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2 décembre 2023, 16h : Rencontre avec Raynal Pellicer et Titwane autour du récit illustré. Photographes de Guerre.


L’association Retirada 37 et la librairie L’Oiseau-Vigie organisent samedi 2 décembre à 16h à la salle de la Médaille une rencontre autour de l’histoire de la photographie et de la guerre d’Espagne.

Raynal Pellicer et Titwane se sont en effet plongés dans l’histoire de deux jeunes photographes Allemands, opposés à Hitler, venus à Barcelone à l’été 1936 pour couvrir les Olympiades populaires et qui vont témoigner de cette période de retournement pour la République Espagnole.

Réalisateur de documentaires, films et courts-métrages, Raynal Pellicer est aussi passionné de photographie. La Guerre d’Espagne étant marquée par une couverture photographique nouvelle du fait de l’apparition des appareils portables, son intérêt pour l’histoire de Hans Namuth et Georg Reisner est une évidence.

Il a par ailleurs déjà travaillé avec le corpopétrussien Titwane sur d’autres ouvrages consacrés à la police et à l’armée.

La rencontre se tiendra à la salle de la Médaille, 7 avenue de la République à 16h. Elle sera suivie d’une séance de dédicaces. La rencontre est gratuite, on n’est pas obligé d’acheter le livre. Merci à la mairie de Saint-Pierre-des-Corps qui met la salle à disposition.

Renseignements à la Librairie L’Oiseau-Vigie au 02 47 41 28 36 ou bonjour@librairieloiseauvigie.com.

Raynal Pellicer et Titwane, Photographes de guerre, Albin Michel, Octobre 2023, 22,90€

Autres ouvrages des mêmes auteurs :

Le Charles de Gaulle, immersion à bord du porte-avions nucléaire, Editions de la
Martinière, 2020

Brigade des mineurs, immersion au cœur de la brigade de protection des mineurs, Editions de la Martinière, 2017

Brigade Criminelle, immersion au cœur du 36, quai des orfèvres, Editions de la Martinière,2015

Enquêtes Générales, immersion au cœur de la Brigade de Répression du Banditisme,
Editions de la Martinière, 2013

Les archives de la Brigade Lincoln : « La civilisation doit être sauvée de la destruction d’un groupe de dégénérés »

En 1979, un groupe de membres des brigades internationales américaines de la guerre civile espagnole a lancé ses archives historiques. Aujourd’hui, il contient plus de 300 collections utilisées pour l’enseignement aux États-Unis.

Par Leire Ariz Sarasketa
Publico
4/11/2023
traduit par Luis

« Chère mère et cher père :
Je pense qu’au moment où vous recevrez cette lettre, je serai mort depuis plusieurs semaines. Évidemment, la guerre entretient la confusion et j’ai vu suffisamment de morts attestées pour savoir qu’il faut être quelque peu prudent, mais si vous recevez cette lettre accompagnée d’une annonce officielle, considérez-la comme définitive. »

Avec cette force teintée d’ironie qui imprègne le reste de sa lettre, commence l’annonce du décès écrite de la main de cet habitant de l’Ohio Sam Levinger, combattant international de la Brigade Abraham Lincoln pendant la guerre civile espagnole, blessé à Belchite et tué à La Puebla del Hijar par manque d’assistance médicale. Il avait 22 ans.
Cette lettre fait partie de la collection de documents, plus de 10 000 photographies et divers souvenirs des 2 800 membres de la brigade américaine stockés à la bibliothèque Tamiment de l’université de New York (NYU) depuis 2000.
La collection a été initialement mise en oeuvre à Boston par le bibliothécaire de l’Université Brandeis, Victor Berch, qui, en 1979, a dirigé et accompagné l’initiative des anciens combattants de la Brigade Abraham Lincoln (VALB) pour créer la Fondation des Archives de la Brigade Abraham Lincoln (ALBA). À ce jour, bien que l’association n’ait aucun lien juridique, elle entretient une relation en symbiose avec les archives de l’Université de New York (NYU)pour la collecte de nouveaux documents et de promotion de ceux existants.

Selon Sebastiaan Faber, écrivain, professeur hispaniste et président du conseil d’administration de l’ALBA depuis 2018, l’histoire de la collection « est fondamentalement une reconnaissance de l’importance de la guerre civile espagnole pour la gauche mondiale. Personne ne conteste l’importance de cet épisode, dont la portée dépasse largement les limites de l’Espagne.»
Parmi les premiers à prendre conscience de la nécessité de créer des archives historiques de la guerre, avant les membres de l’ALBA eux-mêmes on trouve les anarchistes et anarcho-syndicalistes de la Confédération nationale du travail et de la Fédération anarchiste ibérique, mieux connus sous le nom de CNT, qui, juste avant la fin de la guerre, en janvier 1939, réussirent à stocker leurs archives dans 43 caisses en bois, dites « les caisses d’Amsterdam», et à les envoyer à l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam.
En réalité, elles n’arriveront à leur destination finale qu’en 1946. Car elles devaient d’abord passer par Paris et la succursale que l’institut néerlandais avait créée à Oxford, avec suffisamment de prudence pour éviter le pillage nazi en cas d’occupation allemande des Pays-Bas, comme ce fut le cas.

Au même moment, mais de l’autre côté de l’Atlantique, le bibliothécaire Herbert Southworth, mentor d’hispanistes comme Paul Preston et Ángel Viñas, « fut saisi par une furieuse obsession de collectionner des documents, des brochures pamphlétaires, des livres, des articles, notamment du matériel bibliographique. », selon les mots de Faber, et a fini par créer la plus grande bibliothèque privée du monde sur la guerre civile. Au début des années 1970, il vend ses archives à l’Université de Californie à San Diego.

Après la mort de Southworth en 1999, la chronique nécrologique du Guardian le définissait comme « le fléau intellectuel pour la dictature franquiste en Espagne », rappelant que son livre The Myth Of Franco’s Crusade avait amené le ministre de l’Information de l’époque, Manuel Fraga, à créer une section dédiée à moderniser l’historiographie du régime.

C’est dans ce contexte que les vétérans de la Brigade Lincoln ont commencé à parler de ce qu’ils devaient faire de leurs propres archives, alors qu’en Espagne, toute la documentation saisie pendant la guerre était conservée dans les services documentaires de la dictature, hébergés à Salamanque.
« Ces archives sont également pionnières », rappelle Faber, « mais elles sont nées comme faisant partie de l’effort de Franco pour la cause générale. Il s’agit en fait d’un cadre judiciaire pénal qui sert à cibler la soi-disant barbarie rouge.» En 2007, les Archives générales de la guerre civile espagnole ont été intégrées au Centre documentaire de la mémoire historique, dont le siège est à Salamanque.

Faber estime que les archives américaines s’expliquent par le dynamisme organisationnel des vétérans de la Brigade Lincoln, mais aussi parce que « compte tenu de l’énorme infrastructure académique et de la richesse économique des universités nord-américaines, il est beaucoup plus facile de financer et de mettre en place des projets comme celui-ci. »

Aujourd’hui, les archives de l’ALBA comptent plus de 300 collections individuelles comme celle de Sam Levinger, dont celles des 60 femmes qui ont rejoint la guerre depuis les États-Unis. Parmi elles, l’infirmière afro-américaine Salaria Kea, qui a quitté Harlem pour prodiguer des soins à Portbou et est décédée dans l’Ohio en 1991.
Avec une histoire similaire à celle de Kea, le Jamaïcain Canute Frankson a écrit une lettre à un ami le 6 juillet 1937, expliquant les raisons pour lesquelles il a rejoint la guerre : « Je suis sûr que tu attends toujours une explication détaillée sur ce qu’a à voir ce combat international avec moi. Il s’agit d’une guerre entre Blancs qui nous ont asservis depuis des siècles. […] Mais nous ne sommes plus un groupe minoritaire isolé luttant désespérément contre un immense géant, parce que, cher ami, nous nous sommes unis et faisons partie d’une force progressiste, sur les épaules de laquelle repose la responsabilité de sauver la civilisation humaine de la destruction planifiée d’un petit groupe de dégénérés qui sont devenus fous dans leur désir de pouvoir. »

James Lardner, correspondant à Paris du New York Herald Tribune depuis 1938, a écrit à sa mère une liste détaillée des raisons pour lesquelles il s’est enrôlé dans les Brigades internationales, dont la première était : « Parce que je crois que le fascisme est mauvais et doit être exterminé, et que la démocratie libérale, ou plus probablement le communisme est la bonne voie. »
A cela il en ajoutait d’autres aussi diverses comme : « Parce que dans ma recherche ambitieuse de connaissances dans tous les domaines, je ne peux pas me permettre, dans ce cas, de laisser la guerre de côté », « parce qu’il y a une fille à Paris qui devra apprendre que ma présence n’est pas nécessaire à son existence », ou « parce que j’ai besoin de quelque chose d’impressionnant chez moi pour compenser ma malheureuse timidité dans les relations sociales ».
« J’ai également examiné les quelques raisons pour lesquelles je ne devrais pas rejoindre l’armée, conclut-il. Je suis désolé pour toi mais elles n’ont pas suffi à me dissuader. » Le 23 septembre 1938, ce qui était censé être le dernier jour de combat des Brigades internationales, Lardner ne revint pas à la base après avoir patrouillé avec deux compagnons. Son corps n’a jamais été retrouvé. Selon le journaliste Vincent Sheean, qui était son compagnon, « Lardner fut le dernier Américain à s’enrôler et le dernier à être tué ».

