Tous les articles par Eric Sionneau

Ballade de Pablo et de Karim

Il s’appelait Pablo, ne demandait qu’à vivre,
Rêvant sous le soleil d’un futur qui enivre.
Un beau matin d’avril, sur Guernica la basque,
Une vague de feu, gigantesque bourrasque,
Tout à coup s’abattit, imprévue et soudaine.
De grands oiseaux d’acier, aux couleurs de la haine,
Déversèrent l’horreur, la souffrance et la mort.
Pablo méritait-il un aussi triste sort ?

Ô vil fascisme qui tue
L’enfant courant dans la rue.
Ô vil fascisme assassin
Des beaux rêves du matin.

Il s’appelait Karim, ne demandait qu’à vivre
Rêvant sous le soleil d’un futur qui enivre.
Pour le crime accompli ce triste sept octobre,
Faut-il sur tout un peuple en rejeter l’opprobre ?
Détruire et massacrer, génocide voulu,
Détruisent pour toujours l’idée d’un peuple élu,
Fermement convaincu de n’avoir jamais tort.
Karim méritait-il un aussi triste sort ?

Ô vil fascisme qui tue
L’enfant courant dans la rue.
Ô vil fascisme assassin
Des beaux rêves du matin.

Ô toi, grand Picasso, n’as-tu pas trop dormi,
Toi qui as su montrer le cheval et son cri,
La mère et son enfant, par le fer massacrés,
Afin que ces martyrs ne soient pas oubliés ?
Il te faut aujourd’hui reprendre tes pinceaux,
Et décrire l’horreur de ces vastes tombeaux,
Que forment maintenant ces immenses gravats,
De ce qui fut hier la rebelle Gazah.

Ô vil fascisme qui tue
L’enfant courant dans la rue,
Ô vil fascisme assassin
Des beaux rêves du matin.

Jacques Ducol – Retirada 37 – Saint-Pierre-des-Corps

25/12/2023

« Cerdos, la guerre n’est pas finie »

Lidia Martin Merino, documentariste, et sa société de production La Jetée films lancent une opération de financement participatif (« crowdfunding ») pour le film intitulé « Cerdos, la guerre n’est pas finie » qu’elle réalise actuellement et dont voici le texte de présentation suivi de la bande-annonce (« trailer »):

« 1939 : entre 25 000 et 30 000 soldats républicains espagnols sont déportés vers le camp de concentration français de « Judes » à Septfonds, situé dans le Tarn-et-Garonne, à 60 km de Toulouse.

2019 : le projet d’extension d’un élevage intensif, porté à 6 500 porcs par an, voit le jour sur l’emplacement de l’ancien camp.
Ce documentaire tente de faire le lien entre les faits qui construisirent le passé et ceux qui construisent le présent. »

bande-annonce: https://vimeo.com/manage/videos/830349027

Les dons se feront, sur le compte bancaire de La jetée films (IBAN: FR76 1027 8022 8100 0203 9040 292 – BIC : CMCIFR2A).

A partir de 15€, les donateurs se verront attribuer des contreparties dont le détail figure en pièce jointe : Crwfunding_fra

Mémoire (s) des républicain s espagnol s exilés en Indre et Loire


Ce mémoire de recherche s’inscrit dans le cadre de ma première année de master. À travers ce travail, j’ai eu l’opportunité d’étudier une thématique qui m’intéressait : l’exil et la mémoire des républicains espagnols. L’existence de l’association Retirada37 m’a permis de m’appuyer sur un exemple local et de répondre à un ensemble de questionnements. Je remercie très chaleureusement les membres de l’association qui ont su se rendre disponibles (malgré les contraintes temporelles) et m’apporter leur précieuse contribution. Un grand merci à Fernanda, sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour. Elle m’a introduite auprès des adhérents de l’association et m’a apporté un soutien indéfectible.

Oriane Tabaret

A consulter en cliquant ici : memoire_tabaret_oriane (1)

2 décembre 2023, 16h : Rencontre avec Raynal Pellicer et Titwane autour du récit illustré. Photographes de Guerre.


