Maternité suisse d’Elne (66) : la mémoire retrouvée

Maternité suisse photoDe la part d’Alice CHANIOUX

LA MEMOIRE RETROUVEE

Autour d’une exposition au Musée Terrus d’Elne (Pyrénées Orientales) « Un berceau d’humanité au cœur de l’inhumain », une belle histoire racontée : celle de la maternité Suisse d’Elne, installée dans le château d’En Bardou (vieille famille roussillonnaise).

Ce lieu a d’ailleurs été classé monument historique pour que personne n’oublie le combat d’une femme : Elisabeth EIDENBENZ, membre du secours Suisse aux enfants d’Espagne, elle sera l’âme et la cheville ouvrière de ce lieu de vie et d’espoir.

Le maire d’Elne, lui même petit fils de Républicains Espagnols, outré par la façon dont la France avait « accueilli » ces réfugiés qui fuyaient l’Espagne fasciste de Franco, les rescapés de la Retirada, disait que pour beaucoup, la seule chose qui leur soit arrivé de bien en France, c’était leur passage à Elne car « la Republica volvia la espalda a la Republica »  (la République – française – avait tournait le dos à la République – espagnole).

C’est   lui qui a remué «  ciel et terre » pour que ce lieu soit restauré et cette histoire connue.

En effet, entre 1939 et 1944, durant 5 ans, 600 enfants de mères Républicaines (principalement) sont nés dans cette maternité, mères extraites des camps de prisonniers du sud (Rivesaltes, Le Barcarès, Argelés, Saint Cyprien) où elles survivaient à grand peine. En plus de ces naissances, un millier de femmes et d’enfants seront ici accueillis, dans un îlot de paix, échappant ainsi à l’horreur !

Un film de Frédéric Goldbronn a retracé cette histoire en 2002.

On peut retrouver également sur Wikipédia   « Mémoria   del exilio »,   une émouvante interview d’Elisabeth (en espagnol) qui est décédée en 2011.

La Reine Sophie d’Espagne a d’ailleurs décoré le maire d’Elne (en l’absence de l’héroïne), au nom de son pays, la Région ( la Provencia )de Catalogne en a fait de même !

La restauration de ce lieu est quasiment terminée.

Les enfants d’Elisabeth s’y retrouvent déjà avec leurs descendants car Elisabeth EIDENBENZ avait pris soin de photographier chaque enfant pour que les mamans aient un souvenir. Elle donnait un prénom espagnol aux bébés de mamans juives pour qu’ils échappent à la Gestapo, cela a failli lui coûter la vie !

Pour en savoir plus :

http://www.ville-elne.fr/fr/information/71625/la-maternite-suisse

http://www.racontemoilhistoire.com/2015/09/20/elisabeth-eidenbenz-maternite-suisse/

 

……

101 ANS DE GUERRES IMPÉRIALISTES, ÇA SUFFIT !

Le 11 novembre prochain marquera les 97 ans de la fin de la Grande Boucherie de 14-18, commencée il y a 101 ans.

Les cérémonies officielles tenteront de nous faire oublier que cette guerre fut une monstruosité qui coûta la vie à 9 millions de personnes (et laissa autant d’invalides) pour répondre à des jeux d’alliances politiques et à des intérêts économiques.
Ce 11 novembre 2015, nous rendrons encore hommage aux militant-e-s internationalistes qui tentèrent de résister aux appels à « l’Union sacrée » à l’instar des mutins de 1917 qui le payèrent de leur vie.

Nous rappellerons également que 101 ans après, l’impérialisme reste le principal moteur des guerres en cours, et que les peuples en sont toujours victimes. Que ce soit le peuple d’Ukraine pris en tenaille entre les intérêts américains et russes, le peuple kurde massacré par les fascistes islamistes et du régime Turc sous le regard complice de l’OTAN, le peuple palestinien écrasé par le colonialisme israélien, ou tous les peuples du Moyen-Orient ou d’Afrique, dont les ressources sont régulièrement pillées sous couvert de guerres humanitaires trouvant leur justification dans des situations instables créées par les interventions militaires passées.

Le rassemblement sera ponctué d’interventions, et se terminera par un verre de l’amitié.
Guerre à la guerre. Fraternité entre les peuples !

RASSEMBLEMENT ANTI MILITARISTE, DEVANT LA FACULTÉ DES TANNEURS, TOURS, 10H, CE 11 NOVEMBRE 2015

Premiers signataires : SOLIDAIRES 37, Les Amis de Demain Le Grand Soir, RETIRADA 37, Alternative Libertaire 37, NPA 37, JC 37, PCOF 37, etc

Une femme à la tête d’une colonne au combat.

