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Conférence à Argenton-sur Creuse : l’exil républicain en France

ARGENTON WP_20160116_002ARGENTON SUR CREUSE 001De la part de Mar-y-Luz CARINO LOPEZ

Dans le cadre de l’Université Populaire d’Argenton-sur-Creuse (UPAC, 69 rue Auclert Descottes, 36200 Argenton-sur-Creuse, courriel : upopargenton36@orange.fr), une conférence est organisée  avec la participation de Geneviève Dreyfus-Armand :  « L’exil républicain espagnol en France : de l’histoire à la mémoire ».

Cliquez sur l’image.

Entrée : 2 € pour les adhérents, 5 € pour les non adhérents.

Maternité suisse d’Elne (66) : la mémoire retrouvée

Maternité suisse photoDe la part d’Alice CHANIOUX

LA MEMOIRE RETROUVEE

Autour d’une exposition au Musée Terrus d’Elne (Pyrénées Orientales) « Un berceau d’humanité au cœur de l’inhumain », une belle histoire racontée : celle de la maternité Suisse d’Elne, installée dans le château d’En Bardou (vieille famille roussillonnaise).

Ce lieu a d’ailleurs été classé monument historique pour que personne n’oublie le combat d’une femme : Elisabeth EIDENBENZ, membre du secours Suisse aux enfants d’Espagne, elle sera l’âme et la cheville ouvrière de ce lieu de vie et d’espoir.

Le maire d’Elne, lui même petit fils de Républicains Espagnols, outré par la façon dont la France avait « accueilli » ces réfugiés qui fuyaient l’Espagne fasciste de Franco, les rescapés de la Retirada, disait que pour beaucoup, la seule chose qui leur soit arrivé de bien en France, c’était leur passage à Elne car « la Republica volvia la espalda a la Republica »  (la République – française – avait tournait le dos à la République – espagnole).

C’est   lui qui a remué «  ciel et terre » pour que ce lieu soit restauré et cette histoire connue.

En effet, entre 1939 et 1944, durant 5 ans, 600 enfants de mères Républicaines (principalement) sont nés dans cette maternité, mères extraites des camps de prisonniers du sud (Rivesaltes, Le Barcarès, Argelés, Saint Cyprien) où elles survivaient à grand peine. En plus de ces naissances, un millier de femmes et d’enfants seront ici accueillis, dans un îlot de paix, échappant ainsi à l’horreur !

Un film de Frédéric Goldbronn a retracé cette histoire en 2002.

On peut retrouver également sur Wikipédia   « Mémoria   del exilio »,   une émouvante interview d’Elisabeth (en espagnol) qui est décédée en 2011.

La Reine Sophie d’Espagne a d’ailleurs décoré le maire d’Elne (en l’absence de l’héroïne), au nom de son pays, la Région ( la Provencia )de Catalogne en a fait de même !

La restauration de ce lieu est quasiment terminée.

Les enfants d’Elisabeth s’y retrouvent déjà avec leurs descendants car Elisabeth EIDENBENZ avait pris soin de photographier chaque enfant pour que les mamans aient un souvenir. Elle donnait un prénom espagnol aux bébés de mamans juives pour qu’ils échappent à la Gestapo, cela a failli lui coûter la vie !

Pour en savoir plus :

http://www.ville-elne.fr/fr/information/71625/la-maternite-suisse

http://www.racontemoilhistoire.com/2015/09/20/elisabeth-eidenbenz-maternite-suisse/

 

……

Qu’appelle-t-on la RETIRADA ?

TRI

Un peu d’histoire : la seconde République espagnole a été proclamée à la suite des élections municipales d’avril 1931. Le roi Alphonse XIII  abandonne Madrid et part en exil sans avoir abdiqué. Ce fut la fin de la dictature monarchique espagnole (1923-1930).