L’association Retirada 37 et la librairie L’Oiseau-Vigie organisent samedi 2 décembre à 16h à la salle de la Médaille une rencontre autour de l’histoire de la photographie et de la guerre d’Espagne.

Raynal Pellicer et Titwane se sont en effet plongés dans l’histoire de deux jeunes photographes Allemands, opposés à Hitler, venus à Barcelone à l’été 1936 pour couvrir les Olympiades populaires et qui vont témoigner de cette période de retournement pour la République Espagnole.

Réalisateur de documentaires, films et courts-métrages, Raynal Pellicer est aussi passionné de photographie. La Guerre d’Espagne étant marquée par une couverture photographique nouvelle du fait de l’apparition des appareils portables, son intérêt pour l’histoire de Hans Namuth et Georg Reisner est une évidence.

Il a par ailleurs déjà travaillé avec le corpopétrussien Titwane sur d’autres ouvrages consacrés à la police et à l’armée.

La rencontre se tiendra à la salle de la Médaille, 7 avenue de la République à 16h. Elle sera suivie d’une séance de dédicaces. La rencontre est gratuite, on n’est pas obligé d’acheter le livre. Merci à la mairie de Saint-Pierre-des-Corps qui met la salle à disposition.

Renseignements à la Librairie L’Oiseau-Vigie au 02 47 41 28 36 ou bonjour@librairieloiseauvigie.com.

Raynal Pellicer et Titwane, Photographes de guerre, Albin Michel, Octobre 2023, 22,90€

Autres ouvrages des mêmes auteurs :

Le Charles de Gaulle, immersion à bord du porte-avions nucléaire, Editions de la
Martinière, 2020

Brigade des mineurs, immersion au cœur de la brigade de protection des mineurs, Editions de la Martinière, 2017

Brigade Criminelle, immersion au cœur du 36, quai des orfèvres, Editions de la Martinière,2015

Enquêtes Générales, immersion au cœur de la Brigade de Répression du Banditisme,
Editions de la Martinière, 2013

Photographies et travail humanitaire avec Les Réfugiés de la Guerre d’Espagne

Exposition « Philippe Gaussot.

Du 28 octobre 2023 au 18 février 2024

Vernissage : samedi 28 octobre à 12h

Adresse : Carrer Major, 43, 17700 La Jonquera, Girona

Horaire: du mardi au samedi, de 10 à 18h, ainsi que les dimanches et jours fériés de 10 à 14h.

Fermé le lundi

Commissaire de l’exposition: Felip Solé

Collaboration : Famille Gaussot et Association 24 d’Aôut 1944 (Paris)

Le photographe et militant humanitaire français Philippe Gaussot (Belfort, 1911- Chamonix, 1977) a joué, témoin avec son appareil photo, de différents épisodes de la guerre d’Espagne liés à l’aide humanitaire, comme l’organisation de camps d’enfants en France et le soutien aux réfugiés entrant en France. en février 1939.

A la fin de la guerre civile espagnole, aidé par plusieurs camarades catalans et basques, il traverse souvent la frontière pour ravitailler les républicains embourbés dans les désastres de la guerre. En février 1939, il effectue son dernier voyage clandestin et revient dans un camion chargé d’enfants et de femmes : « Notre dernier voyage fut à Puigcerdà, où j’ai conduit un camion de sept tonnes, avec l’aide de deux miliciens, dans des rues minées ». Déjà en France, Philippe Gaussot et le Comité National Catholique animent plusieurs camps de concentration et contribuent à la création d’établissements pour accueillir femmes et enfants. Lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, ne pouvant être mobilisé en raison de problèmes de santé, il est nommé délégué national du Comité où il est chargé de la reconversion des exilés. Il transformait ainsi des avocats ou des commerçants en tourneurs ou en experts en sinistres. Il participe également activement à la résistance contre les nazis et s’engage dans les F.F.I (Forces françaises de l’intérieur). A la fin de la guerre, Philippe Gaussot s’installe dans les Alpes, à Chamonix, où il travaille comme journaliste à Le Dauphiné Libéré jusqu’à sa mort.

L’exposition présente une sélection de photographies de Philippe Gaussot découvertes par son fils Jean-Philippe Gaussot dans une valise après la mort de son père.