« Ce qui motive les volontaires est très différent selon les personnes », explique Faber. « Certains n’ont que 20 ans, ils sont célibataires et c’est en partie une aventure. D’autres ont 35 ans, ont déjà une expérience de la guerre et partent parce qu’ils croient pouvoir aider à quelque chose de concret », explique-t-il.
« Il y a des gens du monde syndical. Il y a beaucoup de Juifs, enfants de migrants ou migrants eux-mêmes, qui reviennent essentiellement en Europe pour lutter contre le fascisme, ils savent que celui-ci harcèle leurs proches là-bas, en Allemagne, en Autriche… Il y a des Afro-Américains qui voient clairement les raisons de lutter contre le même fascisme qui les harcèle depuis des années et des siècles aux États-Unis. Et je pense que cette conscience de l’importance de l’expérience espagnole les rend très ouverts pour partager leurs documents à travers des archives publiques », explique-t-il.

Et à propos des efforts déployés pour préserver leur expérience, il ajoute : « Beaucoup de ces vétérans ont senti que leur expérience en Espagne constituait une sorte de moment d’exception dans leur propre vie. Ils ont appris des choses qui ont changé le cours de leur vie, qu’ils ne pourront jamais surpasser en termes d’intensité ou de pertinence. Ils ont fini par vivre une vie parfois dédiée à la mémoire, ou du moins à la tentative de rendre hommage à leur propre expérience en Espagne.
Aujourd’hui, l’ALBA produit également du matériel pédagogique pour les enseignants aux États-Unis et, selon Faber, « d’une part, l’intérêt grandit » – comme l’illustre l’annonce d’une mini-série télévisée du célèbre David Simon sur la Brigade – « et d’autre part, il existe d’autres courants qui s’opposent à l’existence de ces espaces et, notamment dans le domaine de l’éducation, les gouvernements des États tentent de limiter et de censurer ou du moins de façonner ce qui est enseigné. »

« Maintenant qu’ils sont tous morts, nous nous engageons à maintenir leur mémoire vivante, avec l’idée très claire que ce qui nous incombe est d’expliquer et de démontrer aujourd’hui la pertinence des idées qui les ont animés « , conclut Faber. « La solidarité internationale, une préoccupation très spécifique pour l’Espagne et son développement démocratique, la justice sociale aux États-Unis, le mouvement ouvrier aux États-Unis… Tout cet ensemble de questions qui étaient au centre de leurs inquiétudes et que nous pensons toujours importantes ou, qui peut-être, sont encore plus importantes à un moment où dans le monde et les États-Unis nous sommes confrontés à de très grands défis.

tiré de l’article de Publico du 4 novembre 2023​

El archivo de la brigada Lincoln: “Hay que salvar la civilización de la destrucción de un grupo de degenerados”
En 1979, un grupo de brigadistas estadounidenses de la guerra civil española pusieron en marcha su archivo histórico. Hoy, contiene más de 300 colecciones, utilizadas para dar clase en EEUU. 
04.11.2023  
Por Leire Ariz Sarasketa
Publico

“Queridos madre y padre:
Supongo que cuando recibáis esta carta, llevaré muerto varias semanas. Evidentemente, la guerra es una cosa confusa y he visto suficientes muertos certificados caminando por ahí para saber que hay que ser algo escéptico, pero si recibís esta carta junto con un anuncio oficial, dadlo por definitivo”.
Con esa contundencia irónica que impregna el resto de su carta, empieza el anuncio de muerte escrito de puño y letra por el ohioano Sam Levinger, combatiente internacional de la Brigada Abraham Lincoln durante la guerra civil española, herido en Belchite y muerto en La Puebla de Hijar por falta de asistencia médica. Tenía 22 años.
Su carta forma parte de la colección de documentos, más de 10.000 fotografías y diversa memorabilia de los 2.800 brigadistas estadounidenses alojada en la biblioteca Tamiment de la Universidad de Nueva York (NYU) desde el año 2000.
La colección fue originalmente puesta en marcha en Boston por el bibliotecario de la Universidad de Brandeis Victor Berch que, en 1979, lideró y organizó la iniciativa de los Veteranos de la Brigada Abraham Lincoln (VALB) para crear la fundación Abraham Lincoln Brigade Archives (ALBA). A día de hoy, si bien la asociación no tiene ningún vínculo legal con el archivo de NYU, mantiene una relación simbiótica de recopilación de nuevos materiales y promoción de los ya existentes.
Según Sebastiaan Faber, escritor, profesor hispanista y presidente de la junta de ALBA desde 2018, la historia de la colección “es básicamente un reconocimiento de la importancia para la izquierda mundial de la guerra civil española. No hay nadie que dispute la importancia del episodio, cuya trascendencia va mucho más allá de España”.
Algunos de los primeros en darse cuenta de la necesidad de generar un archivo histórico de la guerra, antes que los propios miembros de ALBA, fueron los anarquistas y anarcosindicalistas de la Confederación Nacional del Trabajo y la Federación Anarquista Ibérica, más conocidas como la CNT-FAI que, justo antes del fin de la guerra, en enero de 1939, consiguieron almacenar sus archivos en 43 cajas de madera, conocidas como “las cajas de Ámsterdam”, y enviarlos al Instituto Internacional de Historia Social de Ámsterdam. 
En realidad, llegarían a su destino final en 1946. Porque antes tuvieron que pasar por París y por la sucursal que el instituto holandés había creado en Oxford, con la previsión suficiente para evitar un saqueo nazi en caso de ocupación alemana de los Países Bajos, como así ocurrió.

Al mismo tiempo, pero al otro lado del Atlántico, el también bibliotecario Herbert Southworth, mentor de hispanistas como Paul Preston y Ángel Viñas, “fue preso de una obsesión furiosa por recoger materiales, panfletos, libros, artículos, sobre todo material bibliográfico”, en palabras de Faber, y terminó montando la mayor biblioteca privada del mundo sobre la guerra civil. A principios de los años 70, vendió su archivo a la Universidad de California en San Diego.

Tras la muerte de Southworth en 1999, el obituario de The Guardian lo definió como “el azote intelectual de la dictadura de Franco en España”, recordando que su libro The Myth Of Franco’s Crusade había provocado que el entonces ministro de Información, Manuel Fraga, estableciera un departamento dedicado a modernizar la historiografía del régimen.

Ese era el contexto en el que los veteranos de la Brigada Lincoln empezaron a hablar sobre qué hacer con su propio archivo, mientras en España toda la documentación incautada durante la guerra se almacenaba en los Servicios Documentales de la dictadura, alojados en Salamanca. 
“Ese archivo también es pionero”, recuerda Faber, “pero nace como parte del esfuerzo franquista de la causa general. Es un marco judicial criminal que sirve para documentar la llamada barbarie roja”. En 2007, el Archivo General de la Guerra Civil Española se integró en el Centro Documental de la Memoria Histórica, con sede en Salamanca.

