La route du massacre Malaga-Almeria

Jean-Louis San Roman, fier que des français se soient mobilisés pour cet hommage,  a voulu que cet article soit publié sur le site.
Andrés Torrico Alvarez a partagé la publication de Málaga Republicana sur la page Facebook de l’ASEREF

Llegada anoche a Málaga del colectivo de hijos e hijas del exilio que desde Francia vienen a participar en la marcha de homenaje a las víctimas de la masacre de la carretera de Málaga-Almería del próximo sábado.

Arrivée hier soir à Malaga du collectif des fils et filles de l’exil qui depuis la France viennent pour participer à la marche d’hommage aux victimes du massacre de la route de Málaga-Almería du samedi suivant.
Marcha homenaje a las víctimas de la masacre fascista en la Ctra. Málaga-Almería
C’est une belle galerie de photos à visionner en allant sur le lien suivant !!!
https://photos.google.com/share/AF1QipMozbICyUli5zQiJ9v-ciYSQO_3Mo0z2tp6bh7isM44M0w2BIFPsK5jJkPTxwhi9Q?key=emFVWXFVemdObGgydFdvc2hZZW5lY2NfWGNneW5B

Bibliographie autour de la 2° partie de la conférence « Littérature et Mémoire » par Samya

ESPAGNE

Compilations de témoignages de Tomasa Cuevas (Mujeres en la resistencia (1986), Cárcel de mujeres (1939-1945) (1985) Tomo 1, Cárcel de mujeres (1985) Tomo 2).

Romans Voix endormies (La Voz dormida) (2002) de Dulce Chacón; Les treize roses (Las Trece rosas) (2003) de Jesús Ferrero; Martina, la rosa número trece (2006) d’Angeles López

Pièce de théâtre La abuela Sol y las Trece Rosas (2008) de Maxi de Diego

Essai de Carlos Fonseca, Trece rosas rojas (2004)

CHILI

Témoignages de Luz Arce L’Enfer (El Infierno) et Marcia Alejandra Merino Mi verdad: más allá del horror, yo acuso (1993).

Romans Carne de perra, (2009) de Fátima Sime et La vida doble (2010) d’Arturo Fontaine

Pièces de théâtre Medusa (2010) de Ximena Carrera et Mina antipersonal (2013) de Claudia Di Girolamo.

Les livres dont les titres apparaissent en bleu ne sont pas traduits en français.

 

CANCIÓN DE LOS REFUGIADOS

 

Chanson écrite par les réfugiés du camp d’Argelès-sur-Mer, archives de M. Vincent Arbiol. Des variantes existent, v. notamment Serge Salaün, Les voix de l’exil. La poésie espagnole en France : 1938-1946, in Pierre Milza; Denis Peschanski (sous la direction de), Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, Paris, IHTP, 1992, p.424 ; v. également Max Aub, Manuscrit corbeau, Narbonne, Mare Nostrum, 1998 (1ère édition 1955), pp. 93-95.

 

Nul doute que ces paroles, crues sous tous les aspects, aient été écrites par des hommes. Des hommes en souffrance et en désespérance..

La chanson :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=YAfZK17IeCY]

 

CANCION DE LOS REFUGIADOS

Somos los tristes refugiados
a este campo llegados
después de mucho andar,
hemos cruzado la frontera
a pie y por carretera
con nuestro ajuar

Mantas, macutos y matelas
dos latas de conservas
y algo de humor,
es lo que hemos podido salvar
después tanto luchar
contra el fascio invasor.

Y en la playa de Argelès sur Mer,
nos fueron a meter
¡ pa no comer!

Y pensar que hace tres años
España entera
era una nación feliz,
libre y prospera;
abundaba la comida,
no digamos la bebida,
el tabaco y el “parné”.

Había muchas ilusiones
la paz en los corazones
y mujeres a granel…
Y hoy, que ni cagar podemos
sin que venga un “Mohamet”,
nos tratan como a penados
y nos gritan los soldados…
¡ Allez!… Allez!

Vientos, chabolas incompletas,
ladrones de maletas,
¡ arena y mal olor!
mierda, por todos los rincones,
sarna hasta los cojones,
¡ Fiebre y dolor!
Y alambradas para tropezar,
de noche al caminar
buscando tu “chalet”
y por todas partes donde vas,
te gritan por detrás…
¡ Allez!… ¡ Allez!…
Y si vas al “barrio chino”,
estas “copado”,
Te quedas sin un real…
¡ y cabreado!

Tres cigarros mil pesetas
y en el juego no te metas
porque la puedes “palmar”
y si tu vientre te apura
y a la playa vas, oscura,
te pueden asesinar…
En mal año hemos venido,
no sabemos ya que hacer,
cada día sale un “bulo”
y al final de dan por el c…

¡ Allez!… ¡ Allez!…

 

CHANSON DES REFUGIES

Nous sommes les tristes réfugiés
Dans ce  camp  arrivés
Après avoir beaucoup marché
La frontière avons passé 
A pied et par la route
Avec notre balluchon.

Couvertures, sac à dos et matelas,
Deux boites de conserve
Et un peu d’humour,
C’est tout ce que nous avons pu sauver
Après tant de lutte
Contre l’envahisseur fasciste.

Et ils nous ont parqués sur la plage d’Argelès-sur-Mer
Sans rien à bouffer!

Et dire qu’il y a trois ans
L’Espagne était un pays heureux, 
libre et prospère ;
La nourriture était bonne, 
sans parler des boissons, 
du tabac et du pognon.

Nous avions tant de rêves,
La paix dans nos cœurs
Et des femmes à gogo…
Et maintenant, on ne peut même pas aller chier
Sans qu’un « Mohamed »
Ne nous traite comme des condamnés
Et que des soldats nous crient
Allez, allez !!

Vent, cabanes délabrées,
Voleurs de valises,
Le sable et les odeurs insupportables !
De la merde partout,
La gale jusqu’aux cou...,
Fièvre et douleur !

Les barbelés qui s’accrochent
La nuit quand tu cherches ton « pavillon »,
Et où que tu ailles
On te crie par derrière
Allez, allez !!

Et si tu vas au "quartier chinois",
T'es foutu
Tu t'retrouves sans un sou
T'es emmerdé !


Trois cigarettes mille pesetas,
Ne te lance pas dans les jeux
Parce que tu peux passer l'arme à gauche, 
Et si ton ventre a des besoins
Ne t'aventure pas sur la plage obscure
Car tu te fait trucider...


Nous ne sommes pas venus au bon moment,
On ne sait pas quoi faire, 
Chaque jour un ragot
Et à la fin tu l'as dans le c...
Allez, allez !!



 

 

Source :

La liberté d’expression dans les camps de concentration français : le cas des réfugiés espagnols en 1939. Dossier de recherche DEA de Valérie Lanier, sous la direction de M. Rafaël Encinas de Munagorri
Séminaire de Droit et Histoire, Droit de la personne et Protection de l’Humanité, Mention Sciences Politiques, Université de Bourgogne, 2000. Texte en pdf :

http://credespo.u-bourgogne.fr/images/stories/liberte_expression_camps_%20concentrationfranais_camps_%20rfugies_espagnols_1939%20.pdf

QUI A FINANCÉ LE COUP D’ÉTAT DU 18 JUILLET 1936 ?

Un ouvrage de l’économiste Ángel Sánchez Asiaín, La financiación de la Guerra Civil española (Crítica), 1 328 p, publié en 2013, récompensé par le Prix National d’histoire de l’Espagne, met au jour les différentes sources de financement de coup d’état qui a ensanglanté l’Espagne pendant trois ans.