Par l’intermédiaire de Felip Solé, réalisateur et cinéaste, les négatifs furent confiés à l’association 24 Août 1944 à Paris. Toute cette équipe, avec la complicité de l’historien Gregory Tuban, a travaillé avec le MUME pour pouvoir montrer pour la première fois en Catalogne cette sélection de près d’une centaine de photographies.

L’exposition est divisée en deux parties. D’une part, la série de photos Philippe Gaussot et les camps d’enfants du Comité national catholique (1937-1940) représente l’accueil des enfants basques et catalans envoyés en France pour échapper aux horreurs de la guerre. Loin du bruit des fusils, ils ont pu retrouver le sourire sur les bancs de l’école ou en effectuant des tâches et des jeux collectifs. D’autre part, La Retirada i les camps (1939) montre les chemins et les circonstances difficiles de l’exil des réfugiés républicains. Gaussot a suivi pas à pas l’exode, en plein mois de février, sur des sentiers de montagne enneigés, pour atteindre un hypothétique refuge en France. L’accueil sera très décevant puisque, notamment les militaires de l’Armée populaire de la République, devront dormir sur les plages glacées des camps de concentration de Roussillon, fermés par des barbelés, gardés par des militaires armés, des spahis sénégalais, algériens et des gendarmes.

Ces négatifs représentent un témoignage exceptionnel et ont la qualité photographique des meilleurs photographes de l’époque. Malgré sa fonction de témoignage, relative à l’œuvre humanitaire liée au Comité national catholique, organisation d’aide religieuse dont il était représentant et délégué, ils transmettent au public non seulement le désordre de l’exode ou l’inquiétude et l’angoisse de ces gens, mais aussi la fierté, la dignité et surtout la combativité.

Plus d’information sur Philippe Gaussot:

Web Gaussot (Jean-Philippe Gaussot) https://www.gaussot.eu/

Ces femmes qui ont pris les armes pendant la guerre d’Espagne

La participation des femmes à la guerre civile espagnole entre 1936 et 1939 demeurait un angle encore peu étudié par les chercheurs. Comme une représentation de la misogynie de la société masculine de l’époque.

S’ajoutent à cela les particularités des combats en Espagne, des milices transformées en armée régulière jusqu’à l’interdiction totale de la présence des femmes sur le front le 1er décembre 1936. Si Ken Loach avait, dans son film Land and Freedom, évoqué cet aspect, peu d’éléments permettaient d’en comprendre réellement les enjeux et l’importance. Deux ouvrages viennent utilement combler cette lacune.

«Les Combattantes», la puissance des femmes espagnoles

Les Combattantes, de Gonzalo Berger et Tània Balló est un livre passionnant, écrit par deux spécialistes de la participation des femmes dans la guerre civile espagnole. Leur propos est centré sur la Catalogne, dans une remarquable synthèse des informations existantes.

L’historien et l’autrice commencent par analyser l’organisation de femmes libertaires espagnoles Mujeres libres. Ce groupe, fondé en 1933, était d’abord une structure féministe avant de se transformer, en 1936, après la victoire du Frente Popular, en organisation politique. Son but était d’obtenir l’émancipation des femmes par l’alphabétisation –l’Espagne comptait alors plus de 50% d’illettrées– par la dénonciation du capitalisme, la lutte contre la prostitution et, enfin, par la recherche de l’égalité entre les sexes.

Ces femmes qui ont pris les armes pendant la guerre d’Espagne

Particulièrement active en Catalogne et à Madrid, l’organisation a également appelé à rejoindre le front et à combattre. Mais cet espoir égalitaire a été de courte durée: lors de la militarisation des groupes de volontaires en octobre 1936, elles ont été renvoyées à l’arrière. Le groupe Mujeres libres n’a jamais été reconnu comme l’un des noyaux centraux du mouvement libertaire espagnol.
Les deux spécialistes se penchent ensuite sur la participation des femmes à la bataille de Barcelone (du 29 juin au 3 juillet 1642), faisant apparaître le caractère quasi légendaire de certaines combattantes, à l’image de Marina Ginestà, immortalisée le fusil à l’épaule, dominant Barcelone.

