suite à l’article sur La Nueve des remarques que j’ai reçues de Mar y Luz Cariño Lopez fille de Angel Cariño Lopez, combattant de La Nueve


Merci pour l’article mais il comporte des informations totalement fausses concernant Rafael Gomez Nieto.  M-y-L

Déjà la date du 19 est fausse, c’est le 24 Août qu’une partie de La Nueve faisait partie de ceux qui sont arrivés à Paris et le Guernica n’y est  arrivé que le lendemain et si j’en suis sûre c’est que mon père lui était sur le Guernica.

Concernant la vie personnelle de Rafael, il était effectivement le dernier des hommes de la Nueve, il est décédé comme c’est écrit des suites du covid et vivait en Alsace pour le restant je ne peux rien en dire.

Je ne sais quelles sont les sources de la personne qui a écrit l’article mais il vaut mieux se fier au travail des historiens. 

Amitié

   Mar-y-Luz

Pour rétablir la vérité Luis propose de diffuser un podcast de Radio France sur La Nueve,chose qui sera faite

Je pense que ce serait plus juste. Tu sais cela me fait penser à la seconde guerre mondiale en France,tout le monde avait été dans la Résistance. 

Je ne nie pas que Rafael ait combattu dans la Nueve et même qu’il ait été sur le Guernica à un moment car les équipes des HT changeait en fonction des pertes.Mais en aucune manière le guernica était là le 24 Août.

L’histoire souhaite souvent avoir des héros quitte à enjoliver cette histoire, les personnes elles même d’ailleurs participant à cela surtout quand elles ont été oubliées et qu’il ne reste plus personne pour en dire autre chose. Cela n’enlève rien à leurs valeurs de combattants.

C’est pour cela que je tiens à ce que l’on parle de mon père en ces termes: Combattant mais pas héros.

Les historiens ont tout de même travaillé sur ce sujet depuis.

Je peux au moins te donner les noms des half-tracks qui sont entrés le 24 Août au soir:Infos historienne celles-là.

-Section hors rang: Les Cosaques et Rescousse

-2ème Section Résistance,Teruel,Libération,Nous Voilà et l’Ebre

-3ème Section Tunisie 43,Brunete,Amiral Buiza,Guadalajara (qui est conservé au Mont Valérien) et Santander

Je pense que le journaliste pour écrire son article, sûrement voulant bien faire, a pioché un peu partout. Il n’a pu faire que cela compte tenu de la date de décès de Rafael.

Mar-y-Luz

La Nueve

La 9e compagnie du régiment de marche du Tchad, qui faisait lui-même partie de la2e division blindée ou Division Leclerc, a été surnommée la Nueve (chiffre « neuf » en espagnol). Cette compagnie enrôlait 160 hommes dont 146 républicains espagnols souvent anarchistes, mais aussi des soldats français, sous commandement français. Tous avaient combattu lors de la Libération de l’Afrique du nord, puis participèrent à la libération de la France.

Son fait d’armes le plus connu est la participation à la libération de Paris, puisque les hommes de la Nueve furent les premiers à entrer dans la capitale française au soir du 24 août 1944 avec des halftracks portant les noms de batailles de la guerre d’Espagne, « Teruel », « Guadalajara », soigneusement rebaptisés pour les cérémonies du lendemain 25 août, « Montmirail », « Champaubert » ou « Romilly », et des éléments du génie.

Origines et formation de la 9e compagnie

Le 22 juin 1940, l’Allemagne impose l’armistice à la France. Les territoires de l’Afrique du Nord française se rallient au gouvernement de Vichy. Celui-ci se méfie des réfugiés espagnols, républicains qui ont fui l’Espagne franquiste après 1939. Ces réfugiés sont poussés à choisir entre le travail forcé en France métropolitaine, l’enrôlement dans la Légion étrangère ou le rapatriement en Espagne. Pour des raisons évidentes, la plupart des vétérans de la guerre civile espagnole choisissent d’être intégrés à l’armée française. Après le débarquement allié du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, les autorités françaises créent le Corps franc d’Afrique, un corps régulier pour les combattants non-français, comme le capitaine Buiza, ancien amiral de la marine républicaine. Il est en grande partie composé d’Espagnols. Ils participent aux combats à partir de décembre 1942 contrel’Afrika Korps en Tunisie. Les combats se poursuivent durant la première moitié de l’année 1943, jusqu’à la conquête du port de Bizerte, qui marque la fin des combats en Afrique du nord.

Le choix fut posé aux Espagnols d’intégrer la division Leclerc ou les forces du général Giraud, qui venait de se rallier aux forces françaises libres. La division Leclerc avait été constituée à partir de mai 1943 sous le nom de 2e division française libre, puis en août après la fusion des FFL et de l’Armée d’Afrique, sous son nom définitif de 2e division blindée, sous le commandement dugénéral Leclerc, en Libye. La plupart des Espagnols rejoignirent les unités de Leclerc. Elle comptait 16 000 hommes, dont 2 000 Espagnols au début de l’année 1943. Ils étaient particulièrement nombreux dans la 9e compagnie, 1re compagnie du 3e bataillon, ce qui lui valut le nom de la Nueve ou la Española. Elle fut placée sous le commandement du Français Raymond Dronne. La plupart des hommes étaient des socialistes, des communistes, des anarchistes ou des non-encartés hostiles à Franco, d’autres des déserteurs des camps de concentration réservés aux réfugiés espagnols en Algérie ou au Maroc. Ils étaient bien des soldats de l’armée française, en aucun cas une armée autonome, bien qu’il leur fût permis d’arborer le drapeau tricolore républicain sur leurs uniformes. La compagnie étant presque entièrement espagnole, la langue utilisée et l’encadrement (sous-officiers, officiers) étaient également espagnols.