On peut citer :
– Juan March, le plus connu, banquier, homme le plus riche d’Espagne qui aurait fourni un milliard de pesetas et quinze millions de livres sterling. Il a facilité également l’achat de pétrole via la compagnie américaine Texaco.
– Le président du Portugal Salazar a permis le transfert d’armes mais aussi l’octroi de crédits bancaires.
– La députation de Navarre par un impôt de guerre à hauteur d’environ quatorze millions de pts.
– Des dons de richissimes carlistes.
– Le conservateur catalan Francesc Cambó, fondateur de la Ligue Regionaliste Catalane, a collecté 410 millions de pts ainsi que des crédits à hauteur de 35 millions de dollars.
– D’importantes familles juives de Melilla.
– L’Italie fasciste pour une valeur d’environ sept milliards de lires, essentiellement en matériels de guerre .
– L’Allemagne nazie, qui estime à 372 millions de marks la dette espagnole ainsi qu’à 99 millions de marks le coût de la Légion Condor. Un accord signé en 1941 permet à l’Espagne de rembourser en nature par des minerais, huile, oranges, etc.
– Une holding d’entreprises portugaises pour 175 000 livres sterling prêtés à 5,5%.
– La Compagnie Générale des Tabacs des Philippines pour un million de dollars sans intérêts.
– La banque anglaise Kleinwort, Sons and Co, un crédit de 800 000 livres à 4% puis un autre de 1, 5 millions à 3%.
– La Société de Banque Suisse, un million de livres sterling.
– La Caixa Geral de Depósitos, entité bancaire portugaise à hauteur de cinquante millions d’escudos.
– Un consortium de banques italiennes pour un crédit de 125 millions de lires puis 300 millions.

Adolf Hitler y Benito Mussolini prestaron dinero a los franquistas para que ganaran la Guerra Civil

Adolf Hitler y Benito Mussolini prestaron dinero a los franquistas para que ganaran la Guerra Civil

MADRID.- El 18 de julio de 1936 se produjo un golpe de Estado militar contra el Gobierno de la II República, cuya legitimidad procedía de las urnas, que condujo a España a una brutal y sanguinaria Guerra Civil. Y este es un dato clave e imposible de pasar por alto: el conflicto estalla y España se desangra durante tres largos años porque un grupo de militares con el apoyo de civiles monárquicos y de la Italia de Mussolini, entre otros, deciden dar un golpe de Estado para imponer su voluntad por encima de las urnas.

Pero un golpe de Estado no se perpetra de la noche a la mañana. Y sobre todo, un golpe de Estado no triunfa sin un apoyo financiero sólido detrás tanto para el armamento necesario, el mantenimiento de las tropas y, sobre todo, el sostenimiento del nuevo Estado que nace después de una Guerra Civil tan devastadora como la que sufrió España.

El economista, banquero, marqués y un sinfín de epítetos más José Ángel Sánchez Asiaín (Barakaldo, 1929) publicó en 2013 la obra La financiación de la Guerra Civil española (Crítica), que, además de ser premiada con el Premio Nacional de Historia de España de ese año, recoge al detalle los apoyos económicos y financieros que obtuvieron por un lado los golpistas del 18 de julio, y, por otro, una vez comenzada la Guerra Civil, los respaldos financieros que obtuvo la República y los franquistas. 

Prácticamente nadie salvo la URSS y de una manera muy discreta Francia se atrevió a comerciar con la República

En este sentido, cabe destacar que una de las principales conclusiones que se puede obtener de la detenida lectura de la obra es que prácticamente nadie salvo la URSS y de una manera muy discreta Francia se atrevió a comerciar con la República ya sea por miedo al comunismo o a los aliados nazi-fascistas. Mientras que, por otro lado, el golpe de Estado que provocó la Guerra Civil y que tuvo su única justificación en la consigna de « salvar a España » estuvo financiado prácticamente en su integridad por capital extranjero que impuso altos intereses. Por lo que el autodenominado Movimiento Nacional no era tan Nacional como alardeaba.

Cuando se cumplen 80 años del golpe de Estado militar que arrastró a España a la Guerra Civil, Público recupera la obra de Sánchez Asiaín poniendo el foco en aquellos países, bancos y personajes que financiaron el golpe de Estado del 18 de julio y que le dieron soporte financiero en sus primeros meses, a pesar de haber fracasado en buena parte del territorio y de saber que ese dinero estaba destinado a la destrucción del país. 

Juan March

El banquero y contrabandista Juan March, cuya familia sigue disponiendo de una amplia fortuna, era el hombre más rico e influyente de la España de 1936 y no tuvo ningún reparo en financiar todo tipo de acciones para socavar la República. Primero, alentando la « conspiración ». Después, facilitando medios para que la rebelión fuera una realidad en 1936 y,  posteriormente, siendo generoso con su dinero especialmente en los primeros momentos a la hora de financiar la compra de todo tipo de material de guerra.

 

Juan March

Es imposible cuantificar cuánto dinero puso March a disposición de los militares sublevados. Las cifras de historiadores y periodistas han oscilado entre los mil millones de pesetas y los 15 millones de libras esterlinas más la financiación de buena parte de la intervención italiana en Mallorca. De cualquier modo, sí está claro que ya March en los primeros días del golpe de Estado puso a disposición del general Mola 600 millones de pesetas de la época a través de una cartera de Valores. Así, también pagó el alquiler del avión inglés que llevó a Franco de Canarias a Marruecos y en avalar cuantos créditos fueran necesarios para la causa franquista, no sin antes establecer unos intereses beneficiosos para él y sus socios.

El banquero, asegura la obra de Sánchez Asiaín, también se ocupó de dar solución a una cuestión de tanta importancia para un conflicto militar como el suministro y financiación del petróleo que utilizó el llamado ‘Gobierno de Burgos’. March ofreció las garantías suficientes a la empresa norteamericana Texaco para financiar los primeros envíos de petróleo a los sublevados, que dejaron de suministrar petróleo a la República, a pesar de los acuerdos firmados con ésta. El autor, además, añade: « No está documentado pero parece también claro que España recibió petróleo de Portugal siendo también March el financiador de esas compras ». 

El dinero de Juan March también sirvió para sufragar las escuálidas arcas de Falange. El propio José Antonio Primo Rivera había afirmado en 1934 que « uno de los primeros actos del Gobierno de la Falange será colgar al multimillonario contrabandista Juan March« . Sin embargo, 1936 el dinero de March ya fluía en las arcas revolucionarias de los falangistas, primero a disgusto de José Antonio y después con su aprobación.

La Portugal de Salazar

Escribe Sánchez Asiaín que « la ayuda de Portugal a la sublevación fue realmente importante y generosa. Aunque dada la limitación de recursos que Portugal disponía, esa ayuda fue, en su volumen y regularidad, muy inferior a la ayuda prestada por italianos y alemanes« . La importancia de la ayuda de Portugal fue que se produjo en los primeros días del golpe cuando los sublevados estaban en una situación de inferioridad.

Antonio de Oliveira Salazar

El país luso se convirtió, de hecho, en el receptor formal de armas por cuenta de Franco. El país pasó de prácticamente no existir en la lista de receptores de armas a ocupar el tercer lugar mundial en la lista de clientes de la industria bélica de la Alemania nazi y la primera europea. El apoyo fue clave para salvar el pacto de no-intervención y como retaguardia de apoyo logístico ya que servía de comunicación de la zona franquista, que había quedado partida en dos tras el fallido golpe de Estado.

La obra acredita además que el gobierno de la dictadura portuguesa puso a disposición de los franquistas todo tipo de recursos financieros, créditos de bancos portugueses y una amplia protección política y diplomática. « Así, queda constancia de que en 1937 y desde el Banco Espíritu Santo de Lisboa se comunicaba a 37 representantes diplomáticos españoles que les remitían unas determinadas cantidades económicas ».

La Diputación Foral de Navarra

Navarra gozaba de un régimen foral que otorgaba a la Diputación Foral el control económico y fiscal del territorio. El economista y banquero acredita que la Diputación Foral de Navarra mantuvo una « importante, generosa y constante ayuda institucional a los sublevados ». El mismo 24 de julio de 1936, el general Mola dio orden a la Diputación para que le habilitara un crédito por dos millones de pesetas para hacer frente a los gastos originados por « el movimiento emprendido para salvar España », crédito que posteriormente sería liquidado sin ser abonado.

La Diputación de Navarra también creó una serie de impuestos de guerra que sirvieron para recaudar 13.942.813 pesetas que fueron puestos a disposición de la « causa nacional ». Este dinero sirvió para, entre otras cosas, adquirir aviones para la defensa de Pamplona, cancelar el crédito a Mola, poner un coche blindado a disposición de Franco, motocicletas para el general Varela, una pensión de 1.840 pesetas a las hijas de Mola para gastos educativos o el pago de la factura de 4.700 pesetas presentada por el Colegio de Arquitectos vasco-navarro por la confección del proyecto del chalet para la viuda del General Mola.

