avec amertume et tristesse, cet état d’âme a guidé son refus de diffuser ses photographies », écrit la commissaire d’exposition Marta Gili. Le photographe n’a pourtant pas aimé photographier la pauvreté, comme il l’a confié à ses enfants. Ainsi son fils Antoni se rappelle-t-il que son père « n’a jamais voulu que l’on sache qu’il avait réalisé des images de la guerre ». A qui se destinaient alors ces photos ? Nul ne le sait mais comme il est joliment écrit sur la quatrième couverture du livre La boîte rouge : « Aujourd’hui, par bonheur, elles nous sont offertes. »

Par Sabyl Ghoussoub

P.-S.

Né à Paris en 1988 dans une famille libanaise, Sabyl Ghoussoub est un écrivain, chroniqueur et commissaire d’exposition. Son deuxième roman Beyrouth entre parenthèses est sorti aux éditions de l’Antilope en août 2020.

https://www.blind-magazine.com/fr/stories/1276/Le-Dernier-Grand-Tresor-Photographique-De-La-Guerre-Civile-Espagnole

A posteriori

Regards croisés sur notre compagnon Emilio Marco et François. Emilio est né en 1921 à Falset (Catalogne).Il combattra dans la centurie de Juan Peñalver, cénétiste de Sant Feliu de Llobregat pendant la Guerre d’Espagne. Il passe la frontière en 1939 et sera, comme beaucoup de compagnons, interné dans de nombreux camps. Anti-fasciste convaincu, il s’engagera rapidement dans la Résistance. A la fin de la Seconde guerre mondiale, il s’intégrera petit à petit dans la société française et finira à Saint-Pierre-des-Corps où il militera jusqu’à sa mort le 30 janvier 2013.

Documentaire de Mickaël Foucault et Maëlle Maugendre