Une Exposition de la part de Georges

EXTRAIT DE « L’INDEPENDANT » DU 31/07/2015
Pyrénées Orientales : PRATS DE MOLLO – LA PRESTE
Une riche exposition de plusieurs milliers de documents retrace l’histoire de l’Espagne de 1931 à 1975.

L’école primaire de Prats héberge jusqu’au 23 août une exposition sur la guerre civile espagnole et la Retirada.
Le temps s’égrène et les plaies de la guerre civile d’Espagne (1936-1939) peinent encore à cicatriser. Le traumatisme de l’effroi répandu dans une péninsule ibérique divisée en deux et du déchirement lancinant de milliers de familles espagnoles s’éveille en sursaut à chaque découverte d’une nouvelle archive iconographique. Outre la douleur viscérale toujours vive chez certains, la mémoire de cette époque sombre de l’Europe s’entretient pour l’été à Prats-de-Mollo à travers l’exposition « Llibertat ! ». Des images de la Retirada, l’exode des réfugiés espagnols de la guerre civile, sont aussi imprimées sur papier glacé.
Faits politiques, sociaux, économiques, militaires et religieux en tout genre ont émaillé l’Espagne de la déclaration de la République en 1931 à la disparition du dictateur Franco le 20 novembre 1975. Un pan de l’Histoire que Patrick Lluís a fait sien, lui le descendant de réfugiés. Ainsi, depuis des années, il collecte avec minutie tout manuscrit, acte, archive ou photographie dénichés chez les particuliers, sur internet, chez les marchands, à Barcelone ou même Paris.
« Ce travail de mémoire, je l’ai réalisé à des fins personnelles, d’abord, pour analyser le traumatisme. Puis, j’ai pris conscience que dans certains livres d’histoire, la République espagnole, la guerre civile, la Retirada, le Franquisme étaient quasiment passés sous silence. Je me devais d’exposer mes recherches au grand public », consent Patrick Lluís féru d’histoire tout comme son épouse Elena Gual quil’accompagne dans ses démarches. Pas moins de 2000 documents, fruits de leurs trouvailles, sont affichés et révélés pour l’occasion.
Le couple à la tête de l’exposition a une ambition : « Dévoiler la globalité de l’histoire. » Dans ce sens, il fait la lumière sur des iconographies réalisées pendant la guerre par les anarchistes, les communistes, les syndicalistes, les associations, les franquistes, les groupes royalistes et ceux d’extrême droite. « Sans distinction. » Même la propagande internationale trouve sa place. Des témoignages et des photographies sont consacrés à la Retirada, des journaux de 1975 reviennent sur la mort de Franco.
Parmi les trouvailles de Patrick Lluís figurent un laisser-passer signé de la main de Léon Blum, des tracts communistes édités clandestinement à Madrid dans les années 1940, des écrits de réfugiés du camp d’Argelès, des rapports de 1946 des services secrets français à Madrid envoyés à Paris et relatant la mise en place du régime franquiste.

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