Exhumant le poids des femmes dans les familles politiques, Gonzalo Berger et Tània Balló passent en revue les quelques dizaines de communistes engagées: des figures comme la sous-lieutenante Rosa Domènech ou la combattante Maricruz Carrasco, les 160 combattantes de la colonne Durruti en Catalogne, ou les 109 militantes du Parti ouvrier d’unification marxiste (le POUM) de Barcelone. Ils évoquent enfin les femmes victimes de la répression franquiste fusillées à Montjuïc, la prison militaire de Barcelone, en 1939.

Les Combattantes–L’histoire oubliée des miliciennes antifascistes dans la guerre d’Espagne

Cette lecture peut être complétée par celle de ¡Solidarias!, ouvrage coordonné par l’historien Édouard Sill. Le livre est né d’un colloque consacré aux volontaires étrangères et à la solidarité internationale féminine durant la guerre d’Espagne, organisé par les Amis des combattants en Espagne républicaine. Il privilégie quatre thèmes: le retour sur l’histoire et le traitement de la question de la présence féminine; la place des volontaires; la solidarité féminine à l’étranger; et le rôle des intellectuelles. Les contributions rassemblées se penchent sur ce champ méconnu du soutien à la République espagnole.

L’engagement des femmes dans la solidarité internationale –dans les organisations de soutien aux anarchistes ou au groupe marxiste du POUM, dans les Brigades internationales–, bien que faible sur un plan numérique (un peu plus de 600 engagées sur quelque 40.000 volontaires), recouvre plusieurs aspects.

Ces femmes qui ont pris les armes pendant la guerre d’Espagne© Fournis par Slate
La division sexuée du conflit faisait que les femmes étaient renvoyées à des métiers spécifiques comme celui d’infirmière. La consultation du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, fondé par l’historien Jean Maitron, montre que sur 9.000 Français partis en Espagne, il y avait 96 femmes. L’immense majorité était présente à l’arrière; seules quelques militantes, surtout dans les premiers mois, ont participé aux combats.

Ce cas de figure se retrouve également chez les volontaires américaines: dans la Brigade Abraham Lincoln, les femmes étaient surtout vouées au rôle d’infirmière. C’est Fredericka Martin, infirmière de formation, qui coordonnait l’envoi puis le placement des 116 volontaires (sur les quelque 3.000 combattants nord-américains) dans les dispensaires. Il en est de même pour les Pays-Bas: sur plus de 700 volontaires, 22 femmes se sont rendues en Espagne, principalement pour travailler en tant qu’infirmières. Et sur les 3.500 volontaires italiens, 55 femmes ont participé aux soins.

La photographe Gerda Taro, compagne de Robert Capa, a porté une attention toute particulière à l’engagement des combattants.

L’ouvrage souligne également que les femmes avaient des qualifications plus élevées que leurs homologues masculins, appartenant pour le quart d’entre elles à des groupes sociaux privilégiés, ce qui a conduit à les écarter du front pour qu’elles servent ailleurs –dans le domaine médical déjà évoqué, ou au sein de services de traduction ou de rédaction.

La solidarité internationale organisée depuis l’étranger est aussi analysée. L’étude de l’organisation libertaire Solidarité internationale antifasciste et de celle contrôlée par le Parti communiste français, le Secours rouge, vient souligner la faible visibilité des femmes, à l’exception de quelques figures souvent mises en avant dans ces organisations: Paula Feldstein pour la maison d’enfants de la Solidarité internationale antifasciste; et Agnès Dumay dans le cas du Secours rouge, devenu populaire, morte sous les bombes franquistes en décembre 1938, alors qu’elle organisait le départ d’enfants.

Le rôle des intellectuelles et des artistes parties en Espagne est également abordé dans ¡Solidarias!. L’engagement de la photographe Gerda Taro, alors compagne de Robert Capa, est mis en valeur, l’ouvrage soulignant l’attention toute particulière qu’elle a portée à l’engagement des combattants. Certaines de ses photos sont aujourd’hui devenues iconiques. Sa mort près de la ligne de front en 1937 a encore renforcé la légende.