« Je suis incapable de trouver une autre occupation que celle de me faire tuer. Je n’ai pas, comme les miliciens, le droit de traîner dans les bars pour écourter les jours et les nuits sans combats. Mon statut de femme sans peur et sans reproche, de femme à part, me l’interdit. Mes convictions personnelles aussi me l’interdisent. Alors il ne me reste qu’à me plonger dans le manuel de formation militaire que j’essaie d’apprendre par cœur… »

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C’est l’un des textes les plus forts sur la guerre d’Espagne.

Écrit par Mika Etchebéhère (1902-1992), une femme qui dirigea une colonne du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) en 1936-1937. On y croise des minoritaires, des anarcho-syndicalistes et des marxistes antistaliniens, tous habités par la conviction d’imminents lendemains qui chantent.

La première édition de ce livre rédigé en langue française par une internationaliste argentine qui a fini ses jours à Paris date de 1976 (Denoël). Maurice Nadeau avait alors favorisé sa publication. Le texte a ensuite été republié en format poche par Actes Sud en 1999, dans la collection « Babel Révolutions », sans le moindre appareil critique.
Cette édition, la plus complète, la plus soignée, la plus luxueuse, doit tout au travail conjoint des éditions Milena et des éditions Libertalia.

Outre des photos inédites et un texte du poète surréaliste Guy Prévan, on y trouvera une longue préface contextualisante (signée par Charles Jacquier), des extraits de la correspondance de Mika avec Alfred et Marguerite Rosmer ainsi qu’une lettre de Julio Cortázar en fac-similé. L’ouvrage comprend par ailleurs un efficace documentaire de 80 minutes de Fito Pochat et Javier Olivera (DVD).

« Rien n’est plus triste que de trouver mauvaise l’œuvre d’un ami, et à l’inverse, on ressent une grande joie lorsque ce texte est beau. Beau, nécessaire et efficace, ton livre est le témoin de la guerre d’Espagne, mais également des ruines de notre époque, et de l’invincible espoir qui est le nôtre. » (lettre de Julio Cortázar, 1974)

 

« Je suis incapable de trouver une autre occupation que celle de me faire tuer. Je n’ai pas, comme les miliciens, le droit de traîner dans les bars pour écourter les jours et les nuits sans combats. Mon statut de femme sans peur et sans reproche, de femme à part, me l’interdit. Mes convictions personnelles aussi me l’interdisent. Alors il ne me reste qu’à me plonger dans le manuel de formation militaire que j’essaie d’apprendre par cœur… »

C’est l’un des textes les plus forts sur la guerre d’Espagne.

Écrit par Mika Etchebéhère (1902-1992), une femme qui dirigea une colonne du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) en 1936-1937. On y croise des minoritaires, des anarcho-syndicalistes et des marxistes antistaliniens, tous habités par la conviction d’imminents lendemains qui chantent.

La première édition de ce livre rédigé en langue française par une internationaliste argentine qui a fini ses jours à Paris date de 1976 (Denoël). Maurice Nadeau avait alors favorisé sa publication. Le texte a ensuite été republié en format poche par Actes Sud en 1999, dans la collection « Babel Révolutions », sans le moindre appareil critique.
Cette édition, la plus complète, la plus soignée, la plus luxueuse, doit tout au travail conjoint des éditions Milena et des éditions Libertalia.

Outre des photos inédites et un texte du poète surréaliste Guy Prévan, on y trouvera une longue préface contextualisante (signée par Charles Jacquier), des extraits de la correspondance de Mika avec Alfred et Marguerite Rosmer ainsi qu’une lettre de Julio Cortázar en fac-similé. L’ouvrage comprend par ailleurs un efficace documentaire de 80 minutes de Fito Pochat et Javier Olivera (DVD).

« Rien n’est plus triste que de trouver mauvaise l’œuvre d’un ami, et à l’inverse, on ressent une grande joie lorsque ce texte est beau. Beau, nécessaire et efficace, ton livre est le témoin de la guerre d’Espagne, mais également des ruines de notre époque, et de l’invincible espoir qui est le nôtre. » (lettre de Julio Cortázar, 1974)

 

Livre-DVD

18 euros — 460 pages

DVD 80 mn

Coédition Milena-Libertalia.

Qu’appelle-t-on la RETIRADA ?

TRI

Un peu d’histoire : la seconde République espagnole a été proclamée à la suite des élections municipales d’avril 1931. Le roi Alphonse XIII  abandonne Madrid et part en exil sans avoir abdiqué. Ce fut la fin de la dictature monarchique espagnole (1923-1930).