Carlistas

Otra importante fuente de financiación de la sublevación fueron los donativos que hizo un grupo muy selecto de carlistas, económicamente bien situados, entre los que pueden citarse Joaquín Baleztena, Miguel María Zozaya y Fernando Contreras. Pero lo que constituyó una excepcional fuente de financiación, explica el autor, fue el sistema regular de cuotas que los carlistas tenían establecidos desde 1934, de acuerdo con el cual todos los afiliados debían pagar al « Tesoro de la Tradición » una suma, « por lo menos igual a la pagada en imposición directa al Estado ».

Francesc Cambó

Francesc Cambó

El político catalán, cofundador y líder de la Liga Regionalista, descrito por Romanones como « el mejor político del siglo XX », ayudó a recaudar en el extranjero 410 millones de pesetas para financiar la sublevación de los militares golpistas. Asimismo, avaló o ayudó a conseguir créditos que pudieron ascender a 35 millones de dólares.

Aportaciones judías

A pesar de las amenazantes frases lanzadas en Radio Sevilla por Queipo de Llano, las grandes familias judías de Melilla « destinaron cuantiosas sumas de dinero a la causa rebelde ». Franco, que estaba gestionando créditos con la banca judía de Tetuán y Tánger, se vio obligado a desautorizar estas emisiones antisemitas y el 15 de agosto de 1936 dirigió una carta al Consejo Comunal Israelita de Tetuán pidiéndoles que no prestarán atención alguna a las emisiones antisemitas.

La Italia fascista

El autor argumenta que hay dos tipos de razones que justifican la ayuda de Mussolini a los franquistas con la intensidad con la que lo hizo. Unas son razones de tipo político y económico, y se refieren a la voluntad de Mussolini de dominar como fuera el Mediterráneo y, en todo caso, impedir su bloqueo mediante un pacto hispano-francés. Las otras se refieren a la creencia de Mussolini de que su misión en la Historia era luchar contra el comunismo. « En todo caso, también influyó el hecho de que España ofrecía un buen campo de experimentación para el nuevo armamento », añade el autor.

El Gobierno italiano propuso fijar en 5.000 millones de liras la deuda total del Gobierno español por suministro de material de guerra de todas clases

Más allá de la cuantiosa ayuda militar que Italia destinó a España en forma de aviones Savoia y cazas Fiat, armas y militares de las que el historiador Ángel Viñas ha dado buena cuenta, cabe destacar que una vez acabada la guerra, representantes italianos y españoles, valoraron que el total del crédito que Italia había puesto a disposición de los golpistas ascendía a 6.926 millones de liras.

No obstante, el Gobierno italiano, mucho más generoso que el alemán, propuso fijar en 5.000 millones de liras la deuda total del Gobierno español por suministro de material de guerra de todas clases y diferentes gastos hechos hasta el 31 de diciembre de 1939. El resto quedaba condonado.

La Alemania nazi

El proceso oficial de petición de ayuda de los sublevados a Alemania comenzó el 21 de julio de 1936, cuando Franco, tratando de llegar a Hitler de la forma más directa posible y rápida, recibió a Johannes Bernhard, del que se sabía que estaba en condiciones de contactar con facilidad y sin trámites administrativos con el dictador nazi.

Cuando la petición de ayuda llegó a Hitler, los ministros del Aire, Goering, y de Guerra, Blomberg, animaron a Hitler a prestar ayuda e involucrarse en la operación tanto « por simpatía hacia sus planteamientos anticomunistas, como para utilizar el conflicto español como un laboratorio para mejorar las técnicas de los ejércitos alemanes ». Goering también recordó a Hitler que, a cambio de los aviones, Alemania podría obtener de España los minerales que tanto necesitaba.

Adolf Hitler

Adolf Hitler

De tal manera que la intervención alemana en la Guerra Civil española, dice el autor, no puede entenderse sin tener en cuenta la política de aprovisionamiento de materias primas, especialmente de minerales aplicados a las necesidades de la guerra. Sobre esta base, los rebeldes firmaron con Hitler el 20 de marzo de 1937 un Protocolo de Amistad. Las operaciones entre ambos países durante la guerra fueron múltiples, todas con « olvido sistemático » de las opiniones españolas imponiéndose en todo momento el deseo alemán.

Una parte considerable de la deuda que España contrajo con Alemania fue pagadas por compensación, es decir, con exportaciones españolas a Alemania, sobre todo de minerales. Una vez terminada la guerra Alemania fijó la deuda en 372 millones de marcos, incluyendo el coste de la Legión Cóndor, que los alemanes cifraron en 99 millones de marcos.

No obstante, la dictadura de Franco y la de Hitler jamás llegaron a un acuerdo para calcular el importe de la deuda aunque sí que encontraron una solución política de entendimiento mutuo para demorar el problema. Esta solución fue firmada en 1941 y permitía a los alemanes hacer compras en España sin pagar su importe. « Y minerales, aceite y naranjas, entre otras cosas, fueron enviados a Alemania sin generar divisas para la economía española », añade el autor.

Sociedade Geral de Comércio, Industria e Transportes Limitada

Este holding de empresas portugués dispuso de un crédito de hasta 175.000 libras esterlinas para los golpistas el 8 de agosto de 1936 con un interés del 5,5% anual.

Compañía General de Tabacos de Filipinas

Dispuso un crédito de un millón de dólares, ampliado en 200.000 dólares más. Fue otorgado el 22 octubre de 1936. Sin intereses.

Kleinwort, Sons & Co

El banco inglés otorgó un crédito de 800.000 libras con una remuneración del 4% anual el 15 de septiembre de 1937. Apenas un mes después, la misma entidad concedió otro crédito de hasta 1.500.000 libras esterlinas con un interés del 3% anual.

Société de Banque Suisse

Concedió otro crédito de hasta un millón de libras esterlinas el 20 de octubre de 1938.

Caixa Geral de Depósitos

La entidad bancaria portuguesa concedió un crédito hasta el límite de 50 millones de escudos portugueses el 28 de febrero de 1939 con un interés del 4% anual.

Consorcio bancos italianos

Independientemente de la ayuda prestada por el Estado italiano, un consorcio de bancos italianos que presidía el Banco de Italia, con la colaboración de los bancos Hispano Americano y Español de Crédito puso a disposición de los sublevados un crédito de hasta 125 millones de liras el 20 de noviembre de 1937 alcanzando un total de 300 millones de liras en 1939.

ALEJANDRO TORRÚS

Source :

http://www.publico.es/politica/financiadores-del-golpe-da-inicio.html

 

 

LES MEMOIRES DES TRAUMATISMES


Ce colloque, organisé en 2015, met en lumière un thème qui nous est cher car il illustre parfaitement nos trois cycles de conférences : celle de Federica Luzi sur « Se réapproprier le passé historique » ; celle du 3 février 2017 de Samya Daech et de Cathy Félix « Les écrivains et la mémoire » puis celle du 10 mars « Mémoire et résilience » avec Françoise Nègre.

L’article peut sembler long mais il mérite un détour. Argentine, Brésil, Algérie, littérature mais aussi cinéma sont mis en relief.

J’ai noté quelques phrases : « Parler des mémoires, c’est parler du présent » ; Le passé est aussi « relié à un futur désiré » ; La mémoire est intimement liée à la politique.

 

 

Les mémoires des traumatismes

Léa Métayer
Auditrice de Master à l’ENS de Lyon
Publié par Élodie Pietriga le 23 janvier 2017
« Les régimes totalitaires du xx e siècle ont révélé l’existence d’un danger insoupçonné auparavant : celui de l’effacement de la mémoire »
Tzvetan Todorov, Les abus de la mémoire,
Paris : Arléa, 1995, p. 5

Affiche du colloque

Les 5 et 6 novembre 2015 a eu lieu à l’École Normale Supérieure de Lyon le colloque portant sur les récentes recherches effectuées sur la question de la mémoire. Ce colloque a eu pour objectif de mettre en valeur non seulement la pluridisciplinarité à laquelle les intervenants ont montré un grand attachement, mais également la dimension internationale qui permettait de prendre pour objet d’études des pays différents, et d’élargir ainsi le champ des recherches en effectuant des comparaisons souvent tout à fait fructueuses.

