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lundi 18 mars de 17h à 19h à l’Université de Tours Conférence Juan Negrín

                     Nous avons le plaisir de vous inviter à la conférence de  Carmen NEGRIN

Titre de la conférence

L’œuvre de JUAN NEGRIN à la lueur des archives

Carmen NEGRIN, petite-fille de Juan NEGRIN, se propose de mettre en lumière à partir darchives privéesl’œuvre politique de celui qui futde 1937 à 1945, président du Conseil des ministres de lEspagne républicaine, puis chef du gouvernement républicain en exil.

Lundi 18 mars 2019 de 17 h à 19 h Salle TA 35

(site universitaire, 3 rue des Tanneurs. Tours)

Département d’Espagnol et de Portugais

et association Retirada37

Accès libre ‒ Ouvert à tous

Carmen Negrín

Née aux Etats-Unis (Trenton, NJ) en 47, de père espagnol, pilote républicain, de grand père espagnol, dernier président du gouvernement républicain en terre d’Espagne et premier président du gouvernement en exil, de grand mère paternelle russe exilée par la révolution, et de famille maternelle américaine, descendante de pèlerins arrivés dans le Mayflower.

En résumé, la somme d’un mélange d’exils, parfois contradictoires.

Comme beaucoup de descendants d’exilés, j’ai vécu aux Etats Unis, au Mexique, en France, en GB.

Etudes primaires en France, secondaires au Mexique, Université de Berkeley dans les années soixante, Université Paris-La Sorbonne et René Descartes (B.A. Littérature comparée, Licence de lettres, début de maîtrise en sciences de l’éducation).

Travail dans l’enseignement pour adultes, puis pendant 30 ans à l’UNESCO (motif de l’interruption des études universitaires), au Cabinet de trois Directeurs généraux de l’organisation, ainsi que dans les secteurs de l’éducation, des sciences sociales, de la culture et finalement au Centre du patrimoine mondial en tant que responsable du patrimoine mondial de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Ancienne membre du conseil de plusieurs associations concernées par les populations autochtones, et actuellement Présidente d’honneur de la fondation Juan Negrín, située à Las Palmas de Gran Canaria, patrie de la famille espagnole, et présidente du CIIMER (centre d’interprétation et d’investigation de la mémoire de l’Espagne républicaine), situé à Borredon et qui regroupe presque 50 associations de mémoire républicaine espagnole.

                                               Université de Tours

Lundi 18 mars 2019 de 17 h à 19 h Salle TA 35

(site universitaire, 3 rue des Tanneurs. Tours)

Conférence sur Archives Juan Negrin

Juan Negrin a été président du gouvernement de la République espagnole de 1937 à 1939 et jusqu’à 1945 dans l’exil. Il a été fortement attaqué par ses adversaires, les franquistes, mais aussi par les siens et fut exclu du PSOE en 1948 ; 60 ans après en juillet 2008 le parti socialiste le réhabilita. Ces accusations qui font partie de ce qui est appelé « la légende noire » sont sujettes à caution. L’historien Gabriel Jackson, par exemple, estime que 90% d’entre elles sont infondées. Carmen Negrin, à travers les archives, dans sa conférence, abordera des sujets comme la question de l’envoi de l’or de la République à Moscou, la résistance à l’ennemi jusqu’au bout, la position d’Indalecio Prieto chef du PSOE par rapport à Negrin, autant de sujets qui méritent que l’on porte un regard d’historien pour réhabiliter cette grande figure de la République espagnole. Une meilleure connaissance de l’Histoire de l’Espagne, sur la base d’archives et non de « fake news » comme on pourrait dire aujourd’hui, est utile pour aider les nouvelles générations à mieux comprendre leur actualité, qui voit les idéologies fascistes ressurgirent..

Déroulé de la conférence

Portrait du propriétaire des archives le Dr. Et Président du Conseil des Ministres de la IIème République de l’Espagne, Juan Negrin.

Parcours et circonstances de la sauvegarde des archives.

Importance historique des archives en tant que références et réponse à la « légende noire » sur la IIième République de l’Espagne et sur la guerre d’Espagne.

Conséquences de la transparence historique.