En juillet 1931, début de la 2ème République espagnole, la gauche espagnole a donc le pouvoir de transformer par voie législative l’ordre social et économique du pays, et de moderniser l’Espagne.

Malheureusement, compte tenu notamment de la complexité de la société espagnole et des divergences entre les différents acteurs politiques (mouvements libertaires et anarchistes défenseurs de la révolution sociale, communistes modérés ou staliniens, socialistes, partis régionalistes), et malgré les nombreuses réformes progressistes mises en place, les espoirs suscités par ce régime républicain seront partiellement déçus.

Néanmoins, les élections du 16 février 1936 ont vu la victoire du Frente Popular (front populaire espagnol).

Mais le coup d’état de juillet 1936 mené par le général Franco, avec l’appui d’une grande partie de l’armée, des grands propriétaires terriens et de la grande majorité du clergé, plongera l’Espagne dans une guerre civile au cours de laquelle Hitler et Mussolini apporteront un soutien militaire décisif aux franquistes. Les estimations actuelles font état d’environ 500 000 victimes majoritairement dans le camp républicain.

La France, l’Angleterre et les USA resteront quasiment neutres dans ce conflit durant lequel les allemands ont pu tester leurs forces, leur stratégie de combat et leurs matériels, avant de poursuivre avec le déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

Et malgré l’appui de l’URSS et le déploiement extraordinaire des brigades internationales venues soutenir l’armée de la République, le camp républicain, dont les différentes composantes ont malheureusement été souvent divisées, perdra la guerre à laquelle Franco mettra un terme le 1er avril 1939, après avoir provoqué début 1939 l’exil de près de 500 000 républicains espagnols majoritairement vers la France, pour échapper à la féroce répression des franquistes.

Cet exil sera par la suite appelé « retirada » en espagnol et catalan.

la-foule-des-refugies-au-perthus-29-janvier-1939_451624_516x332 RETIRADA 1939

Ces réfugiés seront « parqués » dans des conditions déplorables dans des camps de concentration mis en place à la hâte notamment sur les plages du Roussillon (Argelès-sur-Mer, Saint Cyprien, Le Barcarès, Rivesaltes,…) et dans d’autres régions (Le Vernet d’Ariège, Gurs, Angoulême, …) avant d‘être ensuite dispersés sur tout le territoire ou envoyés dans les camps de concentration allemands. D’autres partiront vers l’Afrique du nord et certains pays d’Amérique latine, notamment le Mexique et le Brésil.

Beaucoup de combattants espagnols rejoindront la résistance française ou la légion puis la 2ème DB du Général Leclerc notamment.

Certains seront incités par les états français et espagnol à retourner en Espagne. Ceux qui y retourneront seront aussitôt internés dans les geôles du Caudillo.

En Espagne, Franco mettra en place une dictature et une terrible répression perdurera durant de nombreuses années à l’encontre des combattants de la République, de leurs familles, amis, ….

Après la victoire des alliés sur les nazis, les républicains espagnols espéraient qu’ils chasseraient Franco pour rétablir un régime démocratique mais la stratégie des alliés n’était pas celle-ci.

La majorité des réfugiés espagnols ont fait leur vie en France et leurs enfants se sont parfaitement intégrés.

Pour en savoir plus, on pourra se reporter aux très nombreux ouvrages écrits sur la guerre d’Espagne et la retirada, notamment le livre de Geneviève DREYFUS-ARMAND : « L’exil des républicains espagnols en France. De la guerre civile à la mort de Franco ». (Editions Albin Michel), ainsi que sur de nombreux sites internet de diverses associations.

http://www.histoire-immigration.fr/des-dossiers-thematiques-sur-l-histoire-de-l-immigration/la-retirada-ou-l-exil-republicain-espagnol-d-apres-guerre

http://fr.wikipedia.org/wiki/Retirada

PASSAGE FRONTIERE 39 RETIRADA 1939 2

 

 

 

Un film rare sur l’exode des républicains espagnols en 1939

L’Independant.fr publie un long extrait du film « L’exode d’un peuple », jamais diffusé à la télévision ni sur Internet

Un film rare sur l’exode des républicains espagnols en 1939
L’Indépendant.fr a publié ce vendredi un long extrait (18 des 36 minutes que compte le film) du document de Louis Llech et Louis Isambert tourné à l’hiver 1939 sur l’exode des républicains espagnols dans les Pyrénées-Orientales et intitulé : « L’exode d’un peuple ».

Ce document a été édité en DVD avec l’ouvrage «La retirada en images mouvantes» (ed. Trabucaire ).

http://www.sudouest.fr/2013/02/22/un-film-rare-sur-l-exode-des-republicains-espagnols-en-1939-975042-4803.php

De la part de jacqueline