En juillet 1931, début de la 2ème République espagnole, la gauche espagnole a donc le pouvoir de transformer par voie législative l’ordre social et économique du pays, et de moderniser l’Espagne.

Malheureusement, compte tenu notamment de la complexité de la société espagnole et des divergences entre les différents acteurs politiques (mouvements libertaires et anarchistes défenseurs de la révolution sociale, communistes modérés ou staliniens, socialistes, partis régionalistes), et malgré les nombreuses réformes progressistes mises en place, les espoirs suscités par ce régime républicain seront partiellement déçus.

Néanmoins, les élections du 16 février 1936 ont vu la victoire du Frente Popular (front populaire espagnol).

Mais le coup d’état de juillet 1936 mené par le général Franco, avec l’appui d’une grande partie de l’armée, des grands propriétaires terriens et de la grande majorité du clergé, plongera l’Espagne dans une guerre civile au cours de laquelle Hitler et Mussolini apporteront un soutien militaire décisif aux franquistes. Les estimations actuelles font état d’environ 500 000 victimes majoritairement dans le camp républicain.

La France, l’Angleterre et les USA resteront quasiment neutres dans ce conflit durant lequel les allemands ont pu tester leurs forces, leur stratégie de combat et leurs matériels, avant de poursuivre avec le déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

Et malgré l’appui de l’URSS et le déploiement extraordinaire des brigades internationales venues soutenir l’armée de la République, le camp républicain, dont les différentes composantes ont malheureusement été souvent divisées, perdra la guerre à laquelle Franco mettra un terme le 1er avril 1939, après avoir provoqué début 1939 l’exil de près de 500 000 républicains espagnols majoritairement vers la France, pour échapper à la féroce répression des franquistes.

Cet exil sera par la suite appelé « retirada » en espagnol et catalan.

la-foule-des-refugies-au-perthus-29-janvier-1939_451624_516x332 RETIRADA 1939

Ces réfugiés seront « parqués » dans des conditions déplorables dans des camps de concentration mis en place à la hâte notamment sur les plages du Roussillon (Argelès-sur-Mer, Saint Cyprien, Le Barcarès, Rivesaltes,…) et dans d’autres régions (Le Vernet d’Ariège, Gurs, Angoulême, …) avant d‘être ensuite dispersés sur tout le territoire ou envoyés dans les camps de concentration allemands. D’autres partiront vers l’Afrique du nord et certains pays d’Amérique latine, notamment le Mexique et le Brésil.

Beaucoup de combattants espagnols rejoindront la résistance française ou la légion puis la 2ème DB du Général Leclerc notamment.

Certains seront incités par les états français et espagnol à retourner en Espagne. Ceux qui y retourneront seront aussitôt internés dans les geôles du Caudillo.

En Espagne, Franco mettra en place une dictature et une terrible répression perdurera durant de nombreuses années à l’encontre des combattants de la République, de leurs familles, amis, ….

Après la victoire des alliés sur les nazis, les républicains espagnols espéraient qu’ils chasseraient Franco pour rétablir un régime démocratique mais la stratégie des alliés n’était pas celle-ci.

La majorité des réfugiés espagnols ont fait leur vie en France et leurs enfants se sont parfaitement intégrés.

Pour en savoir plus, on pourra se reporter aux très nombreux ouvrages écrits sur la guerre d’Espagne et la retirada, notamment le livre de Geneviève DREYFUS-ARMAND : « L’exil des républicains espagnols en France. De la guerre civile à la mort de Franco ». (Editions Albin Michel), ainsi que sur de nombreux sites internet de diverses associations.

http://www.histoire-immigration.fr/des-dossiers-thematiques-sur-l-histoire-de-l-immigration/la-retirada-ou-l-exil-republicain-espagnol-d-apres-guerre

http://fr.wikipedia.org/wiki/Retirada

PASSAGE FRONTIERE 39 RETIRADA 1939 2

 

 

 

A lire ou à relire : « Révolution et contre révolution en Catalogne, 1936-1937 » de Carlos SEMPRUN MAURA

Présentation1 revolution et contre revLa guerre d’Espagne n’a pas été seulement une terrible guerre civile.