La mémoire suppose de travailler sur une temporalité parfois récente, du point de vue historique. Elle prend plusieurs formes : « individuelle » ou « collective » [1], elle est souvent partielle, nécessairement fragmentée par l’esprit humain qui, par nature, effectue des sélections, et avec le temps, déforme, reconstruit, omet, volontairement ou involontairement. Ce travail de mémoire ne relève pas seulement de l’établissement de faits. Déformer la mémoire collective, construire une mémoire collective qui met en avant des faits plutôt que d’autres est un moyen puissant de contrôle. Ainsi, pendant les dictatures du Cône Sud, plus particulièrement celle de l’Argentine, pendant la dictature brésilienne ou pendant la guerre d’Algérie se jouent des périodes de violence inouïe, qui créent un traumatisme tel que cette violence ne trouve que difficilement un écho dans le langage. Celle-ci est physique mais aussi morale : il est impossible d’exprimer publiquement un contre-pouvoir, il est impossible également de reconstituer le passé trouble des militants qui s’opposent au pouvoir, de retrouver les corps des disparus.

La violence sous toutes ses formes devait trouver une réponse. Il fallait cesser de taire les souffrances subies, il fallait leur donner un sens et cesser de les nier, de les plonger dans l’oubli. Une sorte de nécessité apparaît. Cette voix passe par la littérature, l’histoire, la sociologie, ou l’étude philosophique. Elle est également judiciaire, parce qu’un besoin de justice et de vérité naît avec la prise de conscience du traumatisme vécu pendant ces périodes de violence extrême. Après de nombreuses années de silence ou de déni, les études sur cette période plus éloignée dans le temps apparaissent. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce colloque qui met en avant la nécessité de travailler dans un cadre pluridisciplinaire. Cette pluridisciplinarité vise à obtenir une vision globale de ce qu’est la mémoire et de la relation qu’elle a avec la politique. Ce colloque a permis également de mettre en commun des travaux qui concernent la France, l’Argentine, et le Brésil. Les relations établies entre la mémoire et la violence politique dans des contextes de dictatures ou de terrorisme d’État trouvent des échos dans des pays différents, ce qui favorise l’idée d’un travail interdisciplinaire et qui a vocation à s’ouvrir dans des domaines qui ne participent pas encore dans ce programme de recherche. S’il est parfois difficile de travailler ensemble, notamment avec les historiens, pour des raisons de méthode, comme le souligne avec humour Catherine Coquio ou Marie-Pierre Rosier, il est nécessaire d’établir des connexions entre les recherches des différentes disciplines. La pluridisciplinarité et les questions de droit ont été particulièrement mises en avant par deux juristes, qui sont « sortis de leur cadre traditionnel » [2] afin d’effectuer ce travail.

Il s’agit de travailler sur des témoignages enfouis, des passés qui participent à la mémoire individuelle tronquée et à un nécessaire établissement d’une vérité retrouvée, objectif utopique qui cependant permet la construction d’une mémoire. Or, celle-ci s’obtient par des détours, des procédés littéraires. C’est donc tout un processus de construction en cours qu’il s’agit d’étudier.

Qu’est-ce que la mémoire ? Elizabeth Jelin donne des pistes pour la définir : « Parler des mémoires, c’est parler du présent », affirme-t-elle. La mémoire se définit par rapport à la « manière qu’ont les sujets de construire le passé ». Le passé est aussi « relié à un futur désiré ». Il s’agit donc d’un processus, mais un processus qui est construit par le sujet de manière subjective. C’est pour cette raison que la mémoire n’est pas constituée uniquement d’une série de faits exhaustifs. La mémoire « implique une sélection », et l’oubli définitif n’existe pas. « Ce que le passé laisse, ce sont des traces ». Ces traces peuvent être physiques, ou symboliques. D’où, selon Elizabeth Jelin, toute la difficulté de l’interprétation de ces « traces », car, à elles seules, elles ne permettent pas de constituer une mémoire.

La mémoire est intimement liée à la politique. « L’effacement de la mémoire » conduit par les régimes qui ont exercé la violence a pour conséquence l’oubli, volontaire ou non, de certaines périodes traumatiques. Rétablir les faits, c’est construire une mémoire qui peut permettre de construire également une identité nationale. Comme le rappelle Isabelle Bleton dans sa conférence, la politique de Carlos Menem [3] en Argentine n’a pas permis une reconstruction de la mémoire, mais a, au contraire, refoulé cette mémoire. Les victimes et les bourreaux « circulaient sur le même espace public », et se côtoyaient. La loi protégeait les bourreaux, le pardon accordé aux bourreaux ne permettait pas d’établir des faits, mais de les cacher, de les plonger dans l’oubli. Elizabeth Jelin rappelle qu’un des enjeux fondamentaux de la mémoire se joue lors des transitions démocratiques. Lorsqu’une seule mémoire est imposée, affirme Elizabeth Jelin, elle est inévitablement, un jour où l’autre, contestée. Le premier enjeu de la « première étape de démocratisation », affirme Annick Louis, ce n’est pas celui de la mémoire, mais celui de « l’établissement des faits et leur reconnaissance ». Mais ce processus est intimement lié à la mémoire. Car rétablir les faits ne suffit pas. Encore faut-il les interpréter.

Le Siluetazo, Buenos Aires, 21 September 1983. Photographe: Daniel García. Publication sur Afterall.org

Le travail d’un historien peut consister à travailler également sur les mémoires en tant qu’elles apportent un éclairage sur les traumatismes de l’époque. Or Elizabeth Jelin met en avant la difficulté qu’il y a à exprimer la violence. La difficulté peut être due au régime politique en place, ou liée à l’individu. Toujours est-il que le silence s’explique souvent, affirme-t-elle, par une incapacité à écouter. Pour pouvoir s’exprimer, il faut trouver un interlocuteur. C’est la raison pour laquelle le témoignage est essentiel afin de parvenir à reconstruire une mémoire (historique ou individuelle) et c’est également la raison pour laquelle de nombreuses manifestations ont lieu, comme le montre Annick Louis.

Pendant le colloque, Laura Alcoba, ancienne élève de l’ENS Fontenay-Saint-Cloud (promotion 1989) et à présent écrivain, a accepté de parler d’un de ses romans, La casa de los conejos. Laura Alcoba a passé une partie de son enfance en France, son adolescence et sa vie d’adulte en France également. Mais enfant, elle a vécu quelques mois en Argentine, dans ce qui a été renommé, suite à la publication de son livre, « La casa de los conejos ». L’écriture du livre a été pour Laura Alcoba une nécessité, mais ne s’est pas imposée directement à elle. La naissance de sa fille, déclare-t-elle avec émotion, a sans doute déclenché un besoin de se souvenir. Laura Alcoba mène alors une petite enquête dans l’espoir de reconstituer ses souvenirs d’enfant. Elle cherche à revoir la maison, et contacte María Isabel Chorobik de Mariani (connue aussi comme Chicha Mariani), qui donne une réponse qui va « bouleverser » l’écrivain : « Je croyais que ta mère et toi étiez mortes ». Laura Alcoba a alors la « certitude qu’il fallait garder une trace », cette même trace dont parle Elizabeth Jelin et avec laquelle, un jour peut-être, il est possible de reconstruire une mémoire. Pourtant, la petite fille du roman, ce n’est pas directement elle. C’est un personnage, une reconstruction de l’enfant qu’elle était à partir de l’adulte d’aujourd’hui. L’écriture permet sans doute une distance qui lui a permis de se replonger dans des souvenirs douloureux et hors du commun. Le roman peut-il témoigner ? C’est l’une des questions que s’est posée Marie-Pierre Rosier. À partir de quatre auteurs, Alicia Kozameh, Sarah Rosenberg, Nora Strejilevich et Alicia Partnoy, elle s’interroge sur le genre de ces œuvres hybrides qui se situent entre le roman et le témoignage. Seulement « la valeur du témoigne [est] altérée », car « le témoin témoigne de l’impossibilité de témoigner ». C’est « l’écriture qui permet de combler en partie ce manque et fait réapparaître les personnes assassinées par le terrorisme d’État ».