En septembre 1943, la compagnie, avec l’ensemble de la division, est transférée à Rabat, au Maroc, où la division reçoit un équipement américain : 160 chars de combat M4 Sherman, 280 blindés half-track M3 et M-8 Greyhound, camions Dodge, GMC, Brockway, Diamond et nombreuses jeeps. Les Espagnols donnent à leur véhicules des noms originaux, rappelant pour la plupart des événements de la guerre d’Espagne. La jeep de l’unité de contrôle est baptisée « Mort aux cons » et le halftrack « Les Cosaques ». La 1re section de combat baptise ses véhicules « Don Quichotte », « Cap Serrat », « Les Pingouins » d’après le surnom « Espingouins » donné par les soldats français aux Espagnols (le nom de « Buenaventura Durruti », proposé par des anarchistes, est refusé par les supérieurs français), « Madrid » et Guernica. La 2e section de combat donne à seshaltracks les noms de « Résistance », « Teruel », « España Cañi » (puis « Libération »), « Nous Voilà » et « Ebro ». La 3e section de combat baptise les siens « Tunisie », « Brunete » « Amiral Buiza », « Guadalajara », « El Canguro » et « Santander » ; les noms de « Catapulte », « Belchite », Rescousse pour le halftrack de dépannage sont aussi utilisés. Les équipages d’origine espagnole furent également autorisés à peindre le drapeau de la Seconde République espagnole sur leurs véhicules blindés.

Opérations : de la Normandie à Berchtesgaden

La division Leclerc est transférée du Maroc en Grande-Bretagne et ne débarque en Normandie qu’au début d’août 1944. La 9e compagnie débarque sur la plage d’Utah Beach, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1944. La2e DB est alors intégrée à la 3e armée américaine, dirigée par le général George Patton. La Nueve est engagée dans des combats contre des unités allemandes aux alentours de Château-Gontier et Alençon. Du 13 au 18 août, la compagnie combat en avant-garde de la division à Écouché. Elle fait prisonniers 130 soldats allemands. Le 16, les divisions Waffen-SS Adolf Hitler et Das Reich, les 9e et 116e divisions Panzer et la 3e division parachutiste attaquent la 2e DB : les combats durent jusqu’à l’arrivée de la 2e armée britannique en renfort. Le caractère des anarchistes combattant dans l’unité se révèle lors de cette bataille : une unité de mortiers fait ainsi un coup de main 3 km en arrière des lignes allemandes le 14 août, faisant 130 prisonniers et s’emparant en outre de 13 véhicules, et libérant 8 Américains.

La ville de Paris se soulève contre l’occupation allemande, le 20 août 1944. Charles de Gaulle insiste auprès du commandement suprême des forces alliées pour que les troupes françaises libres soutiennent cette insurrection. De Gaulle soutient Leclerc, qui veut tirer parti de l’insurrection de la Résistance française pour libérer rapidement Paris. Le 23 août 1944, la compagnie se met en route avec toute la division, en direction de Paris. Le 24 août, vers 20 heures, la 9e compagnie, accompagnant un peloton de chars du 501e RCC, entre dans Paris par la porte d’Italie. C’est la section du lieutenant Amado Granell qui parvient la première à l’Hôtel de ville, à 21 h . Parmi les unités arrivées place de l’Hôtel-de-Ville, le halftrack « Ebro » tire les premiers coups de feu contre un ensemble de mitrailleuses allemandes. Le lieutenant Amado Granell, ex-capitaine anarchiste de la Colonne de fer, est le premier officier « français » reçu par le Conseil national de la Résistance. En attendant la capitulation du général allemand von Choltitz, gouverneur de Paris, la Nueve est envoyée pour occuper la Chambre des députés, l’hôtel Majestic (siège de la Gestapo à Paris) et la place de la Concorde. Dans l’après-midi du 25 août, à 15 h 30, la garnison allemande se rend, tandis que le général von Choltitz est fait prisonnier par trois Espagnols, dont un civil vivant à Paris, avant d’être remis à un officier français.

Le lendemain, les troupes alliées entrent dans Paris en triomphe. Les Espagnols participent au défilé de la victoire et forment l’escorte du général de Gaulle sur les Champs-Elysées. Ils défilent en portant les couleurs de la Seconde République espagnole, et pendant quelques minutes, une bannière géante aux mêmes couleurs ouvre le défilé28. Les protestations ultérieures du régime de Franco sont ignorées par le gouvernement français. La 9e compagnie est cantonnée au bois de Boulogne du 27 août au 9 septembre, avant de repartir combattre. Le 12 septembre, la compagnie se fait remarquer à Andelot, où 300 soldats allemands sont faits prisonniers. Le 15, les hommes de la Nueve traversent la Moselle au niveau de Châtel-sur-Moselle et établissent une tête de pont face aux lignes allemandes. Le général de Gaullereconnait la valeur de l’unité, et le 26 septembre, il remet personnellement des décorations aux soldats dans la ville de Nancy. Le capitaine, Raymond Dronne, le sous-lieutenant canarien Miguel Campos, le sergent catalan Fermín Pujol et le caporal galicien Carmiño López reçoivent la Médaille militaire et la Croix de guerre 1939-1945. Les combats en Alsace commencent en novembre 1944. Le 23 novembre, la Nueve entre dans Strasbourg, dernière grande ville française occupée. Le 1er janvier 1945, le capitaine Dronne leur rend hommage dans une lettre :

« Les Espagnols se sont remarquablement battus. Ils sont délicats à commander mais ils ont énormément de courage et une grande expérience du combat. Certains traversent une crise morale nette due aux pertes subies et surtout aux événements d’Espagne. »

La2e DB est relevée fin février pour cinquante jours de repos, dans la région de Châteauroux. Fin avril, elle reprend les combats jusqu’à la prise, le 5 mai, du « Nid d’Aigle », à Berchtesgaden. À ce moment, les pertes de la 9e compagnie s’élevaient à 35 morts et 97 blessés. Il ne restait plus que 16 Espagnols actifs dans la Nueve, beaucoup ayant été affectés à d’autres unités de l’armée française. À la fin de la guerre, quelques-uns suivirent Leclerc en Indochine, certains partirent avec des véhicules blindés en direction de l’Espagne franquiste, tandis que d’autres retournaient à la vie civile en acceptant la nationalité française qui leur était proposée pour avoir combattu au sein des troupes françaises.