En effet, une tentative de révolution sociale avait vu le jour quelque temps auparavant dans diverses régions d’Espagne et s’est poursuivi pendant la guerre civile.

L’ouvrage « Révolution et contre révolution en Catalogne (1936-1937) » de Carlos SEMPRUN MAURA retrace de façon très détaillée cette tentative en Catalogne et en Aragon.

Il s’appuie notamment sur les écrits, règlements, tracts, lois, déclarations, … des différentes parties antifranquistes (gouvernement républicain légal, staliniens, communistes modérés, socialistes et surtout les mouvements libertaires, acteurs majeurs de cette tentative).

On trouvera sur la deuxième photo jointe à l’article un résumé du sujet du livre (double click pour l’agrandir).

Le livre est passionnant mais le nombre de documents à caractère plus ou moins administratifs rapportés et commentés peut rebuter certains lecteurs.

J’ai noté quelques points qui ont particulièrement attiré mon intérêt :

  • L’étendue des collectivisations et de l’autogestion agricoles et industrielles mises en place dans le cadre de cette tentative de révolution sociale, collectivisations qui ont perduré longtemps en Aragon.
  • La suppression par les anarchistes et leurs milices des anciennes hiérarchies et bureaucratie existantes, afin de mettre en place les leurs non moins pesantes.
  • L’opposition, jusqu’au divorce, au sein des mouvements libertaires, des militants de base et des dirigeants compromis avec les autres parties.
  • Les alliances « contre nature », notamment entre les républicains de la Généralité catalane (le gouvernement légal) et les communistes staliniens dans le but de détruire cette tentative libertaire, y compris avec une terrible violence.

Nous savions depuis longtemps qu’au sein de la guerre civile, une autre guerre fratricide avait eu lieu. Mais la description détaillée de cette période désastreuse inspire consternation et m’interroge : comment les « Républicains » auraient-ils pu gagner …

L’auteur est Carlos SEMPRUN MAURA, frère de l’écrivain Jorge SEMPRUN.

A la lecture du livre, on devine ses sympathies libertaires.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Carlos_Sempr%C3%BAn_Maura

A noter que le livre a été imprimé par l’imprimerie tourangelle MAME en 1974.

 

Association www.24-aout-1944 : les antifascistes espagnols à Mauthausen

Cette association a pour but de faire connaître et de cultiver la mémoire historique (écrite, enregistrée, iconographique, artistique, etc.) de la Libération de Paris en 1944 en liant cette célébration à la participation des antifascistes espagnols de la 2e DB, en exposant toutes les facettes de cette lutte commencée le 19 juillet 1936 en Espagne, et continuée sur différents fronts en Europe et en Afrique, et plus particulièrement dans les maquis en France. Pour beaucoup de femmes et d’hommes, elle se prolongea dans le combat contre le franquisme, jusque dans les années 60.

Vous trouverez ci-après le lien vers un article paru sur le site de l’association, qui concerne les espagnols à Mauthausen :

Cliquer pour accéder à plaquette_mauthausen_web.pdf

 

 

Aux espagnols exilés – Version traduite en Français

Mensonges ….

Après leur entrée en France essentiellement en février 1939 (la « retirada ») et leur internement dans les différents camps installés à la hâte notamment sur les plages du Roussillon, les exilés républicains espagnols (environ 500 000) seront dispersés dans plus de 70 départements français.

L’arrivée d’autres réfugiés courant 1939 est telle que l’administration française poursuit la dispersion des Espagnols et les pousse au maximum à rentrer en Espagne.

En parallèle, des lettres de propagande de I ’Ambassade d’Espagne en France sont distribuées à cet effet. Franco promet d’accueillir sans poursuite les exilés.