Faber cree que el archivo de Estados Unidos se explica por el impulso organizativo de los veteranos de la Brigada Lincoln, pero también porque “dada la enorme infraestructura académica y la riqueza en términos económicos de las universidades norteamericanas, hace que sea bastante más fácil financiar y montar cosas así”.
A día de hoy, los archivos de ALBA cuentan con más de 300 colecciones individuales como la de Sam Levinger, incluyendo la de las 60 mujeres que se unieron a la guerra desde EEUU. Entre ellas, la enfermera afroamericana Salaria Kea, que dejó Harlem para ofrecer asistencia sanitaria en Portbou y murió en Ohio en 1991.
Con una historia similar a la de Kea, el jamaicano Canute Frankson escribió una carta a un amigo el 6 de julio de 1937 en la que explicaba sus motivos para unirse a la guerra:

“Estoy seguro de que aún esperas una explicación detallada de qué tiene que ver esta lucha internacional conmigo. Esta es una guerra entre blancos que nos han esclavizado durante siglos. […] Pero ya no somos un grupo minoritario aislado luchando desesperadamente contra un gigante inmenso, porque, querido, nos hemos unido y convertido en parte de una fuerza progresista, en cuyos hombros se eleva la responsabilidad de salvar la civilización humana de la destrucción planificada de un pequeño grupo de degenerados que se han vuelto locos en su deseo de poder”.

James Lardner, corresponsal en París del New York Herald Tribune desde 1938, escribió a su madre una lista detallada de razones por las que se alistaba en las Brigadas Internacionales, la primera de las cuales era: “Porque creo que el fascismo está equivocado y debe ser exterminado, y que la democracia liberal, o más probablemente el comunismo, está en lo correcto”. 

A esta le añadía otras tan diversas como: “Porque en mi ambiciosa búsqueda de conocimiento en todos los campos no puedo permitirme, en esta, era dejar la guerra de lado”, “porque hay una chica en París que tendrá que aprender que mi presencia no es necesaria para su existencia”, o “porque necesito algo que impresione de mí para compensar mi desafortunada timidez en las interacciones sociales”. 
“También he considerado unas pocas razones por las que no debería unirme al Ejército”, concluye, “siento por ti que no hayan sido suficiente para disuadirme”.

El 23 de septiembre de 1938, el que se suponía que iba a ser el último día de lucha para las Brigadas Internacionales, Lardner no volvió a la base después de un patrullaje con dos compañeros. Su cuerpo nunca fue recuperado. De acuerdo al periodista Vincent Sheean, que fue su compañero, “Lardner fue el último americano en alistarse y el último en ser asesinado”.

“Lo que motiva a los voluntarios es muy diferente según la persona”, reflexiona Faber. “Algunos solo tienen 20 años, son solteros y es, en parte, una aventura. Otros tienen 35, ya tienen experiencia bélica, y van porque creen que pueden contribuir a algo en concreto”, explica.
“Hay personas del mundo sindical. Hay muchísimos judíos, hijos de migrantes o migrantes ellos mismos, que vuelven básicamente a Europa para luchar contra el fascismo, que saben que está acosando a sus parientes ahí mismo, en Alemania, en Austria… Hay afroamericanos que ven claramente los problemas de luchar contra el mismo fascismo que les lleva acosando años y siglos en Estados Unidos. Y creo que esa conciencia de la trascendencia de la experiencia española hace que estén muy dispuestos a compartir sus materiales a través de un archivo público”, explica. 

Y sobre el esfuerzo para preservar su experiencia añade: “Muchos de estos veteranos sintieron que su experiencia en España constituía una especie de momento de trascendencia en su propia vida. Aprendieron cosas que cambiaron el curso de su vida, que nunca pudieron superar en términos de intensidad o de relevancia. Acabaron viviendo una vida dedicada a veces a la memoria, o al menos al intento de honrar su propia experiencia en España”.
A día de hoy, ALBA también elabora materiales educativos para profesores de Estados Unidos y, según Faber, “por un lado, el interés crece” -como ilustra el anuncio de una miniserie para televisión del célebre David Simon sobre la brigada-, “y por otro, hay otras corrientes que trabajan en contra de que haya estos espacios y, especialmente en la educación, hay intentos por parte de los gobiernos estatales por limitar y censurar o al menos moldear lo que se enseña”.
 “Ahora que todos han muerto, nos dedicamos a mantener viva su memoria, con una idea muy clara de que lo que nos incumbe es explicar y demostrar la relevancia de las ideas que les movieron hoy”, concluye Faber. “La solidaridad internacional, una preocupación muy específica con España y su desarrollo democrático, la justicia social en Estados Unidos, el movimiento obrero en Estados Unidos… Todo ese conglomerado de temas que les preocuparon a ellos y que nos parece que siguen siendo importantes o, quizá, son aún más importantes en un momento en el que el mundo y Estados Unidos estamos viéndonos enfrentados a desafíos muy grandes”.

Une Mémoire Démocratique pour une Démocratie en Danger

Le manifeste adopté à l’occasion des XIe Rencontres Transfrontalières des Associations de mémoire historique, démocratique et antifasciste se terminait sur l’engagement des participants aux groupes de travail à « agir au sein des sociétés dans lesquelles elles vivent et se développent » car « elles ne peuvent ni ne doivent rester silencieuses face à la dégradation de la démocratie dans leurs pays (tant en France qu’en Espagne) et dans le monde. » En ce sens, le manifeste souligne que la mémoire démocratique est « le vaccin qui immunisera notre société d’aujourd’hui contre le virus de la haine dont l’extrême droite a besoin pour grandir et triompher ».
En France les groupes d’extrême droite et nazis n’hésitent plus à se montrer, diffusent de la propagande antisémite et tentent de profaner les camps comme ce fut le cas pour le camp de Gurs. L’intervention de la gendarmerie a permis d’éviter la profanation. Les mesures adoptées par le gouvernement Macron affectent les couches les plus pauvres du pays y compris les classes moyennes ou la jeunesse étudiante, dont une grande partie est contrainte d’abandonner ses études ou, comme le démontrent les statistiques, doit se limiter à un seul repas par jour en raison de l’inflation (46 %). Tout cela constitue désormais un terreau favorable à la réception du discours de Marine Le Pen qui, avec 89 sièges sur les 577 que compte l’Assemblée Nationale, s’affiche comme la seule personnalité capable de battre Emmanuel Macron aux élections pour la Présidence de la République de 2027. Cependant, alors qu’à l’intérieur elle adopte un discours trompeur et se présente comme une force respectable, modérée et au profil social, (sur la base cependant d’un État providence réservé aux seuls nationaux du pays) dans le but de susciter et de recueillir le vote des secteurs les moins politisés, habituellement abstentionnistes, à l’extérieur, au contraire, pour les élections au Parlement européen prévues en 2024, elle montre son vrai visage et cherche des alliances avec d’autres forces de l’extrême droite européenne telles la Ligue de Salvini dont elle partage le même discours xénophobe, raciste et anti-immigrés.
Parallèlement l’extrême droite prend le contrôle de publications et de médias audiovisuels et y installe des journalistes affidés chargés de vulgariser sa propagande révisionniste dans le but de neutraliser l’antifascisme.

L’Espagne, de son côté, si elle a enregistré quelques nouvelles positives avec un rapport du parquet favorable à l’admission de la plainte déposée par Carles Vallejo à la suite des tortures subies lors de sa détention au début des années 70, ou avec la première audition de Julio Pacheco par un juge sur les tortures dont il a été victime en 1975 après son arrestation par la police secrète de Franco, a vu malheureusement s’affirmer une forte présence électorale de l’extrême droite.
Et, ce qui est bien pire, l’extrême droite a réussi à contaminer une partie de la société avec son discours de haine et d’exclusion et à amener d’autres formations comme le P.P à calquer leur agenda et leurs propositions sur les siens jusqu’à s’associer à VOX pour gouverner de nombreuses communautés autonomes.
Heureusement, la mobilisation de la gauche lors des élections générales de juillet a empêché, au moins pour l’instant, qu’ils puissent gouverner ensemble le pays. Ils ont conclu des accords prévoyant des mesures, développées avant et après les élections, qui, en plus de vouloir restreindre les droits fondamentaux des femmes, nient la diversité sexuelle, favorisent les plus riches et les plus puissants à travers une politique fiscale qui réduit (et parfois élimine) les impôts qui taxent la richesse. Ils veulent récupérer ce qu’ils considèrent comme l’essence de l’hispanité. Ils veulent en finir avec la Mémoire Démocratique en abrogeant les lois promulguées en ce domaine ou en les laissant sans application, tout en prônant un discours qu’ils fondent sur ce qu’ils appellent la concorde et la réconciliation, mais qui n’est rien d’autre que l’oubli et le silence.
La Mémoire Démocratique ne peut être tributaire du gouvernement en place. Elle constitue un axe central de l’État lui-même, pour autant qu’il soit défini comme démocratique. Les politiques de mémoire publique sont une obligation dont le respect ne peut dépendre de la volonté de gouvernants car elles constituent une partie inaltérable de l’héritage démocratique de la société. L’élimination de la mémoire démocratique sape les fondations sur lesquelles l’État démocratique s’est construit et se soutient. Il ne s’agit pas, comme le prétend à tort la droite espagnole, d’imposer un récit historique partisan mais de transmettre une série de valeurs démocratiques apprises de nos expériences en tant que société et qui doivent être communes aux citoyens car elles constituent le noyau de la conscience démocratique nécessaire à la construction de celle-ci. En définitive, il s’agit de récupérer, réhabiliter et reconnaître le patrimoine commun et universel de tous ceux qui ont lutté pour la démocratie dans le passé.