Dans quelle mesure la littérature peut-elle devenir une voix s’inscrivant dans le cadre politique ? La fiction est-elle capable d’éclairer le passé ou le présent ? « Historiquement, la littérature brésilienne ne cesse de discuter de manière […] critique les processus d’autoritarisme, de violence, et de destruction dans le pays. », affirme Jaime Ginzburg. S’il est nécessaire d’étudier la littérature brésilienne dans ce cadre, c’est qu’elle est donc capable d’apporter des réponses, bien qu’elle ne se réduise pas à ces réponses. Jaime Ginzburg en est persuadé, « la littérature peut […] contribuer à changer le passé et le présent ». Quelques conférences se sont attardées sur l’analyse d’œuvres en particulier, entre témoignage et roman, ou pris comme témoignages, dans l’optique de reconstruire une mémoire. C’est le cas, par exemple, d’Avalovara, d’Osman Lins, un « roman qui met en scène des réalités étrangères à notre routine quotidienne sous une forme narrative peu habituelle, non seulement comme roman qui explore des récits fragmentés, mais aussi comme un témoignage littéraire du temps douloureux de la dictature militaire ». Le roman étudié par Elsa Crousier porte de la même manière sur la question de la reconstruction de la mémoire. Il s’agit de mettre en scène plusieurs voix féminines, individuelles, pour construire une mémoire collective. La mémoire devient une « quête », parce que les deux voix se confrontent, et l’une d’entre elles aimerait oublier, ne plus se souvenir. Une lutte contre l’oubli, le mensonge, « l’effacement de la mémoire », s’installe. Elsa Crousier rappelle enfin que l’histoire est, étymologiquement, intimement liée à l’enquête. Les romans qui prennent la forme d’enquêtes policières peuvent donc s’inscrire dans une sorte de voix historique. Plusieurs exemples ont été cités, comme celui du roman de Miguel Bonasso (exemple donné par Isabelle Bleton). « Le processus de reconstruction du passé de la dictature [se fait] au moyen d’un récit policier », grâce auquel il est possible de se distancer pour raconter « la violence politique » d’une époque. Enfin, si la littérature est capable de lancer le processus de construction de la mémoire, c’est qu’elle est parfois la seule à ne pas avoir passé sous silence la violence. C’est le cas pour la guerre d’Algérie, dont la mémoire est lacunaire, et dont la production littéraire est devenue nécessaire à la mémoire collective de la « guerre d’indépendance algérienne qui fut beaucoup plus qu’une tragédie à deux personnages », car « cette guerre de décolonisation qui a laissé des blessures profondes fut à la fois franco-française, algéro-algérienne, franco-algérienne. », affirme Désirée Schyns.

Cependant, si la littérature est capable d’offrir des témoignages, des récits fictifs qui conduisent à la découverte d’une vérité historique, Catherine Coquio émet des doutes à propos du travail de la mémoire. Au fil de ses recherches, elle décide de prendre de la distance sur son propre travail. Elle découvre ainsi qu’il existe une véritable obsession pour la mémoire, obsession qui oblige parfois à parler de « devoir de mémoire », ce que Laura Alcoba, par exemple, refuse, et que Catherine Coquio observe comme étant un vocabulaire de la passation qui tend à une moralisation excessive de la mémoire. La notion de témoignage elle-même porte à confusion. Étymologiquement, explique-t-elle il s’agit de « voir ce qui s’est joué de religieux ». Le témoignage engage l’individu à dire la vérité. C’est plus une obsession pour la vérité qui naît avec cette volonté de témoigner. C’est « le mal de vérité » que dénonce Catherine Coquio, qui explique la profusion de témoignages qui naissent.

Enfin, et en guise de conclusion, le colloque a mis en avant un élargissement sur un art visuel, le cinéma, capable lui aussi d’offrir une forme de témoignage. Les deux conférences qui portent sur le cinéma mettent en avant les images et les sons qui prennent possession de l’oubli sous toutes ses formes. Le film de Patricio Guzmán, Nostalgia de la luz, met en scène, par exemple, des femmes, dans le désert d’Atacama (Chili), qui cherchent les disparus. Cette scène est mise en relation avec les astronomes qui cherchent à déceler les secrets de l’univers. Selon Sylvie Rollet, on est alors du « côté de l’ordre immémorial du temps », du côté du « cycle inépuisable de la matière ». « La magie des images cinématographiques est de l’ordre de ces restes pour contrer le non-sens et l’amnésie ». C’est la raison pour laquelle « l’infiniment lointain est mobilisé ». Le travail sur l’oubli est effectué également dans le travail d’Albertina Carri, présenté par Laurence Mullaly. La jeune cinéaste a perdu ses parents à l’âge de 4 ans, et tente de reconstituer une mémoire qu’elle a perdue, mais refuse d’aborder un « passé mythifié ». Il s’agit de s’intéresser « aux creux et aux plis de la mémoire, multiple et contradictoire ». Elle aborde ainsi « le vide de l’absence », sans concession. Le court-métrage n’est ni un documentaire, ni une fiction, il décrit une souffrance, il présente l’oubli, le vide, mais également l’impossibilité de se souvenir. Il présente en fait les contradictions qui sont celles de la mémoire, qui ne se construit pas à partir uniquement de souvenirs, mais également d’oubli, pour permettre à l’homme de la construire et, en même temps, de se construire.

Notes

[1]Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris : Librairie Félix Alcan, Première édition, 1925.
[2]Elisabeth Joly-Sibuet et Hugues Fulchiron.
[3]Une loi d’amnistie a été établie par le président Menem, la loi de punto final, dans le but de pardonner à la population argentine, bourreaux compris, les crimes commis durant les périodes de terrorisme d’État.

CONFÉRENCES CITÉES

Elisabeth Joly-Sibuet (Université Jean Moulin-Lyon 3) et Hugues Fulchiron (Université Jean Moulin-Lyon 3) : « Bilan et perspectives des rencontres pluridisciplinaires droit/lettres/philosophie du réseau Mémoires en construction » (workshops de São Paulo, novembre 2014, et de Buenos Aires, mai 2015).

Elizabeth Jelin, (CONICET /IDES, Buenos Aires) : « Los futuros del pasado. Presencias, sentidos y silencios en los escenarios de la acción social ».

Entretien avec Catherine Coquio (Université Paris IV – Sorbonne), animé par Jean-Louis Jeannelle (Université de Rouen).

Sandra Nitrini (Université de São Paulo) : « Un témoignage poétique sur la dictature brésilienne: Avalovara, d’Osman Lins. ».

Elsa Crousier (Université Lumière Lyon 2) : « La mise en scène de la construction d’une mémoire collective des dictatures du cône sud dans les romans des années 1980 ».

Entretien avec Laura Alcoba romancière (Université Paris Ouest-Nanterre La Défense /éditions du Seuil) : « À propos de l’écriture de Manèges, petite histoire argentine ».

Isabelle Bleton (ENS de Lyon/CERCC) : « Roman et transition démocratique en Argentine. Figures de la mémoire, de la malmémoire et de l’oubli ».

Marie-Pierre Rosier (Université Lumière Lyon 2) : « Témoignage, fiction et mémoire argentine: Élaborations littéraires d’ex-séquestrées et d’ex-prisonnières.».

Jaime Ginzburg (Université de São Paulo) : « Memória e esquecimento: Literatura Brasileira e Ditadura Militar ».

Désirée Schyns (Université de Gand) : « La mémoire littéraire de la guerre d’Algérie dans la fiction algérienne francophone: Les grandes lignes de son évolution ».

Annick Louis (Université de Reims/EHESS) : « Imaginer le réel. A propos de Lenta biografía de Sergio Chejfec (1990) et W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec (1975) ».

Sylvie Rollet (Université de Poitiers) : « L’empire de la disparition: autour de quelques figures filmiques de l’amnésie historique ».

Laurence Mullaly (Université de Bordeaux) : « La mémoire agissante selon la cinéaste argentine Albertina Carri ».

Source :
Léa Métayer. 12/2016. « Les mémoires des traumatismes ».
La Clé des Langues (Lyon: ENS LYON/DGESCO). ISSN 2107-7029. Mis à jour le 23 janvier 2017.
Consulté le 31 janvier 2017.
Url : http://cle.ens-lyon.fr/ojal/les-memoires-des-traumatismes-329093.kjsp

NI L’ARBRE, NI LA PIERRE

Un livre proposé par Jean-Pierre.

 

PINOS Daniel / Ni l’arbre ni la pierre
Des combats pour la liberté aux déchirements de l’exil – L’odyssée d’une famille libertaire espagnole …

« Mon père était ouvrier à l’usine et le reste du temps avec ses compagnons, il préparait la révolution sociale. Enfant, dans les années cinquante, je considérais mon père comme quelqu’un ayant deux métiers : ouvrier et révolutionnaire. »

Les femmes et les hommes qui vécurent cette odyssée s’affrontèrent, la rage au ventre à l’ignominie des pouvoirs. A la joie, la vitalité et l’enthousiasme immense qui régnaient durant la révolution espagnole succéderont la détresse des réfugiés, dépossédés de leurs armes et parqués honteusement dans des camps de concentration français, la résistance contre le fascisme et l’espoir déçu d’un retour en Aragon.