Sylvain Boulouque

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ACTIVITÉS & INTERVENTIONS DE L’AMICALE DU CAMP DE CONCENTRATION DU VERNET D’ARIÈGE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2023

• PARTENARIAT avec l’association IBERIA CULTURA de Pamiers :

CONFÉRENCE le samedi 14 octobre de 14h à 16h, à la salle Iberia Cultura à côté de la salle du Jeu du Mail : « Voyage dans le curieux pays du Vernet » Le croirez-vous, cette conférence a été présentée pour la première fois au printemps 1940 dans le camp de concentration du Vernet d’Ariège par Sandor GARAÏ et Ewald ZWEIG !!! Imaginée par ces deux internés, elle s’articule autour d’une pièce de théâtre, « La grande illusion », & d’un carnet de dessins, « Voyage dans le curieux pays du Vernet » Les dessins du carnet & les décors de la pièce ont été réalisés par un autre interné Vladimir MAKAROFF.

C’étaient des Étrangers Indésirables, dénomination officielle de l’époque… Ils avaient choisi de résister à l’absurde inhumanité & à la violence du système concentrationnaire français mis en place par la Troisième République Française & amplifié par l’État Français Fasciste de Pétain.

Cette résistance s’est exprimée par le théâtre et le dessin empreints d’un humour noir profond…

EXPOSITIONS le samedi 14, le mardi 17, le mercredi 18 octobre de 14h à 18h à la salle Iberia Cultura à côté de la salle du Jeu du Mail :
Une exposition présentera l’histoire du camp de concentration du Vernet d’Ariège, l’autre, la vie des républicains Espagnols à Pamiers.

HISTOIRES DE SE RENCONTRER au Mas d’Azil : EXPOSITION : ÉTRANGERS INDÉSIRABLES 1939 1944 à la salle des fêtes du Mas d’Azil du 19 au 22 octobre :
Cette exposition présente une sélection de notre fonds iconographique riche de 800 dessins concentrationnaires. Tous ceux qui sont exposés ont été réalisés par les artistes pendant leur internement. Nous pouvons l’affirmer car la plupart sont datés & portent la mention manuscrite des artistes, Vernet ou Camp du Vernet.

Ces dessins peuvent avoir plusieurs lectures artistique, émotionnelle, historique. Chacune/chacun appréciera ces œuvres avec son ressenti personnel. Le talent des artistes, l’émotion provoquée par les dessins, le côté historique feront vibrer votre cœur.

Vous pourrez en apprendre un peu plus sur ces artistes internés grâce aux biographies quand nous avons pu les réaliser avec le concours de leurs familles ou de leurs proches. Vous verrez aussi les fiches d’internement des artistes ou des personnes qu’ils ont dessinées. La plupart de ces documents ont été trouvés dans les Archives Départementales de l’Ariège à Foix. Les cotes indiquées attestent de l’authenticité de ces documents.

Ces dessins ont été sortis du camp de concentration du Vernet d’Ariège par les
internés eux-mêmes ou par des gardiens avec qui ils avaient sans doute effectué du troc. Tous ces originaux nous ont été donnés par leurs familles ou leurs proches. 279 dessins encadrés sont rangés dans des caisses compartimentées équipées de roulettes, ce qui permet de les protéger & de les déplacer facilement pour les expositions.

Les autres dessins sont rangés dans des enveloppes en attente de financement pour
leur offrir un écrin qui assurera leur pérennité.

Visite commentée de l’exposition le vendredi 20 octobre à 19h.
Visites de groupes scolaires ou non sur réservation au 06 79 90 30 48
Programme complet sur : www.rencontretheatraleducarlabayle.wordpress.com

CONFÉRENCE : « Des anarchistes face au franquisme » par Joël Ruiz, le 26 octobre à 20h30, salle Espalioux à Pamiers.

CÉRÉMONIE « LES OUBLIÉS DE LA TOUSSAINT » au cimetière Le 1er novembre à 11h, nous nous retrouverons pour cette cérémonie afin d’honorer LA MÉMOIRE DES COMBATTANTS
ANTIFASCISTES CONNUS OU INCONNUS MORTS POUR LA LIBERTÉ DES PEUPLES.