Pour cette raison, au moment où la démocratie est menacée, la protéger implique de revendiquer la Mémoire Démocratique et, par conséquent, de défendre les groupes et les entités qui se consacrent à sa promotion et à sa diffusion. Ces derniers sont devenus des ennemis à abattre car, tant qu’ils résistent, l’extrême droite ne pourra imposer sa vision sociale et politique d’exclusion absolue. Notre rôle revêt par conséquent une importance particulière et, comme nous l’avons vu tout au long de ces XIIe Rencontres Transfrontalières des associations de mémoire historique, démocratique et antifasciste organisées à Villeneuve-sur-Lot (France), nous devons mettre en place une grande diversité d’ actions et propositions pour faire face au défi qui nous est posé, ce qui nécessite également que nous nous dotions des outils et des instruments qui nous permettent de toucher le plus grand nombre possible de nos concitoyens.
Comme l’a déclaré Enzo Traverso, qui a inauguré ces XIIe Rencontres, « nous sommes au milieu d’un processus de transition dont les résultats sont encore inconnus et ouverts soit à un New Deal du XXIe siècle, capable d’affronter le changement climatique et d’inverser les transformations produites par quarante ans de néolibéralisme soit à un virage à l’extrême droite qui jettera notre planète dans la catastrophe annoncée. Dans le contexte actuel, les deux résultats sont parfaitement possibles ».
C’est la raison pour laquelle les associations de mémoire et chacune des personnes qui s’y impliquent activement, constituent un barrage défensif contre cette marée noire et pestilentielle de haine et d’exclusion.
Mais nous devons aussi être des agents actifs dans la bataille pour l’hégémonie culturelle en opposant à sa conception du monde un modèle de société dans lequel les valeurs propres à notre Mémoire Démocratique assurent la liberté et la coexistence pacifique de tous ses membres. Car une société n’est démocratique que si elle garantit les droits fondamentaux de chacune des personnes qui la composent.
Cela étant dit, nous entendons affirmer :
PREMIÈREMENT : En matière éducative, il est essentiel de souligner les aspects positifs du changement de cadre légal qui oblige désormais à « la connaissance de l’histoire et de la mémoire démocratique espagnole et de la lutte pour les valeurs et libertés démocratiques », même si cela peut être affecté par la charge de travail administratif importante du personnel enseignant et des ratios par classe très élevés. Quoi qu’il en soit, l’étude de l’Histoire doit sans aucun doute se relier aux principes de vérité, de justice, de réparation et de garantie de non-répétition.

Pour y parvenir, la présence des entités et associations mémorielles est essentielle ainsi que la nécessité d’incorporer d’autres acteurs de la communauté éducative comme les associations familiales. Et cela non seulement dans les écoles publiques, ce qui est notre engagement sans équivoque, mais aussi en essayant d’atteindre les élèves des écoles sous contrat et privées tant qu’elles existeront.
D’autre part, nous devons nous intégrer aux réseaux académiques et chercher à les étendre au niveau transfrontalier, mais avec la volonté de favoriser les échanges, dans un dialogue enrichissant et permanent, afin que la contribution des entités et associations mémorielles soit effective et assure leur participation active à la tâche cruciale de l’éducation.
Mais la mémoire n’est éloignée ni du présent ni du futur et il ne faut donc pas oublier de lier l’apprentissage de l’Histoire et de la mémoire aux débats actuels sur les luttes des femmes, les droits sexuels, l’immigration, les réfugiés ou autres.
Concernant la terminologie utilisée, le débat lexical est ouvert et questionne l’utilisation du terme « guerre civile » qui ne reflète pas pleinement ce qui s’est passé en Espagne (persécutions politiques, répression et extermination). La terminologie « guerre civile ne prend pas en compte le contexte que fut le conflit contre le fascisme, prélude à la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, la formation des enseignants universitaires doit inclure la Mémoire Démocratique dans ses programmes, comme cela se fait déjà, par exemple, en Navarre.
DEUXIÈMEMENT : Concernant l’actuelle loi 20/2022 du 19 octobre sur la Mémoire Démocratique, nous reconnaissons qu’elle contient des avancées importantes même s’il y a aussi certains aspects qui pourraient être améliorés.
Mais il est évident qu’elle va au-delà de la loi de 2007, en intégrant des éléments fondamentaux comme, par exemple, la condamnation affirmée du coup d’État ou la déclaration d’illégalité du régime franquiste. Cependant, nous sommes préoccupés par le retard opéré dans la mise en œuvre des nombreuses propositions contenues dans ce texte qui sont dans l’attente de l’approbation de la norme réglementaire correspondante. En effet, à l’heure actuelle, aucun texte réglementaire n’a été promulgué et le seul projet de texte qui avait été élaboré se trouve suspendu en raison des échéances électorales. Cela signifie qu’un non-respect des délais peut survenir générant des situations indésirables ou une perte de droits. Il est essentiel, en ce sens, de mettre en place un cadre institutionnel qui garantisse le respect des dispositions légales, afin que la loi ne se cantonne pas à être purement déclarative mais permette réellement de mener à bien des politiques et des actions concrètes sur lesquelles il ne soit pas possible de revenir ensuite.

Pour mettre en exergue cette problématique, il est proposé d’adresser aux forces politiques avec représentation institutionnelle un modèle de motion à approuver dans l’institution correspondante dans laquelle il est demandé le respect et le développement de la Loi dans tous ses aspects.
En outre, il est proposé que les associations et entités de mémoire, tant françaises qu’espagnoles, signent une demande d’inscription au Registre des entités prévu à l’article 59 de la loi, dont l’élaboration réglementaire est encore en attente, afin qu’elle serve de moyen de pression sur le gouvernement pour qu’il prenne les dispositions réglementaires adéquates et installe le Conseil de la Mémoire Démocratique.
Enfin, un appel est formé contre le risque de privatisation et de marchandisation de la mémoire, qui en ferait un business lucratif au lieu d’un outil de sensibilisation. En ce sens, l’État doit prévoir les mécanismes juridiques appropriés pour garantir que l’objectif prévu par la Loi de Mémoire soit atteint, en s’appuyant dans cette tâche sur les associations mémorielles.
TROISIÈMEMENT : Il est nécessaire que le travail des entités et associations mémorielles, avec toutes les ressources qu’elles ont pu générer, les documents qu’elles ont produits, ainsi que les expériences qui ont façonné leurs actions (travail avec les écoles, les ciné-clubs, les expositions, etc.), soit rendu public et valorisé. Pour ce faire, il est proposé de partager mutuellement tout ce bagage au travers d’une base de données dans laquelle seront répertoriés matériels, expositions, ressources pédagogiques… qui pourront ensuite être utilisés non seulement par les différentes associations, mais aussi par d’autres types de publics : chercheurs, membres de la famille, etc., afin de générer des dynamiques permettant la transmission efficace de la mémoire et l’incorporation de nouveaux membres. Ainsi, un groupe de travail permanent est créé afin de faire avancer le développement de la plateforme télématique qui sert d’outil pour réaliser cet objectif, en évaluant notamment comment assurer la conservation à long terme de ce matériel (transfert aux archives, numérisation …).
QUATRIÈMEMENT : Nous devons intégrer et reconnaître la trajectoire et la mémoire du féminisme tout au long du XXe siècle, dans sa lutte pour les valeurs démocratiques et l’égalité, d’autant plus maintenant que ses acquis et ses conquêtes sont en danger, menacés par les discours et les pratiques de l’extrême droite, suivis par ceux de la droite traditionnelle.