Plus de cinquante membres de la compagnie reçurent la Croix de guerre.

Postérité et hommages

Le rôle de ces Espagnols tombe rapidement dans l’oubli. Aujourd’hui, rares sont les soldats de la Nueve encore vivants, mais leur part dans la Libération de la France, et surtout de Paris, est reconsidérée.

C’est le 25 août 2004 que la ville de Paris a rendu officiellement hommage aux Espagnols de « La Nueve ». Une plaque « Aux républicains espagnols, composante principale de la colonne Dronne » a été inaugurée quai Henri-IV, en présence de Bertrand Delanoë, du président du Sénat espagnol, Francisco Javier Rojo, de l’ambassadeur d’Espagne, Francisco Villar, et de deux survivants, Luis Royo Ibañez et Manuel Fernandez. Une plaque similaire a été posée square Gustave-Mesureur, place Pinel (Paris 13e), une autre au centre de la place Nationale, (Paris 13e).

Le 24 février 2010, la mairie de Paris a remis la Grande Médaille de Vermeil à Manuel Fernandez, Luis Royo Ibañez et Raphaël Gomez

Le 25 août 2012, des militants anarchistes venus célébrer la mémoire des combattants libertaires de La Nueve lors de la cérémonie publique, ont été arrêtés pour « attroupement illégal ».

En 2014, l’association août organise des manifestations pour commémorer les 70 ans de la libération de Paris, en présence de Rafael Gomez

En mars 2015, à Paris, le jardin de l’Hôtel de Ville est renommé « jardin des Combattants de la Nueve » ; une cérémonie est prévue en présence du roi et et de la reine d’Espagne Felipe VI et Letizia ainsi que de la maire de Paris Anne Hidalgo. Néanmoins, le crash du vol 9525 Germanwings, où 51 Espagnols trouvent la mort, écourte la visite du couple royal ; la cérémonie d’inauguration est alors reportée au 3 juin 2015

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Rafael Gomez Nieto, de la guerre civile espagnole à la libération de Paris

Rappel sur qui était Rafael Gomez Nieto

Les Espagnols de la Nueve, vétérans de la guerre face à Franco et combattants acharnés de la liberté, furent les premiers soldats de Leclerc à entrer dans Paris, la veille de sa libération. Parmi eux, Rafael Gomez Nieto, mort à Strasbourg des suites du coronavirus covid-19.

Aurélien Soucheyre

Le soir du 24 août 1944, Rafael Gomez Nieto fut l’un des tout premiers membres de la 2e division blindée de Leclerc à entrer dans Paris. Il faisait partie de la Nueve, la neuvième compagnie, presque entièrement composée de républicains espagnols, déterminés à en découdre avec le fascisme, en Espagne ou ailleurs. « Comme toujours, on était en première ligne. On était un bataillon de choc. On a reçu l’ordre de prendre la mairie. Je conduisais le half-track qu’on avait appelé Guernica. On est entré par la porte d’Italie, et on a foncé vers l’Hôtel de Ville. Je me suis garé devant. Les hommes sont entrés. Moi, je suis resté avec l’autochenille, car j’étais chauffeur », se souvient le vétéran. Suivront des jours d’ivresse, de joie et de liesse populaire. Et des milliers de baisers. « Quand on entre dans une ville opprimée, le libérateur, les filles lui sautent dessus ! »  s’amuse-t-il. La Nueve eut ensuite l’honneur d’ouvrir le défilé sur les Champs-Élysées, et de protéger en personne le général de Gaulle. Point d’orgue d’une épopée qui, pour beaucoup, avait commencé en 1936, en Espagne, et allait s’achever, pour les derniers survivants, dans le nid d’aigle d’Hitler, à Berchtesgaden, en 1945. « Je suis né en 1921, à proximité d’Almeria, en Andalousie. Mon père, carabinier, avait fait partie de la garde du roi Alphonse XIII dans sa jeunesse. C’était un militaire de carrière, fidèle aux institutions de la Seconde République dès sa proclamation, en 1931. Il l’a défendue jusqu’au bout, sans état d’âme. » En 1939, les franquistes remportent la guerre civile. La famille de Rafael fuit de l’autre côté des Pyrénées, où elle se retrouve parquée par les autorités françaises dans d’immondes camps de concentration, avec des milliers d’autres réfugiés. « Oh, c’était bien ! La plage ! En plein hiver ! On a passé de bonnes vacances ! » ironise, le regard dur et la voix tendue, celui qui a connu les coups de crosse, la faim, la vraie faim, le froid et les poux.
 
Une compagnie de choc à la solide réputation,  toujours en première ligne Avec des faux papiers, Rafael et son père se font passer pour deux frères, et sortent du camp de Saint-Cyprien, réclamés par un oncle basé à Oran. « Je suis devenu apprenti cordonnier et puis, sur un coup de tête, je me suis engagé dans les Corps francs d’Afrique après le débarquement allié. » Le jeune homme prend les armes, et retrouve de nombreux vétérans de la guerre d’Espagne, chahutés par le destin, qui convergent vers les troupes de Giraud puis de Leclerc pour en découdre avec les nazis. « Ah ! On a passé du bon temps avec les Allemands ! Et eux avec nous… La guerre… », gronde Rafael, un éclair dans le regard, avant de baisser les yeux.
 
