Le curé-bourreau d’Ocaña

Le curé-bourreau d’Ocaña

Le père Rodriguez était l’aumônier du centre pénitentiaire d’Ocaña, province de Tolède. Un village dans lequel on compta entre 1939 et 1959, 1300 victimes de la répression franquiste.

Texte de nuevarevolucion.es du 19 novembre 2020 de Maria Torres, Mémoire antifasciste.
Traduit par Luis

« Quand j’ai été dans le centre pénitentiaire d’ Ocaña on nous sortait dans la cour tous les jours pour assister à la messe. Tu sais ce que nous disait le père Rodriguez ? Un curé qui fut ensuite nommé à Tolède, un curé qui portait un gros pistolet et qui se devinait sous sa soutane. Il nous disait : vous les rouges vous savez ce à quoi vous avez droit ? Depuis la terre jusqu’au ciel vous n’avez droit à rien ! De la terre que vous foulez jusqu’en bas vous avez droit à quelques centimètres, de quoi vous enterrer. Ensuite, quand il fallait fusiller un peloton, ce curé te confessait la nuit précédente, le matin il assistait à l’exécution et se chargeait du coup de grâce…comment trouves-tu l’énergumène ? Tu parles d’un curé ! » (témoignage de Victorino F dans « Les conditions de vie dans la région de la Mancha Tolédane pendant la guerre civile et l’après-guerre » ouvrage de Isidro Cruz Villegas et Maria Dolores Cruz Villegas)
Le père Rodriguez était l’aumônier du centre pénitentiaire d’Ocaña (Tolède) un village où l’on compta entre 1939 et 1959 1300 victimes de la répression franquiste. A ce messager de Dieu sur la Terre le surnom de « bourreau d’Ocaña » lui fut donné ainsi que celui de « curé assassin ». Entre le réconfort spirituel et les confessions , il participait aux tortures des prisonniers et se chargeait du coup de grâce aux fusillés.
« Nous savions tous qu’il était le curé. Il participait aux tortures et après il prenait plaisir à prendre son pistolet et à donner le dernier coup de feu. Mais on savait peu de choses sur lui. Il ne se laissait pas voir dans le village et un beau jour il disparut de la prison. Je ne me souviens même plus de son nom. » (Teofilo Fernandez)
A part la mémoire orale de ceux qui survécurent pour le raconter, l’unique témoignage est dans ce poème écrit par Miguel Hernandez et ses compagnons prisonniers qui apprenaient à lire et à écrire avec lui dans les cours clandestins qu’il donnait dans la prison.

Le curé-bourreau d’Ocaña
Très tôt, et encore de nuit,
avant le son du clairon,
Tel un funeste présage
la noire soutane traversa la cour.
Plus noire, bien plus que la nuit
Moins noire que son âme
Le curé-bourreau d’Ocaña!

Il arriva dans le couloir des cellules,
quand on perçut ses pas
et des serrures s’échappèrent
des cris aigus de frayeur
Courage, mes fils !
Telle est la volonté de Dieu !
Lâche et cynique à la fois
à l’abri derrière les gardes civils
Plus noire, bien plus que la nuit
Moins noire que son âme
Le curé-bourreau d’Ocaña!

Les gardes civils nerveux
leur ligotèrent les mains dans le dos
pour éviter ces regards
acérés et incendiaires.

Sur le chemin de Yepes ils avancent,
Géants d’un peuple héroïque
Sur le chemin de Yepes ils avancent.
Faisant don de leur vie à l’Espagne
une chanson au bout de leurs lèvres
qui embrassent la Patrie.