Nous nous souviendrons longtemps, avec tendresse, de cette grand-tante chanteuse de music-hall à Barcelone, de ces grands oncles rebelles et aventuriers, bandoleros au service du mouvement libertaire, de cette grand-mère se répandant d’affection pour ses petits-enfants, leur chantant Hijos del pueblo, l’hymne des anarchistes. Nous repenserons au restaurant populaire collectivisé de Sariñena où se rencontrèrent Juliana et Eusébio, les parents de l’auteur.

Nous les imaginons débordant de révolte, de désir et d’espérance. Ils prennent place dans notre mémoire…

Né en 1953 à Villefranche-en-Beaujolais, Daniel Pinós est l’avant-dernier d’une famille de six enfants. Ses parents, des anarcho-syndicalistes espagnols, s’exilèrent en France en 1939. Militant libertaire et antimilitariste, insoumis en 1973, il s’exila à son tour à Amsterdam où, en 1976, il apprit la mort de son père. Il est aujourd’hui responsable d’édition aux Presses de la Sorbonne Nouvelle.

Collection Commune mémoire
 mai 2001
 127 pages
 prix de vente public : 9,15 EUR

http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Ni-l-arbre-ni-la-pierreDes-combats.html?var_recherche=espagne

Couverture : illustration originale de Jacques Tardi

ESPAGNOLS EN BRETAGNE

APRES SEPTEMBRE 1939 – LA RESISTANCE ET LA LIBERATION

En fin de page un article sur  Ángel Rodríguez Leira alias Angel Cariño López personne chère à Mar-y-Luz, notre vice-présidente.

 

 

LE MUR DE L’ATLANTIQUE:

 

LA DEPORTATION

                

   Construction du Mur de l’Atlantique

 

La carrière de Mauthausen.

De septembre à décembre 1939, 1.307 réfugiés auront quitté le Morbihan. Restent essentiellement les hommes valides affectés aux Compagnies de Travailleurs Étrangers qui seront utilisés par l’organisation Todt pour construire le mur de l’Atlantique, les bases sous-marines. Par exemple, au fort Montbarey à Saint Pierre et Quilbignon près de Brest, ou ils sont prisonniers et ils sont amenés à construire de blockhaus et des bases soumarinnes comme celle des Quatre Pompes à Brest. Il y a plusieurs témoignages, notamment celui Emilio Pérez qui donne le chiffre de 1500 espagnols internés, ou d’ Antonio Muñoz (Almeria), tous les deux ont participé dans la résistance et furent déportés à Mauthausen.

Beaucoup d’espagnols arrivent dans les années 40 dans le Finistère. Par exemple, on sait que cent dix huit travailleurs furent embauchés par l’entreprise Dodin à Brest, soixante huit autres par l’entreprise du bâtiment Marc.

De nombreux espagnols furent également employés à la construction de la base de Lorient. Lors des bombardements qui détruisirent la ville et les localités voisines, parmi les nombreuses victimes civiles, citons les ouvriers espagnols, belges, hollandais du Camp Indochine à Beg er Men (Lanester): 80 d’entre eux succombèrent et furent enterrés dans des fosses communes au cimetière de Kérentrech (6-7 mai 1941.

Pour beaucoup d’autres, ce sera après un regroupement au camp de Montreuil-Bellay, comme l’atteste un document des Archives municipales de Vannes; le chemin de la déportation en Allemagne ou en Autriche à Mauthausen, camp de travail extrêmement dur où les déportés devaient travailler dans des carrières de granit et construire des usines souterraines; sur 7.000 espagnols, plus de 5.000 y perdront la vie.

Autre camp, celui de Buchenwald situé près de Weimar, la ville de Goethe, Bach, Beethoven … C’est là que fut interné Jorge Semprun alors âgé de 20 ans. Après sa libération en 1945, il milite au parti communiste espagnol dont il est exclu en 1964. Il se consacre alors à son travail d’écrivain et de scénariste. Il devient ministre de la Culture en 1988 dans le gouvernement de Felipe Gonzalez.

Un site estime à 53 le nombre d’espagnols déportés à partir de la Bretagne:

http://pagesperso-orange.fr/memoiredeguerre/deportation/espagnols.htm

Site amicale de Mauthausen: www.campmauthausen.org

6.737 espagnols ont été déportés, près de 60% d’entre eux ne sont pas revenus. Comme si cela n’avait pas suffit, de nombreux survivants, après avoir combattu dans les rangs de l’armée républicaine ou dans la Résistance, se retrouvèrent dans les goulags sibériens ou victimes des purges staliniennes; Staline poursuivant impitoyablement cette « guerre civile dans la guerre civile » qui fut l’une des causes de l’affaiblissement et de la défaite de la République.

 

LLUIS COMPANYS A LA BAULE

 

Lluis Companys en prison

 

 

Hendaye, livré aux fanquistes.

 

Affiche pour l’annulation de son  jugement.

 

Lluis Companys I Jover, avocat, fut président de la Généralité de Catalogne de 1934 à sa mort. Exilé en France après la Retirada, il s’installe à La Baule en 1939 avec quelques autres responsables catalans. Il résidait villa « Ker imor vad » (maison de la bonne humeur) sur la route de Ploermel. Plutôt que de fuir l’avancée nazi et de partir pour l’Irlande, il a pris le risque de rester car son fils gravement malade était soigné au Croisic.  Arrêté par la Gestapo le 13 août 1940 il est extradé vers l’Espagne et à l’issu d’un procès bâclé condamné à mort et fusillé le 15 octobre à Barcelone. Ses derniers mots furent « Per Catalunya!  » (« Pour la Catalogne ! »). Un mouvement est actuellement engagé dans le but d’annuler le procès qui a conduit à son exécution..

 

LES ESPAGNOLS DANS LA RESISTANCE

Les espagnols ont pris une part active à la Résistance.

L’Affiche Rouge, entre autres documents, en témoigne.

 

 

Roque Carrion

 

Ramon Garrido

 

Dans le Morbihan, signalons l’activité de Roque CARRION. En 1936, il est officier de l’armée de l’Air espagnole. Il se réfugie en France en 1939 après la défaite de la République espagnole et est interné dans différents camps du sud de la France. Embauché sur le chantier de construction de la base de sous-marins de Lorient, il y développe un réseau de sabotage. Contraint à la fuite, il rejoint le maquis de Ty Glas à Plouray. Son pseudonyme est Icare. Le 14 juillet 1944, la 2e compagnie du bataillon Koenig du commandant Icare défile dans le bourg de Kergrist-Moelou alors que les Allemands se trouvent toujours près de là, à Rostrenen. Ce bataillon FTP devenu 11e bataillon FFI du Morbihan commandé par Icare libère Rostrenen et Pontivy. Il meurt en 1995 et est inhumé à  Lanester.

 

Ramon GARRIDO est né à O’Grove en Galice (le port d’où partit le Novo Emden). Egalement passioné d’aviation, il participe aux combats contre les troupes franquistes.

Lors de la Retirada, en février 1939, Ramon GARRIDO franchit la frontière pour être aussitôt désarmé et interné dans le camp de concentration d’Argelès. En juin 1939, il est transféré à Barcarès où il est responsable clandestin de 4 baraques de prisonniers. Le 1er janvier 1940, il part avec la 211eme Compagnie de Travailleurs Etrangers (CTE) à St Médard en Jalles. Il est alors responsable clandestin de la compagnie. En juin 1940, il repart pour Argelès puis à Elne. Le 30 juillet 1941, la Compagnie est livrée aux allemands par les gendarmes français et se retrouve internée au camp de St Pierre à Brest pour travailler dans la base de sous-marins (organisation Todt). Ramon GARRIDO devient rapidement le responsable clandestin du camp. Il organise aussi les premiers groupes armés espagnols de Brest et assure la diffusion de tracts dans la population ainsi que parmi les occupants.

En janvier 1942, il reçoit l’ordre de la Direction du PCE de s’évader et de rejoindre Lorient avec pour mission de prendre la responsabilité du travail politique parmi les espagnols de cette ville chargés des travaux dans la base de sous-marins. Ce qu’il fait, après avoir coupé les barbelés du camp, il rejoint Lorient à pied, sans argent ni papiers.