Réhabilitation en Espagne de l’image de Juan Negrin et de la République espagnole

Mardi 12 février à 18h30 à la Bibliothèque de Saint-Pierre-des-Corps Conférence par Enrique Lister Lopez sur « Un épisode peu connu de l’Histoire de France: l’interdiction du P.C. espagnol en France en 1950 »

Enrique Li­ster Lopez est né à  Moscou en 1941. Il a vécu en France, Hongrie, Tchécoslovaquie et URSS. Il est Docteur en Lettres et diplômé en Histoire moderne de l’Université Lomonosov de Moscou et titulaire d’un DEA de la Faculté de Sciences Humaines de Poitiers, avec une thèse de doctorat sur «L’Exil communiste espagnol en France et un URSS (1936-1950). Contribution a l’histoire d’une émigration ».». Il a été Maître de conférences à  Poitiers et Directeur du Département d’Etudes Slaves jusqu’en 2009, après avoir commencé comme lecteur de russe en 1969. Militant communiste, il a été expulsé du PCE en 1970 et a participé en 1973 à  la fondation du PCOE (Parti Communiste Ouvrier Espagnol). Il a été responsable de la Commission Idéologique du PCOE et a écrit de nombreux articles anti-eurocommunistes et deux livres « Carrillo, les deux faces d’une même pièce»1971 et « Léninisme et opportunisme »1976 et en 2008 « Prague, août 1968. Pages d’un journal personnel »

Enrique Lister Lopez est spécialiste de l’immigration républicaine en France, URSS et pays socialistes d’Europe de l’Est ».

Pour un 11 novembre 2018 antimilitariste !

La folie guerrière et militariste ne cesse de faire florès à travers le monde : aux Etats Unis, l’ahuri Trump joue avec l’avenir de la planète avec ses menaces inconsidérées d’agressions militaires, en Corée du Nord, le « guide suprême » saigne son peuple au sang pour maintenir une armée pléthorique et développer un arsenal nucléaire qui fait froid dans le dos. De la Russie à la Chine, en passant par les pays occidentaux et leurs prétentions hégémoniques en Afrique, une seule chose va bien dans ce monde, c’est l’industrie de l’armement !

Cette « pourvoyeuse » d’emplois qui ne devrait pas exister, continue à engendrer ça et là des massacres, corollaires à de gros profits pour les industriels (industrie aéronautique avec EADS, Dassault Aviation, SAFRAN/SNECMA ; terrestre, avec NEXTER ou PANHARD ; naval avec DNCS ; électronique avec THALES, DASSAULT Systems ou SAFRAN/SAGEM ; missiles avec MBDA ; espace avec EADS/ASTRIUM…).

En france, en 2016, la seule Direction Générale de l’Armement a passé près de 10 milliards d’euros de contrats pour l’équipement des armées (sur un total de 20 milliards de prises de commandes), et a investi 800 millions d’euros dans la recherche. L’industrie de l’armement devrait passer de 165 000 emplois à plus de 200 000 en 2018 selon le ministère de la Défense. En 2015, 16 milliards d’euros de commandes à l’exportation ont été réalisées, soit deux fois plus que l’année précédente et quatre fois plus qu’en 2012 !

Mais ce n’est pas tout, l’armée ne se contente pas de faire « des opérations extérieures » : le renforcement des lois antiterroristes lui permet d’occuper le territoire métropolitain et ultra marin comme l’autorise, notamment, l’instruction interministérielle de mai 2010, le ministère de la Défense qui prévoit de déployer dans le cadre d’un plan spécial 10 000 militaires sur l’hexagone en « cas de crise majeure ». Le SGDSN (Secrétaire Général à la Défense et la Sécurité Nationale) dans la revue Armées d’octobre 2010, définissant un « cas de crise majeure » comme « Un événement – pandémie, attaque terroriste, catastrophe, crise d’ordre public – dont la gravité et la portée conduisent les autorités gouvernementales à activer le dispositif interministériel ».

Nous ne pouvons tolérer cette politique militariste !

Disons le haut et fort Dimanche 11 novembre, 10h30, parvis

de l’université François Rabelais, rue des Tanneurs, à Tours.

Rappelons que la France est toujours un pays en guerre !

Pour un 11 novembre antimilitariste !

Premiers signataires :SUD/SOLIDAIRES 37, Les Amis de Demain Le Grand Soir, Alternative Libertaire 37, Retirada 37, NPA 37.

Avec la présence de la chorale militante « La P’tite Rouge de Touraine ».

De Virgile à Virgilio – un texte de Jean Ortiz

Virgile a désormais sa rue. Virgile a désormais sa rue, à Billère, ville collée à Pau. 

 

Son œuvre, ses « plusieurs vies en une », le méritaient. Virgile a fait malgré lui de « ses vies » un poème épique. Virgile n’est au premier abord ni poète ni écrivain… quoi que… Une vie pleine de militant peut accéder au rang de voyage, tragique et beau à la fois, de Cordoue à Pau, comme hier, pour le poète latin, de Troie jusqu’à Rome, sa Rome, sa création.