« Il fallait bien continuer. En finir avec les nazis » 
 
La Nueve fut constituée en 1943, au Maghreb. armée par les Américains, cette compagnie française comptait 160 hommes, dont 146 Espagnols, pour la plupart socialistes, communistes ou anarchistes. Les soldats furent autorisés à arborer le drapeau de la République espagnole sur leur uniforme, et à peindre sur leurs véhicules des noms aussi évocateurs que Teruel, Madrid et Guadalajara. « On est parti en Angleterre, puis on a débarqué en Normandie. Ensuite, on était toujours en tête. Les combats étaient très durs, avec des pertes, surtout à Écouché et à Colmar. Il y avait des tanks, des flammes, mais on ne reculait pas. Jamais. Je crois qu’on a été très utile. » 
 
La compagnie se taille rapidement une solide réputation, s’avère décisive et fait de nombreux prisonniers. « Après Paris, il fallait bien continuer. En finir avec les nazis. À ce moment-là, moi, je conduisais le Don Quichotte. Entre nous, il y avait des rumeurs de retour. On voulait aller en Espagne avec les armes et le matériel. Certains pensaient que les Alliés nous aideraient. Mais à la fin, on n’était plus qu’une dizaine en état de se battre. On a été démobilisé. Chacun est parti de son côté », se rappelle, avec pudeur, ce libérateur qui allait rester en exil. « Je suis retourné à Oran et je suis redevenu cordonnier. Pendant la guerre d’Algérie, on m’a mobilisé. Je devais faire des gardes, des rondes tous les deux ou trois jours devant les édifices publics et les usines, au cas où. En 1958, j’en ai eu marre, j’ai fermé mon magasin, et j’ai rejoint un oncle à Strasbourg, un anarchiste qui avait fait le maquis dans le Vercors. » Rafael vit toujours en Alsace aujourd’hui. À quatre-vingt-treize ans bien portés, il profite d’une retraite amplement méritée. Une retraite cachée, loin des honneurs qu’il fuit le plus possible. Mais pour les soixante-dix ans de la libération de Paris, le vétéran est revenu à la capitale, où il représentait,  seul, la Nueve. Le 23 juillet, il a connu un nouveau bain de foule, entouré, salué et embrassé par les spectateurs
d’une pièce de théâtre consacrée à sa compagnie et mise en scène par Armand Gatti. Le lendemain, il était l’invité d’honneur d’une cérémonie présidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, où il fut de nouveau ovationné. « Ah ! On n’oublie pas. Non, on n’oublie pas, qu’on est entré les premiers. La Nueve ! » s’émeut-il.

Rafael Gomez Nieto : l’antifranquiste de la Nueve et libérateur de Paris

Combattants de la première heure contre le général Franco, les républicains espagnols ont été les premiers à entrer dans Paris et à prendre l’Hôtel de Ville le 19 août 1944, jour de la libération de la capitale.

Publié le 21 août 2024
Article Humanité
Aurélien Soucheyre

Au volant de son autochenille baptisée Guernica qui fonce vers l’hôtel de ville de Paris, Rafael Gomez Nieto pense-t-il déjà à une future libération de Madrid ? En cette soirée du 24 août 1944, les membres de la 9e compagnie de la 2e division blindée de Leclerc font irruption dans la maison du peuple de la capitale française.

La voici officiellement délivrée du joug nazi. La plupart des soldats qui accompagnent Rafael Gomez Nieto sont comme lui, des républicains espagnols qui ont combattu Franco. Ils sont si nombreux que leur troupe, armée par les États-Unis et dirigée par des Français, est surnommée la « Nueve ».

Après la défaite de 1939, de nombreux républicains espagnols traversent les Pyrénées pour poursuivre la lutte

Défaits chez eux en 1939 par les franquistes soutenus par Hitler et Mussolini, Rafael et ses camarades ont franchi les Pyrénées pour poursuivre la lutte partout en Europe. D’abord Paris, puis Berlin, avant de revenir à Madrid ?

« Il fallait en finir avec les nazis bien sûr. Mais, entre nous, il y avait aussi des évocations de retour. On voyait plus loin. On voulait aller en Espagne avec les armes et le matériel. Certains pensaient que les Alliés nous aideraient »,racontait en 2014 Rafael Gomez Nieto, dernier membre de la Nueve encore en vie lors de la célébration des 70 ans de la libération de Paris.

« Je suis né en 1921, en Andalousie. Mon père avait fait partie de la garde du roi Alphonse XIII dans sa jeunesse. C’était un militaire de carrière, fidèle aux institutions de la seconde République dès sa proclamation, en 1931. Il l’a défendue jusqu’au bout, sans état d’âme », témoignait-il alors auprès de l’Humanité.

De l’internement en camp de concentration à l’engagement dans les corps francs d’Afrique

Engagé à 17 ans dans l’armée républicaine espagnole, Rafael participe à la bataille de l’Èbre, funeste affrontement décisif de la guerre d’Espagne. Avec 500 000 républicains, hommes, femmes et enfants, vaincus, il fuit vers la France, lors de la Retirada, et se retrouve parqué par les autorités dans d’immondes camps de concentration.

« Oh, c’était bien ! La plage ! En plein hiver ! On a passé de bonnes vacances ! » ironisait-il, le regard dur et la voix tendue, au sujet de son internement à Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, durant lequel il a connu l’humiliation et la faim.

Il n’en perd pas pour autant sa boussole antifasciste. Réclamé par un oncle basé à Oran, il est libéré et voit la France s’incliner à son tour face aux armées hitlériennes. « Sur un coup de tête, je me suis engagé dans les corps francs d’Afrique après le débarquement allié », se souvenait-il.