En outre, la montée de la violence contre les femmes nous oblige à chercher des solutions, en analysant, comme cela a été fait lors de ces XIIe Rencontres, la construction de politiques d’égalité et de luttes contre la violence de genre en France et en Espagne, et les risques actuels de régression. Le déni des violences sexistes ou la montée des violences sexuelles sont des réalités qui deviennent aussi des champs de bataille pour les entités mémorielles et les associations.

La fin de ces XIIe Rencontres Transfrontalières des associations de mémoire historique, démocratique et antifasciste coïncide avec le début d’une nouvelle période de défense d’une démocratie que l’extrême droite assiège et cherche à remplacer par un monde de rejet et d’exclusion dans lequel prédomineraient l’autoritarisme, le déni et le suprématisme. C’est la raison pour laquelle les associations mémorielles et leurs membres renouvellent, ici et maintenant, leur engagement en faveur de la Mémoire Démocratique et, avec elle, leur engagement sans équivoque en faveur de la tolérance, du respect et de l’inclusion de tous dans notre idéal d’un monde meilleur, authentiquement libre, égalitaire et fraternel, c’est-à-dire antifasciste.

Agen le 1er octobre 2023.

ENTITÉS SIGNATAIRES :

AFFNA 36, Ay Carmela, Brigadas Internacionales de Catalunya, Associacio Catalana Ex presos Politics del Franquisme, Caminar, Fundación 14 de abril, La Barranca, MER 47, MER 64, TML, Txinparta RMC, Instituto Navarro de la Memoria, Circulo Republicano Huesca, Amarres (Association Mémorielle Auvergnate Réfugiés Républicains Espagnols), MHRE 89, Asociación de Memoria Histórica “Los Barracones”, M.R.A.S.T (Mémoire Résistance en Ariège – Solidarité Transfrontalière), Fundación Domingo Malagón, Asociación Sobrarbense la Bolsa, Ateneu de Memoria Popular.

ACTIVITÉS & INTERVENTIONS DE L’AMICALE DU CAMP DE CONCENTRATION DU VERNET D’ARIÈGE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2023

• PARTENARIAT avec l’association IBERIA CULTURA de Pamiers :

CONFÉRENCE le samedi 14 octobre de 14h à 16h, à la salle Iberia Cultura à côté de la salle du Jeu du Mail : « Voyage dans le curieux pays du Vernet » Le croirez-vous, cette conférence a été présentée pour la première fois au printemps 1940 dans le camp de concentration du Vernet d’Ariège par Sandor GARAÏ et Ewald ZWEIG !!! Imaginée par ces deux internés, elle s’articule autour d’une pièce de théâtre, « La grande illusion », & d’un carnet de dessins, « Voyage dans le curieux pays du Vernet » Les dessins du carnet & les décors de la pièce ont été réalisés par un autre interné Vladimir MAKAROFF.

C’étaient des Étrangers Indésirables, dénomination officielle de l’époque… Ils avaient choisi de résister à l’absurde inhumanité & à la violence du système concentrationnaire français mis en place par la Troisième République Française & amplifié par l’État Français Fasciste de Pétain.

Cette résistance s’est exprimée par le théâtre et le dessin empreints d’un humour noir profond…

EXPOSITIONS le samedi 14, le mardi 17, le mercredi 18 octobre de 14h à 18h à la salle Iberia Cultura à côté de la salle du Jeu du Mail :
Une exposition présentera l’histoire du camp de concentration du Vernet d’Ariège, l’autre, la vie des républicains Espagnols à Pamiers.

HISTOIRES DE SE RENCONTRER au Mas d’Azil : EXPOSITION : ÉTRANGERS INDÉSIRABLES 1939 1944 à la salle des fêtes du Mas d’Azil du 19 au 22 octobre :
Cette exposition présente une sélection de notre fonds iconographique riche de 800 dessins concentrationnaires. Tous ceux qui sont exposés ont été réalisés par les artistes pendant leur internement. Nous pouvons l’affirmer car la plupart sont datés & portent la mention manuscrite des artistes, Vernet ou Camp du Vernet.

Ces dessins peuvent avoir plusieurs lectures artistique, émotionnelle, historique. Chacune/chacun appréciera ces œuvres avec son ressenti personnel. Le talent des artistes, l’émotion provoquée par les dessins, le côté historique feront vibrer votre cœur.

Vous pourrez en apprendre un peu plus sur ces artistes internés grâce aux biographies quand nous avons pu les réaliser avec le concours de leurs familles ou de leurs proches. Vous verrez aussi les fiches d’internement des artistes ou des personnes qu’ils ont dessinées. La plupart de ces documents ont été trouvés dans les Archives Départementales de l’Ariège à Foix. Les cotes indiquées attestent de l’authenticité de ces documents.

Ces dessins ont été sortis du camp de concentration du Vernet d’Ariège par les
internés eux-mêmes ou par des gardiens avec qui ils avaient sans doute effectué du troc. Tous ces originaux nous ont été donnés par leurs familles ou leurs proches. 279 dessins encadrés sont rangés dans des caisses compartimentées équipées de roulettes, ce qui permet de les protéger & de les déplacer facilement pour les expositions.

Les autres dessins sont rangés dans des enveloppes en attente de financement pour
leur offrir un écrin qui assurera leur pérennité.

Visite commentée de l’exposition le vendredi 20 octobre à 19h.
Visites de groupes scolaires ou non sur réservation au 06 79 90 30 48
Programme complet sur : www.rencontretheatraleducarlabayle.wordpress.com

CONFÉRENCE : « Des anarchistes face au franquisme » par Joël Ruiz, le 26 octobre à 20h30, salle Espalioux à Pamiers.

CÉRÉMONIE « LES OUBLIÉS DE LA TOUSSAINT » au cimetière Le 1er novembre à 11h, nous nous retrouverons pour cette cérémonie afin d’honorer LA MÉMOIRE DES COMBATTANTS
ANTIFASCISTES CONNUS OU INCONNUS MORTS POUR LA LIBERTÉ DES PEUPLES.

Après les prises de parole devant la stèle les personnes présentes seront invitées à participer activement à la cérémonie :

• D’abord en lisant les noms de tous les internés décédés à cause de leurs conditions d’internement

• Puis, il faudra déposer une fleur sur chaque tombe afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.

• Ensuite il s’agira de dévoiler des médaillons sur certaines tombes : ce sont nos recherches qui nous ont permis de découvrir ces photos des internés & ainsi les sortir un peu plus de leur anonymat. Ci-contre, une photo d’Antonio Guirau.

• Nous partagerons ensuite le pot de l’Amicalitié.

HISTOIRE DE MÉMOIRE & MÉMOIRE DE L’HISTOIRE à Pailhès

o Salle des fêtes de Pailhès, le vendredi 24 novembre à 20h : SPECTACLE : « Quand je pense à elle » Avec Délia Escuer et Clara Declercq (en voix off)

L’exil des Républicains espagnols à travers trois générations de femmes dans un « seule en scène », la comédienne interprète tour à tour le rôle de sa mère et son
propre rôle. Elle voyage entre Madrid et Paris au rythme des musiques et de la voix off de sa petite fille. Pour seul décor, unfauteuil dans lequel elle fait revivre ses personnages. Un spectacle émouvant à ne pas manquer.

o Salle des fêtes de Pailhès, le vendredi 1er décembre à 20h :

CONFÉRENCE « Voyage dans le curieux pays du Vernet »
Le croirez-vous, cette conférence a été présentée pour la première fois au
printemps 1940 dans le camp de concentration du Vernet d’Ariège par Sandor GARAÏ EtEwald ZWEIG !!!

Imaginée par ces deux internés, elle s’articule autour d’une pièce de théâtre, « La grande illusion », & d’un carnet de dessins, « Voyage dans le curieux pays du Vernet » Les dessins du carnet & les décors de la pièce ont été réalisés par
un autre interné Vladimir MAKAROFF.

C’étaient des Étrangers Indésirables, dénomination officielle de l’époque… Ils avaient choisi de résister à l’absurde inhumanité & à la violence du système concentrationnaire français mis en place par la Troisième République Française & amplifié par l’État Français Fasciste de Pétain. Cette résistance s’est exprimée par le théâtre et le dessin empreints d’un humour noir profond…

Dimanche 30 juin 2024 : cérémonie pour commémorer les 80 ans de la fermeture du camp de concentration du Vernet d’Ariège sur le parvis de la gare. 1716 RUBANS de MÉMOIRE seront accrochés aux grilles de l’Espace Gare-Wagon lors de cette cérémonie. Nous comptons sur votre présence pour nous aider à réaliser ce projet.
Dimanche 1er décembre 2024, 80ème anniversaire de la création de notre Amicale.