 

La plaque « porte écrit » : Virgilio (lio) Peña, républicain espagnol, antifasciste… Certes… Mais dans ces hommages ou commémorations, on oublie souvent les convictions, le potentiel critique de remise en cause, qui a porté ces hommes, de Cordoue à Buchenwald, en passant par Barcarès, Gurs. Et pourtant… ce n’est pas un gros mot, « communiste » ; comme d’autres étaient anarchistes, socialistes, poumistes…

 

A Buchenwald, me répéta souvent Virgilio, devant un verre de Montilla (son « pays »), « pour ne pas mourir, il fallait croire en Dieu ou en Staline ». A Buchenwald, le militant Virgilio Peña, sur place, nous raconta, pour un docu, son séjour, « à la Benigni ». Au cœur de l’abomination, il était « chez lui », près d’un petit ours en cage. Si mignon. Bons pères de famille, les nazis aimaient les animaux. Menuisier, Virgile travaillait à l’atelier, à quelques mètres du crématoire, et « l’odeur me nourrissait, comme lorsque tu cuisines un poulet chez toi ». Hilarante s’avéra la séquence où il mima « l’inspection des poux ». Eclats d’un rire complexe. Malaise. Mise à distance de l’horreur. Tout à la fois. Et nous, « fils de » (usurpation si l’on ne se le gagne pas), hier, à la manif, nous nous comptions…

 

Et puis, durant quelques secondes, il redevenait « sérieux ». « Ici, c’était ma maison ». Des caillasses, restes d’un “block” . En fait, sérieux, Virgilio le fut toujours… au-delà de son espièglerie naturelle. “Y no te olvides nunca, pajarraco, de que cuando uno lo pierde todo, es cuando más se necesitan los principios, cueste lo que cueste”. “Et n’oublie jamais, drôle d’oiseau, que c’est précisément lorsque tout fout le camp qu’il ne faut pas renoncer aux principes, quoi qu’il en coûte ». On le paie parfois cher… mais essayer d’être communiste a toujours un prix.

 

Sur les terres du « cortijo » (grande propriété en Andalousie), Dominique (l’homme à la caméra) et moi (l’homme au stylo), nous avions envie de maudire la terre entière lorsque Virgilio racontait son enfance esclave, de fils d’esclave. Comme son père, Virgilio passa très jeune son agrégation en servage : le lot des « jornaleros » (les ouvriers agricoles)… Alors, lorsque la République, en avril 1931, gagna les élections municipales, et le Roi « Alphonse XIII » mit les voiles, le jeune communiste Virgilio, membre d’un PCE groupusculaire à cette époque, proclama cette République du haut du balcon de la mairie de son village, ESPEJO (« miroir » en espagnol), vieux bastion « rouge ». « ESPEJO ». Miroir. Métaphore lumineuse pour traduire l’histoire de ce village rebelle et fier sur sa colline, au beau milieu d’une mer d’oliviers « patronaux », de los « dueños », (oliviers choyés par les « peones »), un village physiquement et symboliquement dominé par le château de Sa Saignerie la duchesse, pompe à sueur et à sang de ces forçats.

 

 Lorsque « éclate » la République, les riches, les « señoritos », « se cagan de miedo », « chient de trouille ». Dans les classes dominantes, et même chez de nombreux « hauts dirigeants » républicains, on a davantage peur de « la révolution » des masses rurales et du prolétariat madrilène, barcelonais, que du fascisme. Lutte des classes, quand tu nous tiens…

 

Virgile, l’autre, le poète et l’écrivain de « l’Eneide », raconte lui aussi ses « vies » et les « guerres civiles » des paysans contre leur dépossession par les gros… Lutte des classes, quand tu nous tiens… J’exagère un peu, je sais, mais « je ne suis pas un modéré » (Jaurès) Dépossession et exil, de Virgilio à Virgile, exil repris par le poète dans « les Bucoliques ».

 