La Nueve, véritable « bataillon de choc »

Le voilà qui reprend les armes, intégrant en 1943 la Nueve. Cette compagnie compte alors 160 hommes, dont 146 Espagnols qui rêvent de libérer l’Europe. Lui et ses frères sont même autorisés à arborer le drapeau de la République espagnole sur leur uniforme et à peindre sur leurs véhicules des noms aussi évocateurs que Teruel, Madrid, Don Quichotte et Guadalajara.

« On a débarqué en Normandie. Ensuite, on était toujours en tête. Les combats étaient très durs, avec beaucoup de pertes. Il y avait des tanks, des flammes, mais on ne reculait pas. Jamais. Je crois qu’on a été très utile », mesurait celui qui a rendu coup pour coup à ses ennemis. « Ah ! On a passé du bon temps avec les Allemands ! Et eux avec nous… La guerre… » grondait-il, un éclair dans le regard, avant de baisser les yeux.

Véritable « bataillon de choc », la Nueve reçoit dans les derniers jours de la bataille de Normandie l’ordre de se précipiter sur la mairie de Paris.

Un vent de liberté en Europe souffle mais n’inquiète pas Franco

« Les hommes sont entrés. Moi, je suis resté avec l’autochenille, car j’étais chauffeur », relatait le vétéran. Suivent des jours d’ivresse, de joie et de liesse populaire. La Nueve a même l’honneur d’ouvrir le défilé sur les Champs-Élysées et de protéger en personne le général de Gaulle.

Son épopée se poursuit avec la libération de Strasbourg et s’achève avec la conquête du nid d’aigle de Hitler, à Berchtesgaden, en 1945. « À la fin, on n’était plus qu’une dizaine d’Espagnols en état de se battre. On a été démobilisés. Chacun est parti de son côté », se rappelait Rafael, avec pudeur et une forme de désillusion.

Un vent de liberté souffle alors sur l’Europe. Hitler et Mussolini sont morts. Pétain est emprisonné à vie. Mais ce souffle ne franchit pas les Pyrénées. Les Alliés ne vont pas plus loin. À Madrid, Franco reste au pouvoir. Rafael Gomez Nieto fait alors partie de ces soldats espagnols qui, d’une capitale à l’autre, porte soit l’uniforme du vainqueur, soit le cœur du vaincu.

Mais ce combattant endurci a finalement survécu au général Franco, mort en 1975. Rafael n’en est pas moins resté vivre à Strasbourg, ville qu’il a contribué à libérer. C’est en 2020 qu’il s’est éteint, emporté par l’épidémie de Covid, à l’âge de 99 ans. Quelques jours avant de succomber, il était encore capable de conduire sa voiture sans problème. Comme au temps de la libération de l’Europe.

1936: Barcelone, des «jeux olympiques populaires» contre ceux de Berlin

1936. L’année est olympique. Berlin a été choisi pour accueillir les Jeux Olympiques d’été. Un triomphe pour Adolf Hitler, au pouvoir depuis 1933… En cet été 1936, moins d’un mois avant, des contre-jeux avaient été organisés à Barcelone. Ils devaient y réunir des milliers d’athlètes, mais ils ont été été empêchés par le coup d’Etat du général Franco. Retour sur cette «Olimpiada Popular».

Article rédigé par
Pierre Magnan
France Télévisions

En 1931, le CIO (comité olympique international) donne les jeux olympiques d’été à Berlin. L’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 et les premières lois racistes de Nuremberg en 1935 ne modifient pas cette attribution. Décision est prise d’organiser des «contre-jeux» à Barcelone en juillet 1936. Le 19 juillet, les premiers coups de feu du coup d’Etat empêchent la tenue de ces Olympiades populaires.

Dans les années 30, les organisations sportives sont souvent politisées. A gauche, où il existe une tradition socialiste d’organisations de mouvements sportifs populaires, on n’hésite pas à dénoncer les Jeux olympiques comme des «olympiades bourgeoises, chauvines et nationalistes». Avec la prise du pouvoir en Russie par les bolcheviks et la naissance de l’URSS, ce «sport rouge» se divise : la réformiste Internationale Sportive de Lucerne (ISL) se sépare de l’Internationale Rouge Sportive (IRS) fondée à Moscou. «A l’époque, il y avait une coupure idéologique dans le sport», confirme André Gounot, professeur d’histoire du sport à l’Université de Strasbourg.

Arrive la victoire nazie de 1933 en Allemagne. Moscou décide de changer de politique et abandonne en 34 la stratégie «classe contre classe», consistant à interdire aux communistes de s’allier aux sociaux-démocrates, au profit du «front uni contre le fascisme» qui aboutit à la victoire des Fronts populaires en France et en Espagne en 1936.

Barcelone perd les JO au profit de Berlin 

Réunifié, le mouvement sportif ouvrier décide d’organiser une «olympiade populaire» à Barcelone, qui fut candidate malheureuse contre Berlin en 1931. «La ville comptait d’importantes infrastructures sportives », note André Gounot. De plus, la ville était très ouvrière. Une façon aussi de revenir sur l’échec de Barcelone face à Berlin. Echec qui avait une raison politique. Une partie des décideurs olympiques avaient, en effet, peu apprécié la chute de la royauté espagnole au profit de la république au point que «les représentants du CIO espagnols ont refusé de défendre la candidature de Barcelone», précise André Gounot, auteur d’un livre sur Les mouvements sportifs ouvriers en Europe (1893-1939) (Presses universitaires de Strasbourg).

