Sur l’émigration économique espagnole dans les années 60

Documentaire Notes sur l’émigration – Espagne 1960
réalisé par l’Espagnol Jacinto Esteva Grewe et l’Italien Paolo Brunatto

Traduction par Luis d’un extrait de l’article du journal Nuevatribuna.es
https://www.nuevatribuna.es/articulo/cultura—ocio/memoria-documental-emigracion-espanola-prohibido-franquismo/20220507194125198332.html

Un documentaire sur l’émigration espagnole interdit par le franquisme

Santiago Alba signale qu’un pays sans mémoire est un pays soumis au gré du vent, et dans lequel tout peut arriver. Et notre Espagne, ou plus précisément nous les Espagnols oublions beaucoup.

Je vais essayer de rafraîchir notre mémoire, avec un évènement ponctuel d’il y a 60 ans. Il s’agit des vicissitudes dont a souffert un documentaire intitulé « Notes sur l’immigration. Espagne 1960 » (en français dans le texte), réalisé par Jacinto Esteva Grewe et l’Italien Paolo Brunatto, deux étudiants de l’Ecole d’Architecture de l’Université de Genève en Suisse. Ils étaient curieux de rechercher les causes de l’émigration espagnole vers l’étranger, avec l’objectif de faciliter leur insertion dans la société helvétique. Esteva demanda à son ami Juan Goytisolo dans quels endroits il pourrait tourner en Espagne pour connaître la situation socio-économique. Celui-ci lui prêta un exemplaire de « Campos de Nijar » et son son roman « La Resaca » se déroulant dans les bidonvilles et les quartiers miséreux de Barcelone. Et prenant beaucoup de risques avec une caméra 16 mm ils tournèrent un documentaire d’une vingtaine de minutes dans les quartiers d’Almeria, La Chanca, la Torrassa ; et dans les bidonvilles du quartier de Barcelone, que nous pouvons voir sur Youtube, Notes sur l’émigration – Espagne 1960 – La col-leccio del 2CR.
C’est un documentaire d’une technique rudimentaire, très expressif, dans lequel est dénoncée la situation socio-économique dans les villes espagnoles, où affluait une avalanche incontrôlable d’émigrés d’autres régions espagnoles. Il commence par une interview de quelques émigrants espagnols dans la gare de Genève, qui expliquent leurs difficultés d’adaptation en Suisse à cause de la langue et de l’hébergement. ; et à la question « pourquoi vous quittez l’Espagne ? La réponse est tranchante : la faim. Ensuite on voit la pauvreté et la misère de l’Espagne d’alors : des rues non goudronnées pleine de boue, sans électricité et sans eau courante, sans services sanitaires et services éducatifs ; des enfants faméliques se promenant nus, le ventre gonflé. Apparaît une corrida avec d’abondantes effusions de sang sur un taureau avant de mourir et une des tribunes pleine de gardes civils. La scène finale est très touchante et émouvante ; le départ du père sur le quai de la gare en présence de sa femme et plusieurs enfants en bas âge. Ces scènes de la vie courante semblent pour les Espagnols relever de la préhistoire ou du Tiers Monde.
L’objectif de ce documentaire courageux, engagé et imprégné de solidarité sociale envers ceux qui souffrent le plus, est de faire connaître et de dénoncer les très grandes difficultés d’adaptation des émigrants espagnols et de mettre en relief les carences dans les années 60 dans l’Espagne franquiste, qui sans ces devises n’auraient pu connaître le développement économique des années 1960/70…..
​ Un documental sobre la emigración española prohibido por el franquismo

CÁNDIDO MARQUESÁN MILLÁN
8 DE MAYO DE 2022, 9:18
Santiago Alba Rico señala que un país sin memoria es un país a merced del viento, en el que puede ocurrir cualquier cosa. Y esta España nuestra, o mejor, los españoles somos muy olvidadizos

Voy a tratar de refrescar nuestra memoria, con un hecho puntual ocurrido, hace unos 60 años. Se trata de las vicisitudes sufridas por un documental titulado “Notes sur l’émigration. Espagne 1960”, realizado por el español Jacinto Esteva Grewe y el italiano Paolo Brunatto, dos estudiantes de la Escuela de Arquitectura de la Universidad de Ginebra en Suiza. Estaban interesados en descubrir las causas de la emigración española hacia el extranjero, con el objetivo de facilitar su inserción en la sociedad helvética.
Esteva le preguntó a su amigo Juan Goytisolo en qué lugares podían rodar en España para conocer la situación socio-económica. Este le prestó un ejemplar de Campos de Níjar y su novela La resaca ambientada en las chabolas y barrios míseros de Barcelona. Y asumiendo muchos riesgos, Esteva y Brunatto con una cámara de 16 milímetros rodaron un documental de unos 19 minutos de duración en los barrios de Almería, La Chanca, La Torrassa; y en la aglomeración de chabolas del barrio de la Barceloneta, que hoy podemos visionar en YouTube, Notes sur l’émigration – Espagne 1960 – La col·lecció del 2CR.

 Es un documental técnicamente rudimentario, muy expresivo, y que denuncia la situación socioeconómica en las ciudades españolas, a donde acudían una avalancha descontrolada de emigrantes de otras regiones españolas. Se inicia con una entrevista a unos emigrantes españoles en la estación ferroviaria de Ginebra, los cuales muestran sus dificultades de adaptación en Suiza por el idioma y para el alojamiento; y a la pregunta. ¿por qué salen de España? La respuesta es contundente, el hambre. Luego se refleja la pobreza y la miseria de la España de entonces: calles sin asfaltar llenas de fango, casas sin luz ni agua corriente, sin servicios sanitarios y educativos; niños desnudos y famélicos con el vientre hinchado. Aparece una corrida de toros con un abundante derramamiento de sangre del toro antes de morir, y con uno de los palcos lleno de miembros de la Benemérita. La escena final es muy emotiva y conmovedora: la despedida al padre en el andén por parte de la esposa con varios hijos pequeños. Estas escenas a muchos españoles les parecen prehistóricas o del Tercer Mundo.
El objetivo de este documental valiente, comprometido e impregnado de solidaridad social con los que lo están pasado peor, es el dar a conocer y denunciar las extraordinarias dificultades de adaptación de los emigrantes españoles y reflejar la penuria de los años 60 en la España franquista, sin cuyas divisas no se hubiera llevado a cabo el desarrollo de la economía en los años 60 y 70.

Laisser un commentaire