Mardi 20 février 18h30 Bibliothèque Saint-Pierre-des-Corps avec Jean ORTIZ

Après les deux soirées réussies avec Claire Rol-Tanguy et Patrick Amand mardi dernier  et avec Edouard Sill hier, avec plus de 100 participants à chaque fois,

soyons nombreux à la soirée, suivie d’un débat avec la participation exceptionnelle de Jean ORTIZ, après la diffusion du Documentaire « Brigades Internationales. Entre mémoire et silence » de Dominique Gautier et Jean Ortiz

Ce documentaire de 25 minutes, tourné en juin 2016 à Albacete, dont le propos est de savoir ce qu’il reste aujourd’hui du « grand récit » des Brigades Internationales, de leur engagement, de leur exemple, de leurs valeurs, sera projeté à la Bibliothèque de Sant-Pierre-des-Corps le mardi 20 février à 18h30 en présence de Jean ORTIZ.
Il y plus de 80 ans,  des volontaires du monde entier, majoritairement ouvriers, arrivaient à Albacete, base des Brigades Internationales… Le 18 septembre 1936, le Présidium de l’Internationale Communiste, réuni à Moscou, avait décidé de « procéder au recrutement parmi les ouvriers de tous les pays de volontaires ayant une expérience militaire en vue de leur envoi en Espagne ». 35 000 au total, de 53 pays.
Au même moment, les « démocraties occidentales » choisissaient de renforcer la « farce sinistre » de la « non intervention », destinée en réalité, sous couvert de « neutralité », à « apaiser Hitler », à étouffer la République espagnole en l’empêchant de recevoir l’aide internationale et en premier lieu l’aide militaire de l’Union Soviétique, seul pays avec le Mexique, qui décida, dans les conditions de l époque, avec ses parts d’ombre, de fournir assistance militaire aux antifascistes espagnols. Les classes dominantes anglaises, françaises, elles, avaient choisi leur camp dès le départ : en finir avec les « rouges frontpopulistes », avec la « menace » ouvrière, avec les puissants syndicats espagnols, avec cet exemple contagieux.
Au même moment (13 octobre 1936) les premiers groupes de volontaires internationaux rejoignent Albacete (pour quelques séquences de formation), mal équipés, peu expérimentés, vivant dans des conditions précaires… Ils seront envoyés pourtant souvent en première ligne… En ce début de novembre, lorsque les Brigades commencent à se déployer à Madrid, la capitale est sur le point de tomber aux mains des factieux, puissamment soutenus par Mussolini, Hitler, Salazar, et la banque.
La démoralisation, la parano, le chaos, commencent à s’installer… On se bat au corps à corps dans les faubourgs de Madrid. Le peuple de Madrid, ne fléchit pas, encouragé par cette arrivée d’amis solidaires de tous les pays ; il redouble de courage. Les miliciens, essentiellement communistes du PCE, militants jeunes de la JSU, anarchistes de la CNT-FAI, simples républicains, avec les Brigadistes, sauvent la capitale.
Les premiers avions soviétiques , modernes, apparaissent dans le ciel de Madrid, et les chars dans les faubourgs… Les fournitures soviétiques sont payées par le gouvernement d’union du socialiste Largo Caballero (qui a décidé à l’unanimité de mettre en sécurité à Moscou l’or de la Banque d’Espagne), puis du docteur Negrin, socialiste. Le gouvernement lui, sans trop de courage, a quitté la capitale pour Valence, laissant Madrid « aux mains » des milices, d’une « Junte de défense » populaire, d’officiers républicains (Miaja, peu convaincu malgré son aura, et surtout Rojo, l’âme de la résistance militaire), du célèbre « Quinto Régiment », organisé par les communistes… « No pasarán ! ». Ils ne sont pas passés ! Mais à quel prix… Le général Mola, cerveau du « golpe », à la tête des troupes du nord, prévoyait une victoire rapide… « Boire le café Puerta del Sol dans quelques jours », avait-il fanfaronné… Le café refroidira.
Le plus souvent au feu, à l’avant, les Brigades Internationales, dont certaines furent décimées lors des combats de la défense de Madrid, puis en Andalousie, en Aragon, malgré les frictions, les affrontements inter-Républicains, donnèrent un exemple extraordinaire d’engagement solidaire, d’internationaliste, de conviction en actes.
Aucune entreprise révisionniste de réécriture de l’histoire ne parviendra, si nous prolongeons leur mémoire et leur combat, à stigmatiser ces héros qui pour beaucoup finirent dans les « camps de concentration » français (gouvernement radical-socialiste Daladier-Sarraut-Bonnet) du Roussillon, de Gurs, maltraités, surveillés, « suspects », « indésirables » « Liste S ». Des Brigadistes furent livrés aux Allemands. La majorité de ceux qui rentrèrent en URSS tombèrent, victimes de la répression stalinienne.
Par-dessus tout, il reste l’éclat de l’altruisme solidaire, aussi nécessaire aujourd’hui qu’alors.

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