«Un comité international pour le boycott des jeux fascistes est créé : le Comité international pour le respect de l’idée olympique. En France, la nouvelle fédération sportive de gauche (FSGT) lance le slogan: « Pas un sou, pas un homme pour les JO de Berlin! »», rappelle le site educpopdebout. Après la victoire du front populaire en Espagne, début mai, la Generalitat de Catalogne fixe le programme de l’«Olimpiada Popular» et le Comité d’organisation de Barcelone envoie en juin les invitations officielles. La cérémonie d’ouverture est fixée au 19 juillet 1936.
 
6000 athlètes sont au rendez-vous. Les délégations les plus importantes sont espagnoles et françaises, mais les sportifs viennent du monde entier, URSS et USA compris. La plupart des sportifs sont membres d’associations et de clubs sportifs syndicaux ou bien de partis de gauche. Peu appartiennent aux comités sportifs publics ou olympiques. En France, quelques fédérations sportives autorisent néanmoins leurs membres à participer à ces contre-jeux comme celle d’athlétisme, de rugby ou de lutte.

Des Jeux olympiques pris dans la tempête

L’époque est à la confrontation idéologique. «Monsieur» Hitler est alors considéré comme fréquentable par une partie de la classe politique de droite qui craint par dessus tout la montée du communisme symbolisée par l’image de l’homme au couteau entre les dents. Pas étonnant dans ce contexte que les Jeux Olympiques soient pris dans la tempête. 

La tendance des socialistes au pouvoir est bien sûr de soutenir les jeux de Barcelone alors que la droite, les ligues fascistes et Coubertin prennent fait et cause pour Berlin. Côté communistes, on a un discours clair: «Les Jeux olympiques de Berlin ont le but de propager l’esprit du national-socialisme, de l’esclavage, de la guerre et de la haine raciale. L’Olympiade populaire de Barcelone, au contraire, veut défendre le véritable esprit olympique qui reconnaît l’égalité des races et des peuples et estime que la paix est la meilleure garantie pour l’éducation saine des sportifs et de la jeunesse de toutes les nations», écrivait plein d’enthousiasme l’Humanité du 12 mai 1936. 

Pour le gouvernement de Front populaire de Léon Blum, qui est entré en fonction début juin 36, la question n’est pas majeure. Mais début juillet, le 9, le gouvernement consulte l’Assemblée qui doit se prononcer sur le sujet. Un député communiste résume le débat: «Aller à Berlin, c’est accepter une sorte de complicité avec les bourreaux, c’est river les fers aux pieds des victimes, et c’est couvrir leurs plaintes que de chanter en chœur, avec le maître du Reich, l’hymne à la gloire du sport». Pas de quoi ennuyer la droite qui vote en faveur de la participation aux jeux de Berlin. En revanche, la gauche s’abstient, y compris le PCF. La France participera donc aux JO de Berlin. Finalement, le gouvernement accorde 600.000 francs pour les jeux de Barcelone et un million pour ceux de Berlin. Un seul député s’est opposé à cette participation aux JO officiels, Pierre Mendès France.

Des jeux stoppés par le coup d’Etat de Franco

Des trains avec à leur bord des athlètes partent à la mi-juillet pour Barcelone. Leurs passages donnent lieu à des fêtes et à des manifestations. Dans Barcelone, des hôtels abritent les délégations de sportifs étrangers venus de 34 pays. La cérémonie d’ouverture, qui doit être présidée par le responsable de la Catalogne (le nationalisme catalan est une composante forte de ces jeux sous couvert d’internationalisme), est prévue dans le stade de Montjuic.
 
Dans la nuit du 18 au 19, les premiers coups de feux éclatent à Barcelone. C’est le début de la guerre civile provoquée par le coup d’Etat du général Franco. Bien que la plupart des sportifs restent dans leurs hôtels dans la journée du 19, certains descendent dans la rue et participent aux combats contre les militaires. Quelques-uns sont blessés ou tués. Le calme revient sur la ville le lendemain. Mais le 23 juillet, Jaume Miravitlles, secrétaire du comité exécutif des Olympiades populaires de Barcelone, annonce l’annulation des jeux. «Les sportifs réfugiés juifs, antifascistes italiens, polonais, etc. sympathisent avec le peuple en armes. Ils affirment être venus défier le fascisme sur un stade. L’occasion leur fut donnée de le combattre tout court», rappelait  Pascal Boniface.

La plupart des sportifs quittèrent le pays, mais d’autres, notamment des athlètes venus d’Allemagne, décidèrent de rejoindre les forces espagnoles anti-franquistes. Moins de quinze jours plus tard, le 1er août 1936, Hitler déclarait ouverts les Jeux Olympiques de Berlin. Et en avril 1937 les avions nazis bombardait la ville espagnole de Guernica. En France, dominait alors la politique de non-intervention.


A écouter aussi
: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/1936-es-olympiades-populaires-de-barcelone-ou-les-contre-jeux-de-berlin-1236000

Reportage sur le mouvement révolutionnaire à Barcelone (1936)

Ce reportage de l’industrie cinématographique récemment collectivisée documente l’actualité à Barcelone dans les premiers jours de la guerre/révolution après la défaite de la première tentative de coup d’État.

Les images des suites des affrontements (y compris l’assaut de la caserne Atarazanas) et des foules en liesse occupent une place importante dans ce reportage. Cela donne une idée de l’atmosphère qui régnait lors de ces premiers jours de la révolution libertaire.

Ensemble, contre l’extrême droite

Appel commun

Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous.

La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux Etats-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés. Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.

Nous devons tout faire pour éviter que cela ne nous arrive.

Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective.

Le recul des droits, la régression des libertés auxquels nous avons assisté ces dernières années, les choix politiques tournant le dos au progrès social, la maltraitance des précaires, l’abandon des services publics, le mépris des mouvements sociaux d’ampleur, comme le combat contre la réforme des retraites, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite a prospéré.

Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement profond, de ruptures sociales et écologiques et d’effectivité des droits.

Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes. Une réponse de l’ensemble des forces politiques considérant que les droits sont les mêmes pour toutes et tous est indispensable.

Nous, syndicats et associations, serons exigeants pour que les réponses que nous portons pèsent aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.

Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : des alternatives de rupture sont nécessaires.

Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous appelons à participer dès ce week-end à toutes les manifestations partout en France.

Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Abbé Pierre (FAP), Greenpeace France, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires

Autres signataires :

AC ! Agir ensemble contre le chômage, ActionAid France, Action catholique ouvrière, Action contre la faim, Action Justice Climat, Action non-violente COP21 (ANV-COP21), Accueil coopération insertion pour les nouveaux arrivants (Acina), Accueil des migrants (Ami) au pays de Pouzaugues, Accueil Montauriol, Agir pour la réinsertion sociale 95 (ARS95), Agir pour l’environnement, Ahlis 46, Alerte des médecins sur les pesticides, Alliance citoyenne Justice ensemble, Alliance des femmes pour la démocratie, Alternatiba, Alynea – Samu social 69, Amitié et coopération France-Cameroun, Anef Provence, Animafac, Antony Terre Citoyenne, APF France handicap, Apige, Archipel de l’écologie et des solidarités, Asile Asso, Arc Essentiel, Association Abraham Mazel, Association Accompagnement Recherche Education Solidarité (AARES), Association d’accueil des demandeurs d’asile de Mulhouse, Association Causons, Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association Espace Femmes Geneviève D., Association des femmes de l’Europe méridionale (Afem), Association femmes, Association française des infirmier(e)s de cancérologie, Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France-Palestine Solidarité (AFPS), AFPS 46, Association internationale de recherche en didactique du français (AIRDF) – section française, Association des Marocains en France (AMF), Association montalbanaise d’aide aux réfugiés (Amar), Association mortainaise d’accueil et d’aide aux réfugiés, Association nationale des personnels de l’action sociale en faveur de l’enfance et de la famille (Anpase), Association nivernaise d’accueil et de réinsertion (Anar 58), Association Pacco, Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (Apardap), Association Porte accueil RHP, Association de prévention spécialisée nationale (APSN), Association de promotion des cultures et du voyage, Association nationale d’assistance aux frontières pour les personnes étrangères (Anafé), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association pour l’accueil des travailleurs et des migrants (AATM), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), Association de solidarité avec tous les immigrés (Asti) Aix-en-Provence, Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association Touselle, ATD Quart Monde, Ateliers Spire Création, ATMF Gennevilliers, Attac, Attac Flandre, Attac Rennes, Audacia, Autres Brésils, Autremonde,Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Banta, Bellidée, Benevolt, Bio Consom’acteurs, Cap Ose, CARE France, Carrefour citoyen de Venelles et du pays d’Aix, Carton plein, Cant’Orbrie, Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (Cemea), Cemea Ile-de-France, Cent pour un toit Oise, Centre Primo Levi, Centre social et culturel du pays corbigeois, Centre socioculturel Etincelles, Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Cercle de silence de Tours, Chaîne de solidarité du Mortainais, Chrétiens-migrants, CliMates, Club de prévention d’Epernay, Coalition Eau, CoLi’Brie, Collectif Accès aux droits, Collectif AGIR du pays d’Aix, Collectif des associations citoyennes (Cac), Collectif aubois de lutte contre les extrêmes droites, Collectif catholique P.A.I.X, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Changer de cap, Collectif citoyen chatenaisien, Collectif citoyen de Jouques, Collectif Droits des femmes et plus 14, Collectif inter-urgences, Comité d’action et de promotion sociales (Caps), Comité ivryen pour la santé et l’hôpital public, Collectif national droits de l’Homme Romeurope, Collectif NousToustes31, Collectif saint-lois d’aide aux migrants, Comité Palestine 47 AFPS, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT), Comité Marche du 23 mai 1998 (CM 98), Comité pour la santé des exilés (Comede), Commerce équitable France, Confédération internationale solidaire et écologiste (Cise), Confédération nationale du logement (CNL), CNL Val de Marne, Confédération paysanne, Confédération syndicale des familles (CSF), Conseil départemental des associations familiales laïques 70 (CDAFAL 70), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Conseil national de la nouvelle résistance (CNNR), Construire ensemble la politique de l’enfance (CEP-Enfance), Convergence de défense et développement des services publics, Convention pour la 6° République (C6R), Coop 5 pour 100, Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés académiques et pédagogiques (Caalap), Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Coordination mobile accueil orientation Lille Métropole (CMAO), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Coordination nationale Pas sans nous, Coordination solidarité exilés 14, Copainville, Culture de Palestine, Culture XXI, Cultures du cœur 82, Défense des enfants international – France (DEI-France), Droit au logement (Dal), Droits ici et là-bas (Diel), Droits d’urgence, Ecofestival Ca marche Parthenay, Ecrivaines et écrivains associés du Théâtre Atlantique (EAT-Atlantique), Elena France, Employeurs du lien social et familial (Elisfa), Emmaüs Connect, Emmaüs International, Emmaüs France, Emmaüs Angoulème-Cognac-Confolens, Emmaüs Bussières et Pruns, Emmaüs CEP, Emmaüs Charente, Emmaüs Lespinassière, Emmaüs de la Mayenne et du