Après les prises de parole devant la stèle les personnes présentes seront invitées à participer activement à la cérémonie :

• D’abord en lisant les noms de tous les internés décédés à cause de leurs conditions d’internement

• Puis, il faudra déposer une fleur sur chaque tombe afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.

• Ensuite il s’agira de dévoiler des médaillons sur certaines tombes : ce sont nos recherches qui nous ont permis de découvrir ces photos des internés & ainsi les sortir un peu plus de leur anonymat. Ci-contre, une photo d’Antonio Guirau.

• Nous partagerons ensuite le pot de l’Amicalitié.

HISTOIRE DE MÉMOIRE & MÉMOIRE DE L’HISTOIRE à Pailhès

o Salle des fêtes de Pailhès, le vendredi 24 novembre à 20h : SPECTACLE : « Quand je pense à elle » Avec Délia Escuer et Clara Declercq (en voix off)

L’exil des Républicains espagnols à travers trois générations de femmes dans un « seule en scène », la comédienne interprète tour à tour le rôle de sa mère et son
propre rôle. Elle voyage entre Madrid et Paris au rythme des musiques et de la voix off de sa petite fille. Pour seul décor, unfauteuil dans lequel elle fait revivre ses personnages. Un spectacle émouvant à ne pas manquer.

o Salle des fêtes de Pailhès, le vendredi 1er décembre à 20h :

CONFÉRENCE « Voyage dans le curieux pays du Vernet »
Le croirez-vous, cette conférence a été présentée pour la première fois au
printemps 1940 dans le camp de concentration du Vernet d’Ariège par Sandor GARAÏ EtEwald ZWEIG !!!

Imaginée par ces deux internés, elle s’articule autour d’une pièce de théâtre, « La grande illusion », & d’un carnet de dessins, « Voyage dans le curieux pays du Vernet » Les dessins du carnet & les décors de la pièce ont été réalisés par
un autre interné Vladimir MAKAROFF.

C’étaient des Étrangers Indésirables, dénomination officielle de l’époque… Ils avaient choisi de résister à l’absurde inhumanité & à la violence du système concentrationnaire français mis en place par la Troisième République Française & amplifié par l’État Français Fasciste de Pétain. Cette résistance s’est exprimée par le théâtre et le dessin empreints d’un humour noir profond…

Dimanche 30 juin 2024 : cérémonie pour commémorer les 80 ans de la fermeture du camp de concentration du Vernet d’Ariège sur le parvis de la gare. 1716 RUBANS de MÉMOIRE seront accrochés aux grilles de l’Espace Gare-Wagon lors de cette cérémonie. Nous comptons sur votre présence pour nous aider à réaliser ce projet.
Dimanche 1er décembre 2024, 80ème anniversaire de la création de notre Amicale.

A consulter ici : Inscriptions RTF 2023

L’abrogation par PP et Vox de la loi de la mémoire provoque une réaction massive et sans précédent de la société civile cantabrique « contre le négationnisme historique »

La Plateforme pour la mémoire et la démocratie de Cantabrie est créée en 48 heures, à laquelle 800 personnes ont déjà adhéré individuellement, ainsi que 65 organisations, y compris des syndicats et des partis tels que PRC, PSOE et Podemos, ainsi que des collectifs du reste du pays.

PP et Vox stoppent la récupération de la mémoire historique en Cantabrie : « Ils veulent perpétuer l’oubli que le franquisme a établi »

La décision du PP et de Vox d’abroger au Parlement de Cantabrie la loi sur la mémoire historique approuvée il y a quelques mois a déclenché un mouvement citoyen contre cela, en un temps record de 48 heures, a signifié la création d’une plate-forme à laquelle 800 citoyens de la Communauté ont déjà adhéré, ainsi que des partis, des syndicats et des collectifs, également d’autres autonomies du pays.

Il n’y a pas de démocratie sans mémoire

La Plate-forme Mémoire et Démocratie de Cantabrie a été présentée ce mercredi lors d’une conférence de presse tenue dans l’espace critique La Vorágine de Santander, où un manifeste a été rendu public dans lequel l’attitude du Parti populaire et de Vox est censurée, tandis que la mémoire des victimes de la guerre civile et du franquisme est revendiquée. La plate-forme reçoit des adhésions continues et ces jours-ci, elle continuera à être structurée pour mener des initiatives de protestation et de sensibilisation.