A consulter ici : Inscriptions RTF 2023

L’abrogation par PP et Vox de la loi de la mémoire provoque une réaction massive et sans précédent de la société civile cantabrique « contre le négationnisme historique »

La Plateforme pour la mémoire et la démocratie de Cantabrie est créée en 48 heures, à laquelle 800 personnes ont déjà adhéré individuellement, ainsi que 65 organisations, y compris des syndicats et des partis tels que PRC, PSOE et Podemos, ainsi que des collectifs du reste du pays.

PP et Vox stoppent la récupération de la mémoire historique en Cantabrie : « Ils veulent perpétuer l’oubli que le franquisme a établi »

La décision du PP et de Vox d’abroger au Parlement de Cantabrie la loi sur la mémoire historique approuvée il y a quelques mois a déclenché un mouvement citoyen contre cela, en un temps record de 48 heures, a signifié la création d’une plate-forme à laquelle 800 citoyens de la Communauté ont déjà adhéré, ainsi que des partis, des syndicats et des collectifs, également d’autres autonomies du pays.

Il n’y a pas de démocratie sans mémoire

La Plate-forme Mémoire et Démocratie de Cantabrie a été présentée ce mercredi lors d’une conférence de presse tenue dans l’espace critique La Vorágine de Santander, où un manifeste a été rendu public dans lequel l’attitude du Parti populaire et de Vox est censurée, tandis que la mémoire des victimes de la guerre civile et du franquisme est revendiquée. La plate-forme reçoit des adhésions continues et ces jours-ci, elle continuera à être structurée pour mener des initiatives de protestation et de sensibilisation.

Parmi les partis qui ont rejoint la plate-forme figurent le PSOE, Podemos, Izquierda Unida et le PRC de Miguel Ángel Revilla. Les principaux syndicats de Cantabrie ont également été intégrés.

« La tentative de Vox et du PP de mettre fin à la loi de la mémoire historique et démocratique active un réseau sans précédent avec des dizaines de collectifs de mémoire, d’organisations, d’associations, de syndicats et de partis politiques dans la région », ont rapporté les promoteurs de cette initiative. « La Plateforme est née autour d’un manifeste dans lequel ils annoncent une réponse plurielle, diverse et profondément démocratique aux tentatives de récupérer les discours qui légitiment le coup d’État de 1936 et la dictature, « dont nous subissons encore les conséquences ».

Le PP a approuvé le 25 septembre une initiative de Vox par laquelle le Parlement cantabrique a exhorté l’exécutif régional (PP) à présenter « dès que possible » un projet de loi abrogeant la loi sur la mémoire historique et démocratique de Cantabrie approuvée lors du dernier mandat par le PRC et le PSOE. Au cours du débat de l’initiative, les régionalistes et les socialistes ont défendu que cette norme cherche la « justice » et donne une couverture juridique « à tous ceux qui ont souffert » dans la période qui va de la guerre civile jusqu’à l’entrée en vigueur de la Constitution de 1978, car « elle ne parle pas de partis, de vainqueurs ou de vaincus ».

Les partis de la droite cantabrique, cependant, continuent de maintenir leur position péjorative, comme l’a récemment déclaré le porte-parole du PP, Juan José Alonso, qui, dans une interview à ce média, a considéré que la législation qui doit être abrogée est sectaire. « Je ne comprends pas que la position du Parti populaire soit surprenante », a-t-il déclaré. La dernière législature le PP a rejeté cette loi parce qu’elle la considérait sectaire et partisane, quand elle différenciait les victimes d’un côté et de l’autre, alors que le PP a toujours défendu une loi d’unité. »

En toile de fond, il y a le caractère unique de la Cantabrie sur la carte régionale nationale: le PP gouverne seul sans donner accès au gouvernement de María José Sáenz de Buruaga à Vox, ce qui ne l’a pas empêché d’être un « pionnier » dans l’abrogation des lois régionales qui développent la législation sur la mémoire démocratique.

La mobilisation citoyenne, sans précédent dans l’histoire récente de la Communauté, est une réaction contre « le négationnisme d’une partie de l’arc politique sur la nécessaire mémoire historique, démocratique et collective face à la répression exercée par les putschistes et leurs complices, ainsi que par la dictature franquiste depuis des décennies », indique le manifeste.

En réaction, cette « large, diverse et suppose l’alliance de dizaines d’organisations et de citoyens » a émergé, dont l’objectif est « d’approfondir une démocratie juste et crédible et de corriger la dette historique honteuse de ce pays avec les victimes de la violation systématique des droits de l’homme qui dure depuis plus de quatre décennies.

La Plateforme articulera une « réponse plurielle, diverse et profondément démocratique aux tentatives de récupération des discours qui légitiment le coup d’État et la dictature, dont nous subissons encore les conséquences ».
Dans la plate-forme se trouvent les principales associations de mémoire historique et de victimes du franquisme en Cantabrie, mais il y a aussi des organisations populaires, des collectifs culturels, des syndicats (CCOO, UGT, STEC ou CGT, entre autres) ou des partis politiques (PSOE de Santander, PRC, Gauche unie, Podemos, Anticapitalistas, entre autres). De plus, le manifeste a déjà reçu le soutien de 31 organisations de mémoire du reste du pays et avait été signé, jusqu’à 8 heures du matin le 4 octobre, par 756 citoyens. Tant le manifeste que la Plateforme Mémoire et Démocratie de Cantabrie laissent les portes ouvertes à l’incorporation d’organisations et de groupes et à l’adhésion des citoyens.

La Plate-forme est née avec l’intention de promouvoir une forte campagne pédagogique dans la communauté autonome pour sensibiliser à l’importance de la mémoire historique « pour construire sur la reconnaissance de la vérité historique un avenir digne dans lequel le passé n’est pas un désert de mémoire ou une forêt de silences honteux ».

Manifeste

« Les organisations, collectifs, groupes et citoyens soussignés, avant :

• La négation d’une partie de l’arc politique sur la nécessaire mémoire historique, démocratique et collective face à la répression exercée par les putschistes et leurs complices, ainsi que par la dictature franquiste depuis des décennies,

• L’invisibilité des victimes de torture, d’emprisonnements illégaux, de procès « sommaires », de bombardements de civils sans défense, de camps de concentration, de travail forcé, de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires, de déportations, de stigmatisation, d’expropriation illégale de biens, de violences sexuelles comme outil de harcèlement et de terreur, d’exil politique, etc.,

• Le déni de la répression systématique contre les femmes, du vol de bébés et des structures verticales de domination et d’enfermement des femmes qui étaient opérationnelles jusqu’à il y a quelques décennies,

• L’insistance à dissimuler que la plupart de ces violations des droits de l’homme ont eu lieu après la fin de la guerre,

• La dette historique de notre système politique actuel envers ces victimes qui se traduit par une absence quasi totale de vérité, de justice, de réparation et de garanties de non-répétition,

• La tentative fallacieuse d’assimiler les victimes ou de présenter des revendications de vérité et de justice à des actes de vengeance,

• La légitimation et l’acceptation des auteurs et des avantages qu’ils ont obtenus par le travail réduit en esclavage ou le pillage des biens et des biens des victimes de la répression,

• Le silence sur le rôle complice avec l’appareil répressif de l’Église catholique officielle, ainsi que d’autres structures sociales qui étaient fonctionnelles au système,

• La réduction de la mémoire à la période de guerre et de dictature, ignorant que tout ne s’est pas terminé le 20 novembre 1975 mais, dans ce cadre, des violations des droits de l’homme ont été enregistrées pendant la « Transition » et à l’époque coloniale espagnole, et que tout fait partie de la mémoire historique nécessaire,

• Le déficit démocratique et l’affront à la dignité de notre société qui font que les auteurs matériels et intellectuels de ces violations des droits de l’homme n’ont pas été traduits en justice,

• Les dénonciations permanentes de l’ONU sur les violations commises par l’État espagnol qui, comme l’explique Fabián Salvioli, Rapporteur spécial des Nations Unies pour la vérité, la justice, la réparation et les garanties de non-répétition, se traduisent par une « tentative absurde d’établir une politique d’oubli forcé ».