A Lorient, Ramon GARRIDO demeure au 73, rue Ratier, avec Inigo PORTILLO PASTHEUROS, fusillé dans les derniers jours de l’Occupation. Il y organise les premiers groupes de combat et de sabotage avec Juan SANCHEZ CASTILLO, Maurice THEUILLON, Georges LE SANT (Buchenwald), Albert Le BAIL (Mauthausen), Jean Louis PRIMAS, ancien combattant des Brigades internationales, fusillé le 7 septembre 1943 à Fresnes, et Roque CARRION MARTINEZ, futur chef du 2eme bataillon FTP de Lorient, puis du 11eme Bataillon FFI.

A la fin du mois de février 1942, plus d’une vingtaine de « Groupes d’Action » sont constitués. Ils ont pour responsables quelques jeunes lorientais qui ont combattu pendant la guerre 1939-1940 et des étrangers ayant combattu pendant la guerre d’Espagne. A partir du 15 mars 1942, les actions contre l’occupant se multiplieront à une cadence rapide. Les sources d’énergie électrique sont surtout visées; plus de dix transformateurs sont ainsi mis hors de service en ce 15 mars 1942.

Le 17 juillet 1942, Ramon GARRIDO s’enfuit de Lorient pour se réfugier à Rennes. Il était responsable des 450 Résistants espagnols des départements du Finistère, des Côtes du Nord, du Morbihan, de la Sarthe et de la Loire Inférieure, avec le grade de capitaine FTPF. Arrêté en novembre 1942, il est jugé par la Section Spéciale du Tribunal de Paris, avec 53 républicains espagnols dont beaucoup étaient originaires de la région de Nantes-St Nazaire. Il fut condamné à 2 ans de prison et à 1.200 F d’amende pour « activités communistes ».

Il est décédé le 14 janvier 1995 aux Lilas (Seine St Denis). Ses cendres reposent dans le cimetière municipal de son village natal, El Grove.

L’action des résistants espagnols en Bretagne est relaté sur le site du Bataillon FFI de la centrale d’Eysses retrace leur combat: http://bteysses.free.frcliquer sur « Le coin des espagnols ».

 

José Belisario MELON MARTINEZ, également galicien connut également la Retirada. D’abord interné au camp d’Argelès il gagna la Bretagne en 1940. Recruté de force sur le chantier de la base sous-marine de Lorient, il entra très tôt dans la Résistance.

A Nantes en novembre 1942, 88 espagnols sont arrêtés, lors d’un procès qui se déroule en janvier 1943, sur les 42 condamnés, 5 sont espagnols.

A Rennes:

Le 8 juin 1944, 32 résistants dont un morbihannais, Emile LE GREVELLEC de Baden et 9 espagnols avaient été sortis des geôles de la prison Jacques Cartier à Rennes pour être exécutés:

Antonio BARRIOS-UREZ, âgé de 29 ans environ, né à Madrid, Pedro FLORES-CANO, né le 2 février 1917 à Carolina, capitaine FFI, responsable des groupes armés espagnols pour la région Bretagne. A une rue à Hennebont. Dionisto GARCIA-RUBIO, né le 19 octobre 1918 à Don Pedro. Tomas HERNANDEZ-DIAZ, âgé de 24 ans environ, né à Badajoz. Léoncio MOLINA-CABRE, né le 17 avril 1915 à Pétroga. Lorenzo MONTORI-ROMEO, né le 10 août 1918 à Saragosse. Ramon NIETO-GRANERO, né le 14 mai 1914 à Oviala. Antonio SEBASTIAN-MOLINA, né le 20 février 1917 à Madrid. Téofilo TURCADO-ARENAS, né le 8 janvier 1917 à Tolède. (Antonio MORENO qui faisait parti du groupe de Brest, sera fusillé à Quimper en avril 1944.)

 

 BELLE ILE: LES TRACES DES ESPAGNOLS DANS LA CITADELLE

En août 2007, Madame Renée Le Hérissé a présenté une exposition « Mémoire de la Citadelle ». Elle a retrouvé les traces des espagnols qui y ont vécu, traces gravées dans les parois telles de dramatiques peintures rupestres …

« Je travaille surtout sur la mémoire, sur la trace, en particulier sur la trace écrite et aussi sur la trace au sol: labyrinthes, plans, cartes, itinéraires … J’ai travaillé effectivement sur les traces laissées par les réfugiés espagnols à la citadelle Vauban à Belle-Ile dans la cadre d’une exposition dans la poudrière de l’avancée qui avait pour thème la citadelle elle-même et en particulier les messages trouvés dans les cellules de la prison militaires qui existent toujours, contrairement aux écrits laissés par les Espagnols qui ont été détruits lors des travaux de restauration. Une employée du musée a pris des photos avant la destruction complète de ces témoignages et me les a confiées. Pour faire les gravures (17), j’ai respecté de mon mieux la forme même de l’écriture pour témoigner au mieux des messages.
.
                                                          

 

« Les traces laissées par les réfugiés espagnols qui ont séjourné dans la citadelle n’ont pas pu être conservées sur la surface tendre du plâtre. Le médium de la photographie les a sauvées de l’oubli,  on retrouve des noms, des dates mais aussi le comptage du temps qu’il faut bien occuper pour tenter de survivre. Ces signes dont les réfugiés n’ont pas pu assurer la pérennité, je les ai gravés sur des plaques de métal en m’efforçant de restituer fidèlement leur forme afin de redonner à voir (et peut-être à entendre) la force de leur désespoir ».

L’ensemble du travail de Madame le Hérissé peut être consulté sur son site http://reneeleherisse.canalblog.com

 

LA LIBERATION

 

 

  La participation des républicains espagnols dans les combats pour la libération fut décisive dans certaines régions de la France, dont l’Ariège, les Basses-Pyrénées, le Gers, le Tarn, les Pyrénées-Orientales et bien sûr la Bretagne. Ce sont les chars portant des noms ibériques et conduits par des Espagnols qui seront les premiers à entrer dans Paris libéré à la tête de la 9° Compagnie de Marche du Tchad commandée par le capitaine Raymond Dronne, composante de la 2e Division Blindée de Leclerc. Un livre de Evelyn Mesquida retrace leur épopée.

Parmi les nombreux combattants espagnols de la Résistance, nous pouvons également citer Manuel Ramos Escariz, natif de Saint Jacques de Compostelle, militant du syndicat des pêcheurs CNT du port de Cariño. Il participa à la lutte contre le coup d’état franquiste mais dû s’exiler à bord du bateau Arkale (Cf page « Boat people »). Il rejoignit l’armée républicaine, combattit dans les Asturies.

 

 

Un autre galicien connu un parcours extraordinaire. Ángel Rodríguez Leira, pêcheur de pousse-pieds de Cariño fût obligé de s’enrôler dans l’armée franquiste mais bien vite il déserta et rejoignit l’armée républicaine sous le nom de Angel Cariño López. A la fin de la guerre, à bord d’une patera il quitte Guardamar (Alicante) et rejoint Beni-Saf près d’Oran. Engagé dans la Légion étrangère, il part pour le Tchad et s’engage dans la division Leclerc. Il fit partie de la Nueve et participa à la libération de Paris ou il entre sur le blindé Guernica ce qui lui valu d’être décoré de la Croix de guerre avec palme par le général de Gaulle. Puis ce fut la bataille d’Allemagne, la prise du « nid d’aigle » d’Hitler le 5 mai 1945 avec les troupes du général Patton. La guerre achevée, il vécut en France, simple ouvrier d’usine et mourût en 1975 quelques jours avant Franco sans avoir revu sa patrie. Son histoire est rapportée sur le site de la commune de Cariño : http://carinho1978.blogspot.com/

A la fin de la guerre, leur espoir de libérer aussi l’Espagne du fascisme et de rentrer au pays, s’effondrent, devant la reconnaissance par les alliés du régime franquiste. Un exil qu’ils croyaient bientôt fini, allait encore durer jusqu’à la mort de Franco en 1975 et pour beaucoup d’entre eux allait être définitif.

 

Source :

https://sites.google.com/site/espagnolsenbretagne19371939/LE-CONTEXTE/les-boats-peoples-de-1937/la-premiere-vague—1937/1939—la-retirada/1939-la-grande-vague-d-arrivees/finistere/cotes-du-nord/morbihan/ille-et-vilaine/loire-inferieure/apres-septembre-1939—la-resistance-et-la-liberation

 

 

LA RETIRADA, PORT-VENDRES SE SOUVIENT…

Le Journal Catalan du 23 janvier 2017 :

retirada-port-vendres-se-souvient

La commune de Port-vendres organise deux temps forts en mémoire de la Retirada : Port-Vendres se souvient : La Retirada, du 2 au 7 février 2017, une exposition et un film, Camp d’Argelès, le 3 février ; et le 18 février, une marche et un hommage.