Parmi les partis qui ont rejoint la plate-forme figurent le PSOE, Podemos, Izquierda Unida et le PRC de Miguel Ángel Revilla. Les principaux syndicats de Cantabrie ont également été intégrés.

« La tentative de Vox et du PP de mettre fin à la loi de la mémoire historique et démocratique active un réseau sans précédent avec des dizaines de collectifs de mémoire, d’organisations, d’associations, de syndicats et de partis politiques dans la région », ont rapporté les promoteurs de cette initiative. « La Plateforme est née autour d’un manifeste dans lequel ils annoncent une réponse plurielle, diverse et profondément démocratique aux tentatives de récupérer les discours qui légitiment le coup d’État de 1936 et la dictature, « dont nous subissons encore les conséquences ».

Le PP a approuvé le 25 septembre une initiative de Vox par laquelle le Parlement cantabrique a exhorté l’exécutif régional (PP) à présenter « dès que possible » un projet de loi abrogeant la loi sur la mémoire historique et démocratique de Cantabrie approuvée lors du dernier mandat par le PRC et le PSOE. Au cours du débat de l’initiative, les régionalistes et les socialistes ont défendu que cette norme cherche la « justice » et donne une couverture juridique « à tous ceux qui ont souffert » dans la période qui va de la guerre civile jusqu’à l’entrée en vigueur de la Constitution de 1978, car « elle ne parle pas de partis, de vainqueurs ou de vaincus ».

Les partis de la droite cantabrique, cependant, continuent de maintenir leur position péjorative, comme l’a récemment déclaré le porte-parole du PP, Juan José Alonso, qui, dans une interview à ce média, a considéré que la législation qui doit être abrogée est sectaire. « Je ne comprends pas que la position du Parti populaire soit surprenante », a-t-il déclaré. La dernière législature le PP a rejeté cette loi parce qu’elle la considérait sectaire et partisane, quand elle différenciait les victimes d’un côté et de l’autre, alors que le PP a toujours défendu une loi d’unité. »

En toile de fond, il y a le caractère unique de la Cantabrie sur la carte régionale nationale: le PP gouverne seul sans donner accès au gouvernement de María José Sáenz de Buruaga à Vox, ce qui ne l’a pas empêché d’être un « pionnier » dans l’abrogation des lois régionales qui développent la législation sur la mémoire démocratique.

La mobilisation citoyenne, sans précédent dans l’histoire récente de la Communauté, est une réaction contre « le négationnisme d’une partie de l’arc politique sur la nécessaire mémoire historique, démocratique et collective face à la répression exercée par les putschistes et leurs complices, ainsi que par la dictature franquiste depuis des décennies », indique le manifeste.

En réaction, cette « large, diverse et suppose l’alliance de dizaines d’organisations et de citoyens » a émergé, dont l’objectif est « d’approfondir une démocratie juste et crédible et de corriger la dette historique honteuse de ce pays avec les victimes de la violation systématique des droits de l’homme qui dure depuis plus de quatre décennies.

La Plateforme articulera une « réponse plurielle, diverse et profondément démocratique aux tentatives de récupération des discours qui légitiment le coup d’État et la dictature, dont nous subissons encore les conséquences ».
Dans la plate-forme se trouvent les principales associations de mémoire historique et de victimes du franquisme en Cantabrie, mais il y a aussi des organisations populaires, des collectifs culturels, des syndicats (CCOO, UGT, STEC ou CGT, entre autres) ou des partis politiques (PSOE de Santander, PRC, Gauche unie, Podemos, Anticapitalistas, entre autres). De plus, le manifeste a déjà reçu le soutien de 31 organisations de mémoire du reste du pays et avait été signé, jusqu’à 8 heures du matin le 4 octobre, par 756 citoyens. Tant le manifeste que la Plateforme Mémoire et Démocratie de Cantabrie laissent les portes ouvertes à l’incorporation d’organisations et de groupes et à l’adhésion des citoyens.