Et avant l’approbation par le Parlement de Cantabrie d’une proposition non législative visant à abroger la loi de mémoire historique et démocratique de Cantabrie, basée sur des mensonges historiques, sur un récit d’équidistance et défendue agressivement envers les organisations de victimes du franquisme, nous déclarons que:

• La société civile, et en particulier les organisations de victimes, a joué un rôle clé dans l’approbation de la loi sur la mémoire historique et démocratique de Cantabrie qui, bien qu’insuffisante, constituait un premier pas vers la justice,

• Nous nous constituons dans la Plateforme Mémoire et Démocratie de Cantabrie,

• Cette plate-forme est large, diversifiée et implique l’alliance de dizaines d’organisations et de citoyens conscients que si nous voulons approfondir une démocratie juste et crédible, il est essentiel de corriger la dette historique honteuse de ce pays avec les victimes de la violation
systématique des droits de l’homme qui dure depuis plus de quatre décennies,

• La Plateforme articulera une réponse plurielle, diverse et profondément démocratique aux tentatives de récupération des discours qui légitiment le coup d’État et la dictature, dont nous subissons encore les conséquences.
Nous invitons les citoyens à rejeter la déformation de notre histoire et les messages qui nient, minimisent ou légitiment un régime de terreur qui a fait des dizaines de milliers de victimes et à se mobiliser pour construire sur la reconnaissance de la vérité historique un avenir digne dans lequel le passé n’est pas un désert de mémoire ou une forêt de silences honteux.

Jean Ortiz nous a quitté

Nous avons la tristesse d’apprendre le décès de Jean Ortiz. Ami de notre association Retirada37 il était venu à Saint-Pierre-des-Corps en février 2018 nous parler avec la passion qui le caractérisait des Brigades internationales et de bien autres choses. Il avait présenté en juin 2016 avec émotion son film Compañeras réalisé avec Dominique Gauthier. José Manuel Cano López touché par ce film, nous a raconté dans sa pièce de théâtre documentaire « Romancero des ombres » la vie de ces « femmes aujourd’hui âgées qui ont été plongées dans les horreurs de la guerre, ont connu la disparition d’êtres chers, l’exil vers la France. Ces témoignages bouleversants sont tirés du commentaire « Companeras » de Jean Ortiz et Dominique Gautier. »

l’Article dans l’Huma
Disparition : Jean Ortiz, rouge passion
Spécialiste de l’Espagne républicaine et de l’Amérique latine, l’ancien correspondant de l’Humanité à Cuba s’est éteint, samedi, à l’âge de 74 ans.
Publié le
Dimanche 23 juillet 2023
Patrick Apel-Muller314091.
«  L’ennemi s’est infiltré », disait-il de sa maladie et de ce « diable de scanner qui a marqué un avant et un après », rendant plus épisodiques ses textes sur son blog de l’humanite.fr. Mais, bien conscient de la « défaite à venir », Jean Ortiz était de ces « insomniaques qui guettent angoissés l’aurore afin de reprendre la marche, chaque jour plus claudicante ». Pour ce « rojo, fils de rojo », une retirada n’interrompait pas le combat. Il s’est éteint, samedi, à l’âge de 74 ans.

De l’histoire tragique de l’Espagne qui avait marqué sa famille, comme de la Résistance dans laquelle son père avait combattu dans l’Aveyron, Jean Ortiz tirait une leçon de courage et se faisait un devoir par ses livres d’enquêtes historiques et ses documentaires de rétablir l’ampleur du crime franquiste avec ses massacres, ses enfants volés, ses tombes effacées. En 2010, il avait vigoureusement appuyé le juge Garzon qui voulait que les crimes des partisans du Caudillo soient jugés, malgré la loi d’amnistie de 1977.

« Je suis du pays de Jaurès, disait aussi Jean Ortiz, du pays des prolétaires du textile, de la sidérurgie, de la mine »

« Je suis du pays de Jaurès, disait aussi Jean Ortiz, du pays des prolétaires du textile, de la sidérurgie, de la mine. » Cet enracinement de classe l’avait naturellement conduit à l’engagement communiste. Il fut même candidat du PCF à deux reprises, lors d’élections législatives dans ses terres tarnaises à Castres (1973), puis en 9 e position dans le Sud-Ouest lors des élections européennes de 2009.

« Être révolutionnaire, affirmait-il, c’est contribuer à faire de l’humanité le moteur d’une vie. » Il tissait son militantisme de tout ce qui faisait son être singulier – pouvait-il faire autrement ? –, de ses passions, de ses « provocations jamais gratuites », de son verbe enfiévré, de ses colères parfois injustes sur lesquelles il savait revenir, de ce sentiment d’urgence qui ne le quittait pas et qui le conduisait à téléphoner au beau milieu de la nuit au directeur de la rédaction de l’Humanité. Comment lui en vouloir de partager ses insomnies ? Sa sensibilité à vif mettait souvent le doigt sur une arête de l’actualité, sur le revers d’un fait ou une information incomplète.

Devenu correspondant de l’Humanité à Cuba de 1977 à 1981 – il succédait à José Fort et précédait Maité Pineiro –, Jean Ortiz réalise aussi de grands reportages en Amérique latine. Il est ainsi au cœur de la révolution au Nicaragua et accompagne une colonne de guérilleros sandinistes jusqu’à la prise de Managua. Épopée inoubliable.

Après un bref passage parisien comme collaborateur du comité central du PCF sur l’Amérique latine, il quitte le journalisme pour une carrière d’enseignant, même si l’écriture d’un « papier » le démangeait toujours et qu’il y revenait comme à une féconde addiction.

En 1982, Jean Ortiz soutient une thèse de troisième cycle et le jeune agrégé d’espagnol devient maître de conférences à l’université de Pau.

CulturAmerica, un festival devenu vite incontournable

Ses passions l’y accompagnent et il crée un festival, CulturAmerica, dont il fait un pont avec l’Amérique latine, accueillant les personnalités progressistes et les intellectuels du continent, questionnant les expériences citoyennes qui y naissent et nouant des amitiés, avec Evo Morales notamment.

Le rendez-vous devient vite incontournable pour les chercheurs comme pour les amoureux de cette région du monde. Devenu un spécialiste reconnu de l’Amérique centrale et du Sud, il produit plusieurs ouvrages – dont l’un consacré à Che Guevara (2) – et secoue les consciences sur les crimes de Pinochet avec l’avocat chilien, son ami, Eduardo Contreras.

Producteur d’articles universitaires, Jean Ortiz touche à de multiples domaines, scénariste et metteur en scène avec son ami Dominique Gautier (3), mais également aficionado averti. Dans l’Humanité, il rédige plusieurs articles de défense de la corrida et publie un ouvrage de référence, Tauromachie et représentation du monde en Amérique latine (éditions Atlantica, 2005).

Les équipes de l’Humanité expriment leurs condoléances et leur amitié à la famille de Jean et à ses proches.

(1) Lire notamment chez Atlantica : Mi guerra civil (2005) ; Rouges. Maquis de France et d’Espagne. les guérilleros (2006) ; Guérilleros en Béarn. Étranges « terroristes » étrangers(2007) ; chez la Librairie des territoires : Franco n’est pas mort culo al sol ! (2019). (2) Le Socialisme à la cubaine, avec Georges Fournial (Éditons sociales, 1983) ; Fulgencio Batista et les communistes. Qui a trompé le diable ? (l’Harmattan, 1998) ; Vive le Che ! (Arcane 17, 2017) ; Julio Antonio Mella, l’ange rebelle. Aux origines du communisme cubain (l’Harmattan, 1999). (3) Rouge miroir(2005) ; Le Cri du silence (2007) ; Confidences cubaines (2007) ; Paroles d’anciens (2008) ; Fils de rojo (2009).

Poema a Jean Ortiz

Fallecido el 22 de julio de 2023.

Rojo camarada Juan Ortiz,

Rojo como la sangre de España.

Rojo como la solidaridad obrera,

La tuya, siempre con la mano tendida.

Con Eloi y el Comandante Robert

Quisiste echarnos una mano amiga,

Desde Pau hasta París.

Gracias, Rojo camarada indisciplinado Jean Ortiz.

Tu guerra civil fue la nuestra.

Rojos maquis de Francia y de España

Los Guerrilleros,

Rojas vidas, rojas memorias.

Rojo audaz de todos los combates,

Sindicales, universitarios,

Sociales, culturales, políticos

Sin olvidar al humilde obrero,

A tu padre Enrique, obrero,

Al mío, Daniel, obrero también,

Quienes en España,

En Francia soñaron con Lenin.

Tus nobles ideales : Cuba y el Che,

Chile, Evo Morales, Hugo Chaves,

Cecilio Gordillo, la reforma agraria en Andalucía.