EXPOSITION « LES BRIGADES INTERNATIONALES »
au centre culturel (entrée libre) du jeudi 2 février au mardi 7 février 2017 de 15h à 18h en présence de l’auteur Joëlle Courtin-Daures « Le Mas des Ocells ».

PROJECTION DU FILM « Camp d’Argelès » de Felip Solé le vendredi 3 février à 18h30, au Vauban.
« L’idée de faire un film sur le Camp d’Argelès m’est venue en tête chaque fois que j’ai posé le pied sur cette plage. C’était comme si la plage provoquait en moi un double sentiment de rejet et d’attraction. Ce n’est qu’en filmant la plage que pouvait se résoudre ce conflit. Chaque fois que je marchais sur la plage, je me disais : ici il n’y a plus que le sable et la mer, et malgré les nombreux témoignages, celui qui vient ici ne peut voir que la même chose que moi, le sable d’une plage … et moi je voulais que l’on voie les milliers de républicains, les centaines de baraques et surtout la souffrance individuelle et collective … ainsi va germer l’idée de ce film ! » Felip Solé

Lien pour le film sur le camp d’Argelès :

http://www.kalimago.com/camp.html

 

MARCHE et HOMMAGE (Association FFREEE) le samedi 18 février 2017 Rassemblement 9h30 Parking CCI. Départ 10h Marche du quai Forgas vers l’IME Mauresque.

Le camp d’Argeles sur Mer
A la chute de Barcelone, en janvier 1939, et à la fin de la Guerre civile, près de 500 000 espagnols entreprennent le chemin de l’exil, un exode que l’on connaît sous le nom de Retirada. Cette arrivée massive de personnes dans le département des Pyrénées-Orientales (qui, à l’époque, avait une population d’environ 250 000 habitants) marqua le début de la séparation des familles dans des camps d’internement du Roussillon. Les plus connus sont ceux d’Argelès, de Saint-Cyprien, du Barcarès et de Rivesaltes.

Le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer fut un camp de regroupement des réfugiés de la guerre civile espagnole, que le gouvernement français établit en février 1939 sur les plages de la commune d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). À peu près 220 000 internés ont transité par ce camp. Le camp d’Argelès-sur-Mer fut mis en place au début de la retirada républicaine en France, puis vinrent s’ajouter les Juifs, les Tsiganes et autres étrangers. Le camp ferma vers la fin 1941, il fut transformé en Chantier de jeunesse par Vichy.

En 1939, Argelès était un petit village agricole de près de 3 000 habitants où le gouvernement français décida de construire un camp d’internement sur la plage, afin de recevoir les réfugiés républicains espagnols.

Ces réfugiés étaient des civils qui fuyaient la répression ou des militaires qui avaient défendu, pendant trois ans, la République espagnole démocratique issue des urnes, un fait relativement oublié par les démocraties occidentales à cause du Pacte de non-intervention.

La France n’avait pas prévu un tel afflux de réfugiés. Les mesures les plus importantes se bornèrent à veiller à la sécurité et au contrôle social. En traversant les Pyrénées, de nombreuses familles furent séparées dans des camps d’internement dans toute la France. Le camp d’Argelès fut le premier ouvert en Roussillon, il accueillit rapidement plus de 80 000 personnes. On n’avait rien prévu pour leur accueil et, au début, seuls le sable et les vêtements qu’ils portaient les protégeaient. Peu après, on ouvrit d’autres camps tels ceux de Saint-Cyprien et de Barcarès.

Conditions de vie :
Les conditions de vie dans ces camps sont extrêmement précaires (début février 1939, à l’occasion d’une conférence de presse à propos du camp d’Argelès, le ministre de l’Intérieur Albert Sarraut s’exprime en ces termes : « le camp d’Argelès sur Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose »).

Les premières semaines, les hommes dorment à même le sable ou la terre, sans baraquement pour s’abriter. Les décès sont réguliers en raison du manque d’hygiène et des difficultés d’approvisionnement en eau potable et en nourriture. Les conditions de surveillance sont drastiques et assurées par les troupes militaires, tirailleurs sénégalais, spahis ou garde républicaine mobile.

Humiliés par cet accueil et les conditions de vie qu’ils subissent durant leurs premiers mois en France, les réfugiés tentent cependant d’améliorer leur quotidien dans les centres d’hébergement et dans les camps. En comptant parfois sur l’aide de différentes organisations internationales de soutien aux réfugiés espagnols, ils organisent différentes activités afin de ne pas sombrer dans la folie et la dépression.

Les brigades internationales (1936 – 1938)
« C’est en Espagne que ma génération a appris que l’on peut avoir raison et être vaincu, que la force peut détruire l’âme et que parfois le courage n’obtient pas de récompense » Albert Camus.

Les Brigades internationales sont celles qui, sous le nom espagnol de Brigadas Internacionales, se sont battues au côté des Républicains contre les rebelles nationalistes, lors de la guerre civile espagnole, entre 1936 et 1938. Elles étaient composées de volontaires antifascistes venant de 53 pays différents. On estime que durant la totalité de la guerre, entre 32 000 et 35 000 volontaires servirent dans les Brigades internationales, dont 15 000 moururent au combat. Les volontaires participèrent à la bataille de Madrid (1936), aux combats du Jarama, de Guadalajara, de Brunete, de Belchite, de Teruel, du front d’Aragon et de l’Èbre.

Dissoutes à compter du 23 septembre 1938, les Brigades Internationales font leurs adieux au peuple espagnol sur les ramblas de Barcelone le 15 novembre 1938.

Dolores Ibarruri, dite la Pasionaria, leur dira : « Vous pouvez partir la tête haute, vous êtes l’Histoire, vous êtes la Légende, vous êtes l’exemple héroïque de la démocratie solidaire et universelle ».

 

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Source :

http://www.le-journal-catalan.com/retirada-port-vendres-se-souvient/38482

Pau : une exposition en hommage aux guérilleros espagnols en Béarn

Information du quotidien La République des Pyrénées

Pau : une exposition en hommageaux guérilleros espagnols en Béarn

« Memoria viva » est visible à la médiathèque André-Labarrère jusqu’au 26 janvier.

L’exposition, organisée par l’association MER (Mémoire de l’Espagne Républicaine), créée en 2005 par Jean Ortiz, universitaire palois, fils de républicains espagnols, et d’un groupe de filles et fils de Républicains espagnols vivant en Béarn, révèle un pan important du patrimoine local de la Résistance jusqu’à la Libération du Béarn.

Réalisés à partir de témoignages, d’archives, de documents historiques, ces travaux dévoilent les portraits de 23 guérilleros, et expliquent, à l’aide de fiches thématiques, les brigades internationales, les structures spécifiques de guérilleros : la MOI (Main-d’Oeuvre Immigrée), l’UNE (Union Nationale Espagnole, l’AGE (Agrupación de Guerrilleros Españoles),… Des ouvrages tels « Espagne Espagne », de Jean Richard Bloch, disparu en 1947, intellectuel juif, communiste, poète, écrivain engagé, dont la petite-fille Isabelle vit à Pau, des DVD, permettent d’approfondir cette période, d’en dévoiler les pages d’ombre.

Trop peu de traces

Cofondatrice et cheville ouvrière de l’association, Maïté Estop-Extramiana, accompagne, avec érudition et passion, les visiteurs dans leur découverte de cette histoire trop ignorée. Elle regrette « le peu de traces et d’hommage rendus à ces héros, exilés de l’Espagne républicaine, dont beaucoup ont vécu à Pau, en Béarn. Tout est parti du Hédas où ils ont été parmi les premiers à s’engager dans la Résistance contre le fascisme. »

Pour elle, comme pour les descendants et amis des exilés d’Espagne, la volonté de sortir cette histoire de l’oubli constitue un important devoir de mémoire.

À voir à la médiathèque, les lundi, mardi, jeudi, vendredi de 14h à 18h, les mercredi et samedi de 10h à 18h.

Source :

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2017/01/21/pau-une-exposition-en-hommageaux-guerilleros-espagnols-en-bearn,2090049.php