La Plate-forme est née avec l’intention de promouvoir une forte campagne pédagogique dans la communauté autonome pour sensibiliser à l’importance de la mémoire historique « pour construire sur la reconnaissance de la vérité historique un avenir digne dans lequel le passé n’est pas un désert de mémoire ou une forêt de silences honteux ».

Manifeste

« Les organisations, collectifs, groupes et citoyens soussignés, avant :

• La négation d’une partie de l’arc politique sur la nécessaire mémoire historique, démocratique et collective face à la répression exercée par les putschistes et leurs complices, ainsi que par la dictature franquiste depuis des décennies,

• L’invisibilité des victimes de torture, d’emprisonnements illégaux, de procès « sommaires », de bombardements de civils sans défense, de camps de concentration, de travail forcé, de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires, de déportations, de stigmatisation, d’expropriation illégale de biens, de violences sexuelles comme outil de harcèlement et de terreur, d’exil politique, etc.,

• Le déni de la répression systématique contre les femmes, du vol de bébés et des structures verticales de domination et d’enfermement des femmes qui étaient opérationnelles jusqu’à il y a quelques décennies,

• L’insistance à dissimuler que la plupart de ces violations des droits de l’homme ont eu lieu après la fin de la guerre,

• La dette historique de notre système politique actuel envers ces victimes qui se traduit par une absence quasi totale de vérité, de justice, de réparation et de garanties de non-répétition,

• La tentative fallacieuse d’assimiler les victimes ou de présenter des revendications de vérité et de justice à des actes de vengeance,

• La légitimation et l’acceptation des auteurs et des avantages qu’ils ont obtenus par le travail réduit en esclavage ou le pillage des biens et des biens des victimes de la répression,

• Le silence sur le rôle complice avec l’appareil répressif de l’Église catholique officielle, ainsi que d’autres structures sociales qui étaient fonctionnelles au système,

• La réduction de la mémoire à la période de guerre et de dictature, ignorant que tout ne s’est pas terminé le 20 novembre 1975 mais, dans ce cadre, des violations des droits de l’homme ont été enregistrées pendant la « Transition » et à l’époque coloniale espagnole, et que tout fait partie de la mémoire historique nécessaire,

• Le déficit démocratique et l’affront à la dignité de notre société qui font que les auteurs matériels et intellectuels de ces violations des droits de l’homme n’ont pas été traduits en justice,

• Les dénonciations permanentes de l’ONU sur les violations commises par l’État espagnol qui, comme l’explique Fabián Salvioli, Rapporteur spécial des Nations Unies pour la vérité, la justice, la réparation et les garanties de non-répétition, se traduisent par une « tentative absurde d’établir une politique d’oubli forcé ».

Et avant l’approbation par le Parlement de Cantabrie d’une proposition non législative visant à abroger la loi de mémoire historique et démocratique de Cantabrie, basée sur des mensonges historiques, sur un récit d’équidistance et défendue agressivement envers les organisations de victimes du franquisme, nous déclarons que:

• La société civile, et en particulier les organisations de victimes, a joué un rôle clé dans l’approbation de la loi sur la mémoire historique et démocratique de Cantabrie qui, bien qu’insuffisante, constituait un premier pas vers la justice,

• Nous nous constituons dans la Plateforme Mémoire et Démocratie de Cantabrie,

• Cette plate-forme est large, diversifiée et implique l’alliance de dizaines d’organisations et de citoyens conscients que si nous voulons approfondir une démocratie juste et crédible, il est essentiel de corriger la dette historique honteuse de ce pays avec les victimes de la violation
systématique des droits de l’homme qui dure depuis plus de quatre décennies,

• La Plateforme articulera une réponse plurielle, diverse et profondément démocratique aux tentatives de récupération des discours qui légitiment le coup d’État et la dictature, dont nous subissons encore les conséquences.
Nous invitons les citoyens à rejeter la déformation de notre histoire et les messages qui nient, minimisent ou légitiment un régime de terreur qui a fait des dizaines de milliers de victimes et à se mobiliser pour construire sur la reconnaissance de la vérité historique un avenir digne dans lequel le passé n’est pas un désert de mémoire ou une forêt de silences honteux.