Hijo de rojo, allez, allez !

Compañeras, Dominique Gautier.

La République est de retour

S í, como no, ya vuelve la Niña Bonita

Para tí, su gran paladín,

Para todos los rojos, para hombres nuevos, de ideales nuevos.

Rêvons, c’est pour bientôt, camarade Jean Ortiz.

Duerme en paz, camarada, amigo Juan Ortiz,

¡ Aquí, con nosotros, con la Tricolor,

Para siempre estás !

Rose-Marie Serrano

(Amis des Républicains Espagnols de RP, París 25/07/23).

Une vídeo de Jean Ortiz prise par Elizabeth Maugars lors de son passage à la bibliothèque de Saint-Pierre-des-Corps le 20 février 2018 à l’invitation de Retirada37 :

Douzièmes rencontres transfrontalières des associations de la Mémoire historique, démocratique et antifasciste

L’antidote de la Mémoire – Un peuple qui oublie son passé est condamné à le
revivre.

Programme des Rencontres Transfrontalières 2023

Vendredi 29 septembre 2023 :

Maison de la Vie Associative de Villeneuve sur Lot – GPS: 44.400909, 0.702389
10 heures : Ouverture des Rencontres

Avec les interventions des associations Caminar, MER 47, ACEPF (Expresos
Politics del Franquisme) et La Barranca- La Rioja.

12 heures : Présentation et visite guidée de l’exposition – «Cuarteles que
cuentan – La Mujer en la Guerra de España » par Luis Arduña Lapetra de la
Fondation 14 Avril

13 heures : Repas au restaurant Le Terminus à Villeneuve sur Lot

15 heures : Conférence d’Enzo Traverso, historien, professeur à l’université de
Cornell aux Etats Unis (New York) sur le fascisme, l’extrême droite, son histoire, ses stratégies et sa résurgence aujourd’hui.

Présentation et modération :

– Anélie Prudor, Docteure en anthropologie sociale et historique de l’Université
Toulouse-Jean Jaurès

– Luis Arduña Lapetra, militant de la Mémoire et élu ayant participé à
l’élaboration de la loi de Mémoire Démocratique d’Aragon, commissaire de
l’exposition «Cuarteles que cuentan – La Mujer en la Guerra de España ».

18 heures : Cérémonie devant le monument départemental de l’exil
républicain, à Villeneuve-sur-Lot. Dépôt de gerbe.

La Base au Temple sur Lot- GPS : 44.224715, 0.312809

20 heures : Repas au restaurant de La Base

21 heures 30 : Présentation et visite guidée de l’exposition « Libertad – La
Gironde et la Guerre d’Espagne – 1936-1939 » par Bernard Lavallé, professeur
de civilisation hispano-américaine à l’université de la Sorbonne Nouvelle et
commissaire scientifique de l’exposition.

Lecture de poèmes.

Samedi 30 septembre 2023 : La Base au Temple sur Lot
10 heures : réunion des trois groupes de travail

– Transmission de la Mémoire et éducation

– La loi de mémoire démocratique

– Communiquer la mémoire, stratégies et moyens – Des outils pour
parler de la République, de l’exil républicain et de la guerre d’Espagne.

13 heures : Repas au restaurant de La Base

15 heures : Table ronde sur le féminisme

“Evolution des politiques d’égalité de genre depuis la transition espagnole »
Analyse des législations française et espagnole. Pratiques institutionnelles.
Par :

• Maria Freixanet Mateo,Licenciée en sciences politiques de l’université Pompeo Fabra.

• Christine Roul, avocate à la Cour d’Appel d’Agen

Présentation et modération : Consol Hernández García, vice-présidente de
l’Amical de las Brigadas Internacionales de Catalunya-ABIC et Pascale Perez,
secrétaire de MER 47

18 heures : Restitution et propositions des trois groupes de travail

20 heures : Repas au restaurant de La Base – Temple sur Lot

21 heures 30 : Projection du documentaire « François Tosquelles – Une
politique de la folie » consacré à Francesc Tosquelles, psychiatre initiateur de lapsychothérapie institutionnelle. Chargé des services de psychiatrie de l’armée
républicaine en Extremadure et Aragon, il a créé après la retirada un service de
psychiatrie au sein du camp de concentration de Septfonds. Il a ensuite rejoint
l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban en Lozère puis a terminé sa carrière à
Agen en Lot et Garonne (près du lieu des RTF).

Dimanche 1er octobre 2023 :

Hôtel du Département à Agen- GPS: 44. 192635, 0.614782
10 heures : réunion plénière pour l’actualisation du Manifeste sur la base des
conclusions des trois groupes de travail.

12 heures 30 : Clôture des Rencontres et cocktail déjeunatoire.

EXPOSITIONS

– «Cuarteles que cuentan – La Mujer en la Guerra de España » à la Maison de la
Vie Associative de Villeneuve sur Lot

– «Libertad ! La Gironde et la Guerre d’Espagne » à La Base – Temple sur Lot.
– « Vivre debout : des femmes au camp de Gurs » à La Base – Temple sur Lot.
Participent à l’organisation des Rencontres : AFFNA 36, Ay Carmela, Brigadas
Internacionales de Catalunya, Associacio Catalana Ex presos Politics del
Franquisme, Caminar , Fundación 14 de abril – Huesca, La Barranca – La Rioja,
MER 47, MER 64, TML, Txinparta RMC.L’antidote de la Mémoire – Un peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre.

Formulaire d’inscription à charger ici :Inscriptions RTF 2023

« Cerdos: La guerre n’est pas finie”

« 1939 : entre 25 000 et 30 000 soldats républicains espagnols sont déportés vers le camp de concentration français de « Judes » à Septfonds, situé dans le Tarn-et-Garonne, à 60 km de Toulouse.

2019 : le projet d’extension d’un élevage intensif, porté à 6 500 porcs par an, voit le jour sur l’emplacement de l’ancien camp.

Ce documentaire tente de faire le lien entre les faits qui construisirent le passé et ceux qui construisent le présent. »

bande-annonce:

https://vimeo.com/manage/videos/830349027

Les dons se feront, sur le compte bancaire de La jetée films (IBAN: FR76 1027 8022 8100 0203 9040 292 – BIC : CMCIFR2A).

A partir de 15€, les donateurs se verront attribuer des contreparties dont le détail figure en pièce jointe.

Merci de diffuser le plus largement possible cette information afin que ce projet d’intérêt général voie le jour.

« Verdad Justicia y Reparación »

Communiqué de Caminar

Les résultats des récentes élections municipales et autonomes en Espagne permettent aujourd’hui au PP allié à VOX de gouverner les plus grandes villes d’Espagne et l’essentiel des communautés autonomes.

Cela sera de nature à entraver la mise en œuvre de la récente loi de mémoire démocratique qui repose pour une part importante, notamment en matière éducative, sur les communautés autonomes.

En effet, dès la publication au BO du 20 octobre dernier de la Loi de Mémoire Démocratique, le nouveau chef de l’opposition, Núñez Feijóo, avait déclaré qu’elle était un hymne à « l’oubli démocratique » et s’était engagé à l’abroger dès son arrivée au gouvernement avec la complicité de son partenaire VOX qui, de son côté, la considérait comme un « révisionnisme historique plus typique des régimes totalitaires ».

Pedro Sanchez vient par ailleurs d’annoncer que des élections législatives anticipées se dérouleront le 23 juillet prochain.

Une des premières conséquences de la dissolution anticipée des Cortes est que la « Ley de bebés robados » dont l’examen avait déjà été différé depuis plusieurs mois ne pourra être votée dans le cadre de la présente législature.

Caminar regrette que trop d’atermoiements et de pertes de temps aient conduit à une telle situation.

Caminar réaffirme sa volonté d’agir en coordination avec les associations mémorielles espagnoles pour que les avancées contenues dans la loi de Mémoire démocratique du 20 octobre 2022 ne soient pas remises en cause quelles que soient les alternances politiques et que cette loi puisse effectivement trouver une application concrète sur tout le territoire espagnol et pour ceux de l’exil républicain.

Les Rencontres Transfrontalières, qui réuniront du 29 septembre au 1er octobre prochain les associations mémorielles espagnoles et françaises, seront l’occasion d’affirmer que rien n’arrêtera l’action de ceux qui demandent, au travers de leur lutte, « Verdad Justicia y Reparación » .

¡ Democracia real ya !

Le Bureau de Caminar