Les volontaires internationaux anarchistes et révolutionnaires durant la guerre civile

Édouard Sill, doctorant en histoire contemporaine à l’École Pratique des Hautes Études (EPHEE), viendra nous parler du mouvement anarchiste pendant la guerre d’Espagne : « Ni Franco, ni Staline ». Elle sera suivie d’un moment convivial avec la chorale « La P’tite Rouge de Touraine » qui chantera quelques chansons adaptées à cette période.
Cela se déroulera le vendredi 16 février, à 18h30, à la bibliothèque de Saint Pierre des Corps.

Ci dessous, en lien, la série d’émissions qu’avait réalisé par Édouard Sill pour « Demain Le Grand Soir » en 2006, sur les ondes de « Radio Béton ». Elles étaient consacrées à la révolution espagnole de 1936 et nous donne une avant gout du débat de vendredi prochain :
http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1538

Mardi 13 février 18h30 : Inauguration de l’Exposition « Levés avant le jour » Les Brigades internationales de l’Espagne à la Résistance

Le mardi 13 février à 18h30 à la Bibliothèque de Saint-Pierre-des-Corps, soyons nombreux.
A la suite de l’inauguration, Débat avec Claire Rol-Tanguy et Patrick Amand « Regard croisés » autour du livre Brigadistes

Exposition « Levés avant le jour »

1/ Présentation de l’exposition

Cette exposition présente le rôle des Brigades Internationales, volontaires de toutes les nationalités qui sont venus combattre en Espagne pour défendre la République contre la rébellion des généraux, dans la lutte contre le fascisme à la fin des années 1930. Elle fait le lien entre leur engagement en Espagne pour la défense d’idéaux et de valeurs républicains et la lutte des volontaires qui après l’Espagne, rejoignent la France et les maquis de la Résistance. L’existence et le combat des Brigades Internationales rappellent que dès avant la Seconde Guerre Mondiale, des hommes et des femmes de tous les pays ont tenté de s’opposer à la progression du fascisme.

Cette exposition explique, en rappelant le contexte politique et socio-économique du début des années 1930, la courte existence de la IIeRépublique espagnole et le soulèvement militaire de juillet 1936, les racines de la guerre qui déchira l’Espagne de 1936 à 1939. Les démocraties européennes ne s’impliquent que très peu dans ce conflit émergent, contrairement à l’Allemagne et à l’Italie qui approvisionnent en armes et en hommes la rébellion des généraux. Dès l’été 1936, les premiers volontaires internationaux affluent vers l’Espagne, parmi lesquels des personnalités comme Georges Orwell, André Malraux ou Simone Weil. Formées officiellement par décret le 22 octobre 1936, les Brigades Internationales sont intégrées dans l’armée républicaine en construction. Elles servent souvent de « troupes de choc » sur le front et leur appui est décisif dans de nombreuses batailles comme la défense de Madrid, la bataille de l’Èbre ou les derniers combats de Catalogne. Néanmoins, leur retrait est annoncé le 21 septembre 1938, alors que la menace hitlérienne se précise à l’est. La guerre d’Espagne se termine avec la chute de Madrid en mars 1939, qui précipite l’exil des derniers volontaires, des réfugiés et de l’armée républicaine vers la France par les Pyrénées. Malgré l’accueil cruel qui leur est réservé, de nombreux brigadistes, Français ou étrangers, s’engagent dans l’armée française ou dans la Résistance. Cependant, en dépit de leur rôle dans la Libération de l’Europe, ils sont souvent mis de côté voire condamnés dans leur pays d’origine et la mémoire de leur combat a longtemps été oubliée. En France, il a fallu attendre 1996 pour que leur soit reconnu le titre d’ancien combattant.

2/ Descriptif de l’Exposition

Panneau d’ouverture
Panneau 1 : « Les symboles de l’Espagne républicaine »
Panneau 2 : « La IIe République et le Front Populaire »
Panneau 3 : « L’Europe et le soulèvement militaire de juillet 1936 »
Panneau 4 : « Les forces armées en présence »
Panneau 5 : « Les premiers volontaires étrangers »
Panneau 6 : « La formation des Brigades Internationales »
Panneau 7 : « La base des Brigades Internationales à Albacete »
Panneau 8 : « Les batailles des Brigades Internationales »
Panneau 9 : « Les batailles des Brigades Internationales, témoignages »
Panneau 10 : « Le service sanitaire des Brigades Internationales »
Panneau 11 : « La solidarité internationale »
Panneau 12 : « La France, carrefour international de l’aide »
Panneau 13 : « L’engagement intellectuel pour l’Espagne »
Panneau 14 : « La guerre d’Espagne et les médias »
Panneau 15 : « La rencontre avec le peuple espagnol »
Panneau 16 : « La défaite de la République et l’exil »
Panneau 17 : « Les brigadistes dans la Résistance »
Panneau 18 : « Entre silence et oubli, de 1945 à aujourd’hui »
Panneau 19 : « Portraits de brigadistes dans la Résistance »
Panneau 20 : « Paroles de brigadistes »

Panneaux 1 à 3

Ces panneaux sont destinés à présenter au public le contexte politique, économique et social de l’Europe du début des années 1930, en se concentrant sur la situation espagnole et l’avènement de la IIeRépublique en 1931. Le panneau 3 explique les raisons et conséquences du soulèvement militaire des généraux Mola, Sanjurjo et Franco en juillet 1936, qui marque le début de la guerre.