castelbriantais, Emmaüs Niort-Prahecq, Emmaüs Pontivy, Emmaüs Roya, Emmaüs Solidarité, Enfance et musique, Enfance Réseau Monde/Services (ERM/S), Espace de soutien aux professionnels de l’accueil et du conseil aux étrangers (Espace), Ethnoart, Exod, Experts-Solidaires, Extinction Rebellion France, Fas Bretagne, Fas Paca Corse, Fas Pays de la Loire, FCSF du Bas-Rhin, FCSF de la Réunion, Fédération Addiction, Fédération Artisans du monde, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération des mutuelles de France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération Etorkinekin Diakité, Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération nationale d’agriculture biologique, Fédération nationale des arts de la rue, Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Fédération nationale des Francas, Fédération nationale de la libre pensée (FNLP), Fédération nationale des Samu sociaux (FNSS), Fédération régionale des maisons des jeunes et de la culture Bretagne – Pays de la Loire, Fédération Santé Habitat, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Femmes Egalité, Femmes plurielles, Foodwatch France, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, Fondation des femmes, Foyer Accueil chartrain, Français Langue d’accueil (FLA), France Amérique latine, France Fraternités, France Libertés Gironde, France Nature Environnement, France terre d’asile, Frères des Hommes, Futurs composés – réseau national de la création musicale, Génération équitable, Générations Futures, Generation for rights over the world (GROW), Golem, Grains de pollen, Groupe associatif PoleS, Groupe d’information et de soutien des immigré-es (Gisti), Groupe de recherche pour l’éducation et la prospective de Midi-Pyrénées (Grep MP), Habitat alternatif social, Halte à la N !, Halte aux marées vertes, HES LGBTI, Home, Home Protestant, Hospitalité chinonaise aux migrants, Hôtel social 93, Humacoop-Amel France, Human Dignity, Humanity Diaspo, Hydraulique sans frontières (HSF), Ingénieurs sans frontières France, Interlogement 93, Institut coopératif de l’école moderne (Icem) – Pédagogie Freinet, Institut EgaliGone, Jardin de cocagne nantais, Juives et Juifs révolutionnaires (JJR), JRS France, Kimbé Rèd F.W.I., Kodiko, Kolone, Kynarou, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’Acort), L’économie sociale partenaire de l’école de la République (L’Esper), L’Esprit de Barbara, L’Etape, La Boussole, La compagnie du 20e, La Communauté ivoirienne de la Grèce, La Cloche, La Jeune Garde, La main tendue, La maison clinquante, La Ressourcerie de Bièvre Valloire, Latitude Marionnette, Le Cercle Besançon, Le Frene, Le Lierre, Le Mouton numérique, Le Mouvement de la paix, Le Mouvement des régies, Les amis de la Terre France, Les amoureux au ban public, Les convivialistes, Les invités au festin, Les libres apprentis-sages de la vie, Les midis du Mie, Les petits débrouillards, Les petits débrouillards Grand Est, Les petits débrouillards Grand Ouest, Les petits débrouillards Nouvelle-Aquitaine, Les Pétrolettes, Les Poussières, Ligue de l’enseignement, Ligue de l’enseignement – Fédération de l’Isère, Ligue de l’enseignement – FOL 93, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), Livre Passerelle, L’Union étudiante, MAHRA – Le Toit, Maison de la pédagogie de Mulhouse (MPM), MAPEmonde, Médecins du Monde, Migraction 59, Min’ de rien 86, Mission d’aide au développement des économies rurales en Afghanistan (Madera), Monde d’après monde d’avance (Mama), Mouvement pour une alternative non-violente (Man), Mouvement national Le CRI, Mouvement national lycéen 53, Mouvement du Nid, Mouvement Utopia, Mrap Roubaix – Hem – Wattrelos, Mutuelle des pays de Vaucluse, Négawatt, Observatoire international des prisons – section française (OIP), Ocellia, Oppelia, Paris Collectif, Paris d’exil, Pascalnet, Pas de bébés à la consigne, PasserElles buissonnières, Pantin solidaire, Patience et espoir 13, Patron.nes solidaires, Peuple et culture, People’s Health Movement France, PLACE Network, Planning familial du Nord, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Polaris 14, Projet internet et citoyenneté (Le Pic), Provence Mémoire mouvement ouvrier (Promémo), Quartiers du monde, Queers uni.e.s de Bretagne (QuB), Rassemblement citoyen Viva – Nice, Refuges solidaires, Réseau Cocagne, Réseau associatif pour le développement et la solidarité internationale Nouvelle-Aquitaine (Radsi NA), Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar), Réseau éco-syndicaliste (Res), Réseau Education sans frontières (RESF), Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses), Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC), Réseau Euromed France (Ref), Réseau national cultures et éducation (RNCE), Réseau national des ressourceries et recycleries, Résister aujourd’hui, Revivre, Ripostes – Pour une coordination antifasciste, Romeurope 94, Roya citoyenne, Samu social 14, Sens du service public, Sillages, Solagro, SOL – Alternatives Agroécologiques et Solidaires, Solidarité Laïque, Soliha, SOS MCS, SOS Refoulement Dijon, Soupes et bobines, Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire-FSU Ile-de-France (Snepap-FSU IDF), Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI), Syndicat national lycéen (SNL), Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique-FSU (Snuasfp-FSU), Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC-FSU (SNUipp-FSU), Syndicat unitaire des personnels des administrations parisiennes-FSU (Supap-FSU), Syndicat national unitaire des personnels de direction de l’Education nationale 33 (Snupden 33), Terre de Milpa, Tous migrants, Tunisie culture et solidarité, Une autre voix juive (UAVJ), Union des étudiants exilés (UEE), Un jour la paix, Union juive française pour la paix, Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), Union syndicale lycéenne (USL), Union syndicale de la psychiatrie, Unis pour le climat et la biodiversité, Université & Réfugié.e.s, Utopia 56, Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa), Volya, VoxPublic, YES Akademia, Zero Waste France, #jesuislà, Retirada37.

Paris, le 12 juin 2024