Adios a Federico par la compagnie DIOTIMA de Jose Manuel Cano Lopez

La première de Adios a Federico a été présentée, devant une salle comble, au théâtre du Plessis à La Riche en Indre-et-Loire ce 28 avril 2022. Le grand-père de Jose Manuel fut compagnon de classe du jeune Federico à Fuente Vaqueros, petit village de la province de Grenade. Cette proximité sensible traverse chacun des propos de notre Andalou tourangeau, racontant les derniers moments de la vie de Federico à travers les textes du poète et dramaturge mais aussi dans les écrits de José, par les témoignages recueillis, retraçant avec minutie et fidélité ce qui tisse la trame de cette histoire, après deux années de recherches. Dans une sobre mise en scène, dans des décors minimalistes, à travers des éclairages écrasants et des musiques lancinantes, les comédiens nous font partager cette noirceur et cette atmosphère des ultimes instants du poète. Seule la jeune danseuse flamenca, qui ponctue le texte, avec le « taconeo » et « las palmas » donne une note d’espoir, de fraîcheur et de vie à cette tonalité angoissante du noir ambiant. Noirs sont les costumes stricts, noirs sont les éclairages sous des halos blanchâtres, noire est la musique anxiogène, noire est la dramatique qui nous transporte dans cet ultime voyage jusqu’au 19 juillet 1936. Cette création théâtrale préparée de longue date et diffusée quelques jours après un deuxième tour des présidentielles ne peut que nous alerter sur la dangerosité de toutes ces tenants de l’extrême droite, qui assassinent la culture, qui suppriment les poètes que ce soit Federico en les fusillant, Miguel Hernandez en l’emprisonnant à vie, ou Antonio Machado qui ne résista pas à l’exil en s’éteignant à Collioure quelques jours après avoir traversé la frontière. En tenue de camouflage, chacun de ces prédateurs, pour mieux faire passer la pilule, prend soin de soigner son image avec une feinte empathie, en caressant des chiens comme Hitler, dans des postures affectueuses avec ses petits enfants comme Franco ou en s’exposant avec des chats comme une autre personnalité plus locale, mais toujours avec cette obsession de proscrire la création culturelle au nom d’un nationalisme étroit.
Adios a Federico comme La résistible ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht nous rappellent que le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde.
Retirada37 l’association tourangelle qui milite pour faire vivre les mémoires et les valeurs des Républicains Espagnols exilés est fière d’être partenaire de cette création théâtrale et remercie José et sa troupe pour cette émouvante prestation. A voir et à revoir !
Informations et réservations
02 47 38 29 29
ou
info@ciecanolopez.fr

Laisser un commentaire