C’est une traduction de ces lettres que nous publions aujourd’hui (cliquer sur le lien ci-dessus et utiliser le zoom pour une meilleure lecture).

Ceux qui retourneront en Espagne seront aussitôt internés dans les geôles du Caudillo. La répression sera féroce. Des milliers de prisonniers seront affectés à la construction de « La valle de los caidos » auprès de I ’Escorial. Ce chantier souterrain gigantesque (cathédrale taillée dans le roc) est un bagne terrible. Beaucoup de prisonniers mourront d’épuisement. FRANCO, à sa demande, y sera enterré en 1975.

Rencontre-débat du mardi 21 avril avec Evelyn MESQUIDA sur La Nueve.

Une soirée réussie, instructive et conviviale.

La rencontre débat du 21 avril 2015, à 18h aux Halles de Tours, était la première activité publique organisée par notre association depuis sa création en décembre 2014.

Environ 80 personnes ont assisté à cette soirée où l’invitée était Evelyn MESQUIDA journaliste espagnole et écrivain, auteure du livre « La Nueve », cette compagnie de soldats républicains espagnols, de la division Leclerc, qui sont entrés les premiers à Paris pour libérer la capitale le 24 aout 1944.

Luis a d’abord présenté notre association, la genèse de sa création, ses futurs projets et invité les nouveaux participants intéressés à adhérer.

Evelyn a ensuite présenté et fait une synthèse de son livre qu’elle a été amenée à écrire presque par hasard puisque c’est en travaillant en 1998 sur les camps de réfugiés du littoral qu’un espagnol lui a montré une photo de La Nueve dont elle ignorait l’existence, comme beaucoup, car oubliés par l’histoire officielle.

Elle a alors décidé d’écrire l’histoire des hommes qui constituaient cette compagnie si particulière, ces anciens combattants de la République espagnole issus notamment des mouvements libertaires et des diverses tendances combattant le fascisme.

Elle a réussi à retrouver neuf anciens de La Nueve qui ont survécu et dont elle a recueilli les témoignages.

Elle évoque également les principaux acteurs français de cette période, dont le général de Gaulle, le général Leclerc et le capitaine Dronne qui commandait cette compagnie.

Elle développe en particulier l’étonnant respect réciproque que partageaient ces hommes et le général Leclerc (Philippe de Hauteclocque de son vrai nom), grand aristocrate français.

Les participants ont pu ensuite échanger avec Evelyn. Plusieurs questions ont porté sur le contexte de l’époque de la libération et des années « gaullistes » qui ont suivi, durant lesquelles ces évènements ont été quelque peu « oubliés ».

La soirée s’est terminée par un pot dinatoire de l’amitié, autour de boissons et de plats espagnols préparés par certains participants.

Merci à tous.

Merci à Evelyn MESQUIDA pour sa venue, sa gentillesse et sa présentation très intéressante.

http://www.cherche-midi.com/theme/La_Nueve,_24_aout_1944-Evelyn_MESQUIDA_-9782749120461.html

Les massacres oubliés de la guerre d’Espagne : « La carretera de la muerte »

Une information de Dolorès : conférences-débats le 25 avril 2015 à Toulouse.

Du 8 au 12 Février 1937 un massacre essentiellement de civils femmes, enfants, blessés et vieillards eut lieu sur la route qui menait de pauvres gens fuyant la répression franquiste  de Malaga à Almeria, route qui fut alors baptisée Carretera de la muerte. Tragique destin pour ces républicains espagnols désarmés qui, poursuivis par les unités de Queipo de Llano, le boucher de Séville puis de Malaga, seront bombardés par l’aviation et les navires des pays de l’axe. Les haines fascistes se déchaînant, bien qu’il y ait eu beaucoup plus de morts qu’à Badajoz ou qu’à Guernika ce massacre est à peine connu tant en France qu’en Espagne.

Espagne 36-39 les massacres oubliés