Panneaux 4 à 9

Ces panneaux reviennent sur les différentes étapes de la mobilisation des Brigades Internationales, depuis leur arrivée à l’été 1936, en passant par leur installation sur leur base d’Albacete, jusqu’à leur départ dès la fin de l’année 1938. Ces cinq panneaux évoquent également le volet militaire de la guerre d’Espagne, à savoir les forces en présence, les alliances des belligérants et les batailles dans lesquelles ils ont été impliqués. Les deux derniers panneaux permettent de comprendre ce qu’ont vécu les Brigades Internationales au front aux côtés de l’armée républicaine.

Panneaux 10 à 15

Ces panneaux sont plus centrés sur des thématiques précises de l’histoire des Brigades Internationales, notamment l’organisation sanitaire et médicale sur place, les réseaux de solidarité créés afin de soutenir le combat des volontaires et de l’armée républicaine, l’engagement des intellectuels dans le conflit, le rôle des médias et la couverture journalistique des combats. Le panneau 12 éclaire la position centrale de la France dans le réseau d’aide internationale à l’Espagne.

Panneaux 16 & 17

Ces deux panneaux évoquent la fin des combats et le retrait des volontaires brigadistes du territoire espagnol. Le panneau 17 se concentre sur l’engagement résistant de nombreux brigadistes à leur retour d’Espagne et sur le rôle des républicains espagnols exilés dans la libération du territoire national.

Panneaux 18 à 20

Ces panneaux sont destinés à évoquer la mémoire du conflit, l’implication et le rôle joué par les Brigades dans ce dernier. Le panneau 18 évoque le retour du front, et toutes les difficultés qui ont surgi pour ces volontaires souvent poursuivis et condamnés à leur retour pour leur engagement en Espagne. Les panneaux 19 et 20, au travers de portraits et de citations, nous présentent des profils d’hommes et de femmes qui racontent leur expérience et expriment leurs sentiments face à leur engagement passé.

Les Brigades internationales : un « grand récit » fondateur, une épopée nécessaire aujourd’hui

Les BI (53 pays, environ 32.000-35.000 volontaires, la plupart jeunes et ouvriers) sont un patrimoine héroïque de l’histoire des communistes et de celle de tous les révolutionnaires, de tous les antifascistes, de tous les progressistes…
Les classes dominantes voudraient nous dépouiller de notre histoire, celle des combats émancipateurs de classe, des luttes populaires… Raison de plus pour la brandir, l’assumer, l’étudier, la faire vivre concrètement dans le monde actuel… En être fiers. Fiers de valeurs à réactiver, du travail de l’ACER, les Amis des combattants en Espagne républicaine présidée par notre chère Claire, fille de ROL et de Cécile, entourée d’autres internationalistes d’aujourd’hui, passionnés, généreux, et qui font honneur à la cause qu’ils portent et perpétuent.
Les BI ne sont pas « l’armée du Kominterm » mais « une armée et un  univers communistes », aime à répéter l’historien spécialiste Rémy Skoutelsky. Le contingent français était le plus nombreux (un tiers) et comptait entre 50% et 60% de communistes encartés. Pourquoi tant de bave aujourd’hui pour décommuniser les Brigades ? Pourquoi tant d’acharnement à les dénigrer : Brigadistes, tous « staliniens », donc tous mercenaires sanguinaires!! Les autres brigadistes non membres du PCF étaient des ouvriers antifascistes, des syndicalistes, des militants de gauche, des idéalistes, des républicains, une minorité d’anarchistes, de socialistes…
Les BI (53 pays, environ 32.000-35.000 volontaires, la plupart jeunes et ouvriers) sont un patrimoine héroïque de l’histoire des communistes et de celle de tous les révolutionnaires, de tous les antifascistes, de tous les progressistes…
La rentrée 2016 (septembre, octobre, novembre) marquera le 80e anniversaire de leur création par l’Internationale communiste et leur arrivée en novembre sur un front de Madrid sur le point de tomber… « No pasarán ! » Et les fascistes n’ont pas pris Madrid ! Ne nous loupons pas ! Ne nous laissons pas déposséder !
Un ouvrage collectif évènement politico-littéraire de rentrée, un documentaire (30 minutes), prêt fin septembre sur ce qu’il reste aujourd’hui de cette épopée, tourné à Albacete (base des BI), seront en plein dans le mille d’une célébration qui doit être vivante, historique, politique, festive, liée aux enjeux de 2016. Nous avons ô combien besoin des valeurs que portaient ces hommes : justice sociale ; solidarité internationaliste, socialisme, engagement total, désintéressé…
Il ne s’agit pas ici de rentrer dans l’analyse, les contradictions, les conflits, les motivations, la composition des BI… cela sera fait ultérieurement. Précisons seulement qu’avant la création des BI, dès que le « golpe » éclate, des centaines de militants anarchistes, communistes français, des socialistes, des trotskystes, des immigrés antifascistes réfugiés en France, traversent les Pyrénées, partent individuellement combattre aux côtés des milices antifranquistes…
Que se lèvent les internationalistes d’aujourd’hui ! « Vous êtes le mythe, vous êtes la légende » (Dolores). Douleur et fierté. « ¡Se siente, se siente, las Brigadas están presentes ! »
Jean Ortiz
12 AOÛT 2016