Le curé marche derrière
souillant le matin de sa présence
Dix sept coups de feu
Déchirèrent l’aurore
et autant de coups de poignards dans nos poitrines
Les oiseaux des alentours
qui lissaient leur plumage,
se terrèrent dans les nids
puis cessèrent leurs aubades
La Lune spectatrice se cachait
Pour détourner son regard
du livre, de la croix
du pistolet déjà déchargé.
Plus noire, bien plus que la nuit
Moins noire que son âme
Le curé-bourreau d’Ocaña!
Poème traduit par Pierre et Luis

El cura verdugo de Ocaña

EL PADRE RODRÍGUEZ ERA EL CAPELLÁN DEL PENAL DE OCAÑA EN TOLEDO. UN PUEBLO EN EL QUE SE REGISTRARON ENTRE 1939 Y 1959, MIL TRESCIENTAS VÍCTIMAS DE LA REPRESIÓN FRANQUISTA.
Nuenarevolucion.es   19/11/2020 Opinión Artículos, María Torres, Memoria Antifascista,   Por María Torres

“Cuando estuve en el penal de Ocaña nos sacaban al patio todos los días para oír misa. ¿Sabes lo que nos decía el padre Rodríguez? Un cura que luego estuvo en Toledo, un cura que llevaba un pistolón debajo de la sotana y que se le notaba el bulto. Nos decía: vosotros rojos, ¿sabéis a lo que tenéis derecho? ¡De la tierra que pisáis hacia el cielo no tenéis derecho a nada! ¡De la tierra que pisáis hacia abajo tenéis derecho a unos centímetros donde enterraros!.

Luego este cura Rodríguez cuando tocaba fusilar a una saca, la noche antes te confesaba y por la mañana iba al fusilamiento y se encargaba de dar el tiro de gracia… ¿Qué te parece el pájaro? ¡Eso el cura!”. (Victorino F. en “Las condiciones de vida en la comarca de La Mancha toledana durante la Guerra Civil y Postguerra” de Isidro Cruz Villegas y Mª Dolores Cruz Villegas)
El padre Rodríguez era el capellán del Penal de Ocaña en Toledo. Un pueblo en el que se registraron entre 1939 y 1959, mil trescientas víctimas de la represión franquista.  A este mensajero de Dios en la Tierra le pusieron el apelativo de «el verdugo de Ocaña» y el «cura asesino». Entre consuelo espiritual y

confesiones,  participaba en las palizas a los presos y se encargaba de dar el tiro de gracia a los fusilados. Cuentan que a veces, los remataba a martillazos.

“Todos sabíamos que era el cura. Participaba en las palizas y después gustaba de coger su pistola y dar el último disparo. Pero poco sabíamos de él. No se dejaba ver por el pueblo y un buen día desapareció de la prisión. Ni siquiera recuerdo su nombre”. (Teófilo Fernández)
Aparte de la memoria oral de los que vivieron para contarlo, el único testimonio de los crímenes de este siniestro personaje, es el que recoge un poema escrito por Miguel Hernández y los presos a los que éste enseñaba a leer y a escribir e impartía clandestinamente clases de poesía en el penal de Ocaña.  

El cura verdugo de Ocaña
Muy de mañana, aún de noche,
Antes de tocar diana,
Como presagio funesto
Cruzó el patio la sotana.
¡Más negro, más, que la noche
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!
 
Llegó al pabellón de celdas,
Allí oímos sus pisadas
Y los cerrojos lanzaron
Agudos gritos de alarma.
¡Valor, hijos míos,
que así Dios lo manda!
Cobarde y cínico al tiempo
Tras los civiles se guarda,
¡Más negro, más, que la noche
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!
 
Los civiles temblorosos
Les ataron por la espalda
Para no ver aquellos ojos
Que mordían, que abrasaban.
 
Camino de Yepes van,
Gigantes de un pueblo heroico,
Camino de Yepes van.
Su vida ofrendan a España,
Una canción en los labios
Con la que besan la Patria.
 
El cura marcha detrás,
Ensuciando la mañana.
¡Más negro, más, que la noche
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!
 
Diecisiete disparos
Taladraron la mañana
Y fueron en nuestros pechos
Otras tantas puñaladas.
 
Los pájaros lugareños
Que sus plumas alisaban,
Se escondieron en los nidos
Suspendiendo su alborada.
 
La Luna lo veía y se tapaba
Por no fijar su mirada
En el libro, en la cruz
Y en la star ya descargada.
 
¡Más negro que la noche.
Menos negro que su alma
El cura verdugo de Ocaña!

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