ET PUIS, Virgilio … La frontière, les « camps de concentration » du Roussillon, de Daladier et de la « non intervention »… et le combat antifasciste qui continue…. Le 19 mars 1943, Virgilio « le rocher » (« peña ») tombe aux mains de la police « française », de Vichy, « française » , qui le chatouille avec toute la panoplie et le savoir faire des fachos, avant de le remettre aux Allemands pour « finir le travail ». Et puis le transit par Compiègne, et puis Buchenwald, et puis les chiens et les gardes qui aboient, et puis le supplice des heures sur la « place d’appel », debout, par des températures polaires, en « pyjama ». Et puis le triangle rouge des « terroristes ». Pour lui, le Résistant. Et puis, l’Enéide devenue un matricule, 40843. Septembre 1943. Buchenwald, les enfants gitans attachés comme des chiens à l’entrée du camp… Souvenons-nous du décret Daladier, de 1938, sur les « étrangers indésirables »… Les mêmes ? Dehors le « droit du sol » ! Et puis la Résistance dans le camp de la mort, organisé par « nationalités ». Malgré la mort partout. Peut-on imaginer ce que cela implique ? Résister dans cet enfer. Des « squelettes » libérèrent le camp le 11 avril 1945. En vers et contre tout. En vers et contre tout. En vers, comme Virgile le latin. Virgilio le cordouan n’a cessé, lui, de s’accrocher au souvenir de son village-miroir, et à « l’Armée rouge » qui avance… Lors des insurrections libertaro-communistes paysannes de 1918 en Andalousie, la « guardia civil » tabassa jusqu’au coma le père, autodidacte, ouvrier agricole, conscient. Les « fachas », les prétendus « libérateurs », brûlèrent les quelques livres du père de Virgilio, dont ceux de Virgile le latin, sur la place d’Espejo. Un autodafé… Miroir. Comme en septembre 1973 à Santiago. Et pourtant, Virgile n’a jamais plaidé pour la « reforma agraria ».

 

Commémorer, poser des plaques, travailler sur la mémoire, sur le passé, exige de se projeter vers un à venir meilleur, suppose de le garder en permanence comme « horizon d’utopie » pour aujourd’hui ; garder avec conviction et tendresse cet horizon d’un autre futur possible et nécessaire. Vite !

 

« Monté sur son âne » pour aller labourer, le « padre labrador », quasiment analphabète, lisait, lisait, lisait. « Andar y andar los caminos »… il parvint à dévorer « l’Eneide » et les « Bucoliques ». Il les aimait tellement qu’il appela l’un de ses fils Virgilio. Mort à Billère à 102 ans. Je l’aimais… Une plaque désormais rappelle son nom et sa « qualité d’antifasciste ». « Hommes, veillez », soyez vigilants, écrivit un autre poète. La poésie est « une arme chargée de futur » (Celaya).

Communiqué de l’Association RETIRADA37 sur les évènements de Catalogne

L’association Retirada37, fidèle aux valeurs des Républicains espagnols exilés, combattant pour la justice sociale, l’égalité entre hommes et femmes, le droit à l’éducation et à la santé, pour une République sociale, s’inquiète des dérives autoritaires du gouvernement espagnol à l’égard de responsables politiques catalans. Elle dénonce les incarcérations prononcées à leur encontre. Les institutions judiciaires, « Tribunal Supremo » et « Audiencia nacional » sont des vestiges du franquisme qui se sont déjà distingués en destituant le juge Garzon qui voulait faire juger les crimes du franquisme, impunis jusqu’alors. Cette inégalité de traitement est inacceptable !

Le développement des politiques sécuritaires particulièrement en France et en Espagne, la montée de l’influence de groupes fascistes en Europe ne peut que nous alerter sur les dangers qui planent sur ces pays.

La complaisance du gouvernement français à l’égard du gouvernement espagnol pour son non respect de la démocratie ne peut que nous rappeler celle adoptée par les gouvernements français de 1936 à 1939 laissant la jeune République espagnole se faire étrangler par Franco assisté d’Hitler et de Mussolini.

L’avenir de la Catalogne comme celui de l’Espagne toute entière n’appartient qu’aux Catalans et aux Espagnols eux-mêmes et nous ne souhaitons pas nous immiscer dans leurs affaires intérieures.

Avec l’association Retirada37, comme d’autres associations l’ont déjà fait, nous souhaitons nous exprimer par rapport au non respect de la démocratie. Nous n’acceptons pas les atteintes aux droits de l’Homme, aux libertés fondamentales et demandons la libération immédiate de toutes les personnes poursuivies et la fin des violences policières envers le peuple catalan.

RETIRADA37, le 28 mars 2018

Rencontre avec Lydie Salvayre

A la bibliothèque municipale

Mercredi 11 avril 2018 à 18h30> Autour de ses deux derniers romans
« Pas pleurer » prix Goncourt 2014
Et « Tout homme est une nuit » paru en 2017
Editions du seuil

lydie Salvayre

Après avoir longuement évoqué la révolution sociale espagnole de l’été 1936 dans le petit village de sa mère, et montré à travers l’œuvre de Georges Bernanos l’horreur de la guerre qui s’ensuivit ( « Pas pleurer » 2014).

Lydie Salvayre montre avec un élan romanesque tout aussi puissant la permanence d’une grande violence sociale dans la France d’aujourd’hui (« Tout homme est une nuit » 2017).

Avec le soutien de l’association Retirada